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La cartographie détaillée effectuée par le MERN jumelée avec les travaux de cette étude permettent d’illustrer la complexité structurale du corridor de déformation du Lac Dufresne.

Comme la fabrique Sp régionale est d’attitude E-W dans le domaine NO et qu’elle est NNE dans le domaine SE et dans le CDLD, deux interprétations sont possibles :

1) le CDLD consiste en une réorientation de la Sp régionale vers le NNE ou

2) le CDLD est matérialisée par une fabrique tardive qui occulte et transpose

la fabrique Sp régionale.

La schistosité principale Sp est associée au premier événement de déformation, D1 (chronologie locale pour le secteur), qui en plus, contrôle la linéation

d’étirement, les zones de forte déformation et qui est associé au métamorphisme régional au faciès des schistes verts. Bien qu’à l’échelle régionale l’orientation de la fabrique Sp soit E-O, les plutons felsiques ont probablement contribués à influencer le tracé de la schistosité principale dans la région à l’étude dominé par une orientation NNE à NE. Mais cette orientation NNE se poursuit bien au delà de ces plutons et caractérise toute la zone du Front de Grenville avec l’association du métamorphisme plus élevé au faciès amphibolite.

Le CDPT, au nord de la région à l’étude, est un corridor de déformation concordant avec l’attitude de la schistosité régionale. Il est donc interprété comme faisant partie du même événement de déformation. De fait, le corridor représente la culmination de la déformation D1 et ceci dans un continuum de déformation. Dans

les secteurs ou la Sp régionale est faiblement développée, un clivage d’espacement centimétrique est localement observé. Dans les zones où la Sp est fortement développée, ce clivage est mieux exprimé et communément associé à des plis asymétriques en Z. Cet événement est interprété comme D2 dans notre secteur. Il peut être associé à un raccourcissement NO-SE qui génère une composante en décrochement dextre tardive sur les corridors de déformation E-O comme interprété par Chown et al. (1992) pour la région de l’Abitibi.

La question est d’établir le moment de formation du CDLD. Comme pour le CDPT, le CDLD pourrait représenter la culmination de la déformation régionale D1 qui produit la fabrique Sp NNE dans le domaine SE. La présence d’un clivage secondaire d’orientation NE bien développé au sein du CDLD laisse croire qu’il est de même génération que le Cs NE bien exprimé dans le CDPT. La différence de relation entre le Cs et Sp antihoraire dans le CDPT et horaire dans le CDLD permet de supposer que la réorientation NNE des fabriques à l’approche du Front de Grenville est antérieure à la déformation D2. Ces relations sont présentées à la figure 3.8.

Plusieurs failles NE sont présentes dans la région de Chibougamau dont les failles Gwillim, McKenzie et du lac Doré (Daigneault et Allard, 1990). Ces failles sont interprétées avoir fait leur apparition très tôt dans l’évolution structurale de la région mais ont aussi été réactivées à quelques reprises. Cette activité tardive est supportée par le fait que les failles affectent les roches sédimentaires de la Formation de Chibougamau d’âge protérozoïque, donc qu’elles ont au moins rejoué après cette période. Le CDLD n’est pas équivalent à ces failles NE pour les raisons suivantes :

Figure 3.8: Relation entre la schistosité principale et les clivages secondaires; A-dans le CDPT; B- hypothèse de rotation post D2 pour le CDLD où Sp et Cs sont réorienté ensemble par une rotation antihoraire; C- hypothèse de rotation pré D2 pour le CDLD où la Sp est réorientée avant la formation du Cs, synchrone au Cs du CDPT.

1) le CDLD est une zone de déformation surtout ductile alors que les failles NE sont davantage fragiles;

2) le CDLD présente une composante de mouvement pendage alors que les

failles NE sont dominées par la composante direction et

3) le CDLD est concordant à la direction des couches et de la fabrique Sp régionale alors que les failles NE sont discordantes.

Les failles grenvilliennes ont une orientation NNE et recoupent généralement nettement les failles NE. Par contre, la localisation de la région étudiée provoque une homogénéité directionnelle de l’ensemble des éléments structuraux associés aux différents événements de déformation. Le mouvement inverse des failles grenvilliennes a contribué à la remontée de faciès métamorphique plus élevés en bordure du Front de Grenville (Rivers, 1989; Daigneault et al., 1994). Les facies passent des schistes verts au faciès des amphibolites dans le CDLD et au faciès des granulites dans la Province de Grenville (Roy et al., 2005). Cette réactivation verticale pourrait expliquer le caractère transitionnel ductile fragile du CDLD en exhumant une section de faille kénoréenne originalement à plus grande profondeur. Par contre, le faciès des amphibolites observé dans le CDLD peut être antérieur à l’orogénie grenvillienne et s’expliquer par le fait que le secteur se retrouve dans l’auréole métamorphique de plutons pré- à syn-tectoniques, comme le La Dauversière (Faure, 2015).

CHAPITRE IV

4 ÉTUDE DE L’INDICE LAC DUFRESNE

4.1 INTRODUCTION

L’indice Lac Dufresne (jusqu’à 4,55 g/t Au sur échantillon choisi, GM-58032 et GM-58480), découvert en 1998, est situé au NE du pluton de La Dauversière. Malgré les faibles teneurs, les travaux effectués offre la meilleure exposition du secteur. Sa localisation au Front de Grenville et son association à une structure bréchique le rendent unique dans la région. Sa compréhension devient un atout pour l’exploration.

La description de l’indice Lac Dufresne est basée sur l’examen de nombreux affleurements et de 9 décapages dont 5 localisés à proximité des valeurs aurifères (Figure 4.1). La cartographie en détail à l’échelle 1 :100 des décapages mécanisés a facilité l’interprétation géologique. Les observations serviront à caractériser l’environnement géologique et structural ainsi qu’à décrire et insérer à l’intérieur de cet environnement le ou les événements d’altération et de minéralisation. Cette caractérisation permettra d’interpréter la genèse de la brèche minéralisée en plus de proposer des guides pour l’exploration.

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