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La gestion des problèmes passe par plusieurs étapes expliquées en détail ci-dessous. Expliquez chaque étape au bénéficiaire quand vous travaillez sur un problème bien identifié. Vous pouvez lui montrer la fiche sur la gestion des problèmes pour l’aider à mieux comprendre l’explication.

1. Énumérer les problèmes

Lors de l’évaluation PSYCHLOPS, vous avez demandé au bénéficiaire de citer deux préoccupations. Durant la première étape de la gestion des problèmes vous devez passer en revue de ces préoccupations, demander au bénéficiaire s’il en a d’autres et juger s’il s’agit de problèmes qui peuvent être résolus, de problèmes insolubles ou de problèmes sans importance.13 Parlez tout d’abord au bénéficiaire des problèmes qui sont importants et susceptibles d’être résolus. En d’autres termes, est-ce que le bénéficiaire a quelconque contrôle ou influence sur le problème, au moins en partie ? Si le bénéficiaire se sent très désespéré, il pourra penser qu’aucun de ses problèmes ne peut être résolu. Le cas échéant, vous pouvez lui dire pourquoi vous pensez que tout problème a une solution.

Les problèmes insolubles sont ceux que vous ne pouvez pas changer ou sur lesquels vous n’avez aucune influence, par exemple vivre dans un taudis. Cependant, parfois, certains aspects d’un problème insoluble peuvent être changés. Cela est généralement lié à la perception du bénéficiaire à l’égard du problème. Par exemple, une personne qui souffre de cancer ne peut pas changer sa maladie mais elle pourra prendre des mesures pour atténuer ses souffrances ou gérer les problèmes liés à son accès au traitement médical. En tant qu’aidant, vous devez voir avec le bénéficiaire quels aspects de son problème peuvent être changés ou influencés.

Enfin, vous devez énumérer les problèmes que le bénéficiaire considère comme importants. Dites au bénéficiaire que la gestion des problèmes est une stratégie qui peut être utilisée pour régler ou changer les problèmes qui peuvent être résolus.

2. Choisir un problème

La deuxième étape dans la gestion des problèmes consiste à choisir un problème sur lequel le bénéficiaire voudrait se concentrer. Il se peut qu’il ne soit pas nécessairement le même problème évoqué à l’évaluation. Nous recommandons que le bénéficiaire commence par un problème simple. Cela lui permettra de goûter à la réussite dès les premières étapes de l’intervention. Toutefois, vous devez essayer plus tard d’aborder un problème plus sérieux ou plus difficile vu qu’il sera peut-être plus difficile au bénéficiaire d’appliquer la gestion des problèmes sans votre assistance. Mais, tout comme pour les autres décisions, vous devez en parlez à votre superviseur, dans la mesure où cela peut ne pas être approprié pour les bénéficiaires qui se sentent très désespérés.

3. Définir le problème

Ensuite, vous aiderez le bénéficiaire à définir le problème le plus précisément possible. Votre rôle en tant qu’aidant est de décider à ce stade quels aspects du problème sont pratiques par nature et indiqués pour l’application de la gestion des problèmes. Les problèmes définis devraient aussi contenir des éléments qui peuvent être influencés ou contrôlés. Le bénéficiaire pourrait dire que « se sentir inutile » est un problème qu’il désire changer. Mais ce problème est trop vaste et trop vague. Vous devez aider le bénéficiaire à être plus précis et plus concret. Pour y arriver, vous pourriez lui poser quelques questions suivantes (qui peuvent aussi être associées à d’autres exemples).

À quel moment ceci représente-t-il un problème pour vous ? Dans quelles circonstances ce problème se pose-t-il ?

Comment ce problème se manifeste-t-il ? Si je vous observais au moment où ce problème se produit, que verrais-je, comment réagiriez-vous, que seriez-vous en train de faire ou de ne pas faire ?

Dans quelle mesure votre vie serait-elle différente (la vie au quotidien) si vous n’aviez pas ce problème ? La définition du problème peut être l’étape la plus difficile pour un aidant. C’est une étape qu’il est important de bien conduire dans la mesure où elle prépare le terrain aux autres stratégies que vous allez enseigner. Donc, nous vous encourageons à préparer, entre la première et la deuxième séance, la façon que vous allez utiliser pour aider le bénéficiaire à définir certains des problèmes identifiés à l’évaluation. Cela peut faire l’objet d’un échange utile avec votre superviseur.

CHAPITRE 7 GESTION DES PROBLÈMES

4. Réflexion

Une fois le problème identifié, vous devez encourager le bénéficiaire à réfléchir à autant de solutions ou d’idées que possible, susceptibles de résoudre ou de changer le problème entièrement ou en partie. Si possible, inscrivez ces solutions sur papier pour pouvoir vous en souvenir. Cela vous servira une fois parvenu à la cinquième séance.

