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En 2005, un accident corporel sur dix et plus d'un accident mortel sur quatre impliquait un conducteur à l'alcoolémie positive

Dans le document Les addictions dans. les régions de France (Page 87-95)

En 2005, 84 525 accidents corporels et 4 857 accidents mortels ont eu lieu en France métropolitaine. Les forces de l'ordre doivent en principe contrôler l'al-coolémie de tous les conducteurs impli-qués dans ces accidents. Cependant, pour diverses raisons (refus du conduc-teur, résultats des tests non connus au moment de l'enregistrement de l'acci-dent, gravité de l'accident), l'alcoolémie n'est pas connue pour 21 % des acci-dents corporels et 12 % des acciacci-dents mortels. Sur ce point, la situation s'améliore cependant très sensiblement dans la mesure où l'année précédente, l'alcoolémie était indéterminée dans 23 % des accidents corporels et 43 % des accidents mortels.

Durant l’année 2005, 6 641 des 66 503 accidents corporels pour lesquels l'al-coolémie était connue, soit 10,0 %, impliquaient au moins un conducteur avec une alcoolémie supérieure au seuil autorisé. Le rôle de l'alcool est encore plus marqué dans les accidents mortels : en 2005, 28,1 % des acci-dents mortels sont des “acciacci-dents avec alcool”.

La proportion d'accidents corporels avec alcool varie de 6,2 % en Île-de-France à 15,1 % en Poitou-Charentes, celle des accidents mortels avec alcool de 18,2 % en Haute-Normandie à 33,5 % en Poitou-Charentes. Ce der-nier taux est encore plus élevé en Corse, mais doit être examiné avec

prudence dans la mesure où il porte dans cette région sur un nombre d'acci-dents très réduit (22 accid'acci-dents mortels avec alcoolémie renseignée).

Deux régions, l'Île-de-France et Provence-Alpes-Côte d'Azur, se distin-guent par le fait que l'alcool est peu présent tant dans les accidents mortels que dans les accidents corporels. À l'inverse dans le Nord-Pas-de-Calais comme dans deux régions de la façade ouest, les Pays de la Loire et le Poitou-Charentes, la proportion d'accidents dans lesquels un conducteur alcoolisé est impliqué est élevée aussi bien pour les accidents corporels que mortels.

Sources : Observatoire National Interministériel de Sécurité Routière - Exploitation Fnors

Proportion d'accidents corporels avec alcool en 2005 Proportion d'accidents mortels avec alcool en 2005

valeur France métropolitaine : 9,8% valeur France métropolitaine : 28,1 %

88 Les addictions dans les régions de France - Conséquences judiciaires

Synthèse

90 Les addictions dans les régions de France - Synthèse

Synthèse

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e document permet de faire la syn-thèse des indicateurs concernant les conduites addictives sur le plan national mais surtout régional. Il permet de dresser un état des lieux comparatif des régions françaises dans le domai-ne des addictions. Il montre des contrastes entre les régions de France métropolitaine, entre la Métropole et l'Outre-mer et aussi entre les Antilles-Guyane et la Réunion. Les données proviennent de plusieurs sources, les informations sur les drogues licites étant évidemment plus faciles à recueillir que celles sur les produits interdits par la loi.

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'analyse de ces différentes données permet de dégager les tendances nationales et les caractéristiques propres à certaines régions françaises.

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e tabac est en général la substance psycho-active dont l'expérimentation est la plus précoce, vers 13 ans en moyenne, alors que l'ivresse et la consommation de cannabis sont en moyenne expérimentées au cours de la 15eannée. Chez les jeunes, le tabac est autant consommé par les filles que les garçons alors que cette consomma-tion est plus marquée chez les

hommes pour les adultes. Entre 2000 et 2005, on observe une nette tendan-ce à la baisse de la consommation chez les jeunes qui s'accompagne cependant d'une expérimentation de plus en plus précoce. Il est encore trop tôt pour savoir si les nouvelles disposi-tions concernant l'interdiction de fumer dans les lieux publics auront un impact marqué sur la consommation. Les régions les plus concernées par la consommation de tabac sont plutôt situées dans la moitié nord du pays chez les hommes alors que les femmes du Nord-Pas-de-Calais fument peu.

Chez les jeunes, on retrouve égale-ment plus de fumeurs dans le Nord-Pas-de-Calais mais aussi dans les régions du grand ouest. L'analyse régionale ne montre pas une concor-dance parfaite entre consommation des adultes et mortalité liées à ces compor-tements, probablement parce que la consommation constitue une

photogra-phie des comportements à un moment donné, alors que la mortalité est la résultante d'un comportement à moyen ou long terme. Néanmoins, on observe que certaines régions, comme le Nord-Pas-de-Calais, la Picardie, la Lorraine et la Haute-Normandie, cumulent à la fois une mortalité élevée et une consommation de tabac importante chez les adultes. Enfin il faut souligner qu'une homogénéisation des comporte-ments vis-à-vis du tabac entre les deux sexes se traduit par une hausse de la mortalité par cancer du poumon chez les femmes alors qu'elle diminue chez les hommes.

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a consommation d'alcool est beau-coup plus masculine que féminine.

