• Aucun résultat trouvé

Agriculture et urbanisation (source : Charte de développement de Saint Joseph)

Agriculture diversifiée + degré de mitage modéré

Agriculture diversifiée + faible degré de mitage

Agriculture diversifiée : canne à sucre, arboriculture fruitière, maraîchage, cultures traditionnelles (curcuma, arrow root, géranium…)

Canne à sucre, fermage dominant

Canne à sucre, mode de faire valoir direct dominant

Ville, bourg rural, habitations dans les rivières

Développement urbain en doigts de gants

Canne à sucre + petites parcelles de diversifications non mitées

Canne à sucre + petites parcelles de diversifications mitées

Agriculture diversifiée + fort degré de mitage

Agriculture à proximité de zones forestières ou sous forêt

Prairies

Cannes à sucre avec quelques prairies en lanières

Rivières

Forêt, remparts de rivières Piton

3 Problématisation sociologique de l’objet

Maintenant, définissons plus précisément notre problématique de départ ainsi que les outils méthodologiques mobilisés pour y répondre.

3.1 Une évolution rapide source de tensions

intergénérationnelles.

Depuis 40 ans l’île se trouve au cœur de nombreux changements aussi bien institutionnels que techniques, économiques, politiques et socio-culturels.

Partons d’une citation de Chane Khune (1993) pour caractériser un peu mieux les déterminants de la dynamique foncière précédemment décrite et construire notre problématique. La Réunion est une société intimement rattachée à la métropole dans sa vie

économique comme dans son évolution culturelle, elle présente les traits , souvent crispés, d’une « demi-société » jouissant de la conscience et de certains attributs d’une société clairement délimitée, mais ne les possédant pas tous, et subissant du fait de son branchement sur un ensemble qui la dépasse, une masse d’influence et un décentrement dont les efforts se retrouvent à tous les niveaux de la vie économique et sociale.

Le lien fort avec la métropole depuis la départementalisation implique, pour l’île une adaptation très rapide et ceci d’autant plus concernant le secteur agricole. Il a dû évoluer sur un pas de temps très court pour faire face aux exigences demandées par la métropole. L’exploitation agricole réunionnaise apparaît comme un fait économique mais également comme un fait social total. En effet s’imbriquent les exigences d’un système économique, une organisation de la société, des valeurs, des solidarités sociales définissant le monde agricole.

Ainsi, les décisions politiques nationales et européennes concernant l’agriculture notamment des nouveaux modes de financements (la PAC et le nombreuses aides proposées aux agriculteurs) ont eu et ont encore un impact sur les pratiques des exploitants et leur niveau de technicité. Cela a des répercussions sur l’évolution des systèmes de production, privilégiant certains par rapport à d’autres comme la canne à sucre et l’élevage par rapport à la diversification.

Ces changements ont ainsi marqué fortement l’appropriation de l’espace et l’utilisation du foncier agricole et par conséquent les rapports sociaux. Chaque exploitation agricole est définie comme une « institution totale » (Benoist, 1983) où se déroule la vie sociale et se modèlent les rapports sociaux. Le rapport au travail et également à la terre a pu être modifié par la demande de rentabilité, faite par la métropole. Il fallait se mécaniser, mettre en place des nouveaux outils de production et chercher toujours de nouvelles techniques intégrables au modèle agricole réunionnais. Le métier d’agriculteur s’est par conséquent de plus en plus professionnalisé en devenant exigeant quant au niveau de formation. Aujourd’hui, il faut un BPREA11, ou un niveau BTS12 pour s’installer.

L’agriculture réunionnaise a-t-elle été capable en si peu de temps d’assimiler tous ces bouleversements ? Et quelles conséquences vis-à-vis des normes et des valeurs, des comportements et des perceptions cela a-t-il eu sur les réunionnais, en particulier, chez les agriculteurs ?

