• Aucun résultat trouvé

1 ’’albatio” du noir an blanc Pour 1 ’intention et la rémission, on atteint à plus ou moins de perfection dans une espèce donnée; mais

Dans le document La génération et la corruption des mixtes (Page 89-168)

il n’y a pas là rejet d’espèce contraire. "Non est de ratione intensio­

nis ali eu jus qualitatis quod sit per remotionem a contrario $ sed hoc accidit qualitati, secundum quod inest in subjecto participante contra­ rium. Sed hoc est de necessitate intensionis quod qualitas educatur de imperfecto ad perfectum” (

30

).

H y a tout de meme une certaine contrariété dans

1

’intention et la rémission, même si les termes ne sont pas spécifiquement contrai­ res, mais seulement numériquement, dans la même espèce. Car en devenant plus parfaite, la qualité s’éloigne davantage de son contraire, et

devient ptoins mélangée à son contraire. ”... causatur intentio ex hoc

quod illud quod intenditur, magis perfectum invenitur et suo opposito impermixtius” (31). Le changement de plus blanc au moins blanc est bien selon une certaine contrariété; par ce changement, en effet, le mobile se rapproche du contraire, le noir, et vice versa pour l’intensification du moins blanc au plus blanc. C’est donc comme si on avait une mutation

— 88 —

d’un contraire à l'autre dans la qualité. C'est pourquoi ces mouve­ ments sont altérations, bien qu'ils ne soient pas "simpliciter" tels, mais "reductive".

"Posset enim alicui videri quod reduceretur ad motum augmenti et decrementi. Sed ipse ostendit quod reducitur ad motum alterationisj et dicit quod mutatio quae est in eadem specie qualitatis, puta in albedine, vel in magis vel in minus, est alteratio. Et hoc probat per hoc quod alteratio est mutatio de contrario in contrarium secundum qualitatem, quod contingit dupliciter $ aut sim­ pliciter, sicut cum aliquis mutatur de albo in nigrum, vel e converso; aut sic, scilicet cum aliquid mutatur de magis albo in minus album, et e converso. Et quod sic mutari sit mutari de contrario in contrarium, probat per hoc, quod cum aliquid mutatur de magis albo in minus album, po­ test dici mutari de contrario in contrarium, quia appropinquat ad contrarium, scilicet ad nigrum. Cum autem mutatur aliquid de minus albo in magis album, idem est ac si mutaretur de contrario in contrarium, scilicet de nigro in ipsum album $ ex hoc enim fit magis album, quod magis recedit a nigro, et perfectius participat albedinem" (32).

On voit donc comment intension et rémission se ramènent à 1'altération, et non à 1'augmentation. Toutefois, nous nous servons des termes propres aux mouvements selon la quantité pour nommer les mouvements selon la qualité. On dit ainsi, par dérivation, que la qua­ lité parfaite est dite grande par rapport à l'imparfaite (comme le plus

blanc par rapport au moins blanc), comme on a coutume de dire d'abord que cette quantité parfaite (la plus convenable à une espèce donnée)

est grande par rapport à une qualité imparfaite. C'est naturel ainsi, car nous nommons d'abord les choses et mouvements que nous connaissons en premier; mais nous connaissons mieux le mouvement d'augmentation d'abord, parce qu'il est plus sensible; aussi nommons-nous ce qui est de la qualité par les termes employés pour la quantité.

"Sciendum est ergo, quod cum nomina sint signa intellectuum, ut dicitur in I Perihermeneias; sicut ex magis notis cognoscimus minus nota, ita etiam ex magis notis minus nota nominamus... et similiter, quia motus substantiae secundum quantitatem est sensibilior quam motus secundum alterat!onem; inde est quod nomina convenien­ tia motui secundam quantitatem derivantur ad alterationem. Et inde est quod, sicut corpus quod movetur ad quantitatem perfectam dicitur augeri, et ipsa quantitas perfecto dicitur ma­ gna respectu imperfectae • ita illud quod mo­ vetur de qualitate imperfecta ad perfectum, dicitur augeri secundam qualitatem; et ipsa qualitas perfecta dicitur magna respectu im­ perfectae» (33).

