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Tous les organismes vivants hébergent des parasites, certaines estimations envisagent qu’environ 50% des espèces vivantes présentes sur la planète sont des parasites. Ainsi, la moitié des êtres vivants sur terre vit au dépend des autres. Il existe divers types d’interactions biologiques dans l’univers biotique, et qui s’établissent entre des individus d’espèces différentes : il s’agit d’interactions interspécifiques (Tableau 3).

Espèce B

Espèce A

Interaction Nuisible Neutre Bénéfique Nuisible Compétition

asymétrique Amensalisme

Prédation / Parasitisme Neutre Amensalisme Neutralisme Commensalisme

Bénéfique Prédation /

Parasitisme Commensalisme

Symbiose Mutualisme Tableau 3 : Classement des différentes interactions interspécifique.

Une relation entre deux espèces peut donc être :

- Positive : il s’agit du commensalisme, de la symbiose et du mutualisme. Le premier terme définit une exploitation non parasitaire d’une espèce par une autre, où celle-ci donne une partie de sa nourriture au commensal, sans aucune contrepartie évidente de ce dernier (par exemple, certaines bactéries du système digestif humain). Le second terme indique lui un échange identique mais à bénéfice et/ou inconvénients réciproques dans un objectif de survie des différentes espèces dites symbiotes. Le terme de mutualisme indique une relation particulière : les deux espèces tirent un profit mutuel de leur association mais peuvent survivre l’une sans l’autre (contrairement aux symbiotes).

P.Bricage, du département de biologie de l’université de Pau, précise à propos de la symbiose que « survivre c'est transformer les inconvénients en avantages et éviter que les

- Négative : nous retrouvons ici les termes d’amensalisme, de compétition, de prédation et de parasitisme. Parfois, une espèce bloque le développement d’une autre sans en tirer le moindre bénéfice ou avantage, du simple fait de sa propre évolution (comme un grand arbre peut empêcher un plus petit de bénéficier de lumière) : il s’agit de l’amensalisme. La compétition correspond à la rivalité entre espèces pour l’exploitation des ressources indispensables et insuffisantes pour toutes les espèces en jeu. Dans la prédation, un individu en tue un autre pour l’ingérer et survivre, dans le parasitisme le bénéfice est aussi unilatéral mais pas la mort du parasité (hôte) bien que cette relation puisse être tout de même destructrice.

- Neutre.

On parle d’association obligatoire quand la survie des espèces concernées dépend de la réalisation de cette interaction (parasitisme, symbiose etc.), et, à l’inverse, on dit qu’elle est non obligatoire quand elle n’en dépend pas. Nous venons de voir une approche très académique de ces interactions mais certaines font débat, comme le parasitisme. En effet, le parasite peut participer à la régulation démographique d’une population dont les individus sont trop nombreux. Peut-on alors considérer cette association comme nuisible ? La notion d’interaction durable fut mise en place pour mieux cerner cette complexité qui unit le tandem hôte/parasite : c’est la co-évolution.

Le parasite, nous l’avons vu, vit au dépend des êtres organisés, et ceci pendant une partie de son existence (temporaire) ou de manière permanente.

Schéma 9 : Classement des parasites en fonction de sa localisation sur l’hôte [12]. Dans le Schéma 9, on voit distinctement les différents types de parasites en fonction de leur localisation :

- Le parasite peut se fixer sur les téguments de l’hôte (A). - Le parasite peut pénétrer à travers les téguments de l’hôte (B).

- Le parasite peut utiliser un organisme piqueur pour traverser les téguments (ce qui est le cas du Plasmodium) et devenir un endoparasite comme B (C).

- Le parasite peut être passif car absorbé par la nourriture, certains traversent la paroi du tube digestif et finissent endoparasites (D).

Ainsi le parasite peut être :

- Endoparasite : Il vit à l’intérieur de son hôte, séparé de l’extérieur par ses tissus. - Ectoparasite : il est soumis au milieu extérieur en vivant à la surface corporelle de

l’hôte.

- Mésoparasite : Il vit dans une cavité de l’hôte (ex : tube digestif).

Le parasite Plasmodium est un eucaryote (il y a présence de noyau et de mitochondries dans les cellules, à la différence des Eubacteria et Archaea). Notons que sans le parasitisme, nous ne serions pas là. En effet, les premières cellules eucaryotes sont apparues suite au parasitisme des cellules ancestrales par des bactéries (les mitochondries, entre autres). Il prend sa place dans l’arbre phylogénétique chez les Alvéolobiontes, soit le groupe des unicellulaires. Ce groupe se fonde sur l’étude de l’ARNr 18s, et regroupe les Ciliés, les Dinophytes et les

Apicomplexés (Annexe 1). Les Apicomplexés (ou Sporozoaires) sont dans leur ensemble les parasites intra et extra cellulaires des animaux et qui ont des spores dans leur cycle de vie (ce qui est pour eux leur moyen de dissémination entre hôtes). Anciennement nommé par le terme Protozoaire, cet embranchement répond maintenant au terme d’eucaryotes unicellulaires. On retrouve les parasites chez les clades suivants : les Ciliés, les Apicomplexés, les Parabasaliens, les Métamonadines, les Mycétozoaires et les Euglénobiontes. Le Plasmodium est un hématozoaire (parasite du sang) Apicomplexé (présence de forme sporozoïte), c’est donc un endoparasite.

Chez Plasmodium, plusieurs espèces sont capables d’infecter l’homme. L’espèce

P.falciparum est la plus répandue et la plus mortelle pour ce dernier, on retrouve aussi P.vivax, P.malariae et P.ovale. Une dernière, P.knowlesi, a été découverte en 2004, cette

dernière étant une zoonose transmissible du Macaque à l’homme. Au final, il y a quatre espèces spécifiques de l’homme, transmissibles par un vecteur qui est la femelle du moustique du genre Anophèle. La présence de Plasmodium dans le règne animal n’est pas rare, et on considère que les hominidés sont infectés depuis 8 millions d’années. Les 5 espèces de

plasmodium se différencient par de nombreux critères : répartition, signes cliniques,

complications (Tableau 4).

Espèces P.falciparum P.vivax P.ovale P.malariae P.knowlesi

Localisation Zones tropicales Asie du Sud Est, Amérique du sud Afrique centrale Zones tropicales Asie du Sud Est

Types de fièvres Tierce maligne Tierce bénigne Tierce bénigne Quart bénigne Fièvre quotidienne Complications Accès pernicieux (neuro - paludisme) Accès pernicieux (neuro - paludisme) Accès pernicieux (neuro - paludisme) Néphrite quartane Défaillances rénales et hépatiques (jaunisse) Tableau 4 : Caractéristiques infectieuses spécifiques des cinq espèces de Plasmodium.

Ce sont P.falciparum et P.vivax qui posent le plus de problèmes pathologiquement parlant. Bien que P.vivax soit contaminant dans toute l’Afrique, son taux d’infection reste relativement faible, du fait de l’absence du gène Duffy dans le génome Africain rendant impossible l’installation du parasite chez son hôte définitif. Il est à préciser tout de même que cette espèce possède une forme dormante hépatique dite « hypnozoïte » permettant les rechutes, ce qui la rend dangereuse. Cependant, P.vivax se répand mieux que P.falciparum car plus résistant au froid et aux hautes altitudes, et les infections au Paludisme en dehors de l’Afrique sont le plus souvent de son fait. P.falciparum est donc le plus mortel, et P.vivax le plus répandu.

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