Pour ce qui est des études canadiennes, deux ressortent davantage dans la littérature (Vacheret et Cousineau, 2005; Cabana et al., 2009). Une étude effectuée en 2005 remettait en question la gestion des sentences dans les pénitenciers canadiens et les conséquences sur la décision des commissaires (Vacheret et Cousineau, 2005). Afin de répondre à leur objectif, les chercheuses ont collecté des données quantitatives (caractéristiques des détenus libérés conditionnellement et ceux sortis en libération d’office) et qualitatives. Les données qualitatives ont été recueillies par le biais d’entrevues semi-directives auprès de 36 personnes s’étant vues refuser leur libérationconditionnelle, mais ayant réussi leur libération d’office. Les chercheuses souhaitaient connaitre leur opinion sur leur niveau de risque, leur vécu en établissement carcéral et leur retour en communauté. Leurs résultats soulignent que la majorité des décisions des commissaires sont prises en fonction de trois facteurs principaux soit le délit commis, le niveau de risque de récidive et le potentiel de réinsertion du détenu. Les ex-détenus soulèvent que la nature de leur délit a eu un impact sur l’octroi de leur libérationconditionnelle. D’ailleurs, ce discours est fréquemment rapporté par les délinquants ayant commis une infraction violente ou de nature sexuelle. Le contexte social aussi semble avoir une influence sur la décision des commissaires du point de vue des interviewés. Un ex-détenu interviewé a rapporté que son audience a eu lieu peu de temps après une situation médiatisée d’agression sur un enfant impliquant un individu en libérationconditionnelle. Selon lui, cet événement a été considéré lorsque les commissaires ont rendu leur décision. Ce discours étant partagé entre les détenus, certains renoncent à leur libérationconditionnelle étant donné la nature de leur délit et la conviction de faire automatiquement face à un refus (Vacheret et Cousineau, 2005). Par ailleurs, une étude de 2009 démontre un manque de connaissances chez plusieurs détenus sur les types de mises en liberté et leurs procédures. Ils se fient aux informations et aux expériences rapportées par les autres détenus (Cabana et al., 2009). 1.2 Les barrières d’accès supplémentaires de la détention
du crime. Enfin, plusieurs recherches (Vacheret et Cousineau 2003; Otero, Poupart et Spievogel, 2004; Parhar et Wong, 2007) érigent l’implication, la motivation et la volonté personnelles d’un libéré comme condition de réussite de la mesure.
Nous avons constaté lors de l’analyse des données que nous avons collectées que les anciens détenus retirent beaucoup de leur libérationconditionnelle. C’est une mesure qui leur est utile. Les libérés, en tant qu’acteurs de leur expérience, établissent des moyens afin d’atteindre leurs buts. Ils utilisent pour cela les différentes composantes de la libérationconditionnelle. De leur point de vue, leurs conditions et les règlements de la maison de transition les aident et leur permettent d’apprendre et d’évoluer. Ainsi, selon eux, les programmes d’aide à l’emploi que certains sont obligés de suivre leur permettent d’acquérir des techniques et des outils de recherche d’emploi qui les aident dans leurs prospections. Grâce à d’autres programmes, centrés sur des problématiques plus personnelles et psychologiques, ils disent parvenir à comprendre davantage les causes de leurs comportements délictueux et à retrouver confiance en eux. De la même manière, assister aux réunions des Alcooliques Anonymes ou des Narcotiques Anonymes les amènerait à appréhender et à résoudre leurs problèmes de dépendance. À ce sujet, le fait que les maisons de transition soient des milieux où la consommation de drogue et d’alcool est interdite les aide également. Les relations familiales sont également un espace d’apprentissage et les libérés devant assister à des programmes centrés sur les relations entre les parents et les enfants indiquent acquérir des connaissances dont ils se servent dans leur propre rapport à la parentalité. Enfin, les interdictions de fréquentation, générale ou spécifiques, les aident à s’extraire d’un milieu ayant souvent contribué à leur criminalité.
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de bonne volonté au début elle voulait elle s'impliquait pis un moment donné elle s'est dégonflée un peu » (Agent de probation d’Émilie).
L’analyse de nos résultats fait émerger que les personnes incarcérées que nous avons rencontrées ont vécu des expériences antérieures d’échec (refus de libérationconditionnelle antérieure, expérience de bris de condition). Selon nos interviewés, ces expériences sont particulièrement liées au caractère difficile des conditions imposées dans le cadre d’une libérationconditionnelle. De plus, il ressort de notre analyse que ces expériences antérieures d’échec engendrent une peur de l’échec ou du refus à venir ; une peur qui est non seulement nourrie par l’expérience personnelle du contrevenant mais également par celle d’autrui (codétenus). Les agents et les différents acteurs de l’institution pénale, quant à eux, traitent des expériences antérieures d’échec du contrevenant en termes de nature des conditions, d’incapacité à respecter les conditions et de besoin d’encadrement. Autant d’éléments que l’agent va prendre en compte lorsqu’il va formuler ses recommandations à l’égard de la personne incarcérée. De plus, ces éléments vont être pris compte par ces derniers quand ils vont évaluer le risque de récidive du détenu. Les résultats montrent que plus le risque de la personne contrevenante est élevé, plus la recommandation de l’agent tend à être négative.
