80
CONCLUSION
L’étiologie dentaire dans les tendinopathies semble étayée par de nombreux cas cliniques mais on dénombre peu d’études cliniques à ce sujet. Martin, chirurgien-dentiste et sportif de haut niveau a été avant-coureur sur le sujet, citant le cas du champion Jack Lovelock de 1936, guéri de sa tendinite suite à l’extraction de deux dents dévitalisées et d’une cure de « vaccin » réalisée à partir de souches microbiennes des racines infectées (130). Dès lors, des exemples de guérison des tendinopathies ont été observés dans la pratique quotidienne après la réalisation des soins nécessaires par le chirurgien-dentiste. C’est le cas par exemple du docteur Cantamessa, chirurgien-dentiste à l’institut national du Football de Clairefontaine, qui est arrivée aux mêmes conclusions et a exposé ses cas de guérison des décennies plus tard (146). L’Union Française de SantéBucco-Dentaire (UFSBD), préconise une consultation chez le chirurgien-dentiste pour les patients atteints de tendinites. Une étude, « impact de l’hygiène bucco-dentaire sur le sport » (74) souligne ce lien. De plus, de nombreux articles voient le jour à ce sujet dans des magazines de sport, rappelant la nécessité d’un contrôle régulier chez le dentiste.
Les athlètes ont une grande consommation de barres de céréales qui collent aux dents. Durant les compétitions, comme les marathons, on retrouve souvent aux stands de ravitaillement des quartiers d’orange (fruit acide qui contribue à la déminéralisation de l’émail) ou des barres de céréales. 77
Un questionnaire portant sur les habitudes d’hygiène bucco-dentaire, l’alimentation et la santébucco- dentaire a été élaboré. 690 individus de l’université de Melbourne, pratiquant différents sports, ont participé à cette enquête, et 508 questionnaires ont été exploités. L’objectif de cette étude était de mettre en évidence une relation entre la présence d’érosion et les différentes variables sus-citées. 25,4 % des participants ont reporté souffrir d’érosion dentaire. La consommation d’aliments et boissons acides est fréquente chez la plupart des athlètes. Cependant, aucune relation significative n’a été mise en évidence entre érosion dentaire et fréquence de consommation de boissons acides (sodas, boissons sportives). En revanche, la fréquence de consommation de jus de fruits est liée de façon significative à la présence de lésions érosives. 78
L’état de santébucco-dentaire chez l’enfant handicapé est relativement peu documenté. Pourtant, aujourd’hui, plus de 95 millions d’enfants dans le monde sont porteurs d’un handicap. En France, plus de 69800 enfants sont accueillis dans les 1211 Instituts Médico Educatifs, dédiés à l’accueil des enfants et adolescents, porteurs d’une déficience intellectuelle. Nous avons cherché à évaluer la santébucco-dentaire des enfants en institution en réalisant un dépistage dans 7 Instituts Médico-Educatifs de la région Midi- Pyrénées. Nous nous sommes ensuite intéressés au ressenti du personnel de soins et au rôle des IME dans la prise en charge de leurs pensionnaires.
La santébucco-dentaire joue un rôle sur le risque de développer des maladies cardio-vasculaires. Les infections bucco-dentaires sont le seul facteur, en dehors des risques classiques de maladies coronariennes, qui ait une association indépendante avec la sévérité de l’athérosclérose des coronaires chez l’adulte. Ainsi, sur une série de 1147 hommes suivis pendant 16 mois, on a montré que sur les 207 malades qui avaient développé des maladies cardio-vasculaires, 59 étaient décédés de maladies coronariennes et 40 d’accidents vasculaires cérébraux (AVC). Chez ces patients, on a observé que l’état parodontal augmentait le risque de maladie cardio-vasculaire par un facteur de 1,5 à 3 (19). La santébucco-dentaire joue un rôle sur le risque infectieux. Une étude sur les patients âgés soignés dans les structures de soins de longue durée a fait apparaître que la plaque dentaire ainsi que les prothèses dentaires pouvaient constituer un réservoir pour les bactéries pathogènes respiratoires.
Le point positif de notre étude est qu’elle est gratuite pour les femmes enceintes. Cela pourrait améliorer l’accès aux soins pour des catégories socio-économiques défavorisées et en cas d’absence d’assurance médicale de base ou complémentaire. Actuellement, en cas d’absence de la Carte Vitale, en France, que les soins d’urgence dentaire sont couverts par l’Etat. La presque totalité des moyens de diagnostic et de soins en parodontologie n’entre pas dans le panier des soins remboursables par la CPAM. Connaître l’état actuel bucco-dentaire et parodontal des femmes enceintes de notre région Toulousaine a une grande importance en terme de politique locale de Santé Publique pour identifier les besoins en soins préventifs, curatifs et en maintenance et pour améliorer la prise en charge professionnelle des femmes enceintes et peut-être pouvoir agir sur la survenue des complications graves en obstétrique telles que la PE et le RCIU d’origine vasculaire.
