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Évaluation des pratiques en matière de biodiversité

3. ÉVALUATION DE L’INVENTAIRE ET CONSTATS

3.2 Analyse des pratiques de développement durable

3.2.2 Évaluation des pratiques en matière de biodiversité

En ce qui a trait à la seconde finalité des projets territoriaux, soit la « Préservation de la biodiversité, protection des milieux et des ressources », l’annexe 2 présente les résultats obtenus à la suite de l’évaluation des pratiques présentées dans le chapitre 2.

L’observation générale des résultats permet de constater que les pratiques sont diversifiées d’une ville à l’autre.

La première question de cette finalité évalue si les villes disposent d’outils de connaissance de l’état de la biodiversité locale, c’est-à-dire d’un inventaire des espaces naturels du territoire. Cette étude a permis de constater que Montréal et Longueuil n’ont pas réalisé de bilan avant de rédiger leurs plans d’action. Toutefois, ces deux villes se sont fixé comme objectif de mettre en valeur la biodiversité. Par exemple, Montréal vise un accroissement du nombre de toitures vertes et l’optimisation de la gestion de l’eau (Ville de Montréal, 2016), alors que Longueuil priorise la végétalisation des espaces urbanisés (Ville de Longueuil, 2012). Néanmoins, puisqu’aucun état de référence n’est présenté, il n’est pas possible de faire un suivi objectif des actions proposées. Cette remarque est alors faite à titre de comparaison avec les autres villes étudiées qui présentent toutes un bilan de leur biodiversité locale. Par exemple, la Ville de Nantes a inclus dans son rapport de DD une carte des différents espaces naturels se trouvant sur son territoire, qui est représenté à travers la figure 3.3.

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Figure 3. 3 : Carte des corridors écologiques du territoire (Tiré de : Nantes Métropole, 2017, p.4)

Puisque la majorité des villes étudiées possède un inventaire de leur biodiversité, il est possible de dire que c’est une pratique courante. Cela peut alors s’expliquer par le fait que celui-ci permet de mesurer la performance des efforts mis en place pour mettre en valeur et préserver les ressources naturelles et de se fixer des objectifs chiffrés.

La deuxième question vise la préservation des espaces à enjeux, notamment par la mise en place de trame écologique. Cette étude a permis de constater que cette pratique est courante puisque toutes les municipalités ont mis en place un plan d’action afin de préserver et développer des corridors écologiques au niveau local, à l’exception de Nancy et Longueuil. Pour cela, les municipalités identifient les espaces à enjeux présents sur leurs territoires et vont en tenir compte dans leurs programmes pour la préservation de la biodiversité.

Pour la troisième question, il s’agit d’étudier si les pratiques locales permettent de préserver et développer la nature ordinaire (c’est-à-dire les espèces abondantes), notamment en luttant contre l’étalement urbain. L’inventaire permet de constater que cette action est courante puisque les huit villes ont mis en place des programmes favorisant le développement de la nature en ville. Les pratiques le plus souvent observées sont l’aménagement d’espaces verts et le développement de quartiers durables (ou écoquartiers).

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La quatrième question analyse les stratégies municipales de préservation du capital paysager du territoire. Il s’agit alors de savoir si les municipalités possèdent une cartographie des différentes zones paysagées de leur territoire et si elles ont mis en place un programme de protection de ces dernières. L’inventaire des programmes territoriaux permet de constater que seules cinq des villes étudiées ont mis en place ce genre d’action, il s’agit donc d’une pratique courante qui doit encore être développée. En effet, cela peut s’avérer un bon outil pour le développement des villes puisque les agents municipaux ont alors les connaissances nécessaires pour préserver la biodiversité et protéger les territoires tout en aménageant le territoire sur les zones disponibles.

La cinquième question évalue les stratégies de préservation des ressources et la lutte contre les pollutions industrielles et domestiques. L’inventaire des pratiques des villes permet de constater que cette pratique est peu répandue puisque seulement quatre villes sur huit ont mis en place ce type d’action. Pourtant, cet enjeu important puisqu’il s’agit là de la qualité des eaux, des sols ou encore de la pollution lumineuse qui ont alors un effet direct sur l’environnement local, mais aussi sur la qualité de vie des habitants. Ainsi, des mesures telles que la maîtrise des risques (part des surfaces occupées par des sites pollués ou potentiellement pollués) ou l’optimisation d’utilisation des matières (minérales, naturelles, etc.) sur le territoire doivent être mises en œuvre.

Finalement, la dernière question de cette finalité concerne les actions que les municipalités mettent en place dans leurs pratiques internes. Il s’agit alors principalement de savoir si elles gèrent de façon écologique le patrimoine public (bâtiment, espaces verts, etc.). L’inventaire a permis de constater que cette pratique est courante puisque toutes les villes ont mis en place ce type d’action, à l’exception de la Ville de Nancy. Cette pratique se reflète alors par le choix des municipalités de ne pas utiliser des produits phytosanitaires ou encore de procéder à des économies d’eau lors de l’arrosage des espaces verts.

Bref, l’étude des résultats de cette finalité permet de constater qu’en général, les actions pour préserver et mettre en valeur la biodiversité locale sont devenues courantes et bien intégrées dans le cadre de gestion des territoires et des villes. Toutefois, certaines pratiques restent à améliorer, surtout en ce qui a trait à la prise en compte des pollutions industrielles et domestiques dans les stratégies territoriales. D’autre part, l’étude des deux finalités environnementales du Référentiel pour l’évaluation des projets territoriaux de développement durable et agendas 21 locaux permet de constater que les huit villes

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sélectionnées ont mis en place de bonnes pratiques en matière d’environnement. Toutefois, les municipalités n’affichent pas toutes la même performance en ce qui a trait à la lutte contre les changements climatiques et la préservation de la biodiversité.

De plus, une variation considérable s’est fait remarquer entre les villes québécoises et françaises pour ce qui est des objectifs de réduction des émissions de GES, alors que les deux pays se sont fixé des cibles de réduction relativement similaires pour les prochaines années.

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