H n'y a pas d'augmentation proprement dite pour les formes en effet, la forme détermine dans l'espèce; elle est donc indivisible, et tout éloignement de cet indivisible amène un changement d'espèce. C’est pourquoi on ne peut dire que les qualités indivisibles en soi ne peuvent être augmentées sans qu'elles changent d'espèce; et ainsi en raison de ce qu1elles sont, il n'y a pas de "magis et minus», comme

90 -

«Hoc est de necessitate intensionis quod qua­ litas educatur de imperfecto ad perfectum... Haec autem imperfectio est ex potentialitate ipsius naturae quae subjicitur perfectioni et actui. Cum enim omnis potentia receptive ad multa se habeat secundim istam multitudinem ipsius, dissimile est principio agenti, quod est terminatum ad actum unum ; et secundum quod ista confusio potentialitatis magis sub­ jicitur actui, perfectior perficitur actus, et ipsum perfectum magis efficitur unum" (35).

Il faut noter que le sujet et la qualité sont à la fois augmentés, et non pas seulement le sujet. Lorsqu'on dit qu’il y a in­ tention «en raison du sujet" (secundum participationem subjecti), on n'entend pas que le sujet seul soit augmenté. Car il serait contradic­ toire que le sujet soit augmenté seulement, et que la qualité ne le soit pas quant à elle-même, mais quant à son «esse in subjecto"; le sujet et la qualité sont augmentés "secundum, quod sunt". Mais en disant que l’augmentation se fait selon le sujet, "secundum subjectum", on entend la racine ou cause, et non pas la chose dénommée seulement.

"Iy secundum quod ; dupliciter enim summi potest. Primo ut denotat rem denominatam tantum * ut cum dicitur, Socrates est albus secundum dentes. Et sic non sumitur in proposito : sic enim implicat contradictoria formam augeri secundum esse in subjecto, et non secundum seipsam ; utrumque enim est auctum. Alio modo sumitur ut denotat causam seu radicem ; ut cum dicitur quod homo secandum quod rationalis, est artifex. Efc hoc modo sumitur in proposito. Et est sensus quod perfectio, et augmentum formae aut oritur ex ipso natura specifi ca formae aut ex participatione ejus in subjecto. Ita quod utraque perfectio, et utrumque augmentum, ibi invenitur, commune est forme et subjecto ut habet formam : differentia autem est in causa

- 91 -

H y a aussi augmentation des formes par eUes-memes; car certaines formes sont spécifiées extrinsèquement par quelque chose d'autre qu'elle s-meme s. En raison meme de cet ordre â quelque chose d'autre qu'elles-mêmes, certaines formes, comme la science, peuvent se diversifier, sans toutefois changer d'espèce, à cause de l’unité du terme spécificateur.

"Illa vero quae recipiunt speciem ex aliquo ad quod ordinantur, possunt secundum seipsa diversificari in plus vel in minus; et nihilo­ minus sunt eodem specie propter unitatem ejus ad quod ordinantur, ex quo recipiunt speciem” (37).

Néanmoins, il n’y a pas d’intension ou de rémission propre­ ment dite pour ces formes diversifiées selon elles-mêmes. Elles ont plutôt une augmentation extensive, non dans les parties du sujet, mais dans les objets.

"Augmentum exfcensium in qualitatibus, non penes partes subjecti, cui inhaeret, sed penes objecta quae attinguntur... Et hoc augmentum (scientiae) non est intensio, quia non versatur circa eadem veritatem, sed circa diversas. Intensio autem scientiae fit per hoc, quod clarius et profundius eandem veritatem comprehendat" (

38

).

L'intension et la rémission sont en raison de la participa­ tion de la forme par le sujet, et non en raison de la forme elle-même, ainsi que saint-Thomas le dit lui-même quand il montre comment le mou-

— 92 -

veinent "secundum magis et minus" se ramène à l’altération; "ex hoc

enim fit magis album, quod magis recedit a nigro et perfectius par­ ticipat albedinean" (39).

L'altération amène la génération, car c'est 1'altération qui donne la disposition antérieure par laquelle la forme est acquise à la matière; "Et ideo videmus quod statim cm materia est disposita per

alterationem praecedentem, forma substantialis acquiritur materiae" (bO). C'est pourquoi l'altération se termine à la génération. Dans l'instant que vient la disposition ultime et nécessaire, la forme subs­ tantielle vient s'unir à la matière. Le terme ultime de l'altération comme telle, nécessite la forme instantanément. Ainsi en raison de la disposition dernière, l'altération se termine à la forme substan­ tielle .

