K
cosθ
D
kpc1.19 c
260 fµGM
¯(2.30)
Finalement, en prenant K=7326 (voir Tableau2.4) et utilisant les cas extrêmes présentés
pré-cédemment, j’obtiens la relation masse-distance suivante :
0.14 M
M
¯≤D
kpc≤8.33 M
M
¯(2.31)
Une autre relation entre la masse et la distance peut être dérivée en utilisant les contraintes
observationnelles sur les luminosités requises par la source pour effectuer la transition entre
l’état dur et l’état dur intermédiaire (ou dur intermédiaire vers état dur).Dunn et al., 2010
a montré que la transition d’état entre l’état dur et l’état dur intermédiaire dans les binaires
X à trou noir se faisait pour des luminosités bolométriques du disque (i.e. contribution du
disque + loi de puissance X dure
15) supérieures à 1%L
E(voir la Figure 10, panneau du bas).
Suivant cette conclusion, je suppose donc que le point le plus mou de l’éruption de MAXI
J1836-194 a une luminosité L >1%L
Epour obtenir :
L
L
E= F 4πD
2cm1.26 10
38 MM¯
>0.01 (2.32)
oùFest flux mesuré dans la bande 0.1-100keV exprimé en erg.cm
−2.s
−1(calculé via mes
mo-dèles XSPEC) et,D
cm, la distance exprimée en cm. Pour F=8.28 10
−9erg.cm
−2.s
−1, j’obtiens
alors la relation :
D
2kpc>1.27 M
M
¯(2.33)
qui est plus contraignant que le terme de gauche de l’équation2.31.
2.4.3 Cartographie de l’espace des paramètres
Dans le but d’étudier en profondeur l’impact de l’angle d’inclinaison et de la distance
sur les valeurs de puissance du jet de mon scénario minimaliste, j’ai élaboré une carte de
l’espace des paramètres (voir Figure2.7) qui représente les valeurs d’ajustement dePet de
φcalculées avec les équations2.20et2.21après modification deDetθ. L’objectif principal
d’une telle tâche étant d’identifier, pour la date des observations nécessitant la plus grande
puissance de jet, une zone de l’espace des paramètres pour laquellePpeut correspondre aux
15. DansRussell et al.,2014b, seule la contribution corps noir du disque est prise en compte, menant inévi-tablement à une relation différente.
FIGURE2.7 – Carte de paramètres montrant l’évolution de la puissance du jet relativiste et de l’angle d’ouverture en fonction de la distance et de l’angle d’inclinaison pour un trou noir central de masse M=10.3M¯pour la date du 17 septembre (état le plus mou de l’éruption). Les contours pointillés noirs représentent les valeurs de puissance de jet en unité d’Eddington, les contours pointillés bleus repré-sentent les valeurs de l’angle d’ouverture en degrés et les contours pleins rouges correspondent au ratio en la puissance simuléePet la puissance estimée via l’équation2.25. La zone hachurée symbo-lise le domaine super-Eddington et la zone en gris foncé dépeint les valeurs de distances et d’angle d’inclinaison exclues par les relations masse-distance2.31et2.33. La zone verte correspond aux va-leurs dePen accord avec les estimations d’un facteur 2 au maximum, la zone orange représentant toutes les valeurs au delà de ce critère. Enfin le carré rouge montre les paramètres obtenus dans le Tableau2.4.
estimations de l’équation2.25. Afin de scanner la plus grande partie possible de l’espace des
paramètres, je fais ici varier la distance de 3.62kpc (limite inférieure déterminée en utilisant
l’équation 2.33) à 10kpc et l’angle d’inclinaison de 0° à 25.29° pour un trou noir de masse
M=10.3M
¯. Dans la Figure2.7, je montre dans un premier temps que les intervalles de
dis-tance et d’inclinaison proposés parRussell et al.,2014a,bmènent de manière inexorable à
des valeurs de puissance de jet au moins deux fois supérieures aux estimations (zone orange)
ou bien même à l’utilisation de puissances super-Eddington (zone hachurée) pour de grands
Detθ. Au contraire, les puissances de jets en accord avec les estimations (zone verte) sont
obtenues pour de faibles angles d’inclinaison et de faibles distances (en excluant les valeurs
2.4. ÉTUDE DE LA DÉGÉNÉRESCENCE
ne respectant pas les contraintes fixées par les équations2.28,2.31et2.33symbolisées par
les zones gris foncé) pouvant être inférieurs aux minima de ces intervalles physiques. Si l’on
autorise la puissance du jet à différer au plus d’un facteur 2 des estimations (choix arbitraire),
alors un jeu de paramètre raisonnable peut être déterminé pour des distances variant entre
3.6kpc et 5.8kpc et des angles d’inclinaisons inférieurs à 3°. En gardant l’angle d’ouverture à
la valeur de notre scénario minimaliste,φ=1°, mais en abaissant la valeur deθà 1° et la valeur
deDà 4.7kpc, j’ai pu reproduire les données sur l’ensemble du bimestre avec des valeurs de
Praisonnables (voir les deux dernières lignes du Tableau2.4). Dans ce jeu de paramètre
ap-profondi, j’obtiens alors des valeurs de puissance du jet s’étalant entre 0.26%L
Eet 4.40%L
Epour des facteurs de Lorentz moyen compris entre 1.045 et 16. L’évolution du jet y est
tou-jours simulée par une augmentation dePetΓ
moyavec la luminosité X de la source, du moins
dans l’état dur, puisque la puissance de jet maximum n’est plus atteinte le 17 septembre mais
le 3 septembre.
Dans un modèle simpliste proposé pour expliquer la corrélation L
X∝L
∼R1.8de MAXI
J1836-194,Russell et al.,2015suggéra que la distance de cette source devait être supérieure à
8kpc. Plus précisément, les auteurs ont étudié la possibilité qu’une amplification relativiste
variable au cours de l’éruption était responsable de cette étrange corrélation. Selon les
résul-tats présentés dans la Figure 9 deRussell et al.,2015, cette amplification relativiste variable
ne peut expliquer cette corrélation d’indice 1.8 que si la source est située à plus de 8kpc
sans quoi la luminosité radio à basse luminosité X est trop faible. L’unique explication d’un
tel phénomène viendrait d’une désamplification de l’éruption, incompatible avec la faible
inclinaison du système. Ma carte de paramètre est en contradiction avec cette conclusion,
les distances maximales permettant d’avoir des valeurs dePproches des estimations étant
toutes sous le seuil des 8kpc et, de plus, couplées avec dans angles d’inclinaisons inférieurs à
2°. La région de l’espace des paramètres proposée parRussell et al.,2015, D=8-10kpc, est tout
de même atteignable si l’on augmente la masse du trou noir central à la valeur de M=20M
¯(voir Figure2.8). Ce scénario nécessitant alors des angles d’ouverture plus élevés ainsi que
des angles d’inclinaisons encore plus faibles que dans la Figure2.7. Dans les deux scénarios
ici considérés, l’utilisation d’angles d’inclinaisons très proche de 0° font potentiellement de
MAXI J1836-194 le premier microblazar observé.
FIGURE2.8 – Carte de paramètres montrant l’évolution de la puissance du jet relativiste et de l’angle d’ouverture en fonction de la distance et de l’angle d’inclinaison pour un trou noir central de masse M=20M¯ pour la date du 17 septembre (état le plus mou de l’éruption). Les codes couleurs utilisés sont les mêmes que sur la Figure2.7.