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Adaptation hybride de la méthode Eurostat 2001 et Baccini et Brunner 1991 (Bruxelles)

3. L’ANALYSE DE FLUX DE MATIÈRES : MODÈLES MÉTHODOLOGIQUES

3.2. Les modèles méthodologiques d’analyse de flux de matières développées à travers le monde

3.2.4. Adaptation hybride de la méthode Eurostat 2001 et Baccini et Brunner 1991 (Bruxelles)

nationale à mettre en œuvre des projets plus concrets d’économie circulaire. Cette étude a été commanditée et financée par Bruxelles Environnement dans le cadre de l’initiation de la construction collective du programme régional en économie circulaire « Be Circular, Be Brussels ». Pour établir ce métabolisme urbain, les données des années 2010, 2011 et 2012 ont été utilisées. Cependant, l’année pour laquelle le plus de données sont disponibles est 2011, qui sera par la suite utilisée comme année de référence pour l’AFM. (EcoRes, 2015)

La méthode d’AFM utilisée pour cette région provient d’un travail de recherche important sur les études ayant préalablement effectué une AFM à l’échelle d’une région. Les enseignements tirés de cette revue de littérature ont permis de développer une nouvelle méthodologie qui répond mieux aux besoins de la Région de Bruxelles-Capitale. Il a donc été choisi d’implanter une méthodologie hybride sur base des données disponibles. La base de cette méthode utilisée est Eurostat 2001, mais certaines adaptations ont été effectuées pour contrecarrer les inconvénients de cette méthode. D’abord, chaque ressource (énergie, eau, matière) est décrite en unités adaptées à une meilleure compréhension que la méthode Eurostat qui présente les résultats en une seule unité et effectue des agrégations de flux de matières très diverses. Par contre, la classification matérielle des produits entrants et sortants utilisée dans la méthode Eurostat 2001 a été conservée pour cette étude (biomasse, minéraux métalliques, minéraux non métalliques et vecteurs énergétiques fossiles). Ensuite, les résultats sont subdivisés par secteurs économiques, lorsque possible, ce qui suit la méthode Baccini et Brunner 1991. Pour la classification des flux, la méthode suggère d’utiliser le code de Nomenclature statistique des Activités économiques dans la Communauté européenne (NACE) (ménages, industrie, secteur tertiaire et transport). De plus, les flux indirects ne sont pas pris en compte. Finalement, les flux de matières sont subdivisés en quatre catégories : flux de matières importés et exportés, flux dissipés (déchets, émissions vers l’air et l’eau émis), estimation du stock matériel et flux de production de biomasse. (EcoRes, 2015)

La méthode développée par Bruxelles commence par collecter les données non agrégées présentent dans les statistiques nationales et, lorsque possible, les données désagrégées sont collectées. Ainsi, cette approche méthodologique permet d’adapter la méthode en fonction des données disponibles. Toutefois, l’expérience bruxelloise a montré que parfois des estimations doivent être faites concernant certaines données ce qui diminue la qualité des résultats (EcoRes, 2015).

Pour la mise en œuvre du projet, cinq phases se sont enchaînées :  Phase 1 : Analyse et exploitation des données existantes ;  Phase 2 : Réalisation d’un bilan métabolique ;

 Phase 4 : Approfondissement des connaissances sur les flux sélectionnés et les mesures de valorisation de ces flux ;

 Phase 5 : Partage dynamique et communicatif des résultats auprès d’experts et d’acteurs du territoire. (EcoRes, 2015)

Cette manière de mettre œuvre le projet est intéressante, car elle permet de cibler concrètement les résultats désirés, d’en tirer un maximum de bénéfices et de mobiliser les acteurs concernés sur le territoire. Pour l’instant, les résultats concrets ne sont pas disponibles, car l’étude est trop récente et les recommandations sont en cours de réalisation.

Il est à noter que cette étude utilise aussi une approche intéressante, car suite à l’AFM elle évalue le potentiel théorique de valorisation de certains flux (EcoRes, 2015). Cette approche est pertinente, car elle permet d’identifier où les efforts doivent être investis pour tirer un maximum de bénéfices.

3.2.5. Méthode « input-output » (Toronto)

La méthode « input-output » a souvent été utilisée dans des villes localisées un peu partout dans le monde : Amazonie (Amann et autres, 2002), Liverpool (Barett et autres, 2001), Los Angelos (Ngo et Pataki, 2008), Toronto (Sahely et autres, 2003) et Vienne (Brunner et autres, 1998). Le but de ces projets était d’orienter les politiques publiques pour améliorer les performances environnementales en identifiant les flux les plus dommageables pour l’environnement. En effet, plusieurs études ont accompagné leur AFM d’une évaluation des impacts sur l’environnement.

La méthodologie utilisée quantifie les flux qui entrent et sortent du territoire sans toutefois viser à comprendre la circulation des flux dans le territoire. De plus, la méthode n’oblige pas à quantifier tous les flux qui traversent le territoire. Les flux étudiés sont alors choisis par les décideurs, souvent représentant les flux majoritaires qui traversent le territoire. Par conséquent, cette méthode nécessite de connaître au préalable les flux de matières les plus importants ou les plus impactants. Par contre, à l’inverse des méthodes qui découlent de la méthode Eurostat 2001, cette méthode permet aux utilisateurs de construire leurs catégories de flux de matières en fonction des données qui leur sont disponibles. (Sahely et autres, 2003)

Les résultats de l’étude permettent de poser un constat sur la durabilité de la ville uniquement d’un point de vue très global et environnemental. Les conclusions obtenues sont les suivantes : l’augmentation de la consommation d’énergie et d’eau est plus basse que l’augmentation de la population, l’augmentation de la consommation des combustibles et de la nourriture est plus grande que l’augmentation de la population, l’augmentation des déchets et des eaux usées est plus basse que l’augmentation de la population et l’augmentation du dioxyde de carbone est plus grande que l’augmentation de la population. (Sahely et autres, 2003)

De plus, selon monsieur Malaz Sebai, chef de projets chez Second Cycle à Toronto, entreprise qui vise à détourner des matières des sites d’enfouissement, les résultats de l’étude n’ont pas permis de mettre en place des projets de valorisation des flux parce que les acteurs n’avaient pas été impliqués en amont (Sebai, 2015).