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Comme démontré dans ce chapitre, plusieurs analyses sont possibles pour évaluer les produits relativement aux effets qu’ils pourraient provoquer sur un procédé de traitement des eaux par boue

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activée. Que ce soit par le TSUO ou l’AVSS, en simulant ou non la décantation primaire, ou par l’ATP et la respirométrie de la méthode développée par FTInnovation, ces essais permettent tous de déterminer :  les concentrations du produit qui ne provoque pas d’effet observable sur la biomasse constituant une

boue activée;

 la plage de concentration à partir de laquelle des effets sont observables;

 dans quelle mesure les effets observables évoluent avec une augmentation de la concentration du produit.

Il a été tenté de relier les indicateurs mesurant l’activité ou l’état de santé d’une boue activée avec les analyses de létalité aiguë sur les produits purs avec de l’eau, mais sans succès.

Les buts d’une telle évaluation sont de caractériser un produit en fonction de ses effets sur le procédé de traitement et par ricochet, de déterminer un seuil de sécurité où la concentration du produit est sans effet observable sur la liqueur mixte. Ceci permet d’une part d’ajuster les mesures préventives en fonction des spécificités des produits. Et d’autre part, d’intégrer les seuils de sécurité au processus d’intervention en vue de permettre d’identifier une situation pouvant être problématique. Le but étant d’en assurer une surveillance adéquate si requise.

L’évaluation des effets d’un produit et la détermination de la plage des concentrations n’ayant pas d’effet observable peuvent être effectuées par le site (interne) ou par une entreprise spécialisée (externe), via des méthodes différentes. La décision du site d’utiliser une méthode ou une autre dépend des critères que sont les coûts, la disponibilité à l’interne des équipements et des ressources humaines ainsi que du degré d’autonomie que choisit le site quant à sa capacité de réaliser ses propres analyses. Ceci peut être très utile lors de la gestion d’un incident de fuite ou de déversement, là où des analyses peuvent être faites rapidement et apporter des informations supplémentaires pour gérer l’incident. Mesurer un produit en utilisant plus d’une méthode et obtenir des données équivalentes augmente le niveau de confiance relativement aux résultats obtenus, et en particulier du seuil de sécurité établie. Généralement, l’évaluation des effets d’un produit sur le procédé de traitement est basée sur des tests avec la liqueur mixte. Sachant que ceux-ci pourraient être moindres à cause du processus de décantation primaire, simuler la décantation primaire pour obtenir des résultats additionnels n’est certes pas à négliger. Par conséquent, un second niveau d’information devient ainsi disponible.

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L’objectif principal de cette recherche était de proposer une démarche simple, facilement applicable pour une installation en vue de réaliser une évaluation de ses produits en fonction de leurs effets sur son procédé de traitement des eaux. Il a été atteint. Les quatre (4) premières questions clés de la démarche ont été répondues. Elles étaient : Comment devons-nous évaluer les produits? Quelles sont les analyses

supplémentaires requises? Lors d’un incident de fuite ou de déversement d’un produit, ce dernier peut-il avoir des effets? Si oui, à partir de quelle quantité?

Ceci a été possible grâce à la méthodologie expérimentée qui s’est révélée adaptée et qui a su répondre aux besoins identifiés. Cette dernière est basée sur des choix concernant les produits et leur concentration, les analyses et les protocoles d’essais.

Rappelons brièvement que :

 les choix des trois (3) produits évalués (polymère, biocide, colorant) et des concentrations auxquelles les analyses ont été effectuées (1, 10, 50, 100, 500 et 1 000 mg/L) sont basés sur les concepts généraux du chapitre cinq (5) sur les produits, les fuites et les déversements;

 pour ce qui est des analyses (TSUO, AVSS, ATP et repirométrie) expérimentées, les choix sont basés sur une expertise plus pointue de ressources externes (Kémira et FPInnovation) ainsi que, sur les concepts généraux sur les procédés de traitement abordés aux chapitres trois (3), quatre (4) et cinq (5). Elles sont amplement expliquées et leurs choix motivés dans la première partie du chapitre six (6);

 les protocoles des essais (échantillons utilisés, temps de brassage, temps de décantation, simulation de la décantation primaire, etc.) quant à eux, sont basés sur les concepts généraux des procédés de traitement vus aux chapitres trois (3), quatre (4) et cinq (5).

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7 PROCESSUS D’INTERVENTION EN CAS D’UN INCIDENT DE FUITE OU DE DÉVERSEMENT

L’élaboration d’un processus d’intervention, en cas d’un incident de fuite ou de déversement, fait appel aux notions importantes suivantes :

 la caractérisation des produits utilisés sur le site, tirée des informations de leurs fiches signalétiques qui sont fournies par les fournisseurs ou les fabricants (chapitre 5, section 5.1);

 l’identification des produits qui, de par leur nature, peuvent être problématiques (chapitre 4, sections 4.2.1, 4.2.2 et 4.2.3);

 les paramètres à surveiller du procédé de traitement des eaux dans le cas d’un incident de fuite ou de déversement (chapitre 4, section 4.2.4);

 les normes à respecter pour les effluents traités rejetés dans l’environnement et les avis à donner aux autorités (chapitre 2);

 les dimensions des équipements, les débits, les concentrations de la boue activée (chapitre 5, section 5.3);

 les résultats des évaluations des effets des produits sur le procédé de traitement des eaux (chapitre 6).

Ce chapitre résume les informations à prendre en considération, et qui doivent être disponibles, lors d’un incident de fuite ou de déversement. Puis, un processus d’intervention basé sur les notions énumérées aux paragraphes précédents est suggéré.