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CHAPITRE 2 : MÉTHODOLOGIE

2.3 L A COLLECTE ET LE TRAITEMENT DES DONNÉES

2.3.7 Évaluation des données

Les données recueillies pour l’ensemble des objectifs de recherche émanent de sources gouvernementales pour la plupart ou encore de documents remis aux MEES aux fins de reddition de compte. Une des critiques que l’on peut faire de l’utilisation des données secondaires provenant des gouvernements est que celles- ci sont difficilement accessibles et rarement constituées en fonction des desseins de la recherche (Turgeon & Bernatchez, 2003, p. 448). Toutefois, selon les mêmes auteurs, la collaboration entre les administrations publiques et les chercheurs est généralement très bonne. Cette collaboration s’est avérée très bonne pour la présente recherche et a permis de valider les informations pertinentes pour évaluer la qualité des données secondaires transmises.

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Une première limite concerne les données sur l’offre de DEC depuis 1967 extraites du système SOBEC. En effet, dans le courriel de transmission des données, le MEES mentionne que le système SOBEC n’existait pas lors de la création des cégeps (annexe 2). Le ministère travaillait auparavant avec des cahiers de programme (papier). Plusieurs travaux ont été faits depuis pour harmoniser l’ensemble des outils de gestion des programmes, ce qui fait que les données gagnent en fiabilité avec le temps. Un cas de figure à l’intérieur de la liste fournie par le MEES illustre bien ce phénomène, soit celui du programme de soins infirmiers. En effet, selon la liste fournie, ce programme aurait été créé en 1984, et ce, dans les 48 cégeps. Or, ce programme est offert depuis le début des cégeps (1967), et ce dans l’ensemble du réseau. Toutefois, comme cette erreur dans la liste est présente pour tous les cégeps à l’étude (13), elle ne constitue pas une limite majeure par rapport à nos objectifs de recherche et donc a peu d’impacts sur la qualité de la recherche. De plus comme l’offre de programmes recensée dans la première collecte de données sur Internet correspond à celle de l’année 2018 de SOBEC, cela confirme que les données gagnent en fiabilité avec le temps.

La seconde limite qu’il est possible d’identifier est celle concernant les AEC. Les données utilisées de SOBEC remontent à 1994 alors que les AEC existent depuis 1984. Il manque donc des informations longitudinales concernant cette offre de formation créditée, ce qui ne rend pas compte de l’évolution complète de cette offre de formation depuis sa création. Un élément vient toutefois amoindrir cette limite. Il s’agit du Renouveau pédagogique de 1993 (Réforme Robillard). Comme les

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données recueillies concernant les AEC commencent en 1994, cela n’en réduit pas la qualité puisque celles-ci coïncident avec le Renouveau pédagogique de 1993, un élément fort important pour l’analyse des données que nous expliquerons d’ailleurs plus loin dans ce mémoire. Encore ici, cette lacune présente dans les données représente une faible source d’erreur et nous permet tout de même d’avoir des informations de qualité par rapport aux objectifs de recherche.

Un dernier élément mérite d’être spécifié par rapport à certaines données concernant le nombre d’emplois par catégorie. D’abord, il a été impossible d’obtenir cette information pour l’Institut de technologie agroalimentaire de La Pocatière, et ce, malgré de multiples démarches. Cette information sera donc absente aux fins d’analyse. Sans être un biais majeur affectant la qualité des données, il apparait important de mentionner cette absence dans la construction de cette base de données. Le cas du Cégep de Baie-Comeau mérite également quelques précisions. L’information disponible dans son Rapport annuel 2016-2017 est traitée différemment des autres cégeps concernant son capital humain. En effet, ce dernier comptabilise le nombre d’heures par année et par catégorie d’emplois. L’information recueillie a donc été retravaillée sur la base d’équivalent temps complet (ETC) pour chaque catégorie d’emploi et intégrée aux autres données des cégeps. Il s’agit ici d’un biais mineur qui affecte de façon minimale la qualité de la recherche.

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La plupart des données secondaires utilisées pour cette recherche sont, au-delà des limites précédemment identifiées, de bonnes qualités, fiables et relativement faciles à reproduire. En ce qui concerne l’offre de DEC des cégeps, comme le MEES possède les mêmes données pour gérer l’ensemble du réseau, celles-ci représentent assez fidèlement la réalité, puisque c’est ce dernier qui détient le pouvoir d’octroyer les autorisations nécessaires aux cégeps pour administrer leurs programmes. Pour les AEC, ce sont les cégeps eux-mêmes qui alimentent le système SOBEC. Comme il s’agit du même système pour tous les cégeps et qu’il faut absolument que les AEC y soient présentes pour offrir une formation, ces données sont très fiables aux fins de cette recherche. En ce qui concerne, les rapports annuels du Réseau Trans-Tech et ceux des cégeps en périphérie, ils sont dans le périmètre de gestion de l’État québécois. Ces documents publics, bien qu’ils servent aussi d’instruments de promotion et de diffusion de leurs résultats et de leurs activités, représentent de l’information utile aux fins de la présente recherche (nombre de projets de recherches et nombre d’emplois par catégorie dans les cégeps). Cette information est de nature administrative et est reliée à la reddition de compte. Ces rapports sont d’ailleurs déposés au MEES. Pour ces raisons, l’information est factuelle et vérifiable. Il s’agit en somme de données crédibles qui serviront à répondre à la question de recherche et aux objectifs de la recherche.

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