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(Étude 1) Le premier article, de nature empirique, a décrit une étude visant la comparaison des performances de jeunes adultes et de personnes âgées en bonne santé dans des

CHAPITRE IV Conclusion générale Conclusion générale

Chapitre 2 (Étude 1) Le premier article, de nature empirique, a décrit une étude visant la comparaison des performances de jeunes adultes et de personnes âgées en bonne santé dans des

tâches de mémoire associative impliquant un contexte spatial (Expérience 1) ou temporel (Expérience 2). Plus précisément, 15 jeunes adultes et 15 personnes âgées ont d’abord effectué une tâche évaluant la mémoire des associations spatiales, la mémoire de l’item et la mémoire des localisations. Ensuite, deux autres groupes de participants jeunes et âgés ont effectué une tâche mesurant la mémoire des associations temporelles de même que la mémoire de l’item. Les tâches utilisées ont été développées en prenant soin de contrôler une série de paramètres

méthodologiques7 pouvant influencer la performance sur les variables d’intérêts. Les résultats ont

confirmé que la mémoire associative est plus vulnérable que la mémoire de l’item chez les adultes âgés comparativement aux jeunes. Par ailleurs, l’atteinte accrue de la mémoire

associative est manifeste lorsque l’association implique un contexte spatial, mais pas lorsque le contexte à associer comporte des informations temporelles. Ainsi, ces résultats supportent en partie l’hypothèse du déficit associatif (Naveh-Benjamin, 2000), mais remettent en question l’universalité de cette hypothèse.

7 Parmi les paramètres contrôlés, nous retrouvons notamment une procédure de présentation des

stimuli similaire d’une condition à l’autre, l’équivalence des stimuli quant à leur niveau de familiarité et de complexité et l’utilisation d’un paradigme de rappel/reconstruction comparable entre les conditions de la tâche.

Les analyses de migrations temporelles des réponses ont indiqué que tant les jeunes adultes que les personnes âgées sont capables d’utiliser, de manières spontanée et implicite, une stratégie de rappel utilisant l’ordre de présentation des items lors de la phase d’étude. Ces résultats suggèrent que malgré la diminution des capacités à rappeler des items ou des associations, les personnes âgées ne perdent pas la capacité à utiliser implicitement l’ordre temporel pour supporter le rappel et ce, même lorsque la tâche n’exige pas explicitement l’utilisation des informations temporelles. Finalement, les analyses spatiales des erreurs effectuées au sein des conditions Localisation et Item-Localisation suggèrent que les groupes d’adultes sains (jeunes et âgés) répondent de façon similaire quant à la distance de repositionnement des stimuli.

Chapitre 3 (Étude 2). Dans le second article, aussi de nature empirique, la même tâche expérimentale que celle développée pour l’Étude 1 a été utilisée pour comparer les performances mnésiques de personnes âgées en bonne santé et d’individus avec un TCLa. Des groupes

indépendants ont effectué les tâches nécessitant le rappel d’associations impliquant un contexte spatial (Expérience 1) ou temporel (Expérience 2). Les résultats de ces deux expériences ont mis en lumière d’importantes difficultés, chez les participants du groupe TCLa, tant pour le rappel d’items que pour le rappel d’associations. En fait, les personnes TCLa ont rappelé moins d’associations que d’items seuls mais comparativement au groupe de personnes âgées contrôles, le déficit de mémoire associative n’est pas accentué par rapport au déficit de mémoire de l’item. Or, le contraire était attendu compte tenu des connaissances sur les déficits cognitifs rapportés dans le prodrome de la MA. En effet, si un déficit associatif constitue un marqueur de MA prodromique, une interaction Groupe (Contrôle, TCLa) X Condition (item, association) aurait dû être observée (voir par exemple Troyer et al., 2012). Toutefois, aucune interaction significative n’a été obtenue dans l’Étude 2. Il est possible que les paradigmes de rappel et de reconstruction utilisés dans le cadre de la présente thèse aient un rôle à jouer dans l’obtention d’un tel résultat, puisque la plupart des études antérieures utilisaient généralement la reconnaissance (Troyer et al., 2012; van der Meulen, Lederrey, Rieger, van Assche, Schwartz, Vuilleumier, et al., 2012; Wang et al., 2013). La tâche utilisée dans cette thèse étant plus exigeante en termes de ressources

