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ÉTUDE

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I- Objectifs et méthodes. 1.1- Identification du matériel.

Nous n’avons pas revu exhaustivement les déterminations effectuées par les différents auteurs sur l’avifaune des sites du Lazaret et d’Orgnac 3, particulièrement en ce qui concerne le matériel appartenant au groupe des Passériformes.

Le matériel a été déterminé à l’aide des collections de squelettes actuels suivantes : - Collection Régalia, Institut de Paléontologie Humaine, Paris.

- Collection du laboratoire Mammifère/oiseaux du Muséum national d’histoire naturelle de Paris.

- Collection de l’université Claude Bernard, Lyon 1, Villeurbanne. - Collection du musée de zoologie de Barcelone.

Les travaux suivants ont été eux aussi utilisés : Tomek et Bocheński (2002) pour les corvidés, Janossy (1983) et Weesie (1988) pour les petits passériformes, Bocheński (1994) pour les podicipédidés, Fick (1974) pour les columbidés, Kraft (1972) pour les galliformes de petite taille, Erbersdobler (1968) pour les galliformes de taille moyenne, Woelfle (1967) pour les anatidés, Bacher (1967) pour Cygnus sp. et Anser sp.

1.2- Saisie des données.

Chaque élément anatomique d’oiseaux déterminés a fait l’objet d’une fiche de détermination. Les informations contenues sur ces fiches ont été ensuite entrées dans les bases de données des différents sites étudiés. Les bases de données sont sous environnement UNIX, à l’exception de la base du Lazaret qui est sous environnement HTLM. Elles sont interrogeables par le langage SQL (Structure Query Language).

Les informations relatives aux restes d’oiseaux sont entrées sur deux écrans : l’écran carnet et l’écran faune. L’écran carnet contient les données générales relatives à l’objet archéologique : la zone où il a été découvert, son numéro, la couche, le sol et ses coordonnées x, y,z à l’intérieur de la zone. L’écran faune regroupe des données plus précises sur la paléontologie et la taphonomie : espèce, type d’os, latéralité, fragmentation, âge, sexe etc …

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1.3- Prise des mesures.

Les mesures des os sont effectuées à l’aide d’un pied à coulisse de 15 cm d’une précision de 0,02 millimètres. Elles sont toujours indiquées en millimètres.

Les mesures sont prises selon Mourer-Chauviré, 1975 (voir annexe 1) sauf pour les groupes suivants :

- Podicipédidés : Bocheński, 1994 (voir annexe 2). - Tetrao sp. : Erbersdobler, 1968 (voir annexe 3). - Streptopelia sp. : Fick, 1974 (voir annexe 4). - Anatidés : Woelfle, 1967 (voir annexe 5).

Dans les tableaux de mesures sont indiqués le nombre de restes mesurés (N), les valeurs minimales et maximales mesurées (Min – max) et la moyenne des mesures (Moy.).

1.4- Abréviations utilisées.

La signification des différentes abréviations utilisées dans ce travail est la suivante : - Hu : humérus. - Co : coracoïde. - Tmt : tarsométatarse. - Tit : tibiotarse. - Sc : scapula. - Ph : phalange. - Fe : fémur. - Ra : radius. - Ul : ulna. - NR : Nombre de restes.

- NMI : Nombre minimum d’individus d’une espèce donnée. Pour son calcul, nous avons pris en compte la latéralité, les remontages ainsi que l’âge et le sexe quand cela était possible.

- F : individu femelle. - M : individu mâle.

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II – Paléontologie, systématique, données écologiques et paléogéographiques.

Les données paléogéographiques sont tirées de Tyrberg, 1998. Les données écologiques sont principalement puisées dans Voous (1960) et Géroudet.

O/: Podicipediforma Fürbringer, 1888 F/ : Podicipedidae Bonaparte, 1831

G/ : Tachybaptus Reichenbach, 1853

Tachybaptus ruficollis (Pallas, 1764)

Le grèbe castagneux -Matériel

Karain E : 2 carpométacarpes, 4 coracoïdes, 1 fémur, 1 humérus, 2 tibiotarses, 5 tarsométatarses (voir planche 4, p. 368-369).

Les mesures prises sur le matériel de Karain E ne permettent pas de déterminer avec certitude le sexe des individus récoltés (tabl. 7). Il est néanmoins possible qu’un coracoïde dont la largeur minimale de la diaphyse est importante (co c =2.14) appartienne à un individu femelle.

