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Adaptation de l‟agriculture aux changements climatiques

CHAPITRE I : L‟EVOLUTION DU CLIMAT ET SES CONSEQUENCES

I.7. Adaptation de l‟agriculture aux changements climatiques

On peut limiter les effets négatifs des changements climatiques en s'adaptant, au niveau local, aux nouvelles conditions de culture. Pour cela, il est possible d‟opter pour des variétés appropriées aux nouvelles conditions pédoclimatiques, de modifier les modes de culture,

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d‟introduire de meilleurs systèmes de gestion de l'eau, d‟adapter les calendriers des semis et les méthodes de labour et de planifier plus justement l'utilisation des sols.

On distingue, selon Rosenzweig et Parry, 1994, deux types d'adaptation possible :celles que

l'agriculteur peut mettre en œuvre lui-même (niveau 1) et celles qui nécessitent des investissements dans les infrastructures de recherche, de développement, d'aménagement (niveau 2), qui ne seraient facilement accessibles qu'aux pays développés.

Parmi les adaptations possibles au niveau 1, l'agriculteur peut modifier les dates de semis pour les cultures annuelles. Des semis plus précoces peuvent en effet permettre à des cultures d'hiver d'échapper à des périodes estivales dangereuses et à des cultures de printemps d'allonger leur cycle végétatif.

C‟est dans ce cadre que nous préconiserons une méthode pouvant aider l‟agriculteur à fixer une date de semis à même de limiter les incidences néfastes de la sécheresse grâce à l‟itinéraire biologique qu‟elle aura prédéfini.

Quant aux adaptations de niveau 2, elles comprennent entre autres la sélection variétale, (de génotypes adaptés en termes de longueur de cycle ou d'efficacité photosynthétique).

Cependant, ces adaptations de niveau supérieur ne sont pas à la portée immédiate du monde agricole et leur aboutissement nécessite des efforts soutenus de recherche et par suite d‟importants moyens financiers.

Il est également possible de s'adapter en déplaçant géographiquement les zones de production. Le réchauffement observé équivaut, sur le siècle, à un déplacement vers le nord de l'ordre de 180 km ou en altitude de l'ordre de 150 mètres.

Les effets étant très différents d'une région à une autre, certains pays pourraient connaître une diminution de leur production même s'ils prennent les mesures d'adaptation aux changements climatiques nécessaires.

Le secteur agricole consomme une quantité très importante en ressources hydriques mobilisé qui sont de l‟ordre de 65% selon le centre d‟étude de la gestion de l‟eau et ne contribue qu‟avec une PIB de 15%. Vue l‟importance du poids des ressources en eau destiné au secteur agricole ce dernier peut constituer un véritable handicape pour le développement des autres secteurs comme l‟industrie et le tourisme. Le changement climatique doit ainsi jouer un rôle d‟accélérateur d‟une dynamique en cours de marginalisation de l‟agriculture, et l‟adaptation

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se traduit par une mobilisation croissante des ressources en eau par l‟intensification de l‟irrigation, susceptible d‟aggraver les conflits et la compétition sur les usages sectoriels de l‟eau.

Une autre stratégie consisterait à prendre acte de l‟inadaptabilité croissante de l‟agriculture à l‟environnement bioclimatique et du coût pour les autres secteurs, d‟une fuite en avant que constituerait une tentative d‟intensification des usages agricoles de l‟eau pour pallier l‟accélération des difficultés.

Dans ce contexte, l‟adaptation à la rareté croissante pourrait viser à favoriser des cultures moins exigeantes en ressources hydriques comme l‟agriculture d‟exportation ou l‟agriculture tropicale dont le climat sera favorable suite au changement climatique, et le retrait de certaines cultures de l‟agriculture algérienne comme les céréales qui exigent de grandes ressources hydriques.

Les céréales sont le produit de base du modèle de consommation et notre pays déjà dépendant de 80% du commerce international (importation de céréales) et compte l‟augmenter dans les années à venir sous l‟influence de la fluctuation climatique.

Le ministère de l‟agriculture avance une dégradation de 10% de la couverture en céréale sous l‟influence de cette perturbation climatique. Pour réduire la vulnérabilité de l‟économie aux variations du climat et maximiser l‟efficacité des usages de la ressource, le commerce international des produits agricoles se profile comme une stratégie d‟allègement de la contrainte hydrique, alternative aux tentatives d‟intensification de l‟irrigation.

L‟importation de produits intensifs en eau permet d‟importer de «l‟eau virtuelle», définie comme les volumes nécessaires à la production des biens importés et ainsi incorporés dans les échanges internationaux. Dans son analyse, ce concept décrit les opportunités du recours au commerce international pour satisfaire les besoins alimentaires des pays limités par les disponibilités hydriques.

La définition de stratégies d‟importation d‟eau virtuelle permettrait aussi de préserver la ressource pour des usages plus productifs, que ce soit à l‟intérieur du secteur agricole, en déplaçant les usages de l‟eau de la production céréalière vers des cultures d‟exportation à haute valeur ajoutée. Il faut que l‟Algérie oriente ces stratégies vers les cultures moins exigeantes en eau à avantage comparatif important et oriente cette eau vers des secteurs comme le tourisme qui peut dégager une forte valeur ajoutée et agit positivement sur le

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chômage des jeunes ou en favorisant plus généralement l‟industrie et le tourisme au détriment de l‟agriculture.

Le commerce d‟eau virtuelle ou le recourt à l‟importation des cultures exigeantes en eau apparaît donc comme une source alternative d‟eau, dont l‟utilisation stratégique pourrait devenir un outil attractif pour améliorer largement la sécurité hydrique et l‟efficacité dans l‟utilisation de l‟eau en Algérie face au changement climatique.

Si l‟Algérie opterait-elle pour cette stratégie, nécessitant un programme et un investissement très complexe entre le soutien de l‟agriculture dans le court terme et le retrait progressif de certaines cultures agricoles et l‟orientation vers d‟autres à long terme.

Conclusion

Les résultats de travaux de recherche exposés dans ce chapitre et les faits marquants de ces dernières années confirment l‟aspect changeant et la tendance évolutive du climat aussi bien à l‟échelle planétaire, régionale que territoriale.

En Algérie, cette évolution se traduit par un changement du climat visible à travers des phénomènes extrêmes exceptionnels tels que les inondations (Bab El Oued en novembre 2001, Ghardaïa en octobre 2008, El Tarf en février 2012), ou des sécheresses observées principalement en région Ouest.

Les effets conjugués des excédents pluviométriques et d‟une hausse des températures créent, à l‟occasion, des conditions climatiques favorables à la multiplication d‟insectes-vecteurs, et l‟émergence de maladies jusqu‟alors inexistantes telles que le paludisme ou la Blue Tongue dont la prévalence augmente avec les fortes précipitations.

Les sécheresses, quant à elles, en influant sur le régime hydrique des cultures, modifient leur cycle végétatif par raccourcissement des principales phases phénologiques.

Ces perturbations biologiques empêchent le développement optimal de la plante et s‟accompagnent le plus souvent d‟une réduction appréciable des rendements.

Ainsi, ces deux phénomènes exceptionnels aux fâcheuses conséquences sur la santé et l‟agriculture doivent faire l‟objet d‟une attention particulière de la part des scientifiques pour en limiter les effets.

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CHAPITRE II : IMPACT DU CHANGEMENT CLIMATIQUE SUR LA FIEVRE

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