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Partie 3 : Le diagnostic territorial

4. Le capital territorial

4.2. Les activités

4.2.1.

Un territoire qui plus de 30 ans après le déclin industriel

peine à se relever

Le passé industriel de la Haute Vallée de l’Aude semble encore marquer profondément l’esprit de la population et des décideurs locaux. Le déclin industriel des années 70, suite à la perte des activités fleurons (la chaussure, la chapellerie, l’ameublement) du territoire, a conduit à une perte de l’identité ouvrière et a laissé un vide encore perceptible aujourd’hui.

111 Le taux de chômage reste encore supérieur à la moyenne régionale et nationale. La requalification des ouvriers vers de nouvelles activités semble difficile à mettre en œuvre. En effet, l’état d’esprit semble être plutôt celui de l’attentisme, voire d’un certain fatalisme. Par ailleurs, l’acceptation du changement parait délicate, la fierté voulant que l’initiative soit avant tout locale.

4.2.2.

Un entreprenariat individuel, de niche, et un déficit de

structuration collective

Malgré ce constat, certaines activités nouvelles ont su voir le jour, et tirer leur épingle du jeu. Tout d’abord, les TPE et PME se sont développées, témoin d’un petit entreprenariat local, et compensent une partie du vide laissé par la fermeture des usines. Pour autant, leur potentiel d’accroissement semble limité. Si les services (santé, services publics et administrations, …) et les commerces de proximité sont globalement bien représentés, des inégalités de répartition dans le territoire (plus on va vers le sud et hors des pôles de la vallée) et certains manques existent (spécialistes des métiers de la santé : pédiatres, ophtalmo, etc.).

Malgré cela, des initiatives et des projets individuels de niches fonctionnent (ex : Plantes aromatiques et médicinales, pomme de terre du pays de Sault). Cependant, lorsque ces projets sortent des cadres habituels, un manque d’accompagnement et de soutien est souvent perceptible. Les quelques initiatives qui auraient pu être porteuses ont d’ailleurs souvent été des échecs

4.2.3.

Une agriculture porteuse à conforter ?

Le Nord, lieu de production de la blanquette de Limoux (plus vieux vin brut du monde) et du Malepère, s’est organisé pour valoriser au mieux ses produits. Les trois caves ont su se partager les gammes de vins et favoriser la complémentarité plutôt que la concurrence et l’esprit individualiste. De plus, un travail sur la qualité et le respect de l’environnement est entrepris depuis peu pour poursuivre le développement de l’image positive et pour améliorer la qualité des productions.

Au Sud, où les terres sont moins riches, les exploitants agricoles ont développé quelques productions phares, telles que la pomme de terre du Pays de Sault ou la vache Gasconne. Néanmoins, celles-ci restent des initiatives de petites échelles. En effet, les producteurs de pomme de terre sont minoritaires et le débouché privilégié en viande reste le broutard à l’export.

Sur la totalité du territoire, on voit apparaitre une plus grande volonté de promouvoir les produits bio. Cette tendance est impulsée par la présence d’associations telles que Nature et progrès et l’ADEAR (confédération paysanne) qui accompagnent des installations dîtes « non

conventionnelles ».

Ces modes de production plus respectueux de la nature, ont été précurseurs des circuits de proximité. Plus généralement, l’essor des produits locaux, laisse présager un avenir favorable pour les différents projets de consommation de proximité. Ces projets devront tenir compte des contraintes liées au relief, notamment en termes d’approvisionnement.

Des outils de transformation existent déjà sur le territoire tels que l’abattoir de Quillan, les Jardins de la Haute Vallée... Ces initiatives collectives permettent une valorisation des produits locaux.

112 Différents labels sont également mis en place afin de promouvoir les atouts du territoire. Par exemple, la marque Pays Cathare se décline à travers une gamme de produits diversifiées,

alimentaires ou non. Néanmoins, elle n’est pas toujours gage de qualité par les consommateurs, ni de retombées économiques pour les producteurs.

Aujourd’hui, les consommateurs sont sensibles à l’agriculture de proximité mais laissent transparaître une certaine confusion quant à la compréhension des termes. La notion de circuits courts n’est pas particulièrement explicite, et seul le concept de « produit local » reste évocateur.

4.2.4.

Le tourisme : un potentiel non inépuisable

La Haute Vallée comporte différents éléments de patrimoine culturels et historiques, en lien avec le catharisme qui ont marqué le Grand Sud-Ouest (châteaux et abbayes). Le tourisme a su s’appuyer sur ce patrimoine en valorisant des sites pôles comme produits d’appels. Néanmoins, cet élément ne constitue pas une véritable spécificité du territoire. La Haute Vallée de l’Aude pourra difficilement rivaliser avec des sites comme Carcassonne ou Peyrepertuse et Quéribus.

La viticulture au Nord et les activités de pleine nature au Sud permettent aussi d’attirer les touristes. Cependant, ils ne sont pas propres au territoire. Le seul véritable produit phare du terroir est la Blanquette de Limoux, dont l’image pourrait être davantage exploitée.

A noter, que des événements ponctuels, tels que les festivals et les marchés, sont recensés mais ne sont pas pour autant des actions porteuses de sens pour définir une identité à ce territoire.

Différents réseaux, tels que « Bienvenue à la Ferme » et « Accueil Paysans » se sont structurés autour de ces thèmes et permettent de mettre en relation les producteurs et les touristes. Cependant, ces réseaux sont portés par des organismes extérieurs au territoire. Un manque d’organisation collective propre à la Haute Vallée est aussi perceptible.

Une marge de progression apparaît néanmoins sur ce territoire. Le SLOT réalisé en 2007, contribuera à cette progression.

Aujourd’hui, se pose la question de la stratégie a adopter. Effectivement, un développement touristique plus intense pourrait nuire à l’image de « calme et de nature préservée » revendiquée par la HVA. De plus, le seul développement du tourisme comme activité motrice semble trop risqué.

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