"ïn eodem enim instanti quod primo est dispositio necessitous in materia, forma substantialis inducitur. Cum enim genera­ tio sit terminus alterationis, opertet in eodem instanti alterationem terminari ad dispositionem quae est necessitans, et ge­ nerationem ad formato substantialem" (bl).

"Quandoque vero sunt duo termini (altera­ tionis) ad quem, quorum unus ad alium ordi­ natur, sicut petet in alterations elemento­ rum, cujus terminus unus est dispositio quae est necessitans, alius autem ipsa forma subs­ tantialis" (i|2).

-

93

-

On voit donc que la disposition ultime prépare la matière pour la forme; mais, d* autre part, elle doit émaner de la forme, puisque forme engendrée et disposition ultime sont simulta­ nées. Si elle en émane, il ne semble pas qu'elle puisse préparer la matière pour le tout déjà en acte. En outre, la disposition ne pour­ rait préparer la matière qu’en étant entre la forme et la matière; elle devrait précéder et suivre la forme. H semble aussi que la disposition doive se trouver dans le sujet corrompu plutôt que dans le sujet qui est engendré; car elle est terme de l'altération, et comme telle, elle prépare la matière. Mais si elle ne se rattache pas au sujet de l'altération, il n'y a pas de continuité entre la disposition et l'altération précédente. D’autre part, toutes les dispositions antérieures à la génération sont corrompues avec la for­ me, puisque dans toute génération et toute corruption, il doit y avoir réduction à la matière première. Mais alors la disposition ultime périt avec elles, et il n'y a pas de disposition pour la matière de la nouvelle forme. Bref, on ne sait pas d'abord si c'est l'être

corrompu ou engendré qui cause la disposition; il y a des inconvénients pour les deux cas; et la plus difficile ce serait de voir comment la disposition peut à la fois causer et être causée par la forme engen­

drée.

Il imper te d’abord de trouver quel est le sujet cause de la disposition. Il est certain que la disposition ne peut être

-

9k

-

produite dans l'être corrompu. Ainsi le signifie St-Thomas lors­ qu'il dit que la chaleur dans sa plus grande intensité rejette la forme de l'eau, de telle sorte que cette disposition ultime ne peut se trouver avec la forme.

"Sicut per calorem in summo expellitur forma aquae; et ita non sunt simul" (Itf).

La raison en est que le mouvement d'altération qui dispose à la génération est à la fois ordonnée à la forme substan­ tielle de l'engendré et opposé à la forme antécédente. Toutes les dispositions précédentes sontânsi opposées à la ferme antécédente et tendent à l'expulser. La disposition ultime est la plus complètement opposée â cette form, en sorte qu’il n'y a pas de disposition ulté­ rieure qui puisse plus s'opposer à la forme de l'être à corrompre. L' imcompossibilité de la forme et de la disposition ultime fait donc qu'elles s'excluent mutuellement.

"Haec expulsio fit per incompossibilitatem dispositionis ultimae cum forma corrupta omnes enim dispositiones antecedentes tendunt ad expulsionem et corruptionem formae, et id­ eo opponuntur et contrariantur illi. Ergo ultima dispositio est üla, quae ultimo oppo­ nitur et sic incompossibilis est cum tali for­ ma, siquidem non restat alia ulterior, quae ad expulsionem ejus faciat; ergo non est si­ mul cum tali forma, quia incompossibilitatem habet cum illa" (w).

-SG-

Par la même raison peut s’expliquer que la forme de l'engendré et la disposition ultime peuvent être "simul” * elles sont ««possibles. La disposition est ultimement opposée à la for­ me antécédente, comme elle est premièrement propre à la forme de l’engendré. "Illa ultima dispositio sicut est in compos sibilis cum forma corrupta, ita est compossibilis et connexa cum forma genita, ergo simul est cum illa" (bS).

H reste à explieper comment la disposition ultime et la

forme de l'engendré peuvent se causer mutuellement sans qu’il n’en résulte aucune impossibilité. la disposition ultime se rattache 4 deux principes distincts. Comme cause matérielle elle se ramène "terminative" â 11 altération; dans l'ordre de l'être et de l’efficien­ ce, elle dépend de la forme de l'engendré. Dans l'"ordo essendi”, la forme est absolument première, parce qu'elle est le premier acte de la matière, "ens in potentia" : il ne peut pas y avoir de disposi­ tion accidentelle entre la forme et la matière * nécessairement, les dispositions, comme tous les autres accidents, doivent inhérer â la substance en acte. Toutefois, "ordine fiendi», en tant que terme de l'altération précédente, la disposition ultime précède la forme dans la matière, non pas absolument comme si elle pouvait être l'acte pre­ mier de la matière première, avant l’information par la forme substan­ tielle, mais comme appropriant la matière à la forme.