Karain E Actuel, F* Actuel, M*

N Min-Max Moy. N Min-Max Moy. N Min-Max Moy. Co a 1 23,20 17 22,2-24,9 23,8 9 23,5-26,2 24,7 Co b 2 22,56 21,15 17 21,3-23,8 22,8 9 22,3-25,2 23,5 Co c 3 1,89-2,14 2,00 17 1,7-2,1 1,9 9 1,7-2,0 1,9 Co d 1 8,36 16 7,4-8,9 8,1 9 7,2-8,6 8,0 Cmc a 1 23,14 46 ** 21,6-25,5 23,8 Cmc c 1 4,98 46 ** 4,6-5,3 5,0 Cmc d 1 2,37 47 ** 2,1-2,5 2,3 Cmc e 1 2,98 46 ** 2,6-3,2 2,8 Cmc g 1 13,58 46 ** 12,0-15,0 13,4 Fe e 1 7,80 18 7,4-8,3 7,8 9 7,4-8,1 7,9 Tmt b 1 5,17 16 4,8-5,4 5,1 23 4,8-5,5 5,1 * Bocheński, 1994 ; ** pas de différences significatives entre les sexes chez le carpométacarpe.

Tabl. 7 : Tachybaptus ruficollis - Comparaison des mensurations du matériel de Karain E avec du matériel actuel (d’après Bocheński, 1994).

-Données écologiques actuelles

Le grèbe castagneux, partiellement migrateur, affectionne les plans d’eau douce peu profonds riches en végétations aquatiques. Elle est commune en Turquie actuellement.

48 -Paléogéographie

Tachybaptus ruficollis est signalé en Turquie, à Dursunlu au Pléistocène inférieur (Louchart et alii, 1998), et au Pléistocène supérieur en Israël, à Ohalo 2. Le grèbe castagneux est aussi signalé

en Italie, à Contrada fusco et à Casa Musenna ainsi qu’en France à la grotte de la Coscia et celle de Bourrouilla.

G/: Podiceps Latham, 1787

Podiceps nigricollis (Brehm, 1831)

Le Grèbe à cou noir -Matériel

Karain E : 1 tarsométatarse.

Un tarsométatarse est attribué à Podiceps nigricollis en accord avec les données ostéométriques de Bocheński, 1994, (tabl. 8). Il possède en outre les caractères morphologiques suivants, qui différencient Podiceps nigricollis et Tachybaptus ruficollis (d’après Bocheński, op. cit.) :

- absence de bombement sur le bord latéral de la trochlea metatarsi IV. - le bord plantaromésial de la trochlea metatarsi II est incliné.

- la pointe de la trochlea metatarsi III atteint le bord du foramen inferius.

- l’extrémité du bord latéral de la trochlea metatarsi II est approximativement parallèle à la diaphyse de l’os.

* Bocheński, 1994

Tabl. 8 : Podiceps nigricollis - Comparaison des mensurations de Karain E avec du matériel actuel (d’après Bocheński, 1994).

-Données écologiques actuelles

L’habitat de cette espèce est, comme tous les représentants de la famille des Podicipédidés, strictement aquatique. Il niche sur les étendues d’eau peu profondes possédant à la fois des surfaces dégagées et une végétation aquatique riche.

Karain E Actuel *

N Min-Max Moy. N Min-Max Moy. Tmt b 1 5,74 16 5,3-6,0 5,6 Tmt c 1 5,22 16 5,0-5,7 5,3 Tmt d 1 2,54 16 1,8-2,6 2,2

49 -Paléogéographie

Le Grèbe à cou noir est signalé au Pléistocène supérieur à Chypre, Grotte d’Akrotiri, au Portugal à la Grotte de Figueira Brava (Setúbal), en Israël à Ohalo 2, en Syrie, en Ukraine, en Géorgie, en Russie à la grotte de Denisova. Au Pléistocène moyen il est signalé en Tchéquie et au Pléistocène inférieur en Turquie, à Dursunlu.

O/ : Procellariiforma Fürbinger, 1888 F/ : Procellariidae (Boie, 1826)

G/ : Puffinus Brisson, 1760

Puffinus puffinus (Brünnich, 1764)

Le puffin des anglais -Matériel

Kalamakia : 1 humérus (cf. planche 3, p. 366-367).