En conclusion, la question du travail apparaît comme une notion centrale dans le discours des agents de libération conditionnelle sur leur propre pratique. En effet, la [r]
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collaborateurs (2005) se questionne sur la capacité prédictive de l’alliance sur l’efficacité de l’intervention. En ce qui a trait au cadre, il y est notamment fait référence au fait que l’interdit de consommation est imposé et mis en place par le professionnel qui attribue les soins. En effet, ceci peut détenir une influence sur la capacité du client à le percevoir comme aidant, et ainsi, nuire à la relation thérapeutique (Meier et al. 2005), tandis qu’y compris dans un tel contexte l’alliance thérapeutique est indispensable au processus de changement (Meier et al., 2005). Finalement, l’article de Quirion traite des divers niveaux de contrainte qui s’immiscent dans la relation d’aide. Il introduit les particularités d’un contexte judiciaire aux soins, soit une prise en charge de nature clinique dans un contexte pénal à travers une revue critique du traitement sous contrainte dans le cas d’une problématique de dépendance au traitement (Quirion, 2014). Là, la recommandation ou obligation de suivre un traitement constitue une condition sine qua non à l’obtention de certains privilèges. Au Canada, l’imposition d’une condition de participation à un programme de traitement dans le cadre de l’emprisonnement avec sursis se rapproche de l’injonction de soin européenne dans laquelle la décision judiciaire soumet l’individu au suivi thérapeutique (Quirion, 2014). Il peut également s’agir de l’accompagnement d’un agent de changement qui découle d’une mise en liberté sous conditions. Le délinquant peut alors finir de purger sa peine en collectivité en étant toutefois sous la surveillance d’une autorité correctionnelle (Quirion, 2014) dans le cadre d’une probation ou d’une libérationconditionnelle. Cette décision peut s’accompagner de conditions supplémentaires de participation à un programme de traitement correctionnel et/ou de suivi psychologique. Quoi qu’il en soit, ces interventions ne sont pas de l’initiative du délinquant, tandis que les agents reconnaissent l’importance primordiale de la dimension relationnelle sur l’efficacité de leurs interventions et notamment la surveillance (Arsenault, 1981). Les caractéristiques de l’intervention dans ce type de contexte sont exposées dans la seconde partie de ce premier chapitre.
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3.2 Mesures
3.2.1 Caractéristiques sociodémographiques
Sept variables représentent les caractéristiques sociodémographiques. L‟âge au moment de l’admissibilité à la libérationconditionnelle est mesuré à l‟aide d‟une variable nominale indiquant le fait d‟avoir 18 à 20 ans, 21 à 59 ans, ou 60 ans ou plus. Il a été catégorisé ainsi, car des graphiques effectués lors d‟analyses préliminaires ont révélé que la proportion de renonciation est plus élevée pour les détenus de 18 à 20 ans, reste relativement stable jusqu‟à 60 ans, puis diminue fortement. L‟âge variait de 18 à 87 ans (M = 37,9; É.T. = 12,5). Le niveau de scolarité le plus élevé atteint au début de l’incarcération est mesuré avec une variable nominale comptant trois catégories : primaire ou moins, secondaire, collégial ou universitaire. Les catégories « collégial » et « universitaire » ont été regroupées parce que les effectifs de la catégorie « universitaire » étaient insuffisants. Dans les analyses préliminaires, la signification et le sens de la relation entre la renonciation et la scolarité étaient identiques pour ces deux catégories, et la taille d‟effet était comparable. L‟état civil au début de l’incarcération, une autre variable nominale, compte les catégories suivantes : célibataire, divorcé ou veuf, marié, séparé. Les couples non mariés sont inclus dans la catégorie « célibataire », parce qu‟ils l‟étaient déjà dans les données fournies et qu‟il était impossible de les distinguer. Les catégories « divorcé » et « veuf » étaient distinctes dans les données fournies, mais ont dû être regroupées en raison d‟effectifs insuffisants dans la catégorie « veuf ». L‟emploi au moment du délit est une variable dichotomique indiquant si la personne travaillait au moment du délit à l‟origine de sa condamnation (travaillait = 1). La langue parlée est mesurée avec une variable nominale indiquant le fait de parler français, anglais ou une autre langue. Les gens parlant à la fois le français et l‟anglais sont inclus dans la catégorie « français ».