cognitives (à la fois mnésiques et exécutives), il est possible que la performance dans la condition Item ait été fortement diminuée. Par la même occasion, la probabilité d’observer une interaction significative entre les facteurs Groupe et Condition a pu être réduite. Une autre explication

possible de ce résultat pourrait résider dans le fait que la mémoire associative est déjà largement affectée dans le vieillissement normal, rendant ainsi moins probable la mise en évidence d’une interaction lorsque des aînés sains sont comparés à des personnes avec un TCLa. Cependant, si un déficit associatif ne semble pas une caractéristique du TCLa (du moins tel que mesuré par les tâches expérimentales de l’Étude 2), l’analyse des migrations temporelles suggère que la non- utilisation implicite de l’information temporelle pour supporter le rappel en mémoire associative pourrait constituer un marqueur cognitif du prodrome de la MA. En effet, les personnes TCLa n’ont pas utilisé implicitement l’ordre de présentation des items lorsqu’est venu le temps de les rappeler dans un contexte spatial. Cette façon de rappeler l’information est pourtant utilisée par les personnes âgées en bonne santé (Cf. Étude 1 ; voir aussi des résultats similaires obtenus par La Voie & Light, 1994) et il s’agit d’ailleurs d’une tendance naturelle chez les gens ayant une cognition dite normale (Farrell & Lewandosky, 2004). Des études supplémentaires sont nécessaires pour vérifier l’hypothèse avancée ici.

Finalement, il est nécessaire de signaler les différences observées au sein de profils cognitifs des participants à qui les tâches ont été administrées. Plus particulièrement, les participants du groupe TCLa dans l’Étude 2 se distinguent de ceux de l’Étude 1 sur plusieurs caractéristiques. Notamment, les participants à l’Expérience 2 sont plus vieux, moins scolarisés, présentent davantage de symptômes dépressifs, ont un fonctionnement cognitif général plus faible et sont plus lents à traiter l’information que les participants de l’Expérience 1. Ces différences ont pu avoir un effet sur les résultats obtenus et représentent une explication alternative à l’absence d’interaction, dans l’Étude 2, entre le facteur groupe et les conditions de la tâche.

Contributions de la thèse en lien avec les objectifs principaux

La mise en commun des résultats et conclusions des deux études de la présente thèse (a) confirme, chez tous les groupes, que la performance en mémoire associative est plus faible que celle en mémoire de l’item, et ce, peu importe le type d’association à rappeler ; (b) réfute l’universalité de l’hypothèse du déficit associatif lié à l’âge ; et (c) révèle que les personnes âgées en bonne santé présentent la tendance naturelle à utiliser l’ordre temporel de présentation des informations à rappeler, ce qui n’est pas le cas chez les gens présentant un TCLa.

Contributions scientifiques

La non-universalité du déficit associatif chez les adultes âgés sains. Les résultats décrits dans la première étude (Chapitre 2) suggèrent que selon la nature de l’information à associer, l’intensité et l’étendue des difficultés varient au sein d’un échantillon d’adultes âgés en bonne santé. En effet, le déficit associatif, soit la perte d’efficience des processus responsables de lier les différents éléments d’information de façon à former un souvenir unifié et complet, est observé dans un contexte où l’information est de nature spatiale, mais pas avec l’information de nature temporelle. À notre connaissance, ce sont les premiers résultats du genre à suggérer la non-universalité de cette hypothèse largement démontrée dans la littérature (Bastin & Van der Linden, 2006 ; Chalfonte & Johnson, 1996 ; Dumas & Hartman, 2003 ; Naveh-Benjamin, 2000 ; Naveh-Benjamin, Guez, & Shulman, 2004). Des raisons méthodologiques peuvent en partie expliquer la non-universalité du déficit associatif tel qu’observé dans l’Étude 1. Notamment, la présente thèse visait l’étude des performances dans des paradigmes de rappel libre et de

reconstruction alors que la majorité des études utilisent davantage des paradigmes de type jugement de récence ou à choix forcé.

