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Chapitre II. RUISSELLEMENT ET SUBMERSIONS LOCALES

II.7. Le périmètre irrigué du Gharb

II.7.2. Aménagements hydro agricoles

L’eau d’irrigation du périmètre du Gharb provient de 3 barrages : le barrage El Kansera (270

Mm3) sur l’oued Beht, le complexe Idriss Ier- Allal Fassi (1.23 Mm3) sur oued Inaouene et le

barrage El Wahda (3.8 MM de m3) sur l’oued Ouergha. La superficie équipée en grande

hydraulique couvre 120000 ha dont 29 000 ha pour le périmètre du Beht, 36000 ha constituant la première tranche d’irrigation (PTI) , 54 000 ha à la seconde tranche d’irrigation (STI) et le reliquat correspond à la troisième tranche d’irrigation (TTI) dont l’aménagement est en cours actuellement et a débuté durant la fin du siècle dernier Figure 5.

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Figure 5. Carte des différentes tranches d’aménagement du périmètre du Gharb

Source : d’après ORMVAG (1997)

Les systèmes d’irrigation adoptés au Gharb actuellement sont : le gravitaire sur 97 000 ha dont 13 500 ha par submersion pour la riziculture, l’aspersion 20000 ha et 3000 ha en basse pression.

L’infrastructure mise en place pour l’irrigation est complexe et diversifiée. Elle est constituée principalement de 56 stations dont 54 de pompage et 2 d’exhaure, et de 7 stations de mise en pression, constitués de 270 groupes motopompes (ORMVAG, 2008).

La superficie équipée, est divisée en secteurs indépendants qui font environ 3000ha chacun. La taille des secteurs a été dictée par des considérations d’optimisation de consommations énergétique. Chaque secteur est considéré comme une entité hydraulique et est caractérisé par une ossature alimentée par une station de pompage sur l’oued Sebou ou l’oued Beht, mis à part ceux relevant du périmètre Beht, alimentés gravitairement à partir du canal principal. Chaque secteur est composé outre d’une station de mobilisation des eaux, de canaux

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secondaires et tertiaires pour acheminer les eaux d’irrigation pour le cas du gravitaire ou de conduites pour amener les eaux aux bornes d’irrigation. Chaque secteur est divisé en blocs réguliers constituant la trame d’aménagement. Le bloc est lui aussi subdivisé en plusieurs soles (unité agronomique) dans lesquels les agriculteurs ont été répartis lors du remembrement, opération préalable à l’aménagement hydro agricole.

II.6.2.2. Réseau de drainage et d’assainissement

Le système de drainage dans le Gharb est constitué de : (i) un réseau de fossés à ciel ouvert, assurant l’assainissement superficiel et les eaux recueillies des collecteurs, (ii) d’un drainage de surface par profilage qui permet d’assainir les eaux de pluies avant percolation et (iii) d’un drainage souterrain par canalisations enterrées. La superficie drainée par tuyaux couvre plus de 100 000 ha (Hammani 2002). Le réseau d’assainissement de la plaine du Gharb est de type ramifié de l’aval vers l’amont. On y trouve les colatures quaternaires d’assainissement longeant les longueurs des soles. Elles recueillent les eaux excédentaires à la parcelle (excédents d’irrigation et de pluie). Les colatures quaternaires rejettent leurs eaux dans les fossés tertiaires qui les rejettent à leur tour dans les fossés secondaires qui servent d’exutoire aussi pour les collecteurs de drainage. Les exutoires principaux sont les Oueds et les canaux de grande dimension. Les dimensions des différents fossés sont variables, en fonction de leur catégorie et de leur position sur le réseau. Pour les fossés artificiels, le fruit de berge adopté est de 1,5, la largeur au plafond varie de 0,5 à 3m, avec une profondeur pour les secondaires et primaires variant de 2 à 4 mètres. Le Tableau 1 relate l’importance et les caractéristiques du réseau de drainage dans le Gharb.

Tableau 1. Importance et caractéristiques des réseaux de drainage dans le Gharb.

Source : Hammani (2002)

Pour les ouvrages d’assainissement, les infrastructures relatées au niveau du Tableau 1 constituent ce qu’on appelle les équipements externes dont la charge de l’entretien revient à l’Etat selon les dispositions du code des investissements agricoles (B.O.R.M., 1969).

