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L’amélioration de l’efficacité énergétique des véhicules particuliers et l’incorporation de biocarburants ont permis de diminuer les émissions de

CO

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du transport de voyageurs

Entre 1990 et 2015, les émissions de CO2 du transport de passagers ont augmenté de 9 % (figure 9). En 2015, ces émissions représentent 74 millions de tonnes de CO2, soit 25 % des émissions de CO2 dues à l’énergie. Deux sous-périodes se distinguent : jusqu’au début des années 2000, les émissions s’accroissent, comme le nombre de voyageurs-kilomètres ; à partir de 8. Répartition de l’activité de transport de marchandises et des émissions de CO2 par mode

en France en 2015

9. Décomposition de l’évolution des émissions de CO2 du transport de voyageurs en France entre 1990 et 2015

100

80

60

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130

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110

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90

80

Champ : France métropolitaine.

Source : SDES.

Champ : France métropolitaine.

Sources : SDES ; SNCF.

en %

indice base 100 en 1990 Émissions de CO2

1990 1995 2000 2005 2010 2015 Consommations d’énergie Activité (t.km transportées)

Transport routier Transport fluvial Transport ferrroviaire

Voyageurs-kilomètre transportés

Émisisons de CO2 (sur le territoire)

Effet de structure modale

Intensité CO2 de l’énergie consommée hors effet de structure

Intensité énergétique finale hors effet de structure

10. Répartition de l’activité et des émissions de CO2 du transport de voyageurs par mode de transport en France en 2015

100

95

90

85

80

75

70

Champ : France métropolitaine.

Sources : SDES.

en %

Émissions de CO2 Consommations d’énergie Activité (voyageurs-km transportés)

2003, la tendance est à la baisse (– 1,1 % par an en moyenne entre 2003 et 2013), même si les émissions de CO2 ont rebondi en 2015.

De façon analogue au transport de marchandises, la route est le mode prédominant en matière de voyageurs-kilomètres (78 %), et plus encore en matière de consommation d’énergie (91 %) et d’émissions de CO2 (93 %) (figure 10). Ce mode de transport présente en effet une intensité énergétique et un contenu carbone de l’énergie consommée plus élevés que les transports collectifs terrestres (autocars, transport urbain et ferroviaire)2. La modification de la structure modale entre 1990 et 2015 a contribué légèrement à la baisse des émissions de CO2, (– 0,1 % par an en moyenne), du fait d’une légère réduction de la part de la route.

2. À l’inverse, le transport aérien est environ deux fois plus intensif en CO2 et en énergie que le transport routier de voyageurs, mais il pèse relativement peu dans le transport intérieur de passagers.

3. En considérant à la fois la consommation énergétique unitaire et le différentiel d’intensité carbone (effets opposés), la diésélisation du parc a légèrement contribué à la baisse des émissions de CO2. Outre les émissions de CO2, il faut noter que le diesel présente d’autres externalités négatives pour la qualité de l’air (NOx, particules).

Entre 1990 et 2015, l’intensité énergétique, en baisse de 0,3 % par an en moyenne hors effet de structure, est là encore le principal facteur de baisse des émissions de CO2. Les voitures particulières sont évidemment en grande partie responsables de cette évolution. En effet, leur consommation unitaire par kilomètre a diminué de 0,8 % en moyenne annuelle, en raison des progrès technologiques et, dans une moindre mesure, de la diésélisation du parc3. Cet effet l’a emporté sur celui de la baisse du nombre moyen de passagers par véhicule (– 0,4 % par an en moyenne).

L’intensité carbone de l’énergie consommée (hors effets de structure) a diminué de 5 % en 25 ans, soit – 0,2 % par an en moyenne. Cette baisse est en grande partie due à l’incorporation de biocarburants dans le gazole et l’essence consommés par les voitures particulières, les autocars et les autobus. Le basculement d’une partie du transport ferroviaire et collectif urbain de la traction diesel vers la traction électrique a également contribué à cette évolution, mais dans une moindre mesure. La diésélisation a légèrement joué en sens inverse, le gazole affichant un facteur d’émission légèrement plus élevé que l’essence (3,1 contre 3,0 tCO2/TEP).

