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ACTIVITE ANTIDIABETIQUE DE L’OPUNTIA

FICUS INDICA

B. POTENTIALITES THERAPEUTIQUES DES AUTRES VARIETES D’OPUNTIA A TITRE COMPARATIF

I. ACTIVITE ANTIDIABETIQUE DE L’OPUNTIA

FULIGINOSA:

Selon l’OMS, le diabète atteint des proportions épidémiques au niveau mondial. Plus de 140 millions de personnes sont diabétiques dans le monde. Les estimations évaluent un nombre de diabétiques dépassant les 300 millions en 2025.

En Tunisie, d’après les statistiques du ministère de la Santé publique, le diabète touche déjà près de 10% des Tunisiens adultes (30 ans et plus), soit près de 400.000 diabétiques. Par ailleurs, les diabétiques de type I, qui ont moins de 20 ans, sont estimés à 25.000. Ce qui ramène le nombre de diabétiques en Tunisie à 425 mille. Au Maroc, il y’a environ 6,6% de diabétiques selon les statistiques du Ministère de la Santé de l’année 2000. Cependant, les spécialistes marocains, les associations d’aide aux malades diabétiques et les laboratoires pharmaceutiques s’accordent à dénoncer l’absence de données épidémiologiques fiables sur la maladie au Maroc en 2011.

Le diabète est traité par thérapie médicamenteuse, régime alimentaire et exercice physique ; cependant les médicaments présentent toujours plusieurs effets indésirables et différentes contre indications. Par ailleurs, un grand nombre de préparations botaniques a été utilisé pendant des siècles pour la gestion de la glycémie, particulièrement dans les pays sous-développés. Le figuier de barbarie est l’une des plantes les plus connues pour son effet

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antidiabétique. L'utilisation traditionnelle de l’Opuntia ficus indica est venue des tribus mexicaines antiques, comme documenté dans le manuscrit de Florentine S. XVI et par F.Hernandez. Récemment les chercheurs s’intéressent de plus en plus à l’effet thérapeutique du figuier de barbarie.

Une étude [95] portant sur l’évaluation de l'activité hypoglycémiante d'un extrait épuré des cladodes d’Opuntia fuliginosa sur des rats rendus diabétiques par la Streptozocine, a montré que la glycémie et l’hémoglobine glycosylée ont été réduites aux valeurs normales par un traitement combiné d'insuline et d'extrait d'Opuntia fuliginosa. Quand l'insuline a été retirée du traitement combiné, l'extrait seul de figue de barbarie a maintenu une euglycémie chez les rats diabétiques. La réponse de la glycémie au glucose administré a également prouvé que les rats recevant le traitement de combinaison de l'insuline et de l'extrait des cladodes d’Opuntia pendant 7 semaines suivies de l’extrait seul étaient capables d’ajuster rapidement la glycémie au niveau de celle des rats non diabétiques.

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Figure 13 : Tolérance au glucose (voie S.c) chez différents groupes des rats [95]

La même étude rapporte que chez l'homme, la consommation des extraits des cladodes a eu comme conséquence une perte de poids. Les rats diabétiques recevant l'extrait d'Opuntia fuliginosa ont conservé un poids corporel régulier, en revanche un amaigrissement est observé chez les rats diabétiques non traités.

Le contrôle du diabète par l'extrait épuré des cladodes d’Opuntia fuliginosa ne peut pas être expliqué par son action en tant que fibre diététique, puisque plusieurs études menées à long terme ont conduit à la conclusion que les différentes sources solubles de fibre n'abaissent pas ou ne règlent pas la glycémie [97]. L'hypothèse proposée par Frati-Munari et col. [96], est que l’extrait des cladodes améliore l'utilisation du glucose au niveau cellulaire.

0 50 100 150 200 250 300 350 400 0 30 60 120 180 240 gl u co se m g.d l -1 temps (min)

groupe de rats recevant l'insuline combiné à l'extrait d'opuntia

groupe de rats recevant l'insuline

groupe de rats de contrôle (stz)

groupe de rats recevant l'extrait d'opuntia

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Sachant aussi que le niveau de l’hémoglobine glycosylée des rats diabétiques qui ont reçu l'extrait d'Opuntia fuliginosa ou une combinaison d'insuline et d'extrait d'Opuntia fuliginosa est revenu aux valeurs normales après la huitième semaine alors que chez les rats diabétiques traités avec l'insuline, seul le taux de l’hémoglobine glycosylée n'a pas été efficacement ramené aux normes. On présume que l’extrait de l’Opuntia fuliginosa fonctionne comme coadjuteur d'insuline [99].

D'ailleurs, des lapins pancréatectomisés alimentés des tiges de figue de Barbarie ont montré un taux de glycémie basse [99]. L'essai sous-cutané de tolérance au glucose prouve également que l'insuline et l'extrait d'Opuntia

fuliginosa administrés aux rats, montre une baisse significative de la glycémie

avec des valeurs normales de glycémie dans un délai de 120 mn.

Entre autre des patients diabétiques non insulinodépendants recevant les tiges fraîches ou cuites de figue de Barbarie ont montré des niveaux plus bas de glycémie mais pas d’effet hypoglycémiant [100].

Une autre conclusion importante de la présente étude est que le contrôle du diabète par un extrait épuré d'Opuntia fuliginosa peut être réalisé avec des doses quotidiennes orales dans la gamme de 1 mg/kg du poids corporel [101].

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II. ACTIVITE ANTIDIABETIQUE DE L’OPUNTIA

MONACANTHA

D’autres chercheurs se sont intéressés à l’effet des polysaccharides extraits des cladodes de l'Opuntia monacantha (POMC) sur le métabolisme des glucides chez des rats rendus diabétiques à la streptozotocine. Ils comparent son action avec le diméthylbiguanide, par détermination de la glycémie, du cholestérol total, du triglycéride total et du niveau du cholestérol HDL ; les polysaccharides extraits des cladodes ont montré des effets bénéfiques sur l'amélioration du taux des lipides et de la glycémie. Le traitement quotidien à 100-300 mg/kg de POMC pendant quatre semaines a non seulement apporté une diminution significative au niveau de glucose de sang des rats diabétiques, mais également augmenté le niveau du cholestérol HDL.

Comparés aux groupes de rats traités par le diméthylbiguanide, le mécanisme d’action de POMC pourrait être analogue. Le niveau d'insuline chez les rats diabétiques n'a pas été sensiblement affecté par le traitement de POMC et par le dimethylbiguanide d’où on peut conclure que les polysaccarides réduisent l’absorption de glucose intestinal, amplifient la sensibilité à l’insuline par augmentation de la captation et de l’utilisation périphérique du glucose et induit la diminution de la production hépatique du glucose par inhibition de la néoglucogenèse et de la glycogénolyse [102, 103, 104].

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