Lazaret : 1 coracoïde (dét. Vilette), 1 tibiotarse.

Actuellement, certains auteurs (Walker, Wragg et Harrison, 1990) considèrent les trois sous-espèces du Puffin anglais, P. p. puffinus, P. p. mauretanicus et P. p. yelkouan comme trois espèces distinctes Puffinus puffinus, Puffinus mauretanicus et Puffinus yelkouan. Nous considèrerons ici le Puffin des Anglais au sens large, c’est-à-dire constitué des trois sous-espèces citées ci-dessus.

Le coracoïde du Lazaret, de très petite taille (fig. 11), est à rapprocher de Puffinus puffinus

yelkouan.

Fig. 11 : Longueur du coracoïde chez Puffinus puffinus s . l. (d’après Walker et alii, 1990).

35 37,5 28,43 32 34 28,43 P. p. yelkouan 33,1 33,4 P. p. puffinus Lazaret P. p. mauretanicus 26 27 28 29 30 31 32 33 34 35 36 37 38

50 -Données écologiques actuelles

Les puffins sont, tout comme les autres oiseaux de l’ordre des Procellariiformes, essentiellement marins. Ils se rapprochent rarement des côtes, où ils y nichent en colonies.

-Paléogéographie

Le Puffin est signalé aussi en France, à Saint-Estève-Janson et à Pech de l’Azé II, en Tchéquie à Stránská Skála, en Allemagne à Bilzingsleben, en Azerbaïjan dans le site de Binagady.

O/: Pelecaniforma Sharpe, 1891

F/: Phalacrocoracidae (Bonaparte, 1853) G/: Phalacrocorax Brisson, 1760

Phalacrocorax sp.

Le cormoran -Matériel

Manie : 1 fémur (voir planche 1, p. 362-363).

Fate : 1 ulna.

Ce fémur appartient soit à Phalacrocorax aristotelis, soit à Phalacrocorax carbo. Son état de conservation ne permet pas une détermination plus précise.

-Données écologiques actuelles

Les cormorans habitent le long des rives des cours d’eau, les étangs et les littoraux maritimes. Ils se nourrissent de poissons. Ils ne s’éloignent jamais beaucoup du rivage.

-Paléogéographie

Le cormoran est signalé au Pléistocène inférieur en Israël, à Ubeidiya et en Turquie à Dursunlu. Il est aussi signalé au Pléistocène moyen en Italie, à Monte delle Gioie et Torre in Pietra. Au Pléistocène supérieur, il est signalé en Italie, à l’Arene Candide, à la grotte Luparello, à la grotte Romanelli, à Chypre à la grotte d’Akrotiri, ainsi qu’en Grèce, à la grotte de Liko.

51 O/ : Ciconiiforma Bonaparte, 1854 F/ : Ardeidae Leach, 1920 G/ : Nycticorax Forster, 1817 Nycticorax nycticorax ? (L., 1758) Le héron bihoreau ? -Matériel Lazaret : 1 prémaxillaire. -Données écologiques actuelles

Le héron bihoreau occupe de préférence les étendues d’eau peu profonde (de 10 à 15 cm au plus) bordées d’une végétation assez touffue. Il évite les champs, prairies et autres terrains secs. -Paléogéographie

Le héron bihoreau est également signalé au Pléistocène moyen à Binagady, en Azerbaijan.

O/: Anseriforma (Wagler, 1831) F/: Anatidae Vigors, 1825

G/: Cygnus Bechstein, 1803

Cygnus olor (Gmelin, 1789)

Le cygne tuberculé -Matériel

Karain E : 1 tibiotarse (voir planche 4, p. 368-369).

-Données écologiques actuelles

Le cygne tuberculé est sédentaire. Il fréquente les étendues d’eau douce ayant une végétation abondante des zones climatiques tempérée, boréale et steppique.

-Paléogéographie

Le cygne tuberculé est signalé en Azerbaïjan, dans le site de Binagady ; en Tchéquie, à Prezletice ; en France, à l’abri Dufaure ; en Italie à Monte delle Gioie et Alghero ; en Roumanie, à Cuina Turcului ainsi qu’au Portugal, à la grotte de Furninha.

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Cygnus sp.

-Matériel

Karain E : 1 coracoïde.

L’état de conservation de l’extrémité proximale du coracoïde de Karain E ne permet pas une distinction plus précise entre les deux espèces de cygnes de grande taille Cygnus olor et Cygnus

cygnus.