Voitures particulières et deux-roues Transport ferroviaire Transports collectifs urbains (métros, bus, tramvays, etc.) Autocars interurbains Transport aérien (France métropolitaine)

Définitions

Bouquet énergétique : aussi appelé mix énergétique, il s’agit de la répartition de la consommation d’énergie primaire entre sources d’énergie.

Consommation d’énergie primaire : l’énergie primaire est l’énergie tirée de la nature (soleil, fleuves, vent) ou contenue dans les produits énergétiques tirés de la nature (comme les combustibles fossiles ou le bois) avant transformation. La consommation d’énergie primaire est l’ensemble des énergies primaires utilisées sur le territoire français. La consommation d’énergie finale est l’énergie consommée par les utilisateurs finals, ménages ou entreprises (hors branche de l’énergie) sous différentes formes (électricité, combustibles fossiles ou renouvelables, chaleur).

Efficacité et intensité énergétiques : l’efficacité énergétique est le rapport entre le résultat d’une activité et l’énergie consacrée à cette activité, tandis que l’intensité énergétique est le rapport inverse. Au niveau macroéconomique, l’intensité énergétique est ainsi définie comme le ratio de la consommation d’énergie au PIB [CGDD, 2017].

Intensité carbone de l’énergie : rapport entre les émissions de CO2 et la quantité d’énergie consommée.

Part modale dans les transports : part des différents modes de transports (routier, ferroviaire, etc.) dans l’activité totale de transport. L’activité est usuellement mesurée en voyageurs-kilomètres pour le transport de voyageurs et en tonnes-kilomètres pour le transport de marchandises. L’évolution des parts modales dans le temps est appelée report modal.

Tonne équivalent pétrole (TEP) : unité de mesure usuelle de l’énergie. C’est l’énergie produite par la combustion d’une tonne de pétrole moyen, soit environ 42 gigajoules (GJ).

Pour en savoir plus

Commissariat général au développement durable (CGDD), « L’efficacité énergétique en France-Évolution entre 2000 et 2016 et comparaison internationale », Datalab essentiel n° 113, 2017.

Commissariat général au développement durable (CGDD), Chiffres clés du climat France et Monde, coll. « Datalab », novembre 2016a.

Commissariat général au développement durable (CGDD), Bilan énergétique de la France pour 2015, coll. « Datalab », novembre 2016b.

Ang B.W., “Decomposition analysis for policy making in energy: which is the preferred method”, Energy Policy, 2004.

Afin de réduire l’impact environnemental de leurs activités quotidiennes, les citoyens sont régulièrement invités à agir à leur niveau. Interrogés sur les pratiques qu’ils mettent en œuvre, les plus enclins à modifier leurs habitudes sont les ménages déjà convaincus de l’importance des enjeux environnementaux. En se focalisant sur les disparités qui existent entre différentes catégories de population, l’étude montre que ce n’est pas tant le niveau de revenus qui influe sur le mode de vie des ménages que leur capacité à agir ou pas en faveur de l’environnement. Si une part importante des enquêtés sont disposés à prendre en compte le critère environnemental dans leurs choix quotidiens, de nombreux facteurs freinent pourtant le changement effectif de leurs pratiques. Au sein de leur logement, lors de leurs déplacements ou de leurs achats, les citoyens s’impliquent plus ou moins intensément en faveur de l’environnement, en s’ajustant aux contraintes structurelles qu’ils rencontrent.

Depuis le début des années 1970, la question environnementale a connu une progressive montée en puissance dans l’agenda politique, dans le traitement médiatique de l’information et dans les préoccupations des citoyens. En France, le droit de l’environnement s’est tout d’abord développé en direction de certaines activités économiques, l’enjeu étant de réduire les pressions exercées par l’industrie sur la nature. Par la suite, d’autres mesures ont été prises pour réguler les autres secteurs d’activité afin d’éviter que l’économie ne nuise à l’écologie. En direction des ménages, les pouvoirs publics ont plutôt mis en œuvre des

L’inégale capacité des ménages