La croissance démographique de la Réunion est encore très forte. Elle n’a toujours pas réalisé sa transition démographique. Inversement à cette tendance, le nombre d’exploitants agricoles se réduit années après années, rendant de plus en plus difficile les reprises agricoles. Le développement du secteur tertiaire, notamment touristique, marque bien cette évolution. Cette croissance démographique et cette demande de travail qui a lieu essentiellement dans les Bas, conduisent inévitablement à une pression urbaine toujours plus forte sur les zones proches du littoral. Une des conséquences de ce phénomène est la flambée des prix du foncier dans les Bas. Les réunionnais remontant vers des zones où le prix du terrain à bâtir reste abordable contribuent au développement de bourgs ruraux dans les Hauts.

Cet exode des « urbains » se fait vers des territoires des Hauts à forte identité rurale. L’histoire foncière des Hauts liées au marronnage et à la fuite des « petits blancs » dans des espaces aux contraintes physiques difficiles, participe à la construction identitaire de ces zones. Les différences sont marquées d’un cirque à l’autre voire d’un îlet à l’autre. Cette particularité se traduit également, par des systèmes de production spécifiques (cultures vivrières, curcuma, géranium…), des relations nouées depuis des générations liées au relatif enclavement de ces zones. Le développement d’une agriculture vivrière a permis une quasi

11

Brevet Professionnel Responsable d’Exploitation Agricole 12

autarcie des populations des îlets, limitant de fait les contacts avec les habitants des villes des Bas. Mais avec le développement des transports, les échanges peuvent être désormais quotidiens. Face à cet afflux de population, les agriculteurs doivent interagir avec d’autres cultures, de nouvelles mentalités, un nouveau rapport à la terre. On peut donc supposer que leurs perceptions de leur foncier agricole a évolué également dans cette interaction.

Pour étudier les perceptions de l’évolution du foncier, il nous a semblé nécessaire de confronter le regard des différentes générations, c'est-à-dire des exploitants agricoles proche de la retraite et de ceux s’installant. Les premiers ont connu l’île avant la départementalisation, tandis que les derniers ont toujours vécu au cœur de cette évolution perpétuelle et sous l’influence de la métropole. Pour les plus âgés, il a fallu faire face à ces changements, sociaux, techniques, culturels et économiques. Certains ont pu s’adapter, d’autres se retrouvent au sein de cette société réunionnaise, avec un habitus discordant, (Bourdieu, 1977). Cela a pu modifier leurs comportements et leurs pratiques agricoles, sur le long terme. Cette évolution des perceptions du rapport à la terre et des mentalités doit particulièrement être visible au moment de la succession, où se confrontent alors deux générations avec deux habitus parfois bien différents.

Mais approchant de la retraite, comment envisage-t-il de transmettre ce patrimoine ? Privilégient-ils la transmission des biens ou le statut que confère le métier ? Comment la nouvelle génération vit-elle au sein de cette Réunion en pleine mutation et cela est-il source de tensions avec les « anciens » ? Étant potentiellement l’héritière de ce foncier agricole, comment perçoit-elle ce métier ?

3.2 Une interdépendance forte entre agriculture et modèle

urbain

Notre problématique va donc chercher à mieux cerner l’évolution des perceptions du foncier agricole au regard des stratégies mises en place par les agriculteurs. La bibliographie montre une évolution des enjeux au niveau du foncier sur l’île. Nous avons vu auparavant qu’en raison du manque d’espace, de l’augmentation du prix du terrain constructible et de la déprise agricole, les zones urbaines ont tendance à « grignoter » au fur et à mesure de plus en plus d’espaces agricoles. Ces différents facteurs ont eu un impact sur la perception du foncier agricole chez les agriculteurs : dans le contexte économique de plus en plus difficile,

doivent-ils répondre à des logiques financières ou être les garants d’un patrimoine culturel et foncier particulier ? De plus, la politique d’urbanisation menée par les villes n’inverse pas, pour l’instant, ce phénomène de grignotage.