Anatidae indet.

-Matériel

Lazaret : 1 tarsométatarse. Karain E : 1 humérus.

Le tarsométatarse du Lazaret est juvénile, il n’a pas pu être déterminé plus précisément.

G/: Anas L., 1758

Anas crecca L., 1758

La sarcelle d’hiver -Matériel

Karain : 1 ulna (voir planche 5, p. 370-371), 1 tibiotarse. Orgnac 3 : 1 tibiotarse (BD : 5,85).

Le matériel receuilli ne montre pas de différences morphologiques ou biométriques avec le matériel actuel (cf. tabl. 9). Il n’est pas possible de déterminer le sexe des individus.

53 Tit BD N Min-max moy Orgnac 3 1 5,85 Actuel, M * 25 5,5-6,9 6,17 Actuel, F * 27 5,5-6,7 6,03 * Woelfle, 1967 ; M : mâle ; F : femelle.

Tabl. 9 : Anas crecca - Comparaison des mensurations du tibiotarse d’Orgnac 3 avec des populations actuelles.

-Données écologiques actuelles

La Sarcelle d’hiver fréquente les eaux douces et les eaux salées, en milieu ouvert à assez fermé, sous climat méditerranéen à arctique.

-Paléogéographie

La sarcelle d’hiver est signalé en France, à la grotte de la Carrière à Gerde, à Saint-Estève-Janson et à la Fage ; en Italie, à Pofi ; en Espagne, à La galeria, Atapuerca, à Pinilla del Valle, à Cova Negra DeBellus ; en Ukraine, à Syuren 1 ; en Allemagne, à Voigtstedt ; en Azerbaïjan, dans le site de Binagady ; en Tchéquie, à Prezletice ; à Chypre, à la grotte d’Akrotiri et au Pléistocène inférieur à Dursunlu en Turquie.

Anas platyrhynchos L., 1758

Le canard colvert -Matériel

Orgnac 3 : 4 tarsométatarses. -Données écologiques actuelles

Le canard colvert fréquente tous types de plans d’eau sous tous climats. -Paléogéographie

Le canard colvert est signalé en France, à l’abri Suard, au Cap de la Biehle, à la Caune de l’Arago, à la grotte de la Carrière à Gerde, à Sainte Estève-Janson, à la Fage, à Lunel- Viel ; en Allemagne, à Bilzingsleben, Hunas, Voigtstedt ; en Tchéquie à Stránská Skála ; en Hongrie, à Vérteszöllös 2 ; en Italie, à la grotte de Broion, à Malagrotta, à Torre in Pietra, à Vitinia ; en Espagne, à Aridos 1, à La galeria, Atapuerca, à Pinilla del Valle ; en Angleterre, à Ilford, à West Runton, à Westbury-sub-Mendip ; en Ukraine, à Nishnekrivchanks et à Syuren 1.

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Anas cf. acuta L., 1758

Le canard pilet -Matériel

Lazaret : 2 tarsométatarses. -Données écologiques actuelles

Le canard pilet fréquente les côtes marines en hiver mais aussi les tourbières inondées et les eaux douces.

-Paléogéographie

Le canard pilet est signalé au Pléistocène moyen en Italie, à Malagrotta, Broion, Torre di Pietra ; en Hongrie, à Vérteszöllös 2 ; en Tchéquie, à Stránská Skála.

cf .Anas clypeata L., 1758 Le canard souchet -Matériel

Lazaret : 1 tarsométatarse (détermination Vilette, 1993). -Données écologiques actuelles

Le canard souchet fréquente les étendues d’eau peu profonde à végétation abondante de toutes les zones climatiques.

-Paléogéographie

Le canard souchet est signalé au Pléistocène moyen, en France, à la Fage ; en Espagne, à Aridos 1 ; en Angleterre, à Swanscombe ; en Ukraine, à Nishnekrivchanks et Syuren 1 ; en Tchéquie, à Stránská Skála et à Chlum 4C.

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Anas penelope L., 1758

Le canard siffleur -Matériel

Karain : 1 coracoïde. -Données écologiques actuelles

Le canard siffleur est actuellement en Turquie un hôte d’hiver. Il a pour origine les populations de Sibérie occidentale et centrale qui nichent au bord des étendues d’eau douce à l’intérieur des forêts de conifères. Il occupe en période d’hivernage les estuaires, lagunes ou encore les prés inondés.

