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Évaluations et données recueillies

PARTIE 1. CONCEPTS, ETAT DE LA QUESTION ET OBJECTIF DE

3. Évaluations et données recueillies

3.1. Évaluation du niveau de fonctionnement intellectuel

L’identification du haut potentiel intellectuel se fait grâce à l’échelle de Wechsler, WISC-IV (Wechsler Intelligence Scale for Children, 4ème édition) (Wechsler, 2005). Il s’agit d’un test permettant d’évaluer le fonctionnement intellectuel d’un enfant âgé de 6 ans à 16 ans 11 mois. Le WISC-IV permet d’évaluer quatre domaines de l’intelligence grâce à plusieurs subtests regroupés en indice de compréhension verbale (ICV), indice de raisonnement perceptif (IRP), indice de mémoire de travail (IMT) et indice de vitesse de traitement (IVT). Le quotient intellectuel total (QIT) est lui aussi déterminé. Il s’agit d’un score composite calculé à partir des quatre différents indices. Le haut potentiel intellectuel est défini selon l’OMS par un QIT supérieur ou égal à 130 (Delaubier, 2002). Le chiffre de 130 correspond donc à deux écarts-types au-dessus de la moyenne du QIT dans la population générale qui est de 100. Afin de respecter la définition de l’OMS du haut potentiel intellectuel, nous avons donc pris en compte un seuil de 130 pour le QIT. Dans les études de validation, le WISC-IV présente de très bons coefficients de fidélité et de validité (Wechsler, 2005).

3.2. Évaluation de l’anxiété et de la dépression

3.2.1. Selon les parents : l’entretien téléphonique initial

Le bilan commence de façon systématique par un entretien parental semi-structuré, au moment de la demande téléphonique de consultation par les parents. Cet entretien téléphonique est composé de plusieurs parties dont une portant sur les troubles présentés

par le jeune et justifiant la demande de consultation. Dans cette partie, se trouvent les items « anxiété » et « dépression », dont les réponses sont en « oui » ou « non ». La secrétaire demande aux parents si leur enfant présente des troubles anxieux et/ou des affects dépressifs, et d’argumenter leurs réponses en illustrant leurs propos par des exemples précis. Ces questions sont posées de façon systématique et identique à chaque fois et pour tous les parents téléphonant au CNAHP. Il s’agit donc de l’impression globale subjective des parents mais qu’il nous semble important de relever du fait de leur vécu et ressenti quotidien et de la connaissance qu’ils ont de leur enfant.

3.2.2. Selon le diagnostic du pédopsychiatrique: la CIM-10 (OMS, 1992) et le DSM-5 (APA, 2013)

Le médecin pédopsychiatre, à l’issue de l’entretien préalable qu’il a eu avec la famille (l’enfant et ses parents) et du bilan réalisé par les professionnels du CNAHP, pose lors de la réunion de synthèse réalisée par les professionnels du CNAHP, un diagnostic médicalselonla CIM-10 (Classification Internationale des Maladies, 10ème édition) et le DSM-5 (Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux de l’Association Américaine de Psychiatrie, 5ème édition).

3.2.3. Selon l’enfant: l’auto-questionnaire d’anxiété manifeste-révisé (R-CMAS) (Reynolds & Richmond, 1999) et l’auto-questionnaire de dépression (MDI-C) (Berndt & Kaiser, 1999)