Avant de poser la problématique il est important de clarifier certaines notions. Tout d’abord, il s’agit de prendre des précautions à l’emploi des termes « urbain » et « rural ». Ceux-ci apparaissant peu pertinents au regard de la réalité réunionnaise car la distinction entre ces deux mots est ici faible. La gestion de l’espace par les agriculteurs peut être différenciée en deux types, bien spécifiques une terre pour cultiver ou une terre pour habiter (Paillat, 2001).

Pour ce faire, il nous faut comprendre les logiques des agriculteurs par rapport au « mitage », autre terme qu’il nous faut ici préciser. Le mot mitage étant très connoté ici, « miter » peut être associé à quelque chose de nuisible pour certains alors que pour d’autres le mitage permet de faire perdurer les exploitations de type familiale. Mais à quelles logiques correspond la construction d’habitat sur les terrains agricoles ? Légalisée ou non par déclassement, la question reste celle de la construction d’habitat sur des terres à potentialités agricoles. Pourquoi ? Ce choix se justifie en vue du constat que ces deux types de construction sont toutes deux raisonnées par l’agriculteur. S’il souhaite la pérennité de son exploitation alors l’habitat se situera sur des zones impropres ou peu rentables pour l’activité agricole.

Cependant le grignotage du foncier agricole n’est pas uniquement le fait des agriculteurs. Pour plus de pertinence dans notre analyse du foncier « à habiter » il s’agirait de faire une distinction selon l’activité professionnelle (agricole ou non) des personnes construisant légalement ou pas leur logement sur du « foncier à cultiver ».

En conclusion, pour comprendre les dynamiques liées à cette question de l’emprise du foncier habitat sur le foncier agricole, en nous limitant à celles mises en place par les agriculteurs, nous faisons l’hypothèse que la succession est le moment où ces stratégies et ces logiques se dévoilent le plus. En choisissant cet instant précis de la vie d’un chef d’exploitation cela permettra de rendre plus visible cette pression de l’« urbain » sur le « rural ». Car ce passage est l’instant privilégié où se prend la décision soit de garder son foncier en agricole et donc favoriser la pérennité de l’exploitation, soit de le faire évoluer vers de l’« urbain » et ainsi privilégier l’accès à la résidence de ces enfants. Du point de vue

sociologique, la succession n’est pas seulement matérielle, mais culturelle et sociale (Le Robert 2005). Il se divise en deux parties : la transmission d’un statut aux enfants et la transmission de biens, ici du foncier essentiellement13. Ce moment est alors source d’enjeux socio-économiques, de spéculations financières ainsi que de stratégies accordant une priorité à la résidence, à la location ou à la vente. Par conséquent, en articulant ces trois notions que sont succession, résidence et travail, il s’agit de mieux comprendre cette emprise du foncier « urbain » sur le foncier agricole.

Ainsi, en lien avec notre thème d’étude, l’évolution des perceptions du foncier auprès d’agriculteurs, notre problématique s’articulera autour de la question suivante : la terre est l’expression d’un patrimoine familial ou un simple outil de production ? Il s’agit de mieux saisir les facteurs de résistance du foncier agricole face à la pression foncière et démographique et à l’évolution des mentalités et des perceptions des agriculteurs.

La notion de patrimoine familial recouvre la notion de biens financiers et immobiliers, au sens juridique du terme, mais se constitue également des biens identitaires et culturel propre à un groupe de parenté. Du point de vue sociologique, le patrimoine désigne

l’ensemble des biens dont la valeur ne se définit pas principalement en terme économique. A ces biens, produits de l’activité humaine ou non, sont attachés des significations suffisamment fortes et universelles pour justifier qu’ils triomphent de la durée, qu’ils soient donc reçus du passé et transmis à nos héritiers (Dictionnaire sociologique, 2006). Ainsi, au regard de notre

thème d’étude, nous entendons, par patrimoine familial un attachement fort à la terre et au métier, se transmettant génération après génération. La parenté est liée à cette terre mais également aux valeurs et normes qui accompagne le métier d’exploitant agricole.