-Paléogéographie

Le canard siffleur est signalé par ailleurs en Syrie, à Tell Mureybet ; en Israël, à Mallaha ; en France, à l’abri Dufaure ; en Italie, à la grotte Romanelli ; en Turquie, à Dursunlu.

G/: Aythya Boie, 1822

Aythya nyroca (Güldeenstädt, 1770)

Le fuligule nyroca -Matériel

Manie : 1 tarsométatarse. Orgnac 3 : 1 tarsométatarse.

Les mensurations des tarsométatarses de Manie et d’Orgnac 3 comparées aux mesures d’individus actuels, trop faibles quantitativement, ne permettent pas de préciser le sexe des individus (tabl. 10).

Tmt GL Tmt BP Tmt BD

N Min-max moy N Min-max moy N Min-max moy

Manie 1 7,14

Orgnac 1 28,24 1 6,97 1 6,7 Actuel, M * 3 31,2-33,5 32,5 3 6,8-7,7 7,3 3 6,9-8,1 7,57 Actuel, F * 2 31,5-32 2 7,1-7,2 2 7,3-7,5

* Woelfle, 1967

Tabl. 10 : Aythya nyroca - Comparaison des mensurations des tarsométatarses de l’arma delle Manie et d’Orgnac 3 avec des individus actuels.

56 -Données écologiques actuelles

Le fuligule nyroca fréquente la végétation au bord des étendues d’eau douce peu profonde. Il se rencontre dans les zones climatiques boréale, steppique, méditerranéenne et tempérée. Il niche en Asie et en Europe de l’Est et hiverne en Europe de l’Ouest.

-Paléogéographie

Le fuligule nyroca est signalé en Hongrie, à Tarkö ; en Bulgarie, à la grotte de Devetaska ; en Italie, à la grotte Romanelli, à Torre in Pietra ; en Tchéquie, à Prezletice et à Stránská Skála ; en Allemagne, à Hunas et à Voigtstedt ; en Azerbaïjan, dans le site de Binagady ; en Géorgie, à Kundaro 1, en Turquie, à Dursunlu.

cf. Aythya nyroca -Matériel Lazaret : 1 radius. Orgnac 3 : 1 fémur. Aythya marila (L., 1761) Le fuligule milouinan -Matériel Lazaret : 1 fémur. Orgnac 3 : 1 tarsométatarse.

Les mensurations des restes de fuligules milouinans récoltés au Lazaret et à Orgnac 3 ne diffèrent pas des mensurations d’individus actuels (tabl. 11).

Fe BP Fe DP Tmt GL Tmt BP Tmt BD N Min-max moy N Min-max moy N

Min-max moy N Min-max moy N Min-max Moy Orgnac 1 40,04 1 9,29 1 9,46 Lazaret 1 11,21 1 7,6 Actuel, M* 37 10,4-11,8 11,10 37 7-8,1 7,52 19 36,8-40 38,56 19 8,9-9,7 9,29 18 9-10,2 9,49 Actuel, F * 27 10,4-11,7 10,87 27 6,9-7,9 7,23 13 36,1-40 37,74 13 8,7-10,4 9,27 14 8,7-10,1 9,53 * Woelfle, 1967

Tabl. 11 : Aythya marila - Comparaison des mensurations du tarsométatarse d’Orgnac 3 et du fémur du Lazaret avec des populations actuelles.

57 -Données écologiques actuelles

Le fuligule milouinan est migrateur. Il occupe les étendues d’eau douce de la zone climatique boréale et hiverne le long des côtes maritimes atlantique, méditerranéenne et pacifique.

-Paléogéographie

Le fuligule milouinan est signalé en Azerbaïjan, dans le site de Binagady ; en Israël, à Ohalo 2 ; en France, à la grotte Jean-Pierre 1.

Aythya ferina (L., 1758)

Le fuligule milouin -Matériel

Karain E : 1 fémur.

Le fémur d’Aythya ferina de Karain E appartient à un individu mâle. -Données écologiques actuelles

Le fuligule milouin occupe toutes les zones climatiques à l’exception de la toundra. Il est migrateur. Il hiverne au sud de son aire de répartition. Il fréquente les bords des étendues d’eaux douces à végétation abondante.

