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Étude clinique de la méthode d'évaluation non-irradiante lors de la suspension

CHAPITRE 4 MÉTHODOLOGIE D'ÉVALUATION

4.2 Étude clinique de la méthode d'évaluation non-irradiante lors de la suspension

suspension

Rappelons que le troisième objectif de ce mémoire est d'évaluer cliniquement la procédure pour acquérir la flexibilité spécifique de chaque patient, grâce à une méthode non-irradiante, en vue de personnaliser le traitement de la SIA. Plus spécifiquement, il s'agit de comparer les

flexibilités des courbures scoliotiques obtenues par la méthode optique (Pontos) avec celles de la méthode radiographique (EOS), tous les deux résultant du test de suspension. Il s'agit également de vérifier la reproductibilité du test de suspension par les deux méthodes d'acquisition. Alors, cette section présente, dans un premier temps, les critères d'admissibilité des patients lors de l'étude clinique, suivi des procédures pour comparer les méthodes d'acquisition et pour valider la fiabilité du test de suspension.

4.2.1 Critères d'admissibilité lors des essais cliniques

Avant de procéder au test de suspension, les patients recrutés pour cette étude devaient répondre aux critères d'inclusion suivants:

• Être âgé de 10 à 18 ans lors du diagnostic initial; • Posséder une scoliose idiopathique de l’adolescence; • Posséder un angle de Cobb supérieure à 20°;

• Se faire prescrire le traitement par corset ou par chirurgie (Parent 2005); • Ne posséder aucun antécédent de chirurgie du rachis;

• Ne présenter aucune autre pathologie (par exemple, une maladie cardio-vasculaire, des troubles neurologiques ou toute autre maladie du système musculo-squelettique au niveau des membres inférieurs).

4.2.2 Données cliniques sur les patients recrutés

Trente-six patients atteints de scoliose idiopathique adolescente, dont 34 filles et 2 garçons âgés en moyenne de 15,4 ans, ont été recrutés pour participer à ce projet. Ces derniers ont été classés en fonction du traitement qui leur a été prescrit par l’orthopédiste, dont 18 patients faisant partie de la cohorte recevant le traitement par corset (COR) et 18 patients faisant partie de la cohorte recevant une chirurgie (CHX). Un total de 43 courbures ont été évaluées, dont 21 courbes thoraciques principales et 22 courbes thoracolombaires/lombaires. L’angle de Cobb clinique initial pour le groupe COR est de 33,7°± 7,1° et de 29,9°± 5,6° pour 9

courbes MT et 12 courbes TLL, alors que pour le groupe CHX, il est de 54,2°± 9,3° pour 12 courbes MT et de 42,6°± 6,9° pour 10 courbes TLL.

4.2.3 Comparaison des méthodes d'acquisition

Les indices d'évaluation de la sévérité en réduction, en réductibilité et en flexibilité spécifique aux courbures scoliotiques principales des patients ont été calculés pour chacune des méthodes d'évaluation. Les données concernant ces courbures ont été analysées dans le plan PA et le PDM, ainsi que dans le plan latéral pour la cyphose et la lordose. Une analyse de Bland et Altman (1986) a été menée pour comparer deux méthodes de mesure clinique différentes afin de quantifier la différence (erreur ± précision) entre les deux. Pour ce faire, un premier graphique a été tracé, représentant un nuage de points où les indices d'une méthode sont tracés en fonction de celles de la seconde. Ensuite, un deuxième graphique est tracé, illustrant un diagramme de dispersion où la différence entre les deux méthodes est tracée en fonction de la moyenne de ces deux méthodes. Ce graphique permet d'évaluer (1) la différence moyenne entre les deux méthodes (où l’idéal est nul), (2) la précision, qui est d’un écart type et qui décrit 68% des points de comparaison, et (3) les limites de concordance, qui sont de deux écarts types et qui décrivent l'étendue pour 95% des points de comparaison. Dans le cas où ce dernier graphique illustre une dispersion des différences qui augmente à mesure que la moyenne augmente, un troisième graphique ayant subi une transformation logarithmique doit être tracé pour identifier de façon appropriée l'écart et les limites de concordances. Les différences obtenues pour les trois indices entre les méthodes de mesure ont été évaluées par le test de Wilcoxon pour échantillons appariés avec un seuil significatif de P<0.05. Ces analyses statistiques ont été accomplies avec le logiciel STATISTICA (StatSoft Inc, Tulsa, OK, USA).

La comparaison des indices obtenus entre les méthodes d'évaluation a été réalisée pour évaluer le potentiel de la méthode optique à évaluer les déformations 3D de la scoliose. Lors de cette comparaison, il sera possible d'identifier:

• L'écart d'estimation des indices entre les méthodes d'acquisition entièrement optique et radiographique (Op-Ferg M vs Rx-Ferg Cent);

• La précision de la mesure de la méthode optique 3D par rapport à la méthode radiographique à partir des marqueurs (Op-Ferg M vs Rx-Ferg M);

• L'erreur de positionnement des marqueurs externes par rapport au positionnement réel interne de l'extrémité des apophyses épineuses ainsi que l'effet de la peau (Rx-Ferg M vs Rx-Ferg Apo);

• L'écart entre les indices relevés par les repères anatomiques identifiés sur le centroïde du corps vertébral et ceux à l'extrémité de l'apophyse épineuse (Rx-Ferg Apo vs Rx- Ferg Cent).

4.2.4 Reproductibilité du test de suspension

Pour étudier la reproductibilité du test de suspension lors des essais, 23 patients ont effectué deux fois le test de suspension, dont 18 patients CHX et les premiers 5 patients COR. Entre les deux suspensions, il y avait un délai minimal d'environ 20 minutes entre les deux suspensions. Cette durée d'attente correspond au temps nécessaire pour que le patient retourne en clinique, vers la salle d'attente du département d'orthopédie, pour son rendez- vous avec le médecin orthopédiste. Suite à sa rencontre avec l’orthopédiste, le patient retourne à la salle radiographique pour sa deuxième suspension, qui a été effectuée selon le même protocole que la première suspension. Une analyse de reproductibilité a été effectuée pour évaluer la fiabilité du test de suspension pour chacune des méthodes. Ce test-re-test a été réalisé avec le logiciel SPSS (SPSS Inc, Chicago, IL, USA) à l'aide du coefficient de corrélation intra-classe (ICC) avec un intervalle de confiance à 95%, de modèle mixte à deux facteurs et de type cohérence absolue.

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