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Concernant les équipements internes il a été indiqué au paragraphe précèdent que la sole est l’unité agronomique de la trame d’aménagement. Les parcelles des agriculteurs étant recasées au niveau de ces soles. En matière d’assainissement, chaque sole est dominée par une colature dite quaternaire. En effet, celle-ci est appelée à recueillir les eaux excédentaires provenant soit des irrigations soit des précipitations. L’entretien de ces colatures est à la charge des agriculteurs du fait qu’elles sont sont considérées comme des équipements internes selon les dispositions du code des invetissements agricoles (B.O.R.M, 1969).

II.7.2.3. Critères de conception du réseau de drainage et d’assainissement a) Réseaux de drainage souterrain

Selon Lahlou et Hamdi, (1989) le dimensionnement des réseaux de drainage dans le Gharb s’est fait depuis les débuts des premiers travaux sur des bases théoriques compte tenu de l’inexistence de références locales dans ce domaine.

Selon Pallix et Tabet (1973) pour la plupart des cultures pratiquées dans le Gharb, une tranche de sol drainée moyenne de 1 m était largement suffisante. Il est toutefois recommandé de porter cette valeur à 1,2 m pour les cultures arbustives, orangers en particulier. En l’absence d’expérimentation in situ, et compte tenu de la difficulté d’acquérir la porosité de drainage (paramètre hydrodynamique nécessaire au calcul en régime variable), le choix des concepteurs s’est porté sur une approche de type régime permanent. Le calcul de l’écartement des files de drains a alors été effectué en utilisant la formule de (Hooghoudt, 1940) en sol homogène et en régime permanent et vérifié par la méthode d’Ernest (1956).

b) Réseaux d’assainissement

Le réseau d’assainissement mis en place est composé des colatures quaternaires qui recueillent les excédents d’eaux au niveau des parcelles des agriculteurs qui rejettent les eaux dans les fossés tertiaires. Les fossés tertiaires sont reliés aux fossés secondaires qui constituent aussi les exutoires des eaux de drainage souterrain. Ensuite, les eaux sont véhiculées par les canaux primaires pour rejoindre soit la lagune de Merja Zerga pour la STI nord, où l’oued Sebou pour la PTI, la STI sud et le périmètre du Beht. C’est un réseau enchevêtré avec une dépendance fonctionnelle de l’aval vers l’amont.

Le calcul du débit de projet du réseau d’assainissement s’effectue conformément à la procédure suivante (Hammani, 2002) :

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- Pour les superficies inférieures à 1000 ha le débit d’assainissement est proportionnel à la superficie ; le module est de 2l/s/ha en rive droite du Sebou et 1,46 l/s/ha en rive gauche. C’est le cas des colatures quaternaires et des fossés tertiaires d’assainissement.

- Pour les superficies supérieures ou égales à 1000 ha, en rive droite, on applique la formule d’Eliott 2 S S Q=0.49 0.5*0.054 Equation 1 Q = Débit en m3/s S = Superficie en Km2

- Pour les superficies supérieures ou égales à 1000ha en rive gauche, on applique la formule de Chapiers 4 / 3 384RCr Q= Equation 2

(Q en m3/s ; S en Km2, R est appelé « taux hydraulique moyen » en mètre de pluie par heure, Cr coefficient de ruissellement)

Le réseau des fossés est dimensionné à l’aide de la formule de Manning Strickler :

3 / 2 H R I KSm Q= Equation 3

K = Coefficient de Manning Strickler Sm= section mouillée (m2)

I = pente du fond (m/m) RH= Rayon hydraulique (m)

Le coefficient Kest pris égal à 33, ce qui correspond à un fossé en terre neuf. Les vitesses d’écoulement ont été prises entre 0,2 et 0,8 m/s. La pente minimale a été fixée à 0,1 ‰. Les fonds des fossés recevant ces collecteurs de drainage ont été fixés à 50cm en dessus de la côte projet des collecteurs.

Pour les fossés, le dimensionnement a été réalisé avec le cumul des débits d’assainissement et des débits de drainage. Toutefois, il est à noter que les modèles précédents n’ont pas fait l’objet de vérification ou de calage sur le terrain (Taky et al., 1999). Hammani, (2002) ajoute qu’aucune précision n’est donnée par les ingénieurs conseils quant au choix de ces formules

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et qu’on trouve des formules similaires en bibliographie mais on a aucune idée sur la façon dont leur coefficients ont été déterminés pour le périmètre du Gharb.

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