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CHAPITRE III Etude de nano-structures élémentaires

III. 2.1. « Flow chart »

III.2.2. Les étapes critiques

Lors de ce procédé de fabrication, nous cherchons à réaliser des dispositifs avec des motifs de

dimensions très variées. Ces dimensions peuvent aller de 50 nm à plusieurs dizaines de

micromètres. Les moyens de caractérisations doivent être adaptés. Pour cela, nous utiliserons

le Microscope Electronique à Balayage, MEB, pour les plus petits motifs, et le microscope

optique pour les plus gros.

Du fait des épaisseurs de la structure, il est possible d’observer l’empilement avec ces deux

modes d’observation. La figure 52 montre une observation faite avec le MEB

Beam Elecctoromsbtatic Smisamsisc Copnatdasct Bpualdk

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figure 52 : Structure A vue au MEB. (L = 6 µm, W = 100 nm, g = 200 nm)

Nous revenons maintenant sur les trois étapes spécifiques qui ont été développées pour ce

procédé de fabrication.

1. Photolithographie hybride par faisceau d’électrons et DUV

La première étape consiste à former les motifs nanométriques, étape numéro 3 du « flow

chart ». Pour cela, nous utilisons la photolithographie par faisceau d’électrons pour définir les

motifs. Cette technique consiste à bombarder d’électrons la résine. Quelques contraintes sont

liées à cette étape :

• Les motifs ne peuvent pas être obtenus sur l’ensemble de la plaque de silicium mais

sur une zone carrée d’une quinzaine de centimètres de côté au centre de la plaque.

Cette limitation est due à l’équipement.

• Le bombardement d’électrons se fait par zones de 80 µm × 80 µm. Le raccordement

entre ces zones peut conduire à des défauts sur des motifs.

• La géométrie des motifs est susceptible d’influencer leur taille réelle. La résine, du fait

de son épaisseur, génère des réflexions multiples des électrons lors du bombardement.

Ainsi, localement le bombardement dépend de la configuration géométrique qui peut

être une poutre nanométrique seule ou en réseau. Pour des motifs de tailles théoriques

identiques, les dimensions peuvent donc être différentes. Cela peut aller jusqu'à

masquer les ouvertures, comme le montre la figure 53.

figure 53 : Défauts de photolithographie par faisceau d’électrons sur un réseau de poutres avec g = W = 100 nm

• Pour définir les motifs micrométriques, nous utilisons une insolation en DUV

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. Il

s’agit d’une insolation utilisant une lumière avec une longueur d’onde de 248 nm. La

résine, optimisée pour l’insolation par les électrons, n’est pas aussi sensible pour

Si Bulk Si/air/Si Bulk Si/SiO2/Si Bulk

Défaut

l’insolation DUV. La définition des bords des structures nanométriques est mieux

définie que celles des accès. Sur la figure 54, nous pouvons voir cette différence de

définition des bords entre la poutre avec ses électrodes et les accès. De plus, du fait des

désalignements possibles, un recouvrement entre les deux types d’insolation est

nécessaire.

figure 54 : Réalisation d’une poutre bi-encastrée. (L=2 µm, W=300 nm, g=200 nm)

Nous utilisons donc la photolithographie par faisceau d’électrons pour définir les motifs

de tailles nanométriques, typiquement inférieures à 500 nm, et pour définir le bord des

motifs nécessitant une définition correcte. Pour le reste des motifs, de tailles

micrométriques, c’est une insolation DUV 248 nm qui est utilisée.

2. Gravure des motifs NEMS

La seconde étape est une gravure anisotrope du silicium à base de CF

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, étape numéro 3 du

« flow chart ». L’objectif est d’obtenir des profils de gravure verticaux au niveau des motifs

nanométriques et dans les gaps fins de l’ordre de 100 nm. Cette gravure présente deux

difficultés majeures.

Tout d’abord, la détection de la fin de la gravure se fait par détection des espèces présentes

dans la chambre. Beaucoup de motifs étant de tailles nanométriques, peu de silicium est

gravé, donc la détection se fait avec une faible variation de concentration d’espèce. Ainsi,

l’arrêt de la gravure se fait à avec un contrôle au temps par rapport à la détection de la fin de

la gravure obtenu sur les motifs micrométriques.