— 96 -

"... disponit ad formam aliquid, sicut prae­ parando materiam ad receptionem formae, ita quod praexistat in materia ante formam ordi­ ne fiendi, non ordine essendi : sicut calor disponit ad formam ignis, non quia cadit me­ dium inter formam et materiam, sed materia appropriatur ad formam ignis per adventum ca­ loris...." (2j6).

Selon l*"ordo fiendi" la disposition, 'terminative’ et "consumative" précède la forme. La disposition n»y est pas la cause, en tant qu’elle est effet de la forme d’où vient toute actualité, mais précisément en tant que terme de 1’altération précédente. Selon ce rapport, la disposition continue l’altération et son action dispo­ sitive et corruptive.

"Sed tamen illa dispositio habet duplicem res­ pectum seu officium, secundum quod correspon- det duplici principio, scilicet formae genitae, ad quam consequitur ut propria passio, et alte­ ration! quam terminat et consumat. Et non est necasse, quod secundam utrumque respectum prae­ paret et disponat materiam, sed sufficit, quod, ut terminus alterationis est, illam disponat, non ut proprietas formae" (U7)*

Hne disposition de la matière, "terminative", comme celle- ci, n’est pas extrinsèque, puisqu’elle inhere au sujet engendré, "Sed quia de facto inhaeret et existit in ipso toto et in ejus mate­ ria ut in principio quo recipiendi, hoc sufficit, ut per realem et intrinsecam denominationem dicatur disponere illam" (1*8),

- 97 -

C’est parce que la disposition émane de la forme engen­ drée qu'elle ne peut être cause agente de la génération. Elle peut précéder la forme "dispositive", mais non "efficienter"; autrement le meme serait à la fois cause et causé sous le même rapport de l’ef­

ficience : la disposition causerait effectivement la forme; d’autre part, la disposition émanerait de la forme. H faut donc dire que la disposition matérielle prépare la matière pour la forme seulement.

"Quod dispositio non facit aliquid ad formam effective, sed materia­ liter tantum, in quantum materia per dispositionem efficitur congrua ad receptionem formae" (U9).

Gemment la disposition ultime peut à la fois se trouver dans la chose engendrée et continuer 1’altération, et comment elle peut à la fois précéder et être postérieure à la forme de l’engendré,

98

NOTES

(1) - Aristote, I De Generatione, ch. 1, (2) - Ibid, 31ital0.

(3) - Ibid., 3Ütb3£.

(it) - St-Thomas, In I De Generatione, lect. 2. (3) - St-Thomas, In I De Generatione, lect. 3. (6) - Ibid.

(7) - St-Thomas, In II physicorum, lect. 2, n. 1 (8) - St-Thomas, In I Physicorum, lect. Il*, n. 2 (9) - Aristote, I De Generatione, 31hb$,

(10) - St-Thomas, 3h I physicorum, lect. lit, n. it (11) - Ibid., n. 3.

(12) - Ibid., n. 6. (13) - Ibid., n. 7.

(lit) - St-Thomas, In I De Generatione, lect. 6. (13) - Ibid., lect. 7. (16) - Ibid., lect. 6. (17) - Ibid., lect. 7. (18) - Ibid. (19) - Ibid., lect. 9. (20) - Ibid., lect. 10. (21) - Ibid. (22) - Ibid.

- 99 -

(23) - St-Thcmas, In I De Generatione, leet. 10.

(2b) - St-Thomas, Summa Theologica, Ia-Hae, qu. £2, art. 1 eo. (25) - Ibid, qu. 1*9, art. 2.

(26) - St-Thomas, In VII physicarum, lect. 5, n. 6. (2?) - Ibid., n. 2.

(28) - St-Thomas, In I De Generatione, lect. 10. (29) - Ibid.

(30) - St-Thomas, In I Sententiarum, dist. 17, q. 2, art. 2, ad 3» (31) - St-Thomas, In II Sententiarum, dist. 1|2, q. 1, art. 1, ad 2. (32) - St-Thomas, m V Physicorum, lect. h, n. 5.