D’un autre côté, l’existence d’un seul test significatif ne suffit pas à affirmer une tendance, et la population de notre étude, même s’il manque la moitié des sages-femmes en exercice libéral, constitue un panel plutôt représentatif du groupe professionnel des sages- femmes de Bordeaux. Il est donc possible que les deux groupes ne présentent pas en réalité de réelles différences (en dehors de celle citée) au plan global. Par ailleurs, le parcours des parturientes n’est pas nécessairement standard et toute sage-femme, même si elle n’est pas spécialement axée sur le suivi de la grossesse (polyvalence), peut être amenée à une prise en charge initiale d’une parturiente pouvant bénéficier de conseils adaptés en santébucco- dentaire. D’où notre préconisation de s’adresser à l’ensemble des sages-femmes comme vecteur d’informations et de prévention, quel que soit le poste qu’elles occupent. Il est impératif en tout cas, qu’en matière de formation de base, elles puissent bénéficier dans leur ensemble de connaissances établies et structurées sur ce champ de la pratique.
- L’objectif de cette analyse était d’estimer, à travers une large étude d’observation, l'association transversale entre la santébucco-dentaire et la qualité du régime alimentaire exprimée en termes d’adéquation aux recommandations du Programme National Nutrition Santé (PNNS) chez les adultes français
État des lieux de la santébucco-dentaire d’une population de militaires du rang dans le premier mois de leur engagement Résumé :
Depuis la chute du mur de Berlin qui clôt la logique géopolitique bipolaire Est-Ouest, les risques ont évolué, la Défense doit s’adapter en permanence pour répondre à ces nouvelles formes de menaces. Le Service de Santé des Armées, au carrefour des mondes de la santé et de la Défense se transforme en profondeur également. C’est dans ce contexte de transformation que le corps des chirurgiens- dentistes des armées doit mettre en œuvre un plan global de santé pour améliorer l’état de santébucco-dentaire des militaires. Il commence par un constat : le grand nombre de consultations sur les théâtres des missions. Une chose est acquise : si l’ampleur de la situation peut être sujet à discussion, sa réalité est incontestable. Notre travail a pour objectif de décrire la santébucco- dentaire d’une population de militaires du rang de l’armée de Terre à l’incorporation. Nous utilisons des recueils réalisés entre 2010 et 2018 dans les Centres de Formation Initiale des militaires d’Angoulême et de Verdun. Une discussion nous permettra de comprendre la logique de la construction de la stratégie actuelle du Système de Santé des Armées visant à organiser au travers du prisme de la prévention primaire, secondaire et tertiaire une prise en charge globale et pertinente.
3 Causes d’une mauvaise santébucco-dentaire chez les sportifs de haut niveau
3.1 Habitude alimentaires
La nutrition est un élément essentiel dans la préparation d’un sportif de haut niveau. Elle permet d’assurer la compensation des macronutriments et des micronutriments utilisés pendant l’effort et apporte les compléments énergétiques nécessaires avant, pendant et après une activité physique. Le besoin énergétique d’un adulte sédentaire se situe entre 2000 et 2800 kcals/j, ce besoin sera augmenté de 500 à 1000 kcals par heure d’entrainement. Lors des compétitions et des entrainements, la nutrition ne sera pas la même et elle variera également en fonction des disciplines et de la masse corporelle du sportif. (46,47)
L’évaluation de l’état de santébucco-dentaire initial des engagés était composée d’un examen clinique réalisé avec une sonde, un miroir et un abaisse langue par le chirurgien-dentiste réserviste de l’antenne médicale d’Aubagne qui remplissait une fiche individuelle de soins dentaires (figure 5) ; complété par un examen radiographique avec le concours d’un odontogramme (figure 6) et d’un orthopantomogramme réalisé à l’hôpital d’instruction des armées de Laveran. Les engagés volontaires étant originaire de plus de 140 nations, la qualité des soins pouvait êtes différente selon le pays d’origine.
D’autre part la formation des chirurgiens-dentistes et du personnel de santé orale reste trop inaccessible et explique l’insuffisance des moyens humains. Cependant il est bon de noter qu’en septembre 2011 a été inauguré la première faculté d’odonto-stomatologie du Burkina Faso à Ouagadougou.