Les résultats d’analyses complémentaires des migrations temporelles (i.e., analyse des migrations de 08) ajoutent à la caractérisation des performances lors du vieillissement normal et appuient davantage la possibilité de la non-universalité de l’hypothèse du déficit associatif (voir la Figure 1 présentée en annexe B). L’analyse a considéré les données de migrations temporelles de 0 (rappel effectué à la même position temporelle que celle lors de la phase de présentation, représentant ici une absence de migration) et de 1 (rappel effectué à la position temporelle adjacente à celle lors de la phase de présentation). Deux ANOVAs Groupe (jeunes, âgés) x Migration (0, 1), avec mesures mesures répétées sur le facteur Migration, ont été effectuées séparément pour les conditions Localisation et Item-Localisation. L’ANOVA réalisée sur les données de la condition Localisation révèle l’absence d’un effet du facteur Groupe, F (1,28) = 0.43, p = .52, η2

p = .02, suggérant que les deux groupes sont capables et comparables quant à leur

capacité d’intégrer l’information temporelle et de l’utiliser comme stratégie de rappel. Notons

8 Une migration de 0 réflète en fait l’absence de migration. Elle illustre la proportion d’items

rappelés à la même position temporelle que lors de sa présentation. Par exemple, si une fleur a été présentée en premier, le participant débute par nommer la fleur, ceci correspond à une migration de 0, ou plutôt à une absence de migration.

toutefois un effet du facteur Migration, F (1,28) = 70,43, p < .01, η2p = .72, indiquant que les

migrations temporelles de 1 sont davantage utilisées par les participants. L’analyse révèle par ailleurs une interaction Groupe x Migration significative F (1,28) = 8,30, p < .01, η2

p = .23. Cette

interaction indique que le groupe de jeunes adultes a davantage tendance à utiliser exactement le même ordre de présentation lorsque vient le temps de rappeler les items, comparativement au groupe de participants âgés, p < .05, alors que les deux groupes sont comparables dans l’utilisation des migrations de 1. Pour ce qui est de la condition Item-Localisation, aucun effet significatif des facteurs Groupe F (1,28) = 2,88, p = .10, η2

p = .09, et Migration, F (1,28) = 1,46, p = .24, η2

p = .05, n’a été observé. De plus, l’interaction n’est pas significative, F (1,28) = 0,15, p

= .71, η2

p = .0. Cette absence généralisée d’effet suggère que les deux groupes de participants se

comportent de la même façon dans la condition associative de la tâche et donc, que les deux groupes utilisent implicitement l’information temporelle lorsque vient le temps du rappel. Ainsi, ces résultats offrent un appui complémentaire à la non-universalité du déficit associatif qui expliquerait les difficultés en mémoire des gens âgés, puisque dans un contexte implicite, les gens âgés en bonne santé, autant que les jeunes adultes, démontrent la capacité à intégrer le contexte temporel exact (migration de 0) et le contexte temporel proximal (migration de 1) à leurs stratégies de réponses.

Compréhension de la mémoire associative dans le prodrome de la MA. La présente thèse aura permis l’exploration et la description, chez les personnes TCLa, du fonctionnement des processus mnésiques responsables du rappel d’items et d’associations. Les résultats obtenus indiquent que les performances du groupe TCLa sont diminuées par rapport aux personnes âgées en bonne santé, mais l’absence d’interaction Groupe X Condition suggère que le TCLa n’est pas caractérisé par un déficit mnésique principalement associatif. Ainsi, à la lumière des résultats obtenus, il est difficile d’affirmer qu’un trouble de la mémoire associative constitue un marqueur de MA prodromique. Les résultats de la présente thèse vont à l’encontre de plusieurs autres travaux (Troyer et al., 2008 ; 2012) et des facteurs liés à la méthode de l’Étude 2 de cette thèse pourraient expliquer les résultats négatifs obtenus (voir plus haut). Ainsi, des études supplémentaires sont nécessaires pour répliquer les résultats de cette thèse et pour poursuivre les efforts en vue de l’identification d’un marqueur cognitif du TCLa.

Malgré le fait que l’hypothèse initiale n’ait pas été confirmée, les analyses de migrations temporelles apportent un éclairage nouveau et fort utile dans la quête d’un marqueur cognitif du

