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Analyse des caractéristiques des séries des marges opérateurs, et tests de présence de ruptures

Chapitre  4  : Stabilité des marges et position concurrentielle des opérateurs

II. Analyse des caractéristiques des séries des marges opérateurs, et tests de présence de ruptures

Les données étudiées concernent la période allant du premier trimestre 2007 au quatrième trimestre 2015. Dans un premier temps, nous présenterons les caractéristiques (présence de ruptures, ou de racines unitaires) des séries temporelles des marges EBITDA des opérateurs énumérés précédemment. Par la suite nous analyserons la présence de liens à coût et long terme entre les différentes variables.

Argentine :

Les séries des marges EBITDA de Telecom Argentina et Telefónica semblent présenter une tendance à décroitre sur l’ensemble de la période. Les résultats des tests Advanced Dickey Fuller nous indiquent que pour un risque de première espèce de 5% on ne peut pas rejeter la présence d’une tendance. Elles seraient ainsi de type « trend stationnary » ou TS. Pour Claro au contraire on ne peut pas rejeter la présence d’une racine unitaire dans la série en niveau, peu importe le niveau de risque de première espèce. La série différenciée des marges de Claro semble ne pas présenter de racine unitaire. En effet tout aussi bien pour le test avec et sans tendance l’hypothèse nulle de présence d’une racine unitaire est rejetée pour un niveau de risque de première espèce de 1%.

Tableau 4.1: Tests Advanced Dickey Fuller pour les marges des opérateurs en Argentine

Séries en niveau Séries différenciées Variable Tendance et constante Constante Tendance et constant Constante Claro t=-2,17, p=0,49 t=-2,13, p=0,23 t=-5,64, p=0,00 t=-5,53, p=0,00 TA (Telec. Arg.) t=-4,82, p=0,00 t=-2,02, p=0,28 t=-10,53, p=0,00 t=-10,57, p=0,00 TEF (Telef.) t=-3,75, p=0,02 t=-1,54, p=0,50 t=-9,49, p=0,00 t=-9,60, p=0,00 Ces résultats indiquent que l’ensemble des séries sont de catégorie I(1) ou I(0), ce qui nous permet d’utiliser la procédure des tests de bornes développée par Pesaran, Shin et Smith (2001).

Les tests de ruptures indiquent que les séries des marges des trois opérateurs présentent des ruptures à des dates proches. Du fait que Telecom Argentina et Telefónica Argentina sont TS nous avons testé la présence d’une rupture en niveau et tendance, de type ‘innovational

outlier’. Ces dates sont proches des dates des ruptures que nous avons remarqué pour l’évolution de l’ARPU moyen, du chiffre d’affaires agrégé et du taux de pénétration dans le chapitre 2. Pour l’ARPU une rupture avait été repérée au troisième trimestre 2011 et pour le chiffre d’affaires une rupture avait été repérée au Q4 2012. Ces deux ruptures avaient été marquées par une accélération dans l’évolution du chiffre d’affaires et de l’ARPU. Au contraire, dans le cas du nombre d’abonnements mobiles prépayées la croissance en volume stagne depuis le troisième trimestre 2010. Concernant le nombre d’abonnements mobiles sous contrat, la croissance en volume stagne depuis le quatrième trimestre 2011.

Du fait que les marges tendent plutôt à décroitre au cours de cette période, nous sommes à même de croire que les hausses dans l’ARPU et le chiffre d’affaires sont dues au niveau important d’inflation subi par l’Argentine au début des années 2010. Des nombreux économistes considèrent que l’ampleur de ce phénomène a dépassé le niveau d’inflation officiellement admis par le gouvernement, et à partir duquel nous avons calculé dans le chapitre

2 l’évolution de l’ARPU et du chiffre d’affaires à prix constants. Plus généralement, le fait que les marges de Telefónica et Telecom Argentina enregistrent une tendance à décroitre au fil du temps, alors que Claro semble avoir réussi à stabiliser les siennes témoigne d’une position concurrentielle plus solide pour ce dernier opérateur.

Tableau 4.2 : Tests de ruptures pour les marges des opérateurs présents en Argentine Variable SBC, dates des ruptures : ϵ=0,20 Dickey Fuller min-t, dates de

ruptures :

Claro 09/2011, p>10 03/2012, p=0,83 I(1)

TA (Telecom Arg) 09/2013 p<0,01 09/2011, p<0,01, TS, I(1)

TEF (T 03/2012, p<0,02 12/2011 p=0,01,

L’ensemble des ruptures ont été obtenues avec un risque de première espèce de 5%.

Graphique 4.1 : Marges EBITDA des principaux opérateurs argentins, corrigées des variations saisonnières             Brésil

Visuellement aucune des séries ne semble présenter une tendance, hormis celle correspondant aux marges de Oi qui tendent à décroitre sur l’ensemble de la période. Ce résultat se reflète sur les tests ADF qui indiquent qu’hormis pour Oi qui est de type TS, le reste des séries sont de type I(1). Ces résultats nous permettent d’utiliser la méthode de Pesaran Shin et Smith. .10 .15 .20 .25 .30 .35 .40 .45 .50 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 Claro Telefonica Telecom Argentina

Source: Obtenu à partir des résultats des opérateurs

Les séries différenciées sont stationnaires pour l’ensemble des opérateurs. Dans le cas de Claro, Oi et Telefónica, les tests de ADF prenant en compte la présence d’une rupture permettent d’établir que les séries sont stationnaires sur les différents segments précédant et postérieurs à la rupture. Au contraire, dans le cas de TIM on ne peut pas rejeter l’hypothèse nulle de présence d’une racine unitaire. Hormis pour TIM dont les marges augmentent, on constate que les ruptures ayant eu lieu en 2011-2012 se traduisent par une diminution du taux de marge opérationnelle des opérateurs.