Une structure comme le centre municipal de santébucco-dentaire répond à une demande en soins de la population de la ville de Ouagadougou qui s’exprime par une fréquentation croissante du centre. Cette fréquentation s’explique par une offre de soins accessible aux différentes couches socio-économiques, et par la réalisation de soins de qualités, basés autant que faire se peut selon les dernières données acquises de la science. Toutefois, l’absence de panoramique dentaire et le recours à des laboratoires de prothèse privés ne permet pas de répondre de façon optimale à des besoins qui existent.
est effectuée le deuxième mardi du mois. Le shampooing, en flacon d’un litre, et les brosses à dents ne sont pour leur part renouvelés que tous les deux mois.
2.3.6.2 Système de « cantinage »
Les produits à visée d’hygiène bucco-dentaire (brossettes inter gingivales, fils dentaires, colles pour prothèses amovibles, produits de nettoyage des prothèses, brosses à dents spécifiques, dentifrices spécifiques etc.) relèvent de la parapharmacie et ne sont pas accessibles par le biais de l’établissement de santé. Ils sont accessibles, aux frais du patient par le système dit « de cantinage ». Ceci permet l’achat de produits alimentaires, boissons non alcoolisés, tabac, nécessaire de correspondance et produits d’hygiènes. Le praticien peut être amené à confirmer la nécessité d’achat de ce type de produits, s’ils ne figurent pas dans la liste initiale.
Au
cabinet
dentaire,
les
personnes
âgées
qui
viennent
consulter
sont
en
général
indépendantes
sur
le
plan
fonctionnel
et
ressentent
un
besoin
en
soins
bucco-‐dentaires.
Les
personnes
institutionnalisées,
donc
devenues
dépendantes,
présentent
la
plupart
du
temps
un
étatbucco-‐dentaire
dégradé.
On
estime
à
cinq
ans,
la
période
entre
la
dernière
consultation
dentaire
et
l’entrée
en
institution.
Entre
temps
leur
état
de
santébucco-‐ dentaire
s’est
détérioré.
Des
études
menées
récemment
ont
montré
que
le
déclin
des
capacités
fonctionnelles
était
associé
négativement
aux
soins
bucco-‐dentaires.
Les
difficultés
à
se
déplacer
et
la
diminution
du
besoin
ressenti
en
soins
bucco-‐dentaires
peuvent
expliquer
ce
phénomène.
C’est
le
paradoxe
des
personnes
âgées,
considérant
qu’un
bon
état
de
santébucco-‐dentaire
est
synonyme
de
bon
état
de
santé
général,
elles
considèrent
sa
dégradation
comme
une
fatalité.
(17,
18,
21)
• 62% étaient porteurs de prothèses dentaires en général mal entretenues;
• l’hygiène buccale était souvent absente. En effet, les résidents n’arrivaient plus à assumer eux-mêmes leur toilette buccale et/ou le nettoyage quotidien de leurs prothèses dentaires.(7) L’Union Régionale des Caisses d’Assurance Maladie (URCAM) Nord-Pas-de-Calais a entrepris entre septembre 2005 et mars 2006 une étude sur l’état de santébucco-dentaire et l’organisation des soins auprès d’un échantillon de 975 personnes âgées dépendantes résidant dans des EHPAD. L’examen clinique bucco-dentaire, lorsqu’il a été possible, a mis en évidence la présence de problèmes parodontaux chez 32% des résidents, de plaque dentaire chez 45%, de tartre chez 36%, et la présence de foyers infectieux chez 30% d’entre eux (soit 57% des résidents dentés)(7).
2. PRISE EN CHARGE DES PRINCIPALES PATHOLOGIES BUCCO-DENTAIRES RENCONTREES À L’OFFICINE
Au cours des dernières années, des liens étroits entre santébucco-dentaire et santé générale ont été mis en évidence. En effet, depuis les années 1980 un grand nombre d’étude a tenté de prouver qu’il existe une corrélation entre les pathologies de la cavité buccale et diverses maladies systémiques. Ces études ont notamment permis d’établir scientifiquement que les maladies parodontales représentent la 6 ème complication du diabète (6), qu’elles favorisent les maladies cardio-vasculaires athérosclérotiques (cardiopathies ischémiques et accidents vasculaires cérébraux) et qu’elles augmentent le risque de pré-éclampsie (7). D’autres études sont menées actuellement pour rechercher un possible lien entre la présence de certaines bactéries buccales et la maladie d’Alzheimer. D’autre part, le fait d’avoir une bonne santé buccale est un atout primordial pour notre qualité de vie et notre rapport à l’autre. La santébucco-dentaire est donc essentielle pour un bon état général autant sur le plan physique que psychique.
