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Section 02 : Les instruments utilisés dans la fonction de la distribution

3.1. Contrôle budgétaire

3.1.4. Analyse des écarts

Dans la pratique du contrôle budgétaire, l’analyse des écarts constitue un des instruments de base utilisés par les entreprises pour vérifier si les prévisions de chiffre d’affaires, les budgets, et les prévisions de coûts ont été respectées.

3.1.4.1. Définition d’un écart

Le PCG (1982) définit l’écart comme : « La différence entre une donnée de référence et

une donnée constatée. Exemples : écart entre coût prévu et coût réalisé, entre quantité allouée et quantité consommée…».89

Tous les écarts sont calculés de la manière suivante :

3.3.4.2. Principes d’élaboration des écarts

La mise en évidence des écarts répond aux besoins de suivi des entités à piloter. Selon

Alazard C et Sépari S, les principes conventionnels de construction des écarts sont comme

suit90 :

a. Principe 1

Un écart est la différence entre la valeur constatée de la donnée étudiée et la valeur de référence de cette même donnée. La valeur constatée est en général la valeur réelle telle qu’elle apparaît dans la comptabilité de gestion. La valeur de référence peut-être une valeur budgétée, standard ou prévisionnelle. Dans le cas d’une comparaison de données entre deux exercices successifs, la valeur de référence est celle de l’exercice le plus ancien ;

89 Doriath B., Op.cit, P72.

90 Alazard C., Sépari S., Op.cit, P368-369.

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b. Principe 2

Un écart se définit par un signe (+ ou −), une valeur est un sens (favorable ou défavorable). En effet, dans l’analyse des écarts, un écart de même valeur algébrique n’a pas le même sens selon qu’il s’agit d’une charge ou d’un produit ;

c. Principe 3

La décomposition d’un écart cherche toujours à isoler l’influence d’une et d’une seule composante par sous-écart calculé : une donnée constituée de « n composantes » oblige à la mise en évidence de « n sous-écarts » ;

d. Principe 4

Toute donnée constituée par le produit d’un élément monétaire par un élément qui exprime un volume doit se décomposer en deux écarts (application du principe 3) définis comme suit :

Ces règles simples permettent ainsi le calcul et la décomposition de n’importe quelle présentation de budget.

3.1.4.3. Objectifs des analyses des écarts

 Rechercher les causes des écarts et mesurer leur impact ;  Identifier les responsabilités (internes ou externes) ;

 Informer les acteurs pour qu’ils prennent les actions correctives nécessaires.

3.1.4.4. Contrôle budgétaire de l’activité commerciale

Le contrôle budgétaire des centres de revenus ou de chiffre d’affaires (exemple : magasin de vente, force de vente…) relève de la responsabilité des commerciaux. Il doit faire apparaître le respect des objectifs assignés aux commerciaux, à savoir : des objectifs de quantités, des objectifs des prix.

Ecart/ Eléments monétaires = (Elément monétaire réel – Elément monétaire prévu) *Donnée volumique réelle

Ecart/Eléments volumiques = (Elément volumique réel – Elément volumique prévu) *Elément monétaire prévu

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Ainsi le contrôle budgétaire des ventes donne lieu à des calculs d’écarts sur chiffre d’affaires, ou bien d’écarts de marge sur chiffre d’affaires.

A. Calcul et analyse de l’écart sur chiffre d’affaire

L’écart sur chiffre d’affaires : « Est la différence entre le chiffre d’affaire réel et le

chiffre d’affaire prévu ».91

D

Schéma N°06 : Schéma appliqué à l’écart de chiffre d’affaires

Source : Doriath B., (2008), « Contrôle de gestion en 20 fiches », 5ème édition, Dunod, Paris, P77.