-Paléogéographie

Le fuligule milouin est signalé en Azerbaïjan, dans le site de Binagady ; en Géorgie, à Kudaro 1 ; en Bulgarie, à la grotte de Devetaska ; en Italie, à la grotte Romanelli ; en Turquie, à Dursunlu.

Aythya fuligula (L., 1758)

Le fuligule morillon -Matériel

Karain E : 1 humérus (voir planche 5, p. 370-371), 1 tibiotarse.

58 -Données écologiques actuelles

Le fuligule morillon est migrateur. Il fréquente les eaux douces bordées de végétations des zones climatiques steppique, boréale et tempérée.

-Paléogéographie

Le fuligule morillon est signalé à Dursunlu en Turquie, en Géorgie à Kudaro 3, en Syrie à Tell Mureybet, en Israël à la grotte Hayonim et à Mallaha, en France à l’abri Suard et à la grotte Jean-Pierre 1, en Angleterre à West Runton, en Tchéquie à Prezletice ainsi qu’en Allemagne à Taubach. G/: Melanitta Boie, 1822 Melanitta nigra (L., 1758) La macreuse noire -Matériel Fate : 1 tarsométatarse.

Les mensurations du tarsométatarse de Fate correspondent à un individu de taille mâle (tabl. 12).

Tmt GL Tmt BP Tmt KS

N Min-max moy N Min-max moy N Min-max Moy Fate 1 43,52 1 10,30 1 4,64 Actuel, M * 26 43,2-50,2 45,67 26 9,8-10,9 10,39 26 4-5,2 4,38

Actuel, F * 16 41,4-46,6 43,43 16 9,5-10,5 10,07 16 3,8-4,5 4,19 * Woelfle, 1967

Tabl. 12 : Melanitta nigra - Comparaison des mensurations du tarsométatarse de Fate avec des populations actuelles.

-Données écologiques actuelles

La macreuse noire est migratrice. Elle niche dans la zone climatique boréale et hiverne sur les côtes des océans Atlantique et Pacifique. Elle affectionne les étendues d’eau profonde en période de nidification.

59 -Paléogéographie

La macreuse noire est également signalée dans de nombreux sites au Pléistocène supérieur, au Portugal, dans les grottes de Furninha et de Figueira Brava ; en Italie, à l’Arene Candide ; en Angleterre ; en Espagne, à la Cueva de Nerja ; en France, à la Baume de Gigny.

G/: Bucephala Baird, 1858

Bucephala clangula (L., 1758)

Le garrot à œil d’or -Matériel

Lazaret : 2 tibiotarses.

-Données écologiques actuelles

Le garrot à œil d’or niche dans la zone climatique boréale. Il fréquente les eaux douces à l’intérieur des régions boisées, principalement les forêts de conifères. Il hiverne le long des côtes maritimes.

-Paléogéographie

Le garrot à œil d’or est signalé en Angleterre, à Swanscombe, West Runton et Boxgrove ; en Ukraine, à Nishnekrivchanks ; en Tchéquie, à Prezletice et Stránská Skála ; en Allemagne, à Bilzingsleben et Hunas, et en Azerbaïjan, dans le site de Binagady.

G/ : Mergus L., 1758

cf. Mergus albellus L., 1758 Le harle piette -Matériel

60 -Données écologiques actuelles

Le Harle piette migre à distance relativement faible de septembre à mars, où il atteint la Turquie au gré des vagues de froid. Il fréquente alors les étendues d’eau même modestes, où il se nourrit principalement de poissons.

-Paléogéographie

Le Harle piette est signalé en Azerbaïjan, dans le site de Binagady ; en Italie, à la grotte Romanelli ; en Angleterre, à West Runton ; en Russie, à la grotte de Tonnelnaya ; en Turquie, à Dursunlu.

O/: Accipitriforma (Vieillot, 1816) F/: Accipitridae (Vieillot, 1816) G/: Haliaeetus Savigny, 1809

Haliaeetus albicilla (L., 1758)

Le pygargue à queue blanche -Matériel

Lazaret : 1 phalange postérieure. Manie : 1 humérus (voir planche 2, p. 364-365).

L’humérus de Haliaeetus albicilla de Manie appartient à un individu femelle. -Données écologiques actuelles

Le pygargue à queue blanche est sédentaire. Il se nourrit principalement de poissons. Il vit donc près de zones aquatiques diverses, mers, lacs, fleuves sous tous les climats.

