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Activité antibactérienne des isolats lactiques contre les souches indicatrices

Chapitre I : Revue bibliographique

III. 2.4.2.5 Construction de l’arbre phylogénétique

III.3.2.1. Activité antibactérienne des isolats lactiques contre les souches indicatrices

permettant ainsi la conservation des aliments et la prévention des infections gastro-intestinales (Champomier-Vergès et al., 2010; Azat et al., 2016).

Pour détecter l'activité antimicrobienne, plusieurs méthodes sont utilisées. En général, les tests d'antagonisme sont effectués sur des milieux solides et impliquent la détection de l'inhibition de la croissance d'une souche indicatrice causée par la culture d'essai (LAB). Les deux méthodes de base communément utilisées sont appelées les procédures d'antagonisme simultané (ou direct) et différé (Polak-Berecka et al., 2009).

56 Pour tester l’antagonisme des souches lactiques vis-à-vis des bactéries pathogènes et d’altération des aliments, le test des spots sur agar a été appliqué. Ce test est le plus utilisé pour le dépistage des souches lactiques actives car il est simple et direct.

Les résultats de l’antagonisme montrent que la quasi-totalité des isolats lactiques représentant un pourcentage de 93,58 était active contre toutes les bactéries indicatrices à Gram + et à Gram – et l’effet inhibiteur diffère d’une souche à une autre (Fig. 9, 10 et 11).

Ce résultat confirme celui obtenu par Bouguerra (2012) qui a trouvé que toutes les souches lactiques du lait de chamelle fermenté sont actives contre 5 bactéries pathogènes (Staphylococcus aureus ATCC: 25923, Salmonella sp., Escherichia coli ATCC: 25922, Bacillus subtilis et Enterobacter cloacae).

Le haut pourcentage des souches actives obtenu peut être expliqué par leur isolement après fermentation du lait de chamelle. Car selon Yateem et al. (2008), aucune étude ne suggère que le lait cru devrait être utilisé comme probiotique. De plus, certains chercheurs pensent à l’existence d’un effet synergique entre les composants des produits laitiers et les cultures probiotiques et que certains composants du lait activent les gènes bénéfiques des bactéries probiotiques. C’est le cas du lait de chamelle qui contient la PGRP jouant un rôle important dans l'immunité passive, après sa forte liaison aux LAB.

Figure 9. Diamètres d’inhibition (mm) obtenus par les souches lactiques isolées à partir de M’sila contre les souches indicatrices.

0 5 10 15 20 25 30 35

57 Figure 10. Diamètres d’inhibition (mm) obtenus par les souches lactiques isolées à partir de

Oued Souf contre les souches indicatrices.

Figure 11.Diamètres d’inhibition (mm) obtenus par les souches lactiques isolées à partir de Biskra contre les souches indicatrices.

0 5 10 15 20 25 30 35

40 E.coli S. typhimurium K. pneumoniae E. feacalis S. aureus SARM B. cereus L. innocua

0 5 10 15 20 25 30 35 40 45

58 Figure 12. Activité antibactérienne de quelques isolats lactiques contre certaines souches

pathogènes.

A : K. pneumoniae, B : SARM, C : S. aureus, D : S. typhimurium

A B

59 3 souches lactiques BS12, BR18, OS27 ont été inactives contre toutes les bactéries pathogènes testées. Par ailleurs, les souches BS8 et BS2 ont été inactives vis-à-vis S. aureus et L. innocua respectivement. Ces 5 souches ne sont pas retenues dans les prochains tests d’étude du potentiel probiotique.

La meilleure inhibition a été obtenue contre B. cereus avec une moyenne des diamètres d’inhibition de 22,80 mm ±8,062. Tandis que la flore lactique a faiblement inhibé L. innocua avec une moyenne de 12,56 mm ±3,72.

Dans plusieurs d’études menées sur l’activité antimicrobienne de la flore lactique du lait de chamelle, des souches actives contre des bactéries pathogènes et de détérioration des aliments ont été isolées. Davati et al. (2015) ont déterminé que la plupart des souches lactiques isolées du lait de chamelle peuvent inhiber S. aureus, B. cereus et E. coli.

Jrad et al. (2013) ont isolé 2 souches lactiques (BLC3 et BLC9) du lait camelin qui sont actives contre Staphylococcus epidermidis CIP 106510 et Enterococcus faecalis ATCC 29212. Abushelaibi et al. (2017) ont mentionné qu’à partir 23 isolats lactiques, 6 possèdent une forte activité vis-à-vis 4 bactéries pathogènes (E. coli O157:H7, S. typhimurium, L. monocytogenes et S. aureus) dont les meilleures zones d’inhibition ont été obtenues contre S. aureus.

Les propriétés inhibitrices des LAB sont principalement attribuées à la production d'acides organiques, en particulier les acides lactique et acétique, responsables de la diminution du pH. Ils affectent aussi l’intégrité de la membrane cellulaire compromettant la viabilité des cellules et conduisant dans de nombreux cas à leur lyse. Les LAB exercent également un effet bioprotecteur ou inhibiteur contre d'autres microorganismes en raison de la compétition pour les nutriments, ou en produisant une variété de substances antimicrobiennes entre autres, le peroxyde d'hydrogène, l'éthanol, l'acide formique, l'acétoïne, le diacétyle et les bactériocines (Oliveira et al., 2008 ; Champomier-Vergès et al., 2010, Morandi et al., 2013).

L’inhibition de certaines bactéries pathogènes peut aussi être associée aux EPS secrétés par les souches productrices (Denkova et al., 2017).

En plus des facteurs antibactériens mentionnés ci-dessus, le genre Leuconostoc est capable d'inhiber les bactéries pathogènes aérobies en produisant du CO2 qui crée un environnement

anaérobie. L'accumulation du dioxyde de carbone dans la bicouche lipidique peut nuire à sa perméabilité et inhiber les enzymes de décarboxylation (Ouwehand et Vesterlund, 2004).

60 Bien que le mécanisme précis de l'action antimicrobienne soit difficile à élucider en raison d'interactions complexes et souvent synergiques entre différents composés, il a été démontré que les LAB inhibent les bactéries pathogènes à G+ et celles étroitement liées suite à l’effet bactéricide des bactériocines. En revanche, le contrôle de la croissance des bactéries pathogènes à G-, y compris les pathogènes alimentaires, se fait par la production d'acides organiques et de peroxyde d’hydrogène (Yateem et al., 2008).

Bellil et al. (2014) ont caractérisé des substances actives contre Listeria produites par des souches Leuconostoc isolées du lait de chamelle cru comme des bactériocines appartenant à la classe II (petits peptides non modifiés, stables à la chaleur).

Chentouf et Benmechernene (2016) ont isolé sept souches de Ln. mesenteroides productrices des bactériocines qui inhibent la croissance des bactéries pathogènes Listeria monocytogenes, Listeria innocua, Listeria ivanovii, Staphylococcus aureus, Escherichia coli et Lactobacillus plantarum.

III.3.2.2. Propriétés adhésives

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