Vous devez tenir compte du fait que les solutions éventuelles peuvent prendre en compte les points forts, les ressources et le soutien dont dispose déjà le bénéficiaire.

Il ne s’agit pas donner des conseils

Plusieurs bénéficiaires auront besoin d’aide pour réfléchir à des solutions possibles, surtout s’ils se sentent extrêmement désespérés. Vous serez alors tentés de leur proposer des solutions, surtout si vous vous impatientez quand ils sont lents à le faire eux-mêmes. Cependant, vu que l’intervention PM+ est semblable à un programme de formation, il important d’aider le bénéficiaire en lui suggérant de idées générales qui peuvent l’emmener à penser à des solutions plus spécifiques. Par exemple, dans le cas d’un bénéficiaire désespérément stressé par un problème tabou dans sa vie (ex. une histoire d’agression sexuelle), vous pouvez l’encourager à penser à parler du problème à une personne de confiance. Il s’agit là d’une meilleure façon d’encourager la réflexion plutôt que de demander au bénéficiaire de parler de son problème à une personne spécifique, par exemple sa mère. Le but est d’aider le bénéficiaire à trouver ses idées par lui-même.

Faites attention à vos propres valeurs

A ce stade, vous devez veiller à ne pas permettre à vos valeurs personnelles d’interférer. Par exemple, vous pouvez ne pas approuver les valeurs associées aux solutions envisagées par le bénéficiaire (ex. parler à une autorité religieuse spécifique ; tricher pour accomplir un exercice, refuser de venir en aide à quelqu’un), ou vous serez tenté de proposer une solution basée sur votre système de valeur et non sur celui du bénéficiaire. Durant l’intervention PM+, vous devez mettre vos valeurs personnelles de côté et aider le bénéficiaire à prendre des décisions sur la base de ses propres valeurs et croyances. Sachez que cela n’est pas facile pour tous les aidants mais il est très important de respecter le bénéficiaire et de ne pas critiquer ou contester ses valeurs.

Des solutions qui règlent tout le problème

Il est nécessaire que le bénéficiaire ne devienne pas trop soucieux de trouver des solutions à même de résoudre l’ensemble de son problème. C’est là que plusieurs bénéficiaires se sentent bloqués lorsqu’ils essaient de faire face à un problème tous seuls. L’objectif à ce stade est de pousser le bénéficiaire à penser à toutes les solutions, efficaces ou non, susceptibles de résoudre son problème, même en partie. Vous pourriez même avoir recours à l’humour et faire des propositions stupides pour illustrer cet aspect. De même, rappelez au bénéficiaire – s’il est en train de juger l’efficacité des solutions ou de rejeter certaines d’entre elles - qu’à cette étape, il s’agit tout simplement d’essayer de trouver autant de solutions que possible sans en évaluer l’efficacité.

Sentiments de désespoir

Il peut être très difficile, pour un bénéficiaire déprimé ou extrêmement désespéré de pouvoir penser à des solutions ou à des idées pour changer son problème. Souvent, il pense que rien ne peut changer pour le mieux. En même temps, il doute de sa capacité à changer sa situation. Dans ce cas, vous pouvez utiliser un certain nombre de questions pour encourager le bénéficiaire à répondre :

• Demandez-lui de penser à des idées qui pourraient réussir pour un ami qui se trouve dans une situation pareille mais qui ne se sent pas désespéré.

• Demandez- lui de penser à ce qu’il a été capable d’entreprendre par le passé (que cela ait réussi ou non).

Donnez-lui des idées générales ou vagues – ex. « Certaines personnes ont réalisé que le fait de parler à d’autres peut les aider. Cela vous semble-t-il une solution que vous pouvez utiliser ? À qui pourriez-vous parler ? Que pourriez-vous dire ou demander pour aider à résoudre une partie du problème ? »

5. Décider et choisir

Une fois que vous avez exploré toutes les solutions avec le bénéficiaire, vient alors le moment de l’aider à évaluer ou à juger chacune de ces solutions. Vous devez aider le bénéficiaire à choisir uniquement les stratégies qui sont de nature à influencer ou à l’aider à gérer le problème.

Conséquences à court et à long terme

En évaluant les solutions, il serait utile d’examiner les conséquences des décisions différentes à court et à long terme. Par exemple, choisir de faire face à la perte d’un être cher en consommant l’alcool pourrait aider le bénéficiaire à gérer ses émotions à court terme. Cette solution est, cependant, inefficace à long terme dans la mesure où elle peut engendrer d’autres problèmes. Elle n’est, donc, pas une bonne solution à choisir.

Solutions inefficaces

Lorsqu’un bénéficiaire choisit une solution qui est clairement inefficace, vous pouvez devenir plus direct. Une solution inefficace est celle qui auraient des effets néfastes sur le bien-être physique et affectif du bénéficiaire, aussi bien que sur ses amis, les membres de sa famille, son emploi ou sa vie sociale.

