Chapitre 2. Pour une école ouverte et
Un « pacte » parce que la notion de pacte comprend :
- une mobilisation générale au service de l’enseignement et des savoirs des jeunes car l’investissement dans la connaissance et les compétences des jeunes est la condition non seulement de leur développement harmonieux mais aussi celle de la relance et du déploiement de la société de demain, de notre économie, compétitivité et innovation, de notre citoyenneté, solidarité et valeurs du futur ;
- un engagement collectif de tous les niveaux de pouvoirs et de l’ensemble des secteurs dont le monde de l’entreprise et de l’emploi pour investir et coopérer avec le monde de l’enseignement et créer une réelle dynamique d’ « alliance éducative » dans l’ensemble de la fédération Wallonie–Bruxelles mais aussi au sein de chaque bassin de vie ;
- une plus grande responsabilisation de tous les acteurs de l’école, enseignants et direction, via un nouveau pacte entre autorités publiques et acteurs de l’enseignement, en reprécisant certes du côté des autorités les socles de compétences à atteindre dans une logique d’excellence collective et les finalités de l’école mais en laissant plus d’autonomie à la fois pour gérer les écoles mais aussi choisir les méthodes pédagogiques pour y arriver ;
- la modernisation des attentes et engagements de chaque acteur scolaire en les adaptant aux besoins de la société du 21e siècle.
Ce pacte doit donc permettre :
- d’offrir un enseignement d’excellence pour chacun, adapté aux besoins et méthodes du 21e siècle ;
- fondé sur une nouvelle alliance éducative entre les différents acteurs de l’enseignement et entre ces derniers et le monde des entreprises et du travail ;
- basé sur un leadership renforçant l’autonomie responsable des équipes et des acteurs scolaires, et de pratiques pédagogiques centrées sur l’élève tout en reprécisant de manière ambitieuse les objectifs à atteindre et les évaluations collectives à mettre en œuvre.
Durant l’apprentissage de la vie et tout au long de la vie, l’école est avec la famille et les organisations socio-culturelles, un partenaire important et incontournable : elle aide les enfants, les adolescents, les jeunes adultes à devenir des citoyens responsables, actifs, critiques, solidaires, passionnés, curieux, compétents, ouverts. Par ces qualités, ils pourront prendre pleinement leurs responsabilités dans la construction de notre société. C’est en permettant à chaque apprenant, jeune ou adulte de comprendre le monde qui l’entoure, de s’exprimer et de raisonner que l’on formera tant les citoyens que les travailleurs de demain. La créativité et l’innovation seront les fruits que notre société pourra récolter de nos écoles et universités à haute valeur formative.
Avec ce pacte nous voulons donc :
- une école d’excellence pour tous : l’école doit offrir à chaque élève les meilleurs apprentissages, adaptés aux nouveaux besoins d’une société internationalisée exigeante, innovante, une société de l’intelligence, des technologies et de la communication ;
- une école qui fait confiance à l’autonomie des acteurs. Nous voulons placer la redéfinition précises des objectifs dans le cadre d’une autonomie accrue des acteurs basée sur la créativité des apprenants et des équipes éducatives, l’innovation pédagogique, ainsi que la responsabilisation des professeurs en tant que professionnels de l’apprentissage et explorateurs de possibles pour accompagner des élèves tous différents ;
- une école inclusive : connaître et reconnaître les différences individuelles ; s’assurer du progrès de chaque apprenant ; viser la réussite de tous sans nivellement par le bas ; monter chacun vers le haut, reconnaître les forces de chacun et les mettre en valeur ; proposer dans la classe et dans l’école, des remédiations/différenciations adaptées aux besoins spécifiques de
chaque apprenant ; développer et s’appuyer sur les capacités propres à chaque enfant dans le respect de la différence et du handicap ; recourir aux pédagogies coopératives entre pairs ; favoriser les échanges culturels ;
- une école décloisonnée et partenaire ; Nous voulons ouvrir l’école aux partenariats nouveaux, à une réelle alliance éducative :
o entre écoles tout d’abord afin de renforcer la cohérence, la diversité et l’efficacité de l’offre scolaire ;
o les établissements d’enseignement supérieur en vue de renforcer l’accès aux diplômes de l’enseignement supérieur ;
o avec les entreprises et le monde du travail pour renforcer les stages, l’adéquation aux besoins du monde du travail, déployer l’enseignement en alternance ;
o avec le monde la jeunesse et des familles, l’environnement social et culturel.
- une école de valeurs structurantes : fixer les limites basées sur le respect de soi et de l’autre ; développer un socle commun de normes, codes, références… dans le respect de la diversité des histoires personnelles et des traditions culturelles, nous voulons promouvoir l’apprentissage de la citoyenneté, du fonctionnement de la société et de la tolérance ; combattre les stéréotypes sociaux, racistes et sexistes, donner le sens des valeurs et de la générosité.
Pour s’orienter dans cette voie et permettre à chaque école de mener un projet pédagogique fort, structuré et qui réponde à ses orientations, il est essentiel que les acteurs scolaires disposent de toute l’autonomie nécessaire. Qu’ils puissent mettre en place leur propre équipe et décider, avec elle, des choix d’affectation de leurs ressources, avec un champ d’autonomie clarifié et encadré par une régulation claire et non bureaucratique. Réguler, c’est se donner un cadre de travail, se soutenir mutuellement, s’accorder sur des objectifs, et les évaluer.