Symboles utilisés :

Indice R pour réel, P pour prévu CU = coût unitaire

Q = quantités P = prix de vente

QM = quantités du produit qui avaient été vendues si la composition des ventes n’avait pas changé (calcul à partir du ʺmixʺ prévu)

91 Doriath B., Op.cit, P76.

Ecart sur chiffre d’affaire = chiffre d’affaires réel – chiffre d’affaires budgété

Ecart sur quantité Ecart sur prix

(QR – QP) × PP (PR− Pp) × QR

Ecart sur composition Ecart sur volume

(QR − QM) × PP (QM – QP) × PP

Ecart de chiffre d’affaires

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B. Calcul et analyse de l’écart sur marge

Analyse de la marge permet d’apprécier la performance commerciale de l’entreprise, l’écart sur marge est : « La différence entre la marge sur coût préétabli de la production réelle et

la marge sur coût préétabli de la production prévue ».92 Il se calcule de la façon suivante :

Schéma N°07 : Schéma appliqué à l’écart de marge

L’écart de marge est analysé à partir de la marge unitaire sur coût préétabli, afin d’isoler l’effet prix, l’effet coût étant pris en compte dans l’analyse des écarts sur coûts. On note donc :

MR = PP – CUP et MP = PP − CUP

Source : Doriath B., (2008), « Contrôle de gestion en 20 fiches », 5ème édition, Dunod, Paris, P77. 3.1.4.4. Interprétation des écarts

⁻ Les écarts calculés doivent être qualifiés ʺ favorable ou défavorableʺ selon qu’ils traduisent un impact positif ou négatif sur la performance de l’organisation, le signe obtenu lors du calcul de l’écart n’ayant pas toujours la même signification ;

92 Doriath B.,Op.cit, P76.

Ecart sur marge = Marge sur coût préétabli réelle – Marge sur coût préétabli prévue

Ecart sur composition Ecart sur volume (QR − QM) × MP (QM – QP) × MP

Ecart sur quantité Ecart sur prix

(QR – QP) × MP (MR – MP) × QR Ecart de marge

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⁻ L’action du contrôle de gestion pourra se limiter aux écarts les plus significatifs, permettant ainsi une gestion par exception.

L’interprétation des écarts par le contrôleur de gestion est très importante, son rôle ne se limite pas à être un simple aiguilleur de chiffres et de tableaux. En effet, identifier l’origine de ces derniers lui permettra d’apporter des actions correctives dans une perspective d’amélioration.

3.1.2.5. Mise en œuvre des actions correctives

L’objet du contrôle n’est pas de sanctionner la défaillance mais de faire en sorte quelle ne se reproduise pas. En outre, il ne faut pas se focaliser sur les écarts défavorables.

Les écarts favorables, facteurs de motivation, doivent être mis en évidence et analysés afin de rechercher la possibilité de diffusion des réussites.93

Le type d’action corrective doit être adapté au type de cause. Le tableau ci-après représente quelques exemples.

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Tableau N°04 : Présentation de quelques causes d’écarts et leurs actions correctives

Cause d’écarts Types d’actions

Défaut de prévision

Exemple : Croissance de marché surévaluée.

Nouvelle action : lancement d’une campagne commercial agressive.

Ou

Nouvelle stratégie : concurrence par différenciation du produit et non plus par les

prix.

Modification définitive de l’environnement

Exemple : loi sur la rédaction de temps de travail.

Recrutement des nouveaux fonctionnaires ou motiver les salariés pour produire plus.

Erreur humaine

Exemple : défaut de réglage d’une machine.

Erreur accidentelle non inertielle : aucune correction, erreur liée à l’incompétence d’un

salarié, nouvellement recruté : formation de ce salarié.

Erreur matérielle

Exemple : important taux de rebut lié au manque de qualité des matières.

Changement de fournisseurs.

Source : Doriath B., Goujet C., (2007), « Gestion prévisionnelle et mesure de la performance », 3ème

édition, Dunod, Paris, P206.

Les conséquences des actions correctives sont chiffrées afin d’évaluer leur impact sur la performance du centre de responsabilité.