(33) - St-Thomas, De Virtutibus, qu. un., art. H, co.

(3b) - St-Thomas, Summa Theologica, Ia-Iiae, qu. 52, art. 1 co. (35) - St-Thomas, in I Sententiarum, dist. 17, qu. 2, art. 2, ad 3*

(36) - Cajetan, Comm. à la Somme Théologique, Iallae, qu. 52, art. 1, n. II. (37) - St-Thomas, Summa Theologica, Ia-IIae, qu. 52, art. 1, n. II

(

38

) - Jean de St-Thomas, Cursus Philosophicus, Ilia, qu. b, art. 1, p. 639b (39) - St-Thomas, In V Physicorum, lect. k, n. 5*

(ilO) - St-Thomas, Somme Théologique, la-IIæ, qu. 113, art. 7, co. (Id) - St-Thomas, In H Sententiarum, d. 5, qu. 2, art. 1 co. (2*2) - St-Thomas, De Veritate, qu. 9, art. It, co.

(1(3) - Ibid., qu. 28, art. 8, ad 7.

(bh) - Jean de St-Thomas, Cursus Philosophicus, III, qu. 1, art, 7, 590a. 06) - Ibid.

100

-

(h6) - St-Thomas, in HI Sententiarum, ch. 13, qu. 3, art. 1.

(Ii7) - Jean de St-Thcmas, Cursus Philosophicas, HI, qu. 1, art. 7, 595b. (W) - Ibid., 596a.

- 101 -

Chapitre

3

(1)

Dans la première partie du livre I du De Generatione, Aristote montre contre les anciens què la génération à partir des

éléments ne se fait pas par une simple congrégation et ségrégation de parties conservées, mais universellement que toute génération se fait a partir d'un tout détruit,et à un tout engendré. Mais pour ré­

soudre plus complètement le problème des premiers physiologues, il faut encore expliquer comment se fait la génération des composés à partir des élémentsj les anciens se trompaient à propos de la notion même de la génération, leur erreur s’étendait aussi à la mixtion, qui

est le mode de génération propre aux composés. Parce qu’ils ignoraient la génération, ils devaient aussi ignorer la mixtion fraie pour n’en faire qu’un «mixtio ad sensum'. H imparte donc dans cette seconde partie de dire ce qu'est la mixtion, et comment elle se distingue des autres mouvements, altération et génération. Aristote donne d’abord les présupposés à l’étude de la mixtion t 1 ’action-passion et le con­ tact.

La mixtion et 1’altération ne sont pas possibles sans qu’il y ait un agent comme principe et un sujet de l’action. La nécessité

de l’action et de la passion pour expliquer la mixtion et 1’altération avait été reconnue par les anciens, autant par ceux qui posent une plu-

102

ralité d'éléments à partir desquels ils engendrent tous les corps, que par ceux qui posent un seul élément comme principe.

"L'altération, pas plus que la séparation et l'union, n'est possible sans un agent et un patient. Non seulement, en effet, ceux qui posent une pluralité d'éléments engendrent le reste au moyen de leur action et de leur pas­ sion réciproque, mais encore ceux qui déri­ vent les êtres d'un seul élément sont égale­ ment dans la nécessité d'introduire l'action" (

2

).

H faudra aussi étudier le contact; car c'est nécessaire â la mixtion, à l'action et à la passion. Car sans contact préalable,

il ne peut y avoir aucune action réciproque.

"... Toutes les choses qui admettent la mix­ tion doivent pouvoir entrer en contact réci­ proque; et il en est ainsi de deux choses dent l'une agit et l'autre pâtit, au sens propre. C'est pourquoi nous devons d'abord traiter du contact» (

3

).

Le contact n'est attribué qu'aux choses ayant position; il n'y aurait pas de contact possible sans un ordre déterminé des parties. Mais il faut aussi que ce qui est par contact soit dans le lieu; car la position dit ordre des parties dans le lieu. D'autre part il y a con­ tact quand les extrémités des choses sont ensemble.

"Tangere autem se dicuntur, quorum sunt ultima simul” (I*).

- 103 -

En outre, le contact se fait peur des choses séparées ($), et non con­ tinues. Puisque né ce s sainement ce qui a position se trouve dans le lieu, nécessairement aussi les corps qui entrent en contact sont actifs et passifs. Car les corps qui sent mûs localement vers leur contact

Dans le document La génération et la corruption des mixtes (Page 89-168)

Documents relatifs