Elle touche essentiellement les régions de l'ouest et du centre de la France que ce soit pour les consommations à risque ou pour la dépendance. Le Nord-Pas-de-Calais pour les adultes et l'Auvergne pour les adultes et les jeunes font également partie des régions les plus exposées. Comme pour le tabac, on n'observe pas de concordance parfaite entre consomma-tion et mortalité mais quatre régions, Bretagne, Basse Normandie, Haute Normandie et Nord-Pas-de-Calais, pré-sentent à la fois une consommation et une mortalité élevées. Si sur un plan national, la consommation moyenne par habitant est à la baisse, on observe cependant des changements dans la manière de consommer les boissons alcoolisées. Ainsi le phénomène d'al-coolisation massive ponctuelle (" binge drinking ") se développe chez les jeunes.

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l existe peu d'indicateurs permettant de comparer régionalement l'usage de drogues illicites en population adulte mais le cannabis est de loin le produit interdit par la loi dont l'expérimentation et l'usage sont les plus répandus. Chez les jeunes, c'est un produit très acces-sible puisqu’un jeune de 17 ans sur deux l'a déjà expérimenté. Après une phase de diffusion très nette sur les quinze dernières années, il semble que l'on assiste maintenant à une certaine stabilisation à la fois de

l'expérimenta-tion et de l'usage régulier. L'enquête Escapad montre que les plus fortes proportions de consommateurs de can-nabis chez les jeunes (usage dans la vie ou durant le mois écoulé) s'obser-vent en Bretagne. À l'opposé, le Nord de la France particulièrement touché par la consommation de tabac et d'al-cool, fait partie des régions les moins consommatrices de cannabis. Le trafic et les interpellations pour usage de pro-duits illicites sont plus développés dans les régions frontalières du Nord, de l'Est et du Sud-Est. Il s'agit notamment d'interpellations pour usage d'héroïne.

Les prescriptions de traitement de sub-stitution aux opiacés sont également, dans ces régions, nettement supé-rieures à la moyenne nationale. Même si sur le plan national, l'attention se porte actuellement sur l'augmentation de l'usage de stimulants et particulière-ment de cocaïne, les conséquences de la consommation d'opiacés demeurent préoccupantes. Il semble même qu'une reprise des infractions à la législation sur les stupéfiants pour héroïne soit amorcée depuis 2004, et ce de maniè-re plus marquée en Alsace et Lorraine.

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haque région présente des carac-téristiques propres et pourrait faire l'objet d'un commentaire particulier.

Cependant, une lecture transversale des résultats présentés dans ce docu-ment amène à mettre plus particulière-ment l'accent sur la situation de cer-taines d'entre elles : la Bretagne, le Nord-Pas-de-Calais, l'Alsace et les départements d'outre-mer (DOM).

La Bretagne cumule à la fois des consommations d'alcool élevées chez les jeunes et les adultes, une consom-mation de tabac élevée (jeunes et adultes), une consommation de canna-bis record et une mortalité liée à l'alcool supérieure à la moyenne nationale, Le Nord-Pas-de-Calais présente une situation contrastée avec des indica-teurs dans le rouge pour le tabac et plus encore pour l'alcool (mortalité et consommations des adultes) alors que la consommation d'alcool des jeunes est une des plus faibles de France.

Comment expliquer ce constat, qui dans une moindre mesure s'observe

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également en Picardie : changement radical de tendance, effets de politiques de prévention, autre phénomène ? L'Alsace quant à elle, connaît une évo-lution remarquable de ses indicateurs de mortalité prématurée. En 10 ans, la région a quitté le croissant de surmor-talité du nord de la France et se retrou-ve à présent dans une situation de sous-mortalité pour les causes liées à la consommation de tabac pour les hommes et d'alcool pour les deux sexes. Soulignons qu'il s'agit pour cette région d'une évolution qui ne concerne pas uniquement les indicateurs de mor-talité liée à la consommation de tabac et d'alcool, mais plus généralement la plupart des causes de décès.

Les DOM se caractérisent le plus

sou-vent par des indicateurs différents de ceux des régions de Métropole. Par ailleurs, il existe en général une homo-généité au sein des départements Antilles-Guyane alors que la Réunion se rapproche plus souvent de la moyenne nationale. Si la consomma-tion de tabac est une des plus faibles de France (Martinique et Guadeloupe essentiellement), à l'opposé la consom-mation d'alcool et notamment la dépen-dance à l'alcool en population adulte masculine est particulièrement élevée.

Les conséquences sanitaires découlent de ces comportements puisque la mor-talité liée au tabac est basse alors que celle liée à l'alcool est très élevée, sur-tout à la Réunion, et ce aussi bien chez les hommes que chez les femmes.

Dans le champ des produits interdits par la loi, on observe que le trafic ou la consommation d'opiacés touche très peu les DOM alors que les produits qui se fument ont la préférence des consommateurs locaux. Le cannabis, consommé essentiellement sous forme d'herbe ("zeb") aux Antilles-Guyane et de zamal à la Réunion occupe le devant de la scène. Alors que le mar-ché des drogues réunionnais se carac-térise par la présence de certains médi-caments détournés de leur usage (Artane®, Rohypnol®, Rivotril®), les Antilles-Guyane sont avec Paris les 4 sites où le marché du crack est déve-loppé.

Annexes

94 Les addictions dans les régions de France - Annexes

1-Cartographie

Les cartes de ce document présentent des indicateurs par région dont les sources ou les méthodes de calcul

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