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Études québécoises en counseling de carrière

3. REVUE DE LA LITTÉRATURE

3.3 Études québécoises en counseling de carrière

Dans cette sous-section, des résumés de chacune des trois études empiriques québécoises (Lecomte et Savard, 2006; Savard, Robidoux et Brien, 2004; Savard, Robidoux et Brien, 2005) sont présentés étant donné leur lien avec le counseling de carrière et le processus de changement intraindividuel.

3.3.1 Étude de Lecomte et Savard (2006)

L’étude de Lecomte et Savard (2006) évalue les effets d’une formation en counseling de réadaptation, auprès de personnes conseillères, sur la réadaptation et la réinsertion professionnelles de travailleuses et travailleurs accidentés. Cette étude évalue les effets de la formation à travers plusieurs variables, dont celle des SC du MTC (Prochaska, 1999). Cette dernière variable sert à identifier le processus de

changement des sujets de l’échantillon, à partir d’un devis de recherche quasi expérimentale avant-après avec groupe témoin. L’Échelle d’évaluation du changement (ÉÉC; Savard, Robidoux et Brien, 2004; McConnaughy et al., 1983), une version francophone traduite des énoncés de l’University of Rhode Island Change Assessment (URICA; McConnaughy et al., 1983), est l’instrument servant à évaluer les SC dans cette étude. L’analyse des résultats indique que les travailleuses et travailleurs, suivis par les personnes conseillères formées, progressent de manière statistiquement significative à travers les SC contrairement à ceux suivis par des personnes conseillères non formées. Les résultats indiquent que les travailleuses et travailleurs, suivis par des personnes conseillères formées, ont évolué du stade contemplation (où la personne est ambivalente face au changement) au stade action (où elle se prépare activement et entreprend des actions concrètes), alors que les travailleuses et travailleurs, suivis par des personnes conseillères non formées, n’ont présenté aucun changement.

3.3.2 Étude de Savard, Robidoux et Brien (2004)

L’étude de Savard, Robidoux et Brien (2004) vise à évaluer les effets d’un programme d’insertion en emploi pour des personnes défavorisées sur le plan de l’emploi, prestataires de l’assistance-emploi depuis au moins six mois et aptes au travail sans contraintes. L’objectif de ce programme est de permettre aux personnes participantes de s’engager dans une trajectoire menant à une insertion socioprofessionnelle. Parmi les différentes variables mesurées dans cette étude, les SC du MTC (McConnaughy, Prochaska et Velicer, 1983) sont utilisés pour identifier le processus de changement intraindividuel des sujets de l’échantillon puisqu’il semble être un facteur central dans la réinsertion professionnelle d’une personne. L’Échelle d’évaluation du changement (ÉÉC; Savard, Robidoux et Brien, 2004; McConnaughy et al., 1983) sert à évaluer les SC et un devis de recherche quasi expérimental avant- après à groupe unique est utilisé pour distinguer les effets du programme sur un échantillon de 30 sujets. Les résultats de l’étude montrent une diminution significative des scores moyens aux échelles contemplation et maintien des SC. Ces résultats suggèrent que les sujets de l’échantillon, à la suite du programme de soutien à

l’insertion professionnelle, contemplent moins la possibilité de passer à l’action et ont plus de difficulté à maintenir les nouveaux comportements appris. Les sujets ont donc tendance à passer plus à l’action, mais semblent avoir besoin de soutien dans le maintien des nouveaux comportements. Selon Savard, Robidoux et Brien (2004), cette dernière conclusion soutient l’importance d’effectuer un suivi à la fin de la formation. 3.3.3 Étude de Savard, Robidoux et Brien (2005)

L’étude de Savard, Robidoux et Brien (2005) vise à évaluer les effets a posteriori du même programme d’insertion en emploi que leur recherche précédente (Savard, Robidoux et Brien, 2004). Un troisième temps de mesure, soit 18 mois après la mesure suivant le programme de formation en insertion professionnelle, est évalué à partir des mêmes variables, dont celle des SC du MTC (McConnaughy, Prochaska et Velicer, 1983). Afin d’identifier l’évolution du processus de changement intraindividuel des sujets de l’échantillon, l’Échelle d’évaluation du changement (ÉÉC; Savard, Robidoux et Brien, 2004; McConnaughy et al., 1983) demeure l’outil servant à évaluer les SC. Les résultats, auprès d’un groupe de sujets moindre que l’échantillon initial (n = 18), indiquent une augmentation significative des scores moyens sur l’échelle précontemplation et un maintien sur les autres échelles. Sans écarter la possibilité d’une régression, les auteurs avancent que les résultats suggèrent plutôt le maintien. Ils soulignent que les personnes participantes ont connu une amélioration de leur condition entre la mesure pré-test et la mesure suivant le programme, alors que les résultats, 18 mois après le programme, indiquent plutôt un maintien de cette amélioration. Selon eux, les sujets ont opéré des changements dans leurs comportements pour s’insérer en emploi à la suite du programme et face au succès de ce dernier, ils n’éprouvent maintenant plus le besoin de faire de nouvelles tentatives pour changer puisque leur objectif est atteint. Savard, Robidoux et Brien (2005) proposent également une analyse a posteriori de deux groupes de sujets, à partir de leur situation 18 mois après le programme. Les groupes se distinguent par rapport à leur engagement dans un projet professionnel (n = 16) ou dans un projet de tout autre ordre n’étant pas lié à l’emploi ou à la formation (n = 13). L’analyse comparative permet de

voir que les deux groupes ont évolué différemment, entre la mesure pré-test et la mesure à la fin du programme, à travers les SC. Les résultats montrent que le groupe s’étant engagé dans un projet professionnel a connu une amélioration plus marquée entre les deux temps de mesure. Les scores moyens des échelles contemplation et maintien ont diminué significativement pour ce groupe suggérant qu’ils envisagent moins la possibilité de passer à l’action, tout en ayant de la difficulté à maintenir les nouveaux comportements appris à la suite du programme de soutien à l’insertion professionnelle. Les sujets de l’autre groupe présentent plutôt une augmentation significative des scores moyens à l’échelle précontemplation suggérant qu’ils ne voient plus l’insertion en emploi comme un problème à résoudre.