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L) Capacité d’utilisation supérieure

I.2.5 Les caractéristiques du CDMA :

2.2 Étalement de spectre

Toutes les méthodes de modulation se réfèrent au même principe : une certaine bande passante (ou canal) la plus étroite possible est affectée à une voie de communication. Les interférences entre canaux sont empêchées en évitant les superpositions de bandes passantes. Une transmission par étalement de spectre abandonne ce schéma : les bandes passantes se superposent. En d’autres termes, c’est par dizaines ou centaines que des voies de communication partagent les mêmes gammes de fréquences.

2.2.1. Définition

L’étalement de spectre (en anglais Spread Spectrum) est une technique par laquelle plusieurs utilisateurs peuvent être présents simultanément sur une même bande de fréquence. L’étalement de spectre peut être défini de la façon suivante : « L’étalement de spectre est une technique qui permet de transmettre un signal d’information sur une largeur de bande plusieurs fois supérieure à la largeur de bande minimale que le signal demande ». Pour cette raison, il est aussi considéré comme une forme de modulation. Dans un système à étalement de spectre, le signal transmis est « étalé » à partir d’un code indépendant du message d’information. Après s’être synchronisé avec l’émetteur, le récepteur doit utiliser ce même code pour « désétaler » le signal et pouvoir par la suite récupérer l’information.

Les techniques d'étalement de spectre sont des méthodes par lesquelles l'énergie générée en une ou plusieurs harmoniques est délibérément étalée ou distribuée dans le domaine des fréquences ou le domaine du temps.

Cette technique diminue le risque d’interférences avec d’autres signaux reçus tout en garantissant une certaine confidentialité. Elle utilise une séquence pseudo aléatoire pour étaler le signal de bande étroite en un signal de relative large bande. Le récepteur régénère le signal original en le corrélant avec une réplique de cette séquence.

Par ailleurs, l'étalement de spectre facilite les transmissions numériques dans les cas d’interférences par trajets multiples. Il est utilisé à titre d’exemple par les systèmes de positionnement par satellites (GPS, GLONASS), les liaisons cryptées militaires, les communications avec les navettes spatiales, et plus récemment dans les liaisons sans fil 3G UMTS (W-CDMA) et le Wifi (IEEE 802.11b) et Bluetooth [17].

2.2.2 Principes de l’étalement du spectre

Le principe de l’étalement du spectre, quelle que soit la méthode utilisée, repose sur le codage de l’information à transmettre avec une séquence pseudo aléatoire (Pseudo-Noise, PN), connue uniquement par l’émetteur et le récepteur. La conséquence directe de ce codage est l’étalement de la densité spectrale de puissance (dsp) sur une plus grande largeur de bande, comme illustré sur les figures 2.1 et 2.2 où : Fs est la fréquence symbole, N0/2 la densité spectrale de puissance du bruit, Lc le facteur d’étalement (longueur de la séquence utilisée), Fc la fréquence chip (fréquence d’un élément de la séquence d’étalement). Le spectre du signal informatif en bande de base de largeur Fs est ainsi élargi au spectre du signal étalé de largeur Fc = LcFs.

Le signal transmis se comporte alors comme du bruit vis-à-vis des autres utilisateurs qui travaillent en bande étroite ou de ceux qui ne possèdent pas le code.

Il existe deux techniques de base de la modulation à étalement du spectre [18] : l’étalement par sauts de fréquence FH (Frequency Hopping) [19] et l’étalement par séquence directe (DS : direct sequence). Notons que cette dernière est la plus utilisée dans les transmissions de type CDMA.

Figure 2.1 : Transmission numérique classique domaine spectral.

Les modulations les plus couramment employées pour les transmissions DS/SS sont les modulations de phase BPSK (Binary Phase Shift Keying) et QPSK (Quadrature Phase Shift Keying).

Dans la CDMA à séquence directe (DS-CDMA), les données associées à un utilisateur sont modulées en phase, en fréquence ou en amplitude. Le signal résultant est ensuite codé en utilisant une séquence de code, par exemple une séquence pseudo aléatoire, puis

superposé aux autres signaux traités de la même manière [20].

