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Accès aux composés triarylés via un enchaînement de deux couplages de Suzuki-Miyaura

Chapitre 2 : Synthèse et fonctionnalisation des 7H-pyrrolo[2,3-d]pyrimidines

2.2. Accès aux composés triarylés via un enchaînement de deux couplages de Suzuki-Miyaura

2.2.1. Rappels bibliographiques sur le couplage de Suzuki-Miyaura

Parmi les couplages pallado-catalysés, le couplage de Suzuki-Miyaura est certainement celui qui a été le plus utilisé tant à l’échelle du laboratoire qu’au niveau de l’industrie.81 C’est ainsi qu’en 2010 Akira

Suzuki, Ei-ichi Negishi et Richard Heck reçurent le prix Nobel de chimie pour leurs travaux en synthèse organique sur les couplages catalysés par le palladium.82

Cette réaction découverte en 1981 par Akira Suzuki et Norio Miyaura, met en jeu une espèce halogénée vinylique ou arylique, et un dérivé du bore, de type esters ou acides boroniques (Schéma 38).

Schéma 38 : Schéma réactionnel du couplage de Suzuki

Elle présente divers avantages par rapport à d’autres réactions organométalliques, d’abord elle s’effectue dans des conditions relativement douces, les sous-produits inorganiques peuvent être aisément extraits du milieu réactionnel et elle est compatible avec un grand nombre de fonctions organiques. De plus, les dérivés organoborés présentent une moindre toxicité que les organostannanes et s’avèrent dotés d’une plus grande stabilité que leurs analogues magnésiens et zinciques (Schéma 39).

81 (a) N. Miyaura, A. Suzuki. Chem. Rev. 1995, 95, 2457-2483, (b) J.-P. Corbet, G. Mignani. Chem. Rev. 2006, 106,

2651-2710.

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49 Cycle catalytique :

Schéma 39 : Cycle catalytique du couplage de Suzuki-Miyaura

 Le palladium (II) est d’abord réduit en palladium 0 via la perte de deux substituants (atomes d’halogènes ou fonctions acétates).

 Le palladium s’insère ensuite dans la liaison R1-X, passant du niveau d’oxydation 0 à II lors de

l’addition oxydante.

 Durant la transmétallation, l’acide boronique est transformé en sel à l’aide de la base, ce qui augmente la nucléophilie du groupement R2 et ainsi accélère son transfert sur le palladium.

 Enfin, le produit final est libéré au cours de l’élimination réductrice.

2.2.2. Voie A : Premier couplage de Suzuki-Miyaura en C-5 suivi du second en C-6.

2.2.2.1. Iodation en position 5

La première étape de la voie A est la iodation du sommet 5. Pour ce faire nous avons utilisé la méthode décrite par Singer et Jäschke83 qui consiste en l’ajout de N-iodosuccinimide à une

suspension du bicycle 7 dans du dichlorométhane sec. La réaction s’effectue sous atmosphère inerte et à température ambiante comme indiqué sur le Schéma 40.

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Schéma 40 : Iodation du sommet 5 du bicycle à l’aide de NIS

Le composé iodé 10 est obtenu avec un rendement de 88%.

2.2.2.2. Couplage de Suzuki-Miyaura en position 5 et problème de déhalogénation

Pour notre premier essai nous avons utilisé les conditions issues de la même publication que celle faisant état de l’iodation sur le sommet 5.83 Les conditions expérimentales sont décrites sur le

Schéma 41.

Schéma 41 : Conditions de couplage de Suzuki-Miyaura proposées par Singer et Jäschke

Malheureusement, nous n’obtenons que le produit de déhalogénation, c’est-à-dire le composé 7. En parallèle, nous avons tenté des conditions de couplage décrites par notre laboratoire en 2005,84

Schéma 42.

Schéma 42 : Conditions de couplage de Suzuki-Miyaura décrites par notre laboratoire

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51 Encore une fois, le seul composé isolé est le produit de déhalogénation.

2.2.2.3. Essais à partir du composé bromé

Suite aux résultats négatifs obtenus avec les composés iodés, nous avons décidé de synthétiser leurs analogues bromés afin de tester leur réactivité vis-à-vis du couplage de Suzuki-Miyaura.

Les méthodes de bromation et de couplage sont issues des travaux du groupe de Ding sur les pyrazolopyrimidines (Schéma 43).85

Schéma 43 : Bromation du bicycle à l’aide de NBS

Si nous avons bien isolé le produit bromé 11 avec un excellent rendement de 89%, la tentative de couplage n’a malheureusement pas donné le composé attendu. Lors de cet essai, nous obtenons un mélange de produits dont le majoritaire correspond au dérivé initial 11 accompagné de traces de composé couplé en 4 et déhalogéné en 5, dérivé identifié par spectrométrie de masse.

Au vu de ces résultats, nous avons alors envisagé de commencer par le couplage sur le sommet 4.

2.2.3. Voie B : Substitution des sommets 4 dans les conditions de Suzuki-Miyaura.

2.2.3.1. Couplage en position 4

Dans le cas de la réaction de Suzuki-Miyaura sur le sommet 4, nous nous sommes inspirés des conditions proposées par Vankayalapati et ses collaborateurs en 2010.86 Cette procédure a donné

des résultats satisfaisants, comme indiqué Schéma 44, puisque, en effet, le composé 12 est obtenu

85 T. Y. H. Wu, P. G. Schultz, S. Ding. Org. Lett. 2003, 5, 3587-3590.

86 H. Vankayalapati, X.-H. Liu, W. M. Hewitt, E. S. Gourley, Y. Xu, B. Aavula, (Supergen, Inc., USA),

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52 avec un excellent rendement de 92%. Nous n’avons, par conséquent, engagé aucune procédure d’optimisation.

Schéma 44 : Conditions de couplage de Suzuki-Miyaura sur le sommet 4 dans un mélange dioxane/eau

2.2.3.2. Arylation sur le sommet 5

L’arylation sur le sommet 5 est envisageable en deux étapes. Dans un premier, une étape d’halogénation suivie, dans un second temps, par une étape de couplage de Suzuki-Miyaura. Comme nous avons pu l’observer dans les paragraphages précédents, les composés iodés semblent subir une déhalogénation plus rapide que les composés bromés (cf § 2.2.2. et 2.2.3.), certainement dûe au fait que l’iode étant de plus grande taille la liaison est déstabilisée, ce qui rend plus facile son élimination. Dans le but de maximiser nos chances d’obtenir le produit de couplage, nous avons choisi d’utiliser le brome, introduit dans les conditions préalablement décrites, comme représenté Schéma 45.

Schéma 45 : Bromation de composé arylé en 4

Le composé bromé 13 est obtenu avec un excellent rendement de 99%.

Malheureusement, comme dans le cas des 4-chloropyrrolopyrimidines le produit de couplage n’a pu être obtenu, nous avons alors envisagé d’autres voies d’accès à partir des composés 8 et 9, c’est-à- dire respectivement les composés soufré et sélénié.

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2.3. Accès aux composés triarylés via un enchainement de deux