(2) In setting the date for the resumption of a preliminary hearing, the judge shall allow at least 30 days for the applicant and the Attorney General to study the parole eligibility rep[r]
Nous avons établi le profil des délinquants qui reçoivent une recommandation favorable dès la première demande de libération, le profil de ceux qui sont réellement remis en liberté ainsi[r]
Bien que le cadre objectif (LSCMLSC et politiques décisionnelles) soient très encadrant, le processus décisionnel va au-delà de celui-ci.. décideurs de la CNLC mentionnent sortir du cadr[r]
Mailloux (1965, 1971) suppose également le développement d'un Surmoi intransigeant et pathologique, concomitant à un sentiment de culpabilité perpétuel. Selon lui, un[r]
Suite à l’activation des auto-récepteurs D2, la dopamine libérée par les dendrites peut moduler l’activité des neurones dopaminergiques et donc influencer les multiples fonctions auxquel[r]
Malgré cet échec - confirmé selon nous par la discussion sur la complémentarité -, le débat entre les deux auteurs (la première initiative de ce genre au niveau ph[r]
Si vous modifiez votre valeur de référence ou si vous ajoutez ou modifiez une donnée de la colonne Stock, votre mise en forme conditionnelle se mettra à jour automatiquement. Cette mise à jour des mises en forme et le fait de pouvoir personnaliser le format dans lequel mettre les données répondantes à la condition fonctionnent pour toutes les autres mises en forme conditionnelles.
contradiction à un niveau trop élevé » pour la direction. Pourtant, les ajustements opérés par Libération grâce aux réactions des lecteurs, peuvent sembler plutôt salutaires puisqu’ils devaient
permettre de renouer avec les lecteurs désorientés par l’attitude initiale du journal. Contrairement à la direction du quotidien, les journalistes de la rédaction ont considéré les réactions des internautes comme le moyen d’adapter le contenu du journal aux lecteurs. Ce processus, sans doute rendu possible par la proximité de vue entre une partie de la rédaction et les internautes, montre que les contributions des non-professionnels de l’information tendent à être finalement intégrées au travail journalistique. Le fait de disposer des avis des internautes permet ponctuellement de rectifier certains partis-pris éditoriaux et, plus généralement sans doute, d’adapter le traitement que Libération fait de l’actualité aux attentes des lecteurs. Les espaces de discussion, dans lesquels les internautes s’expriment, constituent alors une sorte de terrain exploratoire visant à tester les prises de position du journal. Ainsi, nous pouvons affirmer que notre hypothèse générale qui considérait la rubrique du Contre
The colonic microflora is well recognized as an effective triggering component in the design of colon-specific drug delivery systems since bacteria population increase abruptly in the [r]
En somree, ?”arcuse veut mettre un terme à cette dualité qui dresse l'une contre l'autre, la dimension spirituelle ou rationnelle et la dimension ins- tinctuelle ou passi[r]
Les jeux de données contiennent 20000 observations générés selon le principe suivant : la variable X est distribuée selon une Normale N(0, 0.4 2 ), une distribution conditionnelle génère les observations dépendantes pour la partie centrale de la distribution (sous le seuil), la distribution de Pareto généralisée conditionnelle génère les observations dépendantes dans la queue supérieure (au-delà du seuil), une fonction u(x) détermine le seuil dépendant et les excès se produisent selon une variable de Bernouilli de probabilité p = 0.3. La variable indépendante X et la variable indépendante Y sont toutes deux scalaires.
Une seule fois, entre l’été 1944 et l’été 1945, les Actualités filmées dévoilent des pas de danse improvisés, esquissés par la foule pour fêter la Libération. Il s’agit d’une farandole à Paris pour le 8 mai 1945, qui, au demeurant, apparaît bel et bien isolée 6 . Seuls les bals officiellement organisés du 14 juillet 1945 paraissent véritablement faire spectacle dans les actualités cinématographiques. Mais il est significatif que, parmi les images non utilisées de celles du 20 juillet, figurent les grandes eaux, les feux d’artifice et surtout de très longs plans de bals populaires. Il est tout aussi remarquable que les images de bals succèdent à des plans beaucoup plus longs sur la revue militaire. Quant au commentaire, il est particulièrement suggestif : on y affirme que, si la France célèbre aujourd’hui le 14 juillet de façon éclatante, le divertissement doit être de courte durée : « Pendant cinq ans, les ennemis du dehors et du dedans avaient voulu arracher de nos calendriers la date du 14 juillet. Le tout est de bien comprendre qu’une fois les lampions éteints il faut retourner au travail. À ce prix seulement nous mériterons les fêtes du 14 juillet prochain » 7 . Dans un contexte de « bataille de la production », la danse paraît incongrue. Ainsi, même le bal du 14 juillet ne fait pas recette sur le plan médiatique. Et pourtant, c’est le seul à être représenté, sans doute parce qu’il incarne la reconquête de la légitimité républicaine, décisive en ces temps de Gouvernement provisoire.
2 in le tourisme en Côte d'Ivoire : un choix politique et un impact limité, in Tourismes, chances pour l'économie, risque pour les sociétés, p... Trigano, "un vecteur important de[r]