• Aucun résultat trouvé

Analyse d’étude n°2 : État de santé des personnes ayant effectué le bilan de santé du COMEDE

CHAPITRE 1 : L’ETAT DE SANTE DES MIGRANTS EN FRANCE

1.3.2. Analyse d’étude n°2 : État de santé des personnes ayant effectué le bilan de santé du COMEDE

Contexte général :

Le Comité pour la santé des exilés (COMEDE)43a pour mission d’agir en faveur de la santé des

exilés et de défendre leurs droits. Le COMEDE propose des consultations et des permanences médicales à destination des migrants/étrangers au sein de l’hôpital Bicêtre en région Île -de-France. Ces activités principales sont d’accueillir, de soigner et d’apporter un soutien des exilés, ainsi que des activités d’information et formation à destination des patients et des professionnels de santé. Les personnes migrantes en situation de grande précarité peuvent ainsi bénéficier de consultations médicales, infirmières, psychothérapeutiques, sociales et

juridiques, d’éducation thérapeutique, gynécologiques, de sages-femmes et ostéopathiques.

Contexte santé :

Selon l’observation du COMEDE44, sur les 13 684 personnes qui ont pu bénéficier d’un bilan

de santé entre 2007 et 2013, les principales maladies graves retrouvées sont, par ordre de fréquence : les psychotraumatismes, les maladies cardio-vasculaires, le diabète, l’infection

chronique à VHC, l’asthme persistant, l’infection à VIH/SIDA, les cancers et la tuberculose.

Le graphique ci-dessous met en avant les principales maladies graves par sexe et par région retrouvées chez les personnes ayant effectué le bilan de santé au sein du COMEDE entre 2007 et 2013 :

43https://www.comede.org/

44 COMEDE. (2015). Soins et accompagnement. Guide pratique pour les professionnels, édition 2015.

Figure 8. Maladies graves retrouvées chez les personnes ayant effectué le bilan de santé entre par sexe et par régions

focus maladies cardiovasculaires :

Parmi les 13 684 personnes ayant effectué un bilan de santé entre 2007 et 2013, le taux global

de prévalence global des femmes s’élève à 110 tandis que celui des hommes s’élève à 48. Les

femmes sont plus atteintes que les hommes (presque deux fois plus). Les principales régions

d’origine de plus forte prévalence sont l’Afrique centrale, les Caraïbes et l’Afrique du Nord.

focus diabète :

Parmi les 13 684 personnes ayant effectué un bilan de santé entre 2007 et 2013, le taux global de prévalence global des femmes s’élève à 52 tandis que celui des hommes s’élève à 44. Les femmes sont plus atteintes que les hommes. Les principales régions d’origine de plus forte prévalence sont l’Afrique du Nord, les Caraïbes et l’Asie du Sud.

0 50 100 150 200 250 Psychotraumatismes Maladies cardio-vasculaires Diabète Infection chronique à VHC Asthme persistant Infection à VIH/SIDA Cancers Tuberculose

Taux global hommes Taux global femmes

Afrique centrale, Caraïbes et Afrique du Nord

Afrique du Nord, Caraïbes et Asie du Sud

Asie centrale, Europe de l'Est et Afrique centrale

Afrique centrale, Afrique de l'Ouest et Caraïbes Afrique du Nord, Afrique de l'Ouest et Caraïbes

Afrique du Nord, Caraïbes et Europe de l'Est

Afrique centrale et Caraïbes Europe de l'Est, Afrique centrale, Afrique de l'Ouest

focus infection chronique à VHC :

Parmi les 13 684 personnes ayant effectué un bilan de santé entre 2007 et 2013, le taux global

de prévalence global des femmes s’élève à 25 tandis que celui des hommes s’élève à 17. Les

femmes sont plus atteintes que les hommes. Les principales régions d’origine de plus forte prévalence sont l’Asie centrale, l’Europe de l’est et Afrique centrale.

focus infection à VIH/SIDA:

Parmi les 13 684 personnes ayant effectué un bilan de santé entre 2007 et 2013, le taux global de prévalence global des femmes s’élève à 27 tandis que celui des hommes s’élève à 6. Les

femmes sont plus atteintes que les hommes (presque cinq fois plus). Les principales régions

d’origine de plus forte prévalence sont l’Afrique centrale, l’Afrique de l’ouest et les Caraïbes.

focus cancers :

Parmi les 13 684 personnes ayant effectué un bilan de santé entre 2007 et 2013, le taux global

de prévalence global des femmes s’élève à 11 tandis que celui des hommes s’élève à 3. Les

femmes sont plus atteintes que les hommes (presque quatre fois plus). Les principales régions

d’origine de plus forte prévalence sont l’Afrique du nord, les Caraïbes et l’Europe de l’Est.

focus troubles respiratoires :

Parmi les 13 684 personnes ayant effectué un bilan de santé entre 2007 et 2013, le taux global

de prévalence global des femmes atteintes d’asthme persistant s’élève à 14 tandis que celui des hommes s’élève à 18. Les hommes sont plus atteints que les femmes. Les principales régions d’origine de plus forte prévalence sont l’Afrique du nord, l’Afrique de l’ouest et Caraïbes. Par classe d’âge, les taux de prévalence sont plus élevés après 35 ans.

focus santé mentale :

Parmi les 13 684 personnes ayant effectué un bilan de santé entre 2007 et 2013, le taux global de prévalence global des femmes souffrant de psychotraumatisme s’élève à 237 tandis que celui des hommes s’élève à 121. Les femmes souffrent plus de psychotraumatismes que les hommes (presque deux fois plus). Les principales régions d’origine de plus forte prévalence sont l’Europe de l’Est, l’Afrique centrale et l’Afrique de l’ouest. Selon le COMEDE : 60 % déclaraient des antécédents de violences (définition OMS), 30 % des antécédents de violences

liées au genre ; 9 % des antécédents de torture (définition ONU). Parmi les femmes suivies en psychothérapie, ces taux s’élèvent respectivement à 94 %, 74 % et 26 %. Près de la moitié de ces femmes présentent des troubles de la concentration, de l’attention et/ou de la mémoire (47 %) et 29 % d’entre elles avait eu des idées suicidaires au cours de l’année écoulée. Parmi les 449 femmes enceintes suivies au Centre de santé entre 2012 et 2017, la grossesse était consécutive à un viol dans 14 % des cas, 55 % des femmes ne recevaient aucun soutien du père de l’enfant, alors que le suivi de la grossesse était incomplet dans près de la moitié des cas.

focus obstacles d’accès aux soins :

D’après l’analyse du COMEDE, 30% des patientes nécessitaient le recours à un interprète.

1.3.3.Focus inégalités en santé femmes-hommes et appui d’une étude sur