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Chapitre 3: Le rôle du chablis dans la répartition de la régénération des arbres de la canopée

3.2. Matériel et méthodes 66 

3.2.2. Échantillonnage 66 

3.2.2.1. Inventaire initial des arbres

Au début de l’étude (en 2005), nous avons procédé au recensement (par sondage en plein) des arbres dont le diamètre était supérieur ou égal à 40 cm dans la surface d’étude. L’identification des arbres vivants et la mesure de diamètre (à 1,30 m) ont été effectuées dans les carreaux de 100 m x 100 m, subdivisés en sous carreaux de 20 m x 20 m matérialisés par des piquets en bois numérotés.

3.2.2.2. Inventaire des chablis et de la régénération

L’objectif était d’évaluer les caractéristiques du régime de chablis de la Réserve de Biosphère d’Ipassa. Il s’agissait de quantifier les fréquences des chablis, leurs superficies, la proportion de surface qu’ils affectent annuellement, la vitesse ou taux de renouvellement de la forêt et la régénération dans les trouées créées par les chablis. Dans cette étude, le terme chablis désigne aussi bien la grosse branche, la couronne d’un arbre ou un arbre entier tombé au sol que la perturbation qui lui est associée. Nous avons adopté une typologie fonctionnelle des chablis inspirée

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des travaux de Florence (1981) et Riéra et coll. (1988). Cette typologie exprime l’origine et la nature du chablis :

 chablis partiel : chute d’une branche ou le bris du houppier d’un arbre;  chablis élémentaire : chute d’un seul arbre;

 chablis multiple : chute de plusieurs arbres simultanément;

 chablis complexe : chutes de plusieurs arbres décalées dans le temps.

Cette typologie retenue à priori dans la présente étude avait été validée en forêt gabonaise par Florence (1981). La figure 3.1 présente les différents types de chablis. Le chablis partiel est caractérisé par la présence au sol d’une grosse branche ou d’un houppier ayant créé une ouverture de la canopée. L’arbre mère duquel provient la branche où le houppier est visible et montre la fracture ou cicatrice qui témoigne du bris. Un chablis élémentaire est reconnu par la présence au sol d’un arbre mature de la canopée déraciné ou brisé, générateur d’une trouée. L’arbre générateur de la trouée peut, dans sa chute, emporter ou pas d’autres arbres de plus faibles dimensions. Un chablis multiple se caractérise par la présence au sol de plusieurs arbres générateurs (au moins deux gros arbres) de dimensions proches (et antérieurement voisins immédiats) tombés au même moment. Dans leur chute, ces arbres générateurs peuvent entraîner d’autres arbres de faibles tailles et grosseurs. Les observations de terrain montrent que ces arbres tombent relativement dans la même direction. Un chablis complexe a un visage totalement différent du précédent. Plusieurs gros arbres (de la canopée) générateurs, tombés de manière décalée, gisent au sol, en règle générale, avec des directions de chute variées. La base de ces arbres générateurs est souvent localisée sur les différentes bordures de la trouée. La chute décalée des sujets est perçue dans le niveau de décomposition de l’écorce qui varie du générateur le plus récent au plus ancien.

Nous avons procédé à l’inventaire des chablis en procédant à un sondage en plein, dans des carreaux de 100 m x 100 m subdivisés tous les 20 m par des layons et matérialisés par des piquets en bois numérotés. Plusieurs équipes, souvent composées de 4 personnes (un botaniste et 3 techniciens de la station de recherche d’Ipassa) parcouraient (alignés et évoluant d’Est en Ouest) la surface de chaque carreau. Lorsqu’un chablis était identifié, les paramètres décrits ci-dessous ont été mesurés. On a considéré comme générateurs de trouées, les arbres ayant créé la trouée par leur

mort. Sur chaque générateur de trouée, on a identifié l’espèce, mesuré le diamètre à 1,30 m, la longueur totale de l’arbre, le type de dommage. Tous les sujets (à partir de 20 cm) emportés par les générateurs de trouées ont également été mesurés. La dimension de chaque trouée a été mesurée en localisant d’abord une paire de lignes, tel que la première tient sur la plus grande longueur de la trouée (L) et la deuxième, orthogonale à la première, relie les deux extrémités de la plus petite longueur de la trouée (W). Lorsque la trouée était irrégulière, la longueur de chaque segment de ligne de l’intersection à la bordure de la trouée était mesurée, en partant de la plus grande et dans le sens des aiguilles d’une montre. Les distances du centre vers les bords étaient mesurées sur au moins huit directions, et la surface résultante du polygone directement calculée. Le recensement des chablis a été effectué au cours des années 2005, 2006, 2007, 2008 et 2009.

Entre mai et décembre 2009, nous avons réalisé un inventaire de la régénération (présence- absence) dans l’ensemble des trouées recensées. Au départ, dans 21 chablis, nous avons testé une hauteur de comptage de 1 m et plus. Nous avons constaté que ce choix empêchait d’échantillonner les chablis récents. En conséquence, ces 21 chablis ont été exclus de l’analyse; la suite de l’étude a été conduite en considérant une hauteur de comptage à partir de 10 cm.

Au sein de chaque trouée (et pour 100 chablis), le dispositif d’échantillonnage était structuré comme suit (figure 3.2) : dans 5 bandes continues de quadras de 1 m x 1 m, nous avons identifié et dénombré tous les individus de plus de 10 cm de hauteur; en deçà de cette taille la régénération subit une forte mortalité et témoigne d’un très faible taux de recrutement (Brown et Whitmore 1992; Chapman et coll. 1999). Les bandes continues de quadrats de 1m x 1m étaient disposées orthogonalement à l’axe principal de la trouée. Les bandes des deux extrémités et du milieu ont été prolongées de 10 m de part et d’autre de la trouée dans la forêt adjacente (soit 60 m2). Dans les trouées des chablis multiples et complexes 2 bandes supplémentaires ont été implantées (soit 7 bandes) pour permettre une bonne couverture des trouées.

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