La deuxième difficulté concerne le profil de gravure, figure 55.

figure 55 : Evolution du profil de gravure.

Zone DUV

Zone faisceau d’électrons

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La gravure a été adaptée au faible taux d’ouverture du masque afin d’assurer un profil vertical

qui dépend de la puissance utilisée et de la concentration des espèces de gravures.

3. Libération des dispositifs NEMS

La troisième étape critique consiste à libérer les structures mécaniques vapeur, c'est-à-dire à

graver la couche sacrificielle en oxyde sur et sous la structure mécanique en silicium, étape

numéro 6 du « flow chart ». Pour les structures MEMS, nous utilisons une gravure HF en

phase humide, qui se révèle inadaptée dans le cas de structures nanométriques. En effet, les

forces de capillarité peuvent coller certaines structures. L’énergie d’adhésion provenant de la

présence de l’eau en phase liquide doit être inférieure à l’énergie de rappel de la poutre pour

éviter le collage. La libération des structures nanométriques exige donc des gravures

différentes de la gravure humide utilisée pour les structures MEMS.

Plusieurs approches existent notamment, des gravures humides avec une étape supplémentaire

ou bien utiliser une gravure sèche. Dans le cas des gravures humides suivies d’une étape

supplémentaire, celle-ci vise à évaporer l’eau en réduisant l’énergie d’adhésion du liquide,

responsable des forces de capillarité. Pour cela, un alcool ou une technique de séchage au CO

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supercritique peut être utilisé. D’autres techniques consistent à décoller les structures une fois

que celles-ci sont collées par un traitement LASER ou des vibrations.

Dans notre cas, nous utiliserons une gravure HF en phase vapeur. La difficulté est de ne

pas produire de l’eau en phase liquide. Or, la réaction de gravure du SiO

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forme ce composé.

Nous devrons donc contrôler la formation d’eau, donc la vitesse de gravure, pour évacuer les

molécules d’eau avant la formation de la phase liquide.

Figure 56 : Gravure HF en phase vapeur à travers un trou (a) et un réseau de trous (b).

Une fois les structures libérées, nous devons faire attention à leur manipulation et notamment

à leur caractérisation.

Ainsi, le MEB peut mettre en mouvement des structures et conduire à leur collage. En effet, la

différence de niveau de gris observable sur la figure 54 est liée au nombre d’électrons

réfléchis. Une interaction entre le dispositif et le faisceau incident conduit à l’accumulation de

charges. Nous devrons donc chercher à réduire au maximum le courant du faisceau incident.

De plus, si l’observation est trop prolongée, sur une zone restreinte, la structure est abîmée.

Sur la figure 57 l’observation est commencée sur une zone restreinte correspondant à l’image

de gauche, et continuée sur une zone élargie correspondant à l’image de droite. Sur cette

dernière, nous pouvons remarquer que les gaps et la poutre sont abîmés localement. L’endroit

est entouré en blanc.

Trou de libération : Diamètre 720 nm Zone libérée : Diamètre 16 µm 9,3 µm 9,3 µm

a b

figure 57 : Détérioration d’une structure avec le MEB.

De plus, avec le microscope optique lorsque l’éclairement de la masse est important et

prolongé, celle-ci peut se coller verticalement. La figure 58 montre l’évolution au cours du

temps lors d’un éclairement prolongé au microscope optique. Le phénomène de déformation

de la masse dure quelques minutes, figure 58.a à c. Le phénomène de pull-in est très rapide,

figure 58. c et d. Nous devrons donc veiller à protéger les NEMS de la lumière. Cette

protection peut être faite avec un « packaging » adéquat.

figure 58 : Collage d’une masse mobile lors d’un éclairement au microscope optique.

Les structures nanométriques, une fois libérées, sont sensibles aux perturbations extérieures.

Nous devrons donc prendre des précautions lors de leur manipulation ou de leur stockage,

pour éviter les milieux humides et les effets perturbateurs générant des charges.