Considérons un système DS-CDMA avec 𝑁𝑢 utilisateurs. Le symbole du m-ième utilisateur est indiqué par 𝑎𝑚(k), dont la période est égale à T. ces symboles sont étalés en utilisant une séquence qui est propre à chaque usager 𝑐𝑚(n), où chaque chip possède une durée Tc.

Le signal étalé est donné par [21] :

x tm( ) n am( n )c tm( ) (t ntc)

N

 

 (2.1) Grâce aux propriétés des séquences PN utilisées, la technique DS-SS est plus souvent utilisées est de plus en plus étendue à des domaines divers et variés. La figure 2.3 résume le principe. Cela consiste à multiplier chaque symbole informatif de période symbole Ts par une séquence pseudo-aléatoire entière, dont les éléments ou chips ont une période Tc (période chip) beaucoup plus faible que Ts. La longueur Lc de la séquence PN et la période chip Tc sont deux caractéristiques importantes des transmissions DS-SS.

Dans la figure 2.3, la durée de la séquence est égale à la période symbole. Cependant, il existe des systèmes de transmission où la durée totale de la séquence PN est plus grande que Ts [22]. Toutefois, nous nous limitons aux cas où la durée de la séquence PN est égale à la période symbole. Dans le cas où les symboles et les séquences sont bipolaires (∈ {−1, +1}), étaler le signal informatif par séquence directe revient à remplacer chaque symbole par la séquence PN ou son complément à 1 selon le signe du symbole à transmettre.

Figure 2.3 : Principe de l’étalement de spectre par séquence directe.

2.2.3 Propriétés de l’étalement de spectre

Dans la figure 2.4, on a volontairement inclus un signal de bruit présent sur une bande de fréquence assez large. Ce signal de bruit représente toutes les sources d’interférence y compris le bruit thermique. On observe sur la figure 2.4 que le signal étalé peut se retrouver noyé dans l’interférence au point qu’il donne l’illusion d’en faire partie. Un facteur essentiel qui explique le succès de l’étalement de spectre dans le domaine militaire est que sans la connaissance du code d’étalement, il est quasiment impossible de détecter le signal transmis et de récupérer le message d’information convoité.

Cette propriété est appelée « faible probabilité de détection » (LPD, Low Probability of Detection). Cet étalement du signal lui permet de résister fort bien aux interférences de largeur spectrale plus étroite et présente une robustesse. Cette robustesse provient tout simplement du fait que l’information est étalée sur une bande de fréquence assez importante et profite d’une certaine forme de diversité en fréquence. Il faut préciser que l’on parle ici d’une source ponctuelle d’interférence qui ne serait présente que sur une bande étroite : seule une partie du spectre du signal utile étalé est perturbée. De plus dans ce système, la propriété de traiter des trajets multiples augmente le gain de traitement. En effet, dans un canal à trajets multiples, plusieurs copies du signal transmis arrivent au récepteur à des instants différents. Un système à étalement de spectre présente une robustesse naturelle vis-à-vis des effets négatifs causés par les trajets multiples sur le signal.

Figure 2.4 : Principe conceptuel de l’étalement de spectre

L’étalement de spectre en apparence procure en réalité plusieurs avantages [23] : - Il offre une immunité contre différents types de bruits et contre distorsion due à la propagation multi trajet. Les premières applications de l’étalement de spectre étaient militaires et assuraient une protection contre le brouillage (jamming).

- Il peut servir à dissimuler et à chiffrer des signaux. Seul un récepteur qui connaît le code d’étalement peut récupérer les informations codées.

- Plusieurs utilisateurs peuvent exploiter simultanément la même bande passante ainsi étalée en n’interférant que très peu mutuellement. Cette propriété est employée dans les applications de téléphonie cellulaire à l’aide de la technique de multiplexage par répartition en code CDM (Code Division Multiplexing), ou CDMA (Code Division Multiple Access).

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