TCLa. D’abord, il est pertinent de rappeler ce que les migrations temporelles permettent de mesurer. Ainsi, les migrations temporelles, habituellement utilisées pour quantifier les erreurs de transposition en rappel sériel, ont été utilisées dans cette thèse comme une mesure implicite de la capacité à utiliser l’ordre de présentation des stimuli lors de la phase d’étude pour supporter le rappel lors de la phase de test. En plus d’être considérées comme une mesure implicite de mémoire associative, les migrations temporelles renseignent sur la tendance naturelle des individus à utiliser l’ordre de présentation comme stratégie de rappel (Farrell & Lewandowsky, 2004). Les résultats de l’Étude 2 révèlent que contrairement aux adultes âgés en bonne santé, les gens atteints de TCLa ne présentent pas de patrons de réponses organisés temporellement. Plus précisément, ils n’utilisent pas l’ordre de présentation des items lors de la phase d’étude comme stratégie de rappel dans la phase de test. C’est donc dire que la capacité implicite ou inconsciente d’associer l’information à un contexte temporel, même si la tâche ne l’exige pas, est perdue dans le TCLa alors qu’elle est préservée dans le vieillissement normal. Ceci pourrait constituer un marqueur cognitif de la MA prodromique. Des études futures devront être réalisées pour déterminer dans quelles circonstances ce déficit se manifeste. Des mesures en neuroimagerie fonctionnelle pourraient également être utilisées pour identifier les corrélats cérébraux de cette forme d’atteinte mnésique chez les individus TCLa. Enfin, il serait intéressant d’inclure un groupe de personnes avec une MA débutante afin de bien situer le TCLa sur le continuum de déclin cognitif allant du vieillissement normal à la MA.

Concept de TCLa et son utilité. À la lumière des résultats obtenus dans la présente thèse, le phénotype du TCLa recherché au départ (c-à-d, la présence d’un déficit associatif) n’a pu être observé. L’absence de déficit mnésique clairement associatif dans le TCLa peut soulever des questions quant à l’existence d’une symptomatologie distinctive et spécifique au prodrome de la MA. D’ailleurs, certains auteurs se sont questionnés à savoir si le concept de TCLa a sa place dans l’univers médical (Ames, Petersen, Knopman, Visser, Brodaty, & Gauthier 2006).

Notamment, l’absence de consensus quant aux critères utilisés pour un diagnostic adéquat de TCLa et la multiplicité des termes utilisés pour décrire les changements cognitifs associés au vieillissement (i.e., en anglais, benign senescent forgetfulness, age-associated memory

impairment, age-associated cognitive decline, cognitive impairment no dementia) contribuent à la

controverse entourant le concept de TCLa (Reisberg, Ferris, Kluger, Franssen, Wegiel, & Leon, 2008). Certains spécialistes ne voient pas la nécessité d’utiliser le TCLa à titre de nouvelle entité

clinique puisque ce syndrome ne représenterait qu’une des nombreuses manifestations du spectre du vieillissement cérébral (Whitehouse & Moody, 2006). De plus, l’hétérogénéité de la

progression vers divers types de démences (Gauthier et al., 2006; Ritchie, Artero, & Touchon, 2001), ainsi que le nombre important d’individus TCLa qui demeurent dans un état stable, ou pour qui les performances cognitives se normalisent, sont des éléments qui suggèrent que le TCLa ne corresponde pas nécessairement au prodrome de la MA (Bäckman et al., 2001).

À ceux qui s’interrogent ou qui dénoncent l’existence et la pertinence du syndrome de TCLa, Petersen et Knopman (2006) répondent que ce syndrome décrit une portion importante de la population âgée ne rencontrant pas les critères de la démence. Bien sûr, une certaine hétérogénéité existe dans les manifestations et dans l’évolution possible du TCLa, mais les recherches se poursuivent et s’efforcent afin de mieux circonscrire les symptômes de ce trouble, notamment ceux qui prédisent un déclin ultérieur vers la MA. De plus, dans une perspective de prévention secondaire du déclin cognitif, un diagnostic précoce de la MA lors de sa phase prodromique demeure pertinent. Notamment, en phase prodromique il est encore envisageable de mettre en place une intervention qui préviendra ou ralentira le déclin cognitif menant à la MA.

Enfin, il est important de souligner qu’en raison de l’hétérogénéité du syndrome, il n’est pas encore recommandé de formuler un diagnostic de TCLa chez les personnes âgées9.

Toutefois, plusieurs personnes âgées savent que la présence d’un trouble cognitif léger accroît le risque de développer la MA. Lorsque la situation survient en clinique, la psychoéducation est particulièrement nécessaire. Notamment, il est important de faire état des connaissances actuelles quant au risque de développer la MA, mais aussi de mentionner le nombre important de gens, pour qui, le fonctionnement se stabilise, voire même s’améliore au fil des années. Il est également important, lorsque ça s’applique, d’informer les personnes TCLa que leurs difficultés mnésiques pourraient être expliquées par une autre condition qu’une MA précoce (p.ex., un contexte psychosocial difficile, la présence de dépression, une hypothyroïdie mal contrôlée, etc). Ce type d’information peut permettre de rassurer certaines personnes aux prises avec des difficultés mnésiques légères.

