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PARTIE II : Matériels et Méthodes

1. Évaporateur pilote à flot tombant

L’équipement utilisé pour les essais de concentration est un évaporateur pilote à flot tombant

simple effet (GEA Process Engineering, Saint-Quentin-en-Yvelines, France) (Figure 21).

Figure 21 : Vue générale de l’évaporateur pilote et du pupitre de commande

L’évaporateur est composé de 3 faisceaux d’évaporation en série (F1, F2, F3), connectés au

même séparateur auquel un condenseur indirect y est intégré (Figure 22).

Les tubes d’évaporation mesurent 4 mètres de haut et ont un diamètre interne de 36 mm

(1

er

tube) ou 23 mm (2

ème

et 3

ème

tube). L’épaisseur de la paroi des tubes est égale à 1 mm. Les

faisceaux disposent d’un hublot en façade, à environ 1 mètre du sol, qui permet d’inspecter l’état

des parois internes des faisceaux.

Chaque faisceau dispose de sa propre chaudière pour la production de vapeur vive. Elles sont

alimentées en eau adoucie et fonctionnent en circuit fermé. Un appoint en eau est réalisé, en

automatique ou en manuel, quand le niveau d’eau dans les chaudières est trop bas. Les puissances

des chaudières sont modulables, entre 0 et 8,4 kW. Le pilote fonctionne à flux de chaleur constant.

Figure 22 : Schéma de principe de l’évaporateur pilote simple effet

La pompe à vide permet de faire le vide dans l’ensemble du pilote lors de la phase de démarrage

et d’évacuer les gaz incondensables (oxygène, azote, CO

2

…) extraits de la partie supérieure du

faisceau d’évaporation, côté chauffe. C’est la condensation des buées de vapeur, par contact indirect

avec l’eau du réseau dans le condenseur, qui maintient le vide dans l’installation en cours d’essai.

La température d’évaporation, associée à la valeur du vide, est fixée par le débit (300-800 kg.h

-1

) et

la température (< 20 °C) de l’eau de refroidissement dans le condenseur. Les condensats sont

extraits par la pompe condensats.

Le produit est alimenté par une pompe d’alimentation (50-100 L.h

-1

). Il traverse un échangeur

de chaleur tubulaire composé de 9 canaux de 830 mm de long et 11,6 mm de diamètre. L’échangeur

est connecté à un thermorégulateur (Vulcanic, Neuilly-sur-Marne, France) qui permet la circulation

d’eau thermostatée à contre-courant dans la double enveloppe de l’échangeur et le réchauffage du

produit à la température d’évaporation en amont de l’évaporateur. Le produit est distribué en tête

de chaque tube d’évaporation via un disperseur de forme concave (Figure 23). Puis, il s’écoule sous

forme d’un film mince sur toute la hauteur du tube et est repris en bas de chaque faisceau par une

pompe pour être amené en tête du faisceau suivant.

Une vanne 3 voies permet le raccordement d’une cuve sur roulettes de 150 L de produit à

l’évaporateur et le passage en continu de l’eau sur le produit.

buées de vapeur produit liquide vapeur vive condensats échangeur de chaleur tubulaire pompe d’alimentation chaudière concentré gaz incondensables condensats Séparateur/condenseur pompe à vide eau de refroidissement faisceau d’évaporation F1 F2 F3 Circulation produit Buées de vapeur du produit Gaz incondensables Vapeur vive Condensats de vapeur Circuit eau de refroidissement

Figure 23 : Disperseur de produit installé en tête des faisceaux d’évaporation

Les bilan-matières, bilan énergétique et distribution des temps de séjour de ce pilote ont été

étudiés lors de la concentration de lait écrémé (Silveira et al., 2015, 2013). Ainsi, la capacité

évaporatoire de l’évaporateur est de 27 kg.h

-1

d’eau évaporée à un débit d’alimentation en produit

de 70 kg.h

-1

et une puissance de chauffe de 25,2 kW. L’écoulement y est majoritairement transitoire.

La température d’évaporation usuelle pour les essais expérimentaux est 60 °C, ce qui correspond à

un vide de 80 kPa. Le débit d’alimentation en produit est fixé à 70 kg.h

-1

.