-Paléogéographie

Le pygargue à queue blanche est signalé en France, à la grotte de la Vache, à Sainte Estève-Janson, à l’Esquicho- Grapaou, à Pech de l’Azé II, à la grotte de la Coscia, à l’Aven de Romain-la-Roche. Il est présent aussi en Grèce, à la grotte Pigadia ; en Tchéquie, à Stránská Skála ; en Allemagne, à Bilzingsleben ; en Azerbaïjan, dans le site de Binagady ; en Italie, à la grotte Romanelli.

61 G/: Gypaetus Storr, 1784

Gypaetus barbatus (L., 1758)

Le gypaète barbu -Matériel

Lazaret : 1 deuxième phalange du troisième doigt antérieur, 1 première phalange du troisième doigt postérieur, 1 vertèbre.

-Données écologiques actuelles

Le gypaète barbu est sédentaire. Il se rencontre dans les zones climatiques steppique et méditerranéenne. Les régions rocailleuses avec des escarpements rocheux importants constituent son habitat de prédilection.

-Paléogéographie

Le gypaète barbu est signalé en France, à la Caune de l’Arago, à Sainte Estève-Janson, à Castiglione 3 ; en Géorgie, à Kudaro 1 ; en Italie, à la Cala della Calcina, à la grotte Rapaci ; en Espagne, à la grotte d’Urratxa III et à la Sierra de Quibas.

Gypaetus barbatus ? -Matériel Orgnac 3 : 1 sacrum. G/: Aegypius Savigny, 1809 Aegypius monachus (L., 1766) Le vautour moine -Matériel

62 -Données écologiques actuelles

Le vautour moine fréquente les montagnes et les plaines arides des zones climatiques tempérée, méditerranéenne et steppique. Il niche préférentiellement sur un arbre, plutôt que sur une paroi rocheuse.

-Paléogéographie

Le vautour moine est signalé en France, à l’abri Suard, au Cap de la Biehle et à la Fage ; en Autriche, à Hundsheim et à Repolusthöhle ; en Azerbaïjan dans le site de Binagady.

G/ : Circus Lacépède, 1799

Circus cyanus (L., 1766)

Le busard Saint-Martin -Matériel

Lazaret : 1 phalange postérieure (cf. - détermination Vilette 1993), 1 ulna (Ul 4 : 6,83 ; Ul 5 : 8,02).

-Données écologiques actuelles

Le busard Saint-Martin est migrateur. Son habitat de prédilection est tout milieu découvert sans exigence climatique particulière.

-Paléogéographie

Le busard Saint-Martin est signalé en France, à Sainte Estève-Janson, à la Fage, à Castiglione 3, à l’Aven de Romain-la-Roche ; en Azerbaïjan, dans le site de Binagady ; en Bulgarie, à la grotte de Temnata ; en Italie, à la grotte Romanelli.

Circus macrourus (Gmelin, 1771)

Le busard pâle -Matériel

63 -Données écologiques actuelles

Le busard pâle niche dans les steppes sèches. Il affectionne aussi les vastes espaces herbeux. Il est originaire de Sibérie et de Russie, et migre en traversant d’août à octobre-novembre le sud-est de l’Europe et l’Italie.

-Paléogéographie

Le busard pâle est signalé en France, à la Fage ; en Azerbaïjan, dans le site de Binagady et en Italie, à la grotte Romanelli.

G/: Buteo Lacépède, 1799

Buteo buteo (L., 1758)

La buse variable -Matériel

Lazaret : 1 tibiotarse, 2 tarsométatarses, 1 ulna.

Les mesures prises sur le matériel du Lazaret ne montrent pas de différences avec la buse variable actuelle (tabl. 13).

Lazaret Actuel (1) Actuel (2)

N min-max Moy. N min-max Moy. N min-max Moy Tmt 4 1 12.29 18 11.8-14.6 13.13 80 12.1-14.5 Tmt 5 1 7.32 15 7.1-8.6 7.74 80 7.2-9

(1) Louchart 2002 ; (2) Otto 1981 et Schimdt-burger 1982

Tabl. 13 : Buteo buteo - Comparaison des mensurations du tarsométatarse du Lazaret avec des populations actuelles.

-Données écologiques actuelles

La buse variable se rencontre dans les zones climatiques tempérées et boréales. Elle fréquente les lisières de forêts ou les bois clairs. Les populations nordiques migrent vers le sud de l’aire de

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