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D’autres acteurs engagés contre l’exclusion sociale de publics fragiles : la Communauté

III. La Ville de Saragosse : un modèle d’initiatives pour l’emploi et l’inclusion sociale

3. D’autres acteurs engagés contre l’exclusion sociale de publics fragiles : la Communauté

Nous avons déjà souligné l’engagement de la Communauté Autonome d’Aragon pour l’économie sociale et solidaire et l’innovation, notamment à travers le REAS. Celle-ci s’engage également pour soutenir l’emploi et l’insertion professionnelle de publics vulnérables. Ainsi, l’INAEM est un service de la communauté autonome qui gère les politiques d’emploi et l’intermédiation dans le marché du travail. La plateforme INAEM Orienta recense des offres d’emplois, de formations, d’ateliers, d’aides ou de subventions qui peuvent intéresser tant les particuliers que les entreprises aragonaises.

Egalement, le gouvernement d’Aragon a publié en 2013 sa Stratégie Aragonaise d’Investigation et d’Innovation pour une spécialisation intelligente. Celle-ci dresse le constat d’une spécialisation technologique et scientifique et du potentiel d’innovation de la communauté, avec des secteurs d’activités privilégiés : les transports, l’énergie, l’agroalimentaire et la

communication avant tout, bien que le tourisme et l’énergie disposent d’un fort potentiel d’avenir. De même, le programme régional InnovAragon, permet de donner à la communauté autonome la capacité d’expérimenter et d’innover dans les domaines comme la technologie, la communication et l’information. Ce programme est à l’initiative de la Direction Générale de Politique Régionale de la Commission Européenne : il est alors co-financé par le FEDER et le gouvernement d’Aragon.

Ainsi, l’Union Européenne s’implique elle aussi dans les initiatives favorables à l’emploi et à la lutte contre l’exclusion sociale, notamment à travers le FEDER et le FSE. D’ailleurs, le programme du Fonds Social Européen 2014-2020 marque la priorisation pour l’accès au marché du travail aux chômeurs et aux personnes éloignées de l’emploi. Plusieurs subventions fournies vont dans le sens d’une amélioration de leur employabilité et de leur insertion. Pour cela, le programme FSE finance des formations pour acquérir de nouvelles compétences professionnelles, notamment dans les secteurs de l’informatique, de la communication et de l’audiovisuel. Quant à l’inclusion sociale, le programme FSE 2014-2020 s’engage à lutter contre la pauvreté et toute autre forme de discrimination par une meilleure insertion professionnelle de publics fragiles et un meilleur recrutement de personnes risquant l’exclusion sociale.

Egalement, le Fonds Social Européen a établi un programme pour l’emploi des jeunes (FSE Empleo Juvenil) en Aragon pour la période 2014-2020. Celui-ci lutte contre le chômage des jeunes risquant l’exclusion sociale et pour de meilleures formations et qualifications. Cela est notamment rendu possible par le dispositif Garantie Jeunes, une initiative européenne qui permet un meilleur accès au marché de l’emploi grâce à des offres de travail, des formations et de la pratique.

Enfin, parmi les interventions de l’UE qui s’inscrivent à l’échelle locale, on peut citer le projet Rehabitat qui s’inscrit au sein du POCTEFA (Programme Opérationnel de Coopération Territoriale Espagne France Andorre) de 2007-2013. Ce projet a consisté en l’échange de bonnes pratiques entre les collectivités de ces trois régions européennes pour améliorer la cohésion sociale et la qualité environnementale de l’habitat. Cela passait notamment par la réhabilitation de logements dans les villes partenaires du projet, mais aussi par la valorisation des initiatives pour l’emploi.

Le projet a duré de 2009 à 2012 et le budget a été de 2,6 millions dont 75% était assumé par le FEDER (UE). Les villes partenaires impliquées étaient Saragosse, Aureilhan, Bilbao, la Catalogne (agence de l’habitat de Catalogne) et Toulouse.

A Saragosse, deux « aires vulnérables » étaient concernées : Miralbueno et Oliver. Pour le premier, la zone résidentielle de Peñetas a été réhabilitée pour fournir 50 habitations à loyer modéré à destination de familles issues de bidonvilles ou des familles appartenant au quartier. L’organisme Zaragoza Vivienda gère la location sous contrat de ces habitants. Pour le quartier Oliver, la zone urbaine Gabriela Mistral était concernée : composée de 288 habitations, le parc de logement est vieillissant et un conflit social perdure entre les habitants.

Un processus de participation dans ces quartiers a été mis en place pour améliorer la cohabitation et créer du lien social. De même, plusieurs opérations d’insertion professionnelle ont été menées, notamment grâce à la création d’une Ecole de Formation pour l’Emploi. Dans le quartier de Miralbueno, des cours de jardinage et de techniques basiques en maçonnerie ont été mis en place pour douze personnes sans emplois, dont sept ont été embauchées pour une durée de six mois à l’issue de la formation, afin de travailler sur la rénovation des espaces communs du quartier.

Ainsi, l’Union Européenne semble être un partenaire privilégié dans le soutien aux opérations économiques ou portant sur l’habitat pour la communauté autonome d’Aragon tout comme pour la capitale provinciale. Ce soutien, il est vrai, est moindre en France mais, comme nous l’avons précisé plus haut, l’Espagne ne dispose pas d’une Politique de la Ville assumée. L’Union Européenne concentre davantage de moyens pour ce pays, davantage en difficulté sur les paramètres d’emploi et d’habitat par ailleurs, pour l’accompagner dans des opérations de création d’activités économiques et d’amélioration du cadre de vie. Finalement, l’Europe, par le biais du FEDER ou du FSE, joue un rôle important de financeur et d’impulseur de projets en Espagne : elle le fait dans une moindre mesure en France, qui dispose en revanche d’un soutien plus fort de l’Etat.

Soutenir les initiatives citoyennes pour l’habitat afin d’améliorer

l’entrepreneuriat et l’emploi dans les quartiers