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État des connaissances des réservoirs aquifères dans la région de Gourrama (Haut Guir, sud du Maroc)

M. Hilali

(1)

, M. Boualoul

(2)

et T. Bahaj

(3)

(1) Département de Géologie, Faculté des Sciences et Techniques d’Errachidia, Maroc;

Email : hilali2@hotmail.com

(2) Département de Géologie, Faculté des Sciences de Meknès, Maroc (3) Département de Géologie, Faculté des Sciences de Rabat, Maroc

La région de Gourrama se situe dans le Haut Atlas oriental du Maroc. Les précipitations sont de l’ordre de 230 mm. L’oued Guir est le principal cours d’eau qui traverse la zone d’étude ; les apports d’eau de surface à l’exutoire du Haut bassin du Guir sont évalués à près de 210 Mm3.

Les formations géologiques sont constituées essentiellement du Jurassique calcaro-dolomitique et marneux. Les calcaires jouent un rôle régulateur qui se traduit par des débits d’étiage soutenus qui sont dérivés pour l’irrigation. Les sources et les prélèvements d’eau par pompages constituent les principales sorties de l’aquifère jurassique. Le débit total des sources captant le Jurassique est évalué à près de 790 l/s.

A l’aquifère jurassique, s’ajoute la nappe quaternaire. Cette dernière s’alimente par l’infiltration des eaux pluviales et des crues de l’oued Guir . La profondeur d’accès à l’eau n’excède pas les 15 m et la productivité de la nappe ne dépasse pas généralement les 3 l/s par point d’eau. L ’eau est de bonne qualité ; elle est utilisée pour l’alimentation en eau potable des populations rurales et/ou l’irrigation.

Mots clés :Gourrama, haut bassin du Guir, aquifère jurassique, sources, nappe quaternaire, productivité,

chimie des eaux.

carte géologique d’Oujda à 1/500 000. La stratigraphie et les principales structures sont décrites dans ce qui suit.

Stratigraphie

Sur le plan stratigraphique, la série des for - mations représentées dans cette région peut être résumée comme suit.

Le Paléozoïque et le Trias

Le Paléozoïque, affleurant dans le cœur des anticlinaux du Haut Atlas, est constitué de schistes plissés avec localement des bandes de quartzites. Le T rias est marneux ; des roches éruptives interstratifiées apparais- sant, en général, au sommet de la série, sous le Jurassique, sont considérées comme tria- siques.

Le Paléozoïque est en affleurement sous forme de boutonnière entre T iouzaguine et Talahrite. Il est représenté essentiellement par les schistes du Précambrien.

Le Jurassique

Le Jurassique comprend à la base, le Lias

(Sinémurien à Aalénien) essentiellement cal- caire (calcaires et dolomies en bancs mas- sifs, puis calcaires en bancs rythmés et calcaires pour finir, au dessus d’une inter rup- tion marneuse. Ensuite le Dogger , à domi- nante marneuse mais avec de nombreuses intercalations marno-calcaires, pouvant don- ner des corniches assez massives.

Le Sinémurien et le Lotharingien subissent peu de variations d’épaisseur. Par contre, le Lias supérieur subit d’assez fortes variations de faciès. Il est vraisemblable que l’épaisseur du Domérien augmente dans l’axe des syn- clinaux.

Le Jurassique continental est constitué d’ar- giles rouges avec des bancs gréseux rouges épais. Ces assises gréseuses peuvent donner des reliefs assez vigoureux.

Le Jurassique est constitué par toute la série allant des marno-calcaires de l’Aalénien jusqu’aux calcaires massifs du Sinémurien. Ce niveau affleure au Nord de Tiouzaguine et au Sud de Talahrite.

Le Crétacé

Dans la partie sud du bassin, en bordure du

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sillon préafricain, la série du Crétacé supé- rieur forme un anticlinorium sub-tabulaire permettant aux calcaires d’affleurer large - ment avant de plonger sous les sédiments récents du sillon africain. La série continen- tale est épaisse et à dominante argileuse (agriles sableuses avec des grès et conglo- mérats) ; elle n’affleure que dans le sillon préafricain.

Le Quaternaire

Les dépôts quaternaires sont très dévelop- pés dans les vallées et dans les plaines lar - gement ouvertes entre ces vallées, dans les dépressions synclinales constituées de ter - rains tendres du Dogger . Le Quaternaire ancien et moyen est formé de dépôts caillou- teux plus ou moins consolidés.

Le Quaternaire est déposé au fond de la val- lée de l’oued Guir entre la localité de Tiouza- guine au Nord et celle de Tafendaste au Sud. Il est formé essentiellement d’éléments détri- tiques allant des limons jusqu’aux gros blocs. L’épaisseur de ce niveau ne dépasse guère les 20 mètres.

Structures

Le style tectonique de la région est de type « atlasique », celui-ci évoque des anticlinaux coffrés entre des synclinaux à fond plat. Les anticlinaux, de direction EW ou WSW - ENE, sont le plus souvent très aigus et sont, d’autre part, souvent faillés et déversés. Les niveaux géologiques de la région de Gour- rama sont disposés sous forme d’anticlinal d’orientation Est-Ouest. L’érosion intense qui a affecté son axe a permis la mise en affleu- rement de la boutonnière primaire localisée entre Tiouzaguine et Talahrite.

La Figure 2 récapitule les principales forma - tions géologiques et structures de la région du Haut bassin du Guir.

Climatologie

La pluviométrie moyenne atteint 190 mm/an à Tiouazaguine, elle passe à 110 mm/an au niveau de Tazouguert (voir Figure 3). Elle est irrégulière avec des successions possibles d’années sèches.

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La pluviométrie moyenne interannuelle à Tazouguert, à l’aval du haut bassin du Guir , est de 110 mm. La Figure 4, donnée ci-après, illustre l’évolution irrégulière au fil des années de la pluviométrie dans la zone. Cette évolution présente une tendance baissière ; en effet la pluviométrie moyenne interan - nuelle de la période 1971/1986 est de 116.5 mm, elle dépasse la moyenne interan- nuelle, de toute la série, de 8%, tandis que la moyenne de la période 1985/2005 est de 101 mm présentant ainsi, un déficit de 6.5%

par rapport à la moyenne de toute la série et de 13 % par rapport à la moyenne de la période 1971/1986.

Cette situation montre l’effet de la séche- resse météorologique dans la région qui influence naturellement l’alimentation de la nappe.

Les températures moyennes varient entre 18°C et 20°C. Les températures extrêmes oscillent entre des gelées en hiver (jusqu’à - 4°C) et plus de 42°C en juillet. L’évaporation annuelle est de 2 200 mm/an.

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Figure 3. Isohyètes du haut bassin de Guir (période de 1957-2008)

Figure 4. Évolution interannuelle de la pluie enregistrée à la station de Tazouguert

Station de Tazougguert : Pluie annuelle

0 50 100 150 200 250 300 71 -72 73 -74 75 -76 77 -78 79 -80 81 -82 83 -84 85 -86 87 -88 89 -90 91 -92 93 -94 95 -96 97 -98 99-200 0 20 01-200 2 20 03-200 4 Année Pl u ie ( m m )

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