Résumé : « La prise en charge de la santé orale de la femme enceinte par les chirurgiens- dentistes »
Il existe de plus en plus d’études montrant des liens de causalité entre les maladies parodontales et leurs conséquences sur la grossesse. Dans ce contexte, et alors que depuis 2012 une consultation systématique de prévention bucco-dentaire a été mise en place, les femmes enceintes rencontrent des problèmes à trouver un professionnel apte à les soigner. L’objectif principal de ce travail a été d’évaluer les connaissances et les pratiques des chirurgiens-dentistes concernant la prise en charge des femmes enceintes. Nous avons eu recours à une étude quantitative, multicentrique, mené par l’intermédiaire d’un questionnaire rempli par des chirurgiens-dentistes, distribué via la liste de diffusion de la confédération nationale des syndicats dentaires. L’échantillon total était constitué de 260 personnes. L’analyse a été descriptive et statistique, réalisée à l’aide du test de Chi2 non corrigé et le test de Fischer. Nous avons pu conclure que dans notre échantillon la prise en charge des femmes enceintes par les chirurgiens-dentistes était adaptée de manière générale. Des améliorations sur certains sujets (radiographies, syndrome cave, …) sont à développer ; ainsi que le travail multidisciplinaire impliquant les sages-femmes notamment.
En 1979, après la Conférence d’Alma-Ata sur les Soins de Santé Primaires (SSP), l’OMS avait défini, dans le contexte de la Santé pour tous, qu'un objectif mondial pour l'an 2000 en matière de santébucco-dentaire : « Pas plus de trois dents cariées, absentes ou obturées (CAO) chez les enfants de 12 ans » (4). Pour 2010, son objectif était un CAO inférieur ou égal à 1 (5). Nous sommes aujourd'hui en 2014 et une seule étude épidémiologique (6) porte sur la santébucco-dentaire des adolescents de 12 ans au Bénin dans les bases de données de référence comme Pubmed ou Pascal et date de 1998. Elle fait état d'un CAO de 0,83 avec 61,3% des adolescents consultés exempts de lésions carieuses et semble indiquer que les objectifs de l'OMS étaient déjà atteint à cette date. Dans les pays de la sous région ouest africaine, les facteurs de risques communs aux maladies non transmissibles (obésité, tabagisme, alcoolisme, sédentarité …) ont tendance à augmenter (2). Ceci devrait entraîner également une augmentation de ces maladies et en particulier la carie dentaire. Le Bénin ne devrait pas échapper à cette tendance. Néanmoins, aucune étude n'a récemment évalué au Bénin l'importance de cette pathologie et de ses facteurs de risque.
Conclusion
Dans le contexte où l’espérance de vie est en augmentation, on observe la progression des maladies gériatriques. Ces maladies font apparaitre une nouvelle problématique de santé publique à différents niveaux. Celle-ci concerne notamment la santébucco-dentaire des patients âgés dépendants. Il est prouvé qu’il existe un lien entre santébucco-dentaire et santé générale, et qu’une mauvaise hygiène buccale ne permet pas d’obtenir une qualité d’alimentation satisfaisante. En conséquence, la personne âgée dépendante pourra être atteinte de dénutrition. Ce mauvais état nutritionnel affecte négativement les maladies chroniques qui sont fréquentes chez les patients en EHPAD.
Notre échantillon était constitué de 6 hommes et de 4 femmes de 18 à 40 ans dont 2 fumeurs.
Le questionnaire a permis de mettre en évidence une faible utilisation du fil dentaire (2/10) et du bain de bouche (1/10). L’utilisation de brossettes dentaires était absente. Plus de la moitié (6/10) font une visite chez leur praticien moins d’une fois tous les 2 ans et très peu (2/10) pour une visite de contrôle. Aucun des participants n’a reçu de conseils bucco-dentaires spécifiques aux sportifs. Cependant la totalité de l’échantillon considère que le fait d’avoir une bonne hygiène bucco-dentaire est important. En ce qui concerne l’enquête sur le bien être général l’ensemble des participants se considère en bonne santé générale. On observe cependant la présence de douleurs physiques d’une façon assez importante (7/10) pouvant parfois (4/10) limiter le sportif dans sa vie quotidienne.
Les prévalences supérieures à celles de la population générale de xérostomie, et de sensation de brûlure interviennent dans le maintien de la santébucco-dentaire (27). Les modifications du pH, de la composition de la salive, de l’émail interviennent sur la reminéralisation dentaire pouvant provoquer des problèmes dentaires (29,58). Les patients atteints de la maladie de Parkinson sont à surveiller. Aussi, certains symptômes et traitements peuvent perturber l’équilibre bucco-dentaire. Ainsi les maladies carieuses et parodontales peuvent se développer et augmenter la prévalence de dents perdues, interférant sur la mastication et diminuant les capacités d'auto-alimentation des patients parkinsoniens (59). En raison d’une dysphagie et d’une mauvaise hygiène buccale, ces patients ont aussi un risque élevé de pneumonie par aspiration qui peut parfois conduire au décès (60,61).