Tableau 4.3 Tests Advanced Dickey Fuller pour les marges des opérateurs présents au Brésil

Séries en niveau Séries différenciées Variable Tendance et constante Constante Tendance et constante Constante- Claro t=-2,93, p=0,16 t=-2,97, p=0,04 t=-8,23 p=0,00 t=-8,35, p=0,00 Oi t=-4,59, p=0,00 t=-2,29, p=0,18 t=-6,44, p=0,00 t=-6,47 p=0,00 TEF t=-2,74, p=0,23 t=-2,33, p=0,17 t=-6,56, p=0,00 t=-6,6 p=0,00 DS TIM t=-1,15, p=0,90 t=-0,62, p=0,85 t=-13,84, p=0,00 t=-14,16, p=0,00 Dans le chapitre 2 nous avons remarqué la présence de ruptures dans l’évolution du chiffre d’affaires, du taux de pénétration et de l’ARPU en 2012. L’ARPU moyen a fortement diminué sur la période 2008-2012. A partir du troisième trimestre 2012 il tend à stagner. De même, à partir du deuxième trimestre 2012 le chiffre d’affaires mobile agrégé tend à stagner. La rupture observée chez Oi et Telefónica, et pour Claro en 2011 peut s’expliquer par cette stagnation dans la croissance en valeur du marché.

Tableau 4.4 : Tests de ruptures pour les marges des opérateurs présents au Brésil Variable SBC, dates des ruptures :ϵ=0,20 Dickey Fuller min-t, dates de ruptures :

Claro 06/2009, 03/2011p>0,1 03/2011, p<0,01

Oi 12/2012 p<0,10 09/2012, p=0,067

TEF 12/2010, 12/2012, p>0,10 09/2012, p<0,01

TIM 09/2009, 09/2014, p>0,10 12/2011, p=0,48

Graphique 4.2 : Marges EBITDA des principaux opérateurs brésiliens .20 .25 .30 .35 .40 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 Claro Oi Telefonica TIM

Marges EBITDA(%) au Brésil, corrigées des variations saisonnières

Source: Obtenu à partir des résultats des opérateurs

Visuellement les marges de Claro, Telefónica et Oi semblent présenter le même type de fluctuations aux mêmes périodes. Cependant il ne semble pas exister de relation les poussant à converger vers un niveau équivalent. La présence d’une tendance à la baisse dans la série des marges d’Oi reflète l’affaiblissement de sa position concurrentielle au cours de la période. Cet affaiblissement a eu lieu aussi bien dans le segment fixe et mobile, comme nous l’avons vu dans le chapitre 3.

Chili :

Visuellement les séries des marges EBITDA d’ENTEL et Telefónica semblent suivre une évolution très proche. Leur évolution semble corrélée avec celle des marges de Claro, malgré le fait que les marges de Claro soient beaucoup plus faibles.

Les tests ADF ne permettent pas de rejeter la présence d’une tendance dans les séries des marges de Claro et Telefónica. Néanmoins les séries différenciées des marges des deux opérateurs ne présentent pas de racine unitaire. Au contraire, la série des marges d’ENTEL est sans ambiguïté de type I(1). Il n’en demeure pas moins que les séries des marges des trois opérateurs peuvent être utilisées pour les tests de Pesaran Shin et Smith.

Tableau 4.5: Tests Advanced Dickey Fuller pour les marges des opérateurs présents au Chili

Séries en niveau Séries différenciées Variable Tendance et constante Constante Tendance et constante Constante Claro t=-4,48, p=0,00 t=-4,59, p=0,00 t=-6,07, p=0,00 t=-6,55, p=0,00 ENTEL t=-1,88, p=0,64 t=-1,24, p=0,64 t=-6,30, p=0,00 t=-6,41, p=0,00 Telefónica t=-4,10, p=0,02 t=-1,34, p=0,59 t=- 7,61, p=0,00 t=-7,71, p=0,00

Les ruptures dans les séries des marges EBITDA au troisième trimestre 2012 indiquées par les tests de Bai et Perron coïncident à un trimestre près avec la rupture observée dans l’évolution du chiffre d’affaires agrégé au cours du quatrième trimestre 2012, dans le chapitre 2. Au cours de l’année 2012 la Subtel a mis en place l’interdiction de la discrimination tarifaire entre opérateurs et une baisse des tarifs de terminaison d’appels. Cette politique avait eu pour résultat une diminution du chiffre d’affaires global et une stagnation dans le nombre d’abonnés, aussi bien dans le segment prépayé que sous contrat. Cette politique explique la diminution des marges qui a eu lieu au troisième trimestre 2012 pour l’ensemble des opérateurs. Le fait que les marges se soient stabilisées à un niveau plus faible, au moins pour ENTEL et Telefónica est le reflet du principe de stabilité des marges.

Tableau 4.6 : Tests de ruptures des opérateurs présents au Chili

Variable SBC, dates des ruptures : ϵ=0,20 Dickey Fuller min-t, dates de ruptures :

Claro 12/01/2008, p<0,01 06/01/2015 p=0,027

ENTEL 09/2009, 9/2012, p>0,10 06/2012 p=0,03

TEF 9/2010,3/2013, p>0,10 06/2012, p=0,65. La série est I(1) L’ensemble des ruptures ont été calculées avec un risque de première espèce de 5%.

Graphique 4.3 : Marges EBITDA des principaux opérateurs chiliens -.2 -.1 .0 .1 .2 .3 .4 .5 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015

Telefonica Claro ENTEL

Marges EBITDA(%) au Chili, corrigées des variations saisonnières

Source: Obtenu à partir des résultats des opérateurs

III. Tests de lien à long terme dans l’évolution des marges et dynamique