9 À cet effet, voir les recommandations des troisième et quatrième conférences canadiennes

Liens entre les données de la thèse et les changements cérébraux liés à l’âge

Bien qu’aucune donnée neuroanatomique n’ait été recueillie dans le cadre de la présente thèse, il est possible de faire le pont entre les résultats obtenus et les connaissances actuelles en neuroanatomie structurelle et fonctionnelle. En effet, il est bien admis que des relations existent entre les performances cognitives et certains facteurs neurobiologiques, tels que le volume et l’intégrité de structures cérébrales (Kaup, Mirzakhanian, Jeste, & Eyler, 2011).

Neuroanatomie de la mémoire épisodique. Le lobe temporal médian (LTM) est une région corticale largement impliquée dans le fonctionnement de la mémoire épisodique (Uylings, & Brabander, 2002). Plus précisément, l’hippocampe, le cortex entorhinal et le cortex

parahippocampique sont les principales régions du LTM impliquées dans l’encodage et le rappel de souvenirs de nature épisodique. Différents modèles explicatifs ont tenté de lier les données neuroanatomiques au fonctionnement de la mémoire épisodique chez l’humain. Une partie des études a été réalisée chez des patients présentant des lésions bilatérales de l’hippocampe. Les résultats de ces études mènent à des conclusions plus ou moins mitigées quant à l’implication précise de l’hippocampe dans les différents processus de mémoire épisodique. En effet, certaines études suggèrent que les lésions de l’hippocampe entraînent des déficits autant au sein des

processus de rappel libre que de reconnaissance (Cipolotti, Shallice, Chan, Fox, Scahill, Harrison, et al., 2001 ; Manns, Hopkins, Reed, Kitchener, & Squire, 2003 ;Reed, & Squire, 1997), alors que d’autres travaux suggèrent que l’hippocampe lésée affecte essentiellement le processus de rappel libre (Holdstock, Mayes, Isaac, Gong, & Roberts, 2002 ; Holdstock, Mayes, Roberts, Cezayirli, Issa, O’Reilly, & Norman 2002 ; Mayes, Holdstock, Isaac, Hunkin, & Roberts, 2002). À tout le moins, la majorité des chercheurs s’accordent à dire que l’hippocampe est grandement sollicité lors de tâche de mémoire épisodique, plus particulièrement lors de la mise en place de stratégies de récupération de l’information, et que son altération provoque d’importantes difficultés mnésiques.

Une étude récente a montré que les différentes régions du LTM contribuent de façon différente au fonctionnement adéquat de la mémoire épisodique (Hannula, Libby, Yonelinas, & Ranganath, 2013). En effet, cette étude menée auprès d’une vingtaine de participants adultes suggèrent que : 1) le cortex parahippocampique est davantage sollicité lors de tâches exigeant la récupération d’informations dites contextuelles; 2) l’hippocampe est davantage sollicité lors de tâches exigeant la récupération de l’association du contenu à l’étude ainsi que son contexte; et 3)

le cortex périrhinal est sollicité peu importe le type d’information à récupérer en mémoire, soit le contenu ou le contexte. Bien que ces résultats demeurent à être confirmés avec de plus larges échantillons et éventuellement auprès de populations d’âges distincts, il demeure que l’intégrité du LTM et ses sous-régions est un élément essentiel au bon fonctionnement de la mémoire épisodique.

Une autre région cérébrale essentielle au bon fonctionnement des processus impliqués en mémoire épisodique est le cortex préfrontal (CPF), qui est notamment impliqué dans la mise en place de stratégies lors de l’encodage de l’information (Cabeza, 2002). Par ailleurs, le CPF est en constante communication avec le LTM quand vient le temps de récupérer l’information emmagasinée en mémoire.

En somme, la capacité à encoder et récupérer des informations associées au sein d’un même souvenir repose sur un réseau cérébral comprenant l’hippocampe, les mécanismes du LTM responsables des processus de « binding » ou d’association des informations, ainsi que les mécanismes stratégiques sous-tendus par le CPF (Miller & Cohen, 2001; Simons & Spiers,

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