Le débit d’alimentation du produit, la température d’évaporation dans l’installation et la

puissance de chauffe de chacune des chaudières sont les 5 variables opératoires qui peuvent être

modifiées par l’opérateur pour tester différentes conditions de fonctionnement.

1.2. Modes de conduite de l’évaporateur pilote

Deux modes de conduite sont possibles :

- Concentration par passage successifs dans l’évaporateur. Il s’agit d’un mode de concentration

incrémental. Le produit initial à 20-25 °C est placé dans une cuve de 150 L qui alimente

l’évaporateur. Une 2

nde

cuve collecte le concentré en sortie de l’évaporateur et le refroidit à

20-25 °C. Lorsque l’intégralité du produit initial a été traitée, la cuve de concentré est placée en

entrée de l’évaporateur et devient la cuve d’alimentation. Ainsi, un lactosérum est concentré de

60 à 560 g.kg

-1

ES en 4 passages successifs dans l’évaporateur.

- Concentration en batch. Le produit est concentré progressivement en continu. Une seule cuve

est utilisée : le concentré en sortie de l’évaporateur est collecté dans la cuve d’alimentation.

L’intérêt du mode de concentration par passage successifs par rapport au mode de concentration

en batch est qu’il permet une meilleure maîtrise du process et aussi la préparation de concentrés à

des extraits secs ciblés. Le débit d’alimentation étant fixé à 70 kg.h

-1

, l’extrait sec attendu en sortie

de l’évaporateur est atteint en modulant la puissance de chauffe des chaudières.

produit

1.3. Enregistrement des paramètres de fonctionnement

L’évaporateur pilote est équipé de nombreux capteurs qui permettent de suivre l’évolution des

paramètres opératoires au cours de la concentration :

- température du produit en sortie de l’échangeur (T

p

) et dans chaque faisceau d’évaporation

(T

pd1

, T

pd2

, T

pd3

) ;

- débits de produit en entrée de l’évaporateur (Q

A

) et en bas de chacun des faisceaux (Q

1

, Q

2

,

Q

3

) ;

- conductivité du produit en bas de chacun des faisceaux (1, 2, 3)

- pour chaque chaudière, températures de la vapeur vive (T

Vp1

, T

Vp2

, T

Vp3

) et des condensats de

vapeur (T

Cd1

, T

Cd2

, T

Cd3

) ;

- débit (Q

E

) et températures d’entrée et de sortie (resp. T

Ee

et T

Es

) de l’eau de refroidissement au

niveau du condenseur;

- débit d’extraction des condensats des buées de vapeur (QCp) ;

- pression dans le condenseur (P

VIDE

).

Toutes ces données sont enregistrées sur deux systèmes d’acquisition (Endress Hauser,

Huninge, France) accessibles sur le pupitre de commande. A partir de ces enregistrements, il est

possible de calculer la capacité évaporatoire de chacun des faisceaux, le coefficient de transfert

global et de suivre l’encrassement du pilote.

Comme l’évaporateur fonctionne à flux de chaleur constant, une baisse du coefficient de

transfert de chaleur sera compensée par une augmentation de l’écart de température entre la vapeur

vive et le produit. Cette baisse peut être due à une plus forte résistance thermique du produit,

directement liée à sa concentration croissante (diminution du la conductivité thermique et de la

capacité calorifique du concentré, augmentation de la viscosité), et/ou une résistance thermique

générée par la formation d’un dépôt d’encrassement sur la paroi interne de l’évaporateur.

Dans le cas du mode de conduite par passages successifs dans l’évaporateur, comme le produit

entre à extrait sec constant, une augmentation du T au cours d’un passage est dû principalement à

l’encrassement.

Figure 24 : Position des capteurs installés sur l’évaporateur pilote

1.4. Nettoyage du pilote

Après chaque essai, le pilote est rincé à l’eau puis nettoyé suivant la procédure standard

suivante : 1) nettoyage acide pendant 15 minutes avec une solution d’acide nitrique à 0,5 % w/w

à 65 °C et 78 L/h ; 2) rinçage à l’eau ; 3) nettoyage basique pendant 20 minutes avec une solution

de lessive de soude à 0,8 % w/w, à 70 °C et 78 L.h

-1

; 4) rinçage à l’eau.

Pour une meilleure efficacité du nettoyage, l’ordre des séquences peut être alterné suivant le

produit traité : soude-acide sur du lait et acide-soude sur du lactosérum.