Par le terme « outil de production», il s’agit de caractériser la situation suivante : un agriculteur considérant son foncier agricole comme un outil de travail au même titre qu’un ouvrier considère sa machine. Il n’est pas attaché à sa terre, mais plus au métier. Si son exploitation lui apporte un revenu insuffisant, alors il pourra transformer son foncier agricole en terrain à bâtir ou bien à louer. Transmettre cette terre n’est pas une priorité, ainsi en privilégiant la rentabilité et le profit il préférera offrir une bonne situation financière à son enfant, quitte à changer de métier.

13

Cette définition est différente de celle employée communément, pour désigner l'ensemble des ayants droit du défunt mais aussi l'ensemble des biens que la personne laisse à son décès. (Robert 2004)

Précisons que si dans le cadre de ce travail, l’étude se focalise sur l’instant de la succession, il n’en reste pas moins qu’il faudrait également s’intéresser à d’autres moments de la vie d’un agriculteur où le rapport à la terre peut évoluer et changer. On verrait ainsi, si les logiques et les perceptions des exploitants agricoles par rapport à leur foncier seraient identiques ou divergentes. Ces instants de vie ne peuvent être saisis qu’à l’aide d’outils méthodologiques qualitatifs.

4 Méthodologie de l’enquête

Les méthodes qualitatives sont des méthodes des sciences humaines qui recherchent, explicitent, analysent des phénomènes visibles ou cachés. Ces phénomènes, par essence, ne sont pas mesurables (une croyance, une représentation, un style personnel de relation à autrui, une stratégie face à un problème, une procédure de décision…), ils ont des caractéristiques spécifiques des « faits humains ». L’étude de ces faits humains est réalisée avec des

techniques de recueil et d’analyse, qui échappent à toute codification et programmation sur la présence humaine et la capacité d’empathie, d’une part et sur l’intelligence inductive et généralisante, d’autre par (Poirier 1983).

Les méthodes d'enquêtes qualitatives sont souvent dévalorisées par rapport aux méthodes quantitatives : les statisticiens vont leur faire le reproche généralement de se baser sur des échantillons trop faibles pour légitimer les résultats obtenus, mais c'est un reproche principalement basé sur une méconnaissance de ce type de méthodes. Les méthodes qualitatives sont, au contraire, particulièrement bien appropriées pour l'étude des opinions, des comportements et des pratiques des individus, et se justifient donc pleinement pour l'étude des perceptions du foncier agricole. Elles permettent de les comprendre du point de vue de l'usager, de se familiariser avec son environnement, ses pratiques, ses besoins, en prenant en compte les contextes propres à chacun. De fait, "les méthodes qualitatives ont pour fonction

de comprendre plus que de décrire systématiquement ou de mesurer" (Kaufmann, 1996).

Comprendre, c'est-à-dire rendre intelligible, en se donnant les moyens de connaître la complexité subjective des actions d'un individu dans un contexte particulier

Toutefois, la méthode qualitative permettant de recueillir des informations pour l’analyse des perceptions et représentations des personnes, le chercheur doit également s’interroger sur sa position et sa subjectivité durant l’enquête. Ainsi, nous verrons dans un premier temps comment il tente d’atteindre cette objectivité, que lui impose la démarche qualitative. Puis, nous aborderons, quels outils méthodologiques ont été utilisés pour recueillir les données. Enfin, nous montrerons comment l’analyse de ces matériaux a été effectuée.

Figure 6 : Etapes et outils méthodologiques

4.1 La position du chercheur

Précisons tout d’abord certains biais de notre travail. Le premier est lié à l’organisme d’accueil qui défend une certaine image de l’agriculture plutôt raisonnée et diversifiée... Le second est dû à la prise de contact avec les agriculteurs qui s’est faite avec l’aide de personnes ressources : des responsables de l’APR (Antenne sud), des techniciens de la Chambre d’Agriculture et de la SAFER de la zone étudiée. Nous devions être attentifs à la représentativité et à la diversité des personnes interrogées. Chacun de ces contacts, souhaitant répondre le mieux possible à notre demande, nous présentait des agriculteurs « représentatifs » à leurs yeux : c'est-à-dire parlant bien français et ayant une exploitation viable. Par exemple le technicien SAFER ne nous a fait rencontrer que des personnes concernées par son organisme. Cela est valable pour chacun de ces responsables. Pour pallier ce biais et tenter d’atteindre cette diversité d’agriculteurs, nous avons multiplié les prises de contact auprès de plusieurs organismes agricoles. Le dernier risque était de limiter le travail à une vision uniquement agricole de notre problématique. Pour avoir d’autres points de vue sur

