IV. Traitements non médicamenteux de la lombalgie chronique
IV.1. Traitements non invasifs
IV.1.7. École du dos
Le principe des écoles du dos est de transmettre des informations générales sur le rachis (anatomie) et des recommandations sur les bonnes postures, sur les exercices à faire, l’importance d’une activité physique quotidienne, de la prévention. L’objectif principal est donc l’éducation des patients.
La revue de Van Tulder (30) citait 10 essais randomisés. Cette revue a inclus des articles concernant plutôt des programmes multidisciplinaires de réadaptation à l’effort ce qui ne correspond pas à la définition de l’école du dos.
Le rapport du SBU (1) citait 8 essais randomisés dont 1 de bonne qualité et 7 de mauvaise qualité. Trois essais dont celui de bonne qualité observaient une efficacité, 3 avaient des résultats négatifs et 2 n’avaient pas de conclusion claire. Quatre essais randomisés comparaient les écoles du dos à d’autres traitements. Trois avaient des résultats positifs et 1 était négatif mais tous ces essais étaient de mauvaise qualité. Les auteurs concluaient à une preuve limitée de l’efficacité des écoles du dos par rapport à l’absence de traitement. Ils ne concluaient pas sur l’efficacité des écoles du dos par rapport à d’autres traitements. Ces essais ont été réalisés en Scandinavie et dans un milieu professionnel. L'intérêt éventuel de l'école du dos dans un autre contexte (hors de la Scandinavie et en dehors du contexte professionnel) n'est pas démontré.
Une revue de la Cochrane Library (121) a repris les mêmes essais, ainsi que des essais incluant des lombalgies aiguës et chroniques et des essais évaluant les programmes multidisciplinaires. Il n'est pas possible de conclure à partir de cette revue sur l'intérêt éventuel de l'école du dos en tant que traitement isolé chez des lombalgiques chroniques.
Les études sont résumées dans les tableaux 17 et 18.
Tableau 17. École du dos versus placebo ou liste d’attente (d’après le SBU, 2000 (1) et la revue de la Cochrane Library
, 2000 (121)).
Auteur,
Groupe intervention (I) Groupe contrôle (C) sem.+ 5 séances après 2 mois.
Groupes de 10-12 patients supervisés par un kiné (éducation, exercices pour muscles du dos et abdominaux) (n = 46)
C1 : exercices d’assouplissement, en séances de 45 min 2 x/semaine pendant 3 mois en groupes de 10-12 patients (exercices en flexion) (n = 46) C2 : groupe contrôle (liste d’attente) (n = 50)
Incidence des épisodes de lombalgies pendant 1 an
C1 > significativement I et C2. recyclage 8 semaines après (n = 20)
C : groupe contrôle (liste d’attente) (n = 20)
EVA Pas de différence
significative entre les groupes.
C : groupe contrôle (liste d’attente) (n = ?)
EVA à 2 et 6 mois
Pas de différence significative entre les groupes. courtes sur une période de 2 semaines (n = 22)
Échelle de douleur en 10 points à 3, 6 et 12 mois
Pas de différence significative entre I et C. (inclus des exercices
musculaires) (n = 33)
C1: manipulations (n = 35)
C2 : diclofénac 15 à 20 j (n = 32)
C3 : kiné (massages, diathermie, etc.) tlj pdt 3 semaines (n = 31)
C4 : gel anti-œdème 2 x/j, 2 semaines (n = 31)
Score combiné intégrant la douleur, le handicap et la mobilité rachidienne évalués à 3 semaines, 2 et 6 mois
Amélioration progressive du score de 3 semaines à 6 mois, atteint le même niveau que les autres traitements à 6 mois (résultats en graphiques) Pas de comparaison intergroupe, mais analyse en sous-groupes.
* le score du SBU est sur 100 et celui de la Cochrane sur 10 ; école du dos de Maastricht †: éducation et savoir-faire en groupes de 10-12 patients (postures, exercices, information sur les facteurs psychologiques). ‡ Les critères d’inclusion de cette étude sont une durée d’évolution de plus de 2 mois ; école du dos suédoise§ : notion d'anatomie, causes de la lombalgie, fonction des muscles et postures, ergonomie, conseils sur activité physique.
Au total, 5 essais sont identifiés, tous de faible qualité méthodologique. Aucune étude ne
montre l’efficacité de l’école du dos seule versus placebo sur la douleur aussi bien à court
terme qu’à long terme. (grade C).
Tableau 18.
École du dos versus autres traitements.
Groupe intervention (I) Groupe contrôle (C) semaines + 5 séances après 2 mois. Groupes de 10-12 patients supervisés par un kiné (éducation, exercices pour muscles du dos et abdominaux) (n = 46)
C1 : exercices d’assouplissement en séances de 45 min 2 x/semaine pendant 3 mois en groupes de 10-12 patients (exercices en flexion) (n = 46) C2 : groupe contrôle (liste d’attente) (n = 50)
Incidence des épisodes de lombalgies pendant 1 an
C1 > significativement I et C2. d’éducation + exercices par groupes de 11, 6 fois en 3 sem.
Stage de recyclage 2 x 1 h après 6 mois. Supervisé par un kiné. Groupes de 11 (n = 95).
C : matériel d’instruction sous forme écrite de l’école du dos. Pas de traitement mais libres d’utiliser les services de soins (n = 93)
EVA, index de douleur, Oswestry à 6 et 12 mois
I > significativement C à 6 mois. Pas de différence significative à 12 mois. séances d’éducation sur l’anatomie, position semi-Flower, conseils ergonomiques, exercices abdominaux) (n = 40)
C : exercices seuls (n = 38)
Douleur et état fonctionnel
I > significativement C à 8 et 16 semaines. (inclut des exercices
musculaires) (n = 33)
C1: manipulations (n = 35)
C2 : diclofénac 15 à 20 j (n = 32)
C3 : kiné (massages, diathermie, etc.) tlj pdt 3 semaines (n = 31)
C4 : gel anti-œdème 2 x/j, 2 sem (n = 31)
Score combiné intégrant la douleur, le handicap et la mobilité rachidienne évalués à 3 semaines, 2 et 6 mois
Amélioration progressive du score de 3 semaines à 6 mois, atteint le même niveau que les autres traitements à 6 mois (résultats en graphiques) Pas de comparaison intergroupe mais analyse en sous-groupes.
* le score du SBU est sur 100 et celui de la Cochrane sur 10.