• La R-CMAS

Il s’agit d’un auto-questionnaire spécialement construit pour être administré à des enfants de 6 à 19 ans. Il évalue le niveau d’anxiété manifeste de l’enfant, c’est-à-dire l’anxiété éprouvée par l’enfant. La R-CMAS (Revised-Children’s Manifest Anxiety Scale) (Reynolds & Richmond, 1999) est sous-titrée « ce que je pense et ce que je ressens ». Cette échelle a été conçue pour évaluer le niveau et la nature de l’anxiété chez l’enfant et l’adolescent. Les consignes sont les suivantes « voici quelques phrases sur ce que les gens ressentent et pensent d’eux-mêmes. (…) Entoure le mot « oui » si tu penses qu’elle est vraie pour toi. Entoure le mot « non » si tu penses qu’elle ne te concerne pas. ». La note totale d’anxiété est basée sur 28 items. Ceux-ci sont regroupés en trois sous-échelles d’anxiété: Anxiété physiologique, Inquiétude/Hypersensibilité et Préoccupations sociales/Concentration. Elles sont chacune associées à des éléments différents. La sous-échelle Anxiété physiologique se réfère aux manifestations somatiques liées à l’anxiété comme les troubles de l’endormissement, nausées, fatigue. La sous-échelle Inquiétude/Hypersensibilité est associée à des préoccupations obsessionnelles, vagues et mal définies chez l’enfant, doublées d’une peur d’être blessé ou isolé affectivement. La sous-échelle Préoccupations sociales/Concentration, qui est particulièrement corrélée aux problèmes scolaires, est associée à l’existence de pensées périphériques, à certaines peurs à caractère social, ou interpersonnelles qui conduisent à des difficultés d’attention ou de concentration. Il existe aussi cinq items constituant l’échelle Mensonge. La sous-échelle mensonge vise à détecter le niveau de désirabilité

sociale ou la falsification délibérée des réponses. En effet, ce score de mensonge, lorsqu’il est trop élevé, rend les résultats des autres scores du R-CMAS non interprétables. Cela signe un trop haut score de désirabilité sociale : l’enfant peut avoir répondu ce qu’il pense que l’examinateur souhaitait qu’il réponde et non ce qu’il éprouve réellement.

Le manuel (Reynolds et al., 1999) fournit la conversion des notes brutes en notes standardisées et en percentiles, ainsi que les normes établies en France, selon le sexe et l’âge (6-7, 8-9, 10-11, 12-15 et 16-19 ans). Les résultats des différentes sous-échelles et de la note totale d’anxiété ont été transformés en notes T (moyenne=50 et écart- type=10). Une importance significative est apportée aux notes au-dessus d’un écart-type de la moyenne. Ainsi, les enfants présentant une note T totale d’anxiété supérieure à 60 éprouvent une anxiété modérée. Ceux qui ont une note supérieure à 2 écarts-types, donc supérieure à 70, sont considérés comme présentant une anxiété élevée. Ce test est validé et utilisé en recherche dans l’évaluation de l’anxiété chez les enfants à haut potentiel intellectuel et les enfants non à haut potentiel intellectuel (Scholwinsky et al., 1985).

• Le MDI-C

Il s’agit d’un auto-questionnaire de 79 items, dont 78 sont affectés à des échelles: anxiété (aspects somatiques et cognitifs de l’anxiété), estime de soi (perceptions et évaluations que les enfants ont d’eux-mêmes), humeur triste (état affectif actuel de l’individu), sentiment d’impuissance (perception qu’a l’enfant de sa propre capacité à gérer des situations sociales afin d’en tirer les bénéfices courants), introversion (tendance au repli face à des situations sociales ou des contacts sociaux), faible énergie (intensité cognitive de l’enfant et sa vigueur somatique), pessimisme (vision par l’enfant

comportement et irritabilité). L’item 45 fonctionne comme un indicateur du risque suicidaire. L’enfant répond en entourant “V” (vrai) ou “F” (faux) pour chacun des items. Pour obtenir des notes brutes, il faut dénombrer les items pour lequel le score va dans le sens d’une dépression. Le manuel (Berndt et al., 1999) fournit la conversion des notes brutes en notes standardisées et en percentiles, ainsi que les normes établies en France, selon le sexe et l’âge (8-10, 11-13, 14-17 ans). Une note élevée représente une plus grande intensité de la symptomatologie dépressive. Les notes standards inférieures à 56 correspondent à une absence de dépression, les notes comprises entre 56 et 65 indiquent des niveaux de symptomatologie en relation avec une dépression faible à modérée, les notes comprises entre 66 et 75 indiquent des symptômes modérés à sévères et les notes supérieures à partir de 76 indiquent une dépression sévère.

3.3. Autres données recueillies

Dans le cadre de cette étude, d’autres données ont été recueillies, parmi lesquelles des caractéristiques démographiques (l’âge et le sexe des enfants font partie des variables analysées).