Terrain et 25 entretiens exploratoires Bibliographie Problématique Hypothèses Analyse Terrain et 23 entretiens Récit de vie Analyse comparative Restitution

la question de l’agricole et de ses relations à l’urbain, nous nous sommes également entretenus avec des personnes en charge du développement de la ville.

Le chercheur est nécessairement impliqué dans la recherche et il est actif dans le maniement de l’instrument de recueil des données. La technique qu’il utilise : l’interview, l’observation participante… est indissociable de sa manière d’être. Cette technique est un prolongement de lui-même. Le chercheur est partie prenante de l’instrument. Reste un sujet à aborder celui de l’éthique de l’anthropologue. Le piège à éviter est celui de l’adhésion idéologique. L’anthropologue est comme un peintre avec son pinceau et sa technique. Il peut même lui arriver d’avoir du génie. Et de même que le peintre ne crée pas dans son propre corps, mais sur un support extérieur, l’anthropologue ne devrait pas s’aliéner au sujet d’investigation. Il se détache, sans pour autant manquer de souligner les points importants, s’il est nécessaire de le faire. Un anthropologue travaillant sur l’anthropophagie ne devrait pas, en toute logique, devenir cannibale.

4.2 La collecte des données

Le chercheur arrive sur le terrain d’enquête muni d’un cadre conceptuel embryonnaire et d’une série de questions générales. Au fur et à mesure qu’il pose ses questions et observe la conduite des acteurs, le chercheur dégage une série de réponses, mais celles-ci sont contradictoires, floues ou ambiguës. Il s’attaque à ces contradictions en conduisant des entretiens avec d’autres acteurs (Huberman 1981).

En suivant les principes énoncés par Huberman, après avoir appréhendé mieux le terrain par différentes lectures, il est apparu que le moment de la succession était un élément clef où l’on pouvait apercevoir le rapport particulier que les agriculteurs entretiennent avec leur terre. Une vingtaine d’entretiens exploratoires, auprès de personnes suivant une formation pour devenir agriculteur, a d’abord été réalisée pour tenter d’appréhender ce lien qui semblait les unir à cette terre et à ce métier et ainsi mieux caractériser les notions de patrimoine familiale et d’outil de production. Suite à ces entretiens, les différentes raisons pour lesquelles ces jeunes décidaient de s’installer en tant qu’agriculteur ont été identifiées. Cela a permis d’ébaucher trois hypothèses qui seront, suite à une nouvelle série d’entretiens, approfondies, infirmées ou confirmées, abandonnées ou complétées.

Durant un mois et demi, des enquêtes ont été réalisées auprès d’exploitants agricoles des Hauts de Saint Joseph à l’aide d’une grille d’entretien (cf annexes). Mais au fur et à mesure de mon travail, il est apparu que ces entrevues étaient menées à la manière d’un récit de vie : parce que cette méthode semblait adaptée à cette étude et sans doute en raison de mes expériences passées et de ma préférence pour cette technique.

4.2.1 Le récit de vie

Cette méthode d’entretien a été retenue pour mieux comprendre : l’évolution des perceptions du foncier agricole à la Réunion. En effet, le récit de vie permet d’avoir le regard d’un individu sur son histoire, sa trajectoire personnelle, mais également sur l’environnement et la société dans lesquels il doit interagir. Comme le dirait Bourdieu (1986), parler d’histoire

de vie, c’est présupposer que la vie à une histoire, le développement d’une série d’événements à travers lesquels l’existence se construit. Le sens commun n’en dit pas moins lorsqu’il décrit

Documents relatifs