Par exemple, se saouler pour gérer le chagrin. A court terme, cela peut paraître efficace, mais l’usage prolongé de l’alcool est susceptible de causer des problèmes supplémentaires pour le bien-être affectif du bénéficiaire (ex. l’alcool maintient les gens dans un état de dépression permanent) de même que pour son bien-être physique (l’alcool peut provoquer des problèmes de foie et de reins). Cela peut aussi gêner les amis et les membres de la famille, et affecter la capacité du bénéficiaire à travailler (ex. avoir à s’absenter du travail à cause de l’alcool, mauvaise concentration au travail en raison de la « gueule de bois » qui survient le lendemain). D’autres exemples de solutions inefficaces comprennent l’agressivité physique, l’usage de drogues ou l’engagement dans des activités illégales ou très dangereuses.

Solutions réalisables

Vous devez aider le bénéficiaire à examiner la faisabilité de chaque solution. Même lorsqu’une idée peut s’avérer très efficace, si le bénéficiaire n’a pas les ressources pour la mettre en œuvre, elle ne sera pas une bonne solution à adopter.

Par exemple, un bénéficiaire a identifié le chômage comme son problème principal. L’aidant l’a emmené à penser à des solutions précises au problème. Durant leur conversation, le bénéficiaire a mentionné qu’on lui a récemment offert un emploi bien payé. Cela aurait pu être une très bonne solution mais le bénéficiaire s’est rendu compte que l’emploi comportait en réalité beaucoup de risques – il aurait à travailler la nuit dans une zone très dangereuse de la ville. Le bénéficiaire a donc décidé de ne pas risquer sa vie pour cet emploi, vu que ses enfants étaient encore jeunes. Par conséquent, il a décidé que cet emploi n’était pas une solution efficace à son problème. Cependant, l’aidant et le bénéficiaire ont convenu que le bénéficiaire pouvait parler au directeur et lui demander s’il y avait d’autres emplois disponibles dans des zones moins dangereuses de la ville.

Le bénéficiaire aura donc à choisir la meilleure solution (l’une des solutions ou une combinaison des deux) à son problème.

CHAPITRE 7 GESTION DES PROBLÈMES

6. Plan d’action

Enfin, il est très important de consacrer suffisamment de temps pour aider le bénéficiaire à élaborer un plan d’action qui lui permettra de mettre en œuvre la solution choisie. Il s’agit notamment de :

• diviser la solution en petites étapes (ex. Trouver un emploi signifierait avoir des informations sur les différentes possibilités d’emploi disponibles, apprendre sur les différentes compétences requises pour les différents emplois, revoir et, dans certains cas, actualiser les lettres de recommandation, ainsi de suite) ;

• aider le bénéficiaire à choisir un jour et un moment précis pour l’exécution de chacune des tâches l’aidera aussi à réussir dans le parcours de ces étapes. Vous pourriez vous servir du calendrier (Annexe E) pour enregistrer les dates auxquelles le bénéficiaire va exécuter les étapes du plan d’action ;

• proposer des aide-mémoires qui pourraient rappeler au bénéficiaire d’exécuter les tâches définies (ex.

utiliser des alertes sur le téléphone portable, programmer les tâches de sorte qu’elles coïncident avec des activités communautaires ou avec les heures de repas, ou demander à un ami ou à un membre de la famille de les lui rappeler. Tous ces moyens peuvent être utilisés pour d’aider le bénéficiaire à accomplir ses tâches).

Si la solution suppose de parler à une autre personne et que le bénéficiaire ne se sent pas confiant pour le faire, utilisez le jeu de rôle pour simuler la situation. Cela peut être un bon moyen pour permettre au bénéficiaire de s’exercer à dire ce qu’il aurait à dire lorsqu’il s’agit de demander quelque chose ou de s’adresser à quelqu’un. Cela peut renforcer sa confiance en lui-même et améliorer ses chances de mettre en œuvre son plan d’action.

7. Évaluation

Dans la prochaine séance, vous aller passer beaucoup de temps à évaluer l’exécution des tâches. Partagez et gérez toutes les difficultés qui se sont posées au cours de l’exécution des tâches, afin que le bénéficiaire puisse passer la semaine suivante à essayer d’exécuter à nouveau les tâches définies. Si le bénéficiaire a réussi à exécuter le plan, vous pouvez parler des étapes suivantes qu’il lui faut mettre en œuvre pour continuer à gérer le problème.

L’évaluation est importante pour accroître la confiance en soi du bénéficiaire, ainsi que pour lui faire comprendre que vous pensez que l’exécution de ces tâches est importante et que vous voudriez vous assurer qu’il est en mesure de le faire. Cela permet de développer votre relation et de continuer à rendre le bénéficiaire responsable de faire des efforts pour exécuter les stratégies seul.

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