eléments de synthèse
La découverte d’un site du milieu du second âge du Fer sur le plateau du Béage constitue un élément d’importance dans le Sud-Est du Massif Central. Il s’agit de la première occupation rattachable à La Tène B1-B2/C1 dans un rayon de plus de 30 km. L’association de céramique modelée et de meule de type « va-et-vient » avec des éléments de céramique tournée met en évidence l’évolution des techniques et des savoir-faire aux IVe-IIIe s. av. J.-C. D’après les données environnementales, les défrichages débutent régionalement dès le VIe et le Ve s. av. J.-C., sans doute en relation avec les sites de hauteur du « rocher de Largier » et de « La Farre », situés respectivement à 11 km et 17 km du « Crouzet – La Veysse ». A l’échelle locale, les pratiques agraires et d’élevage se développent véritablement à partir du IVe s. av. J.-C. Elles semblent se poursuivre jusqu’au IIIe s. apr. J.-C., peut- être en parallèle avec la séquence d’occupation de l’oppidum du « Camp d’Antoune » (Kurzaj, 2013). Si la complémentarité des données archéologiques et palynologiques n’est plus à démontrer, l’étude des macro-restes dans les tourbières apporte également de précieux indices et permet de proposer des interprétations originales sur l’environnement des sites.
Pierre-Yves Milcent. Une voie de relations entre la Gaule centrale et l’Armorique au premier âge du Fer.. A plusieurs reprises, divers auteurs ont insisté sur l'importance de la[r]
Trois sépultures atypiques du Second âge du Fer à Reviers (Calvados) 115
français. On peut citer notamment le site de Batilly-en- Gâtinais dans le Loiret (Liégard, 2007) et celui du Champ des Rochers à Soyaux en Charente (Gomez de Soto et Lejars, 2009). Tout récemment, la fouille d’un sanctuaire à Saint- Just-en-Chaussée dans l’Oise (Malrain et al., 2008) a permis la mise au jour de huit sépultures à inhumation dont la coniguration générale est très proche de celles de Reviers. Une remise en contexte générale permettra certainement de mieux appréhender ces sépultures particulières et de ten- ter d’expliquer leur place au sein des pratiques funéraires et cultuelles de la in de l’âge du Fer.
Dépôts, lieux sacrés et territorialité à l’âge du Fer (actes du XXIXe colloque international de l’AFEAF, Bienne,
5-8 mai 2005), Besançon, Presses universitaires de Franche-Comté, 2007, p. 477-492.
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Mornais P, Bayen E., Gomez de Soto J., 2002.Angoulême, Charente (16). Rue des Marais de Grelet, rapport d’évaluation archéologique, Poitiers, SRA de Poitou-Charentes et Inrap Grand-Sud-Ouest, 2002 ; Boulestin B., Ducongé S., Gomez de Soto J., Marchadier E., 2009. Iculisma gauloise : les occupations de l’âge du Fer sur le plateau d’Angoulême (Charente). Dans : Les Gaulois sont dans la ville (actes du colloque international de l’AFEAF, Bourges, 2008), Tours, 33 e
Le site d’habitat du second âge du Fer du Talhouët, Pluvigner (Morbihan).. Leur disposition par rapport aux centaines de trous de poteaux n'est pas innocente. La fouille in[r]
La nécropole de Clayeures (Meurthe-et-Moselle) et les débuts du premier âge du Fer dans l’est de la France.. Comme le noyau principal, il ne contient aucune trace de bois, tou[r]
Une autre manière d’approcher le sujet consiste à chercher les traces d’un usage genré de la monnaie. Autrement dit, peut-on détecter une utilisation du numéraire qui serait propre aux genres masculin et féminin ? À notre connaissance, il n’existe pas de bijoux monétaires celtiques, du moins identifiés comme tels : les pièces de monnaies ne semblent pas avoir servi à l’âge du Fer à orner des parures. En revanche, la qualité croissante de la documentation archéologique permet de cerner, dans le domaine funéraire, des usages monétaires associés au genre féminin 4 .
Luant et Argentomagus) et le cours de l’Indre, la proximité des ateliers de Mehun ainsi que la forte proportion d’amphores vinaires italiques et de dolia constituent un faisceau d’indices qui soutiennent l’hypothèse d’une implantation en lien avec les réseaux d’échanges en territoire biturige.
Bouchet M. 2017. La céramique de la fin de l’âge du Fer dans le Berry. Approches chronologique,
individualisés [24] .
Le rempart du 1er âge du Fer
La seconde étape significative d’une restauration du rempart est attestée dans le courant du Ha D1/D2. La prolongation du rempart néolithique le long du ver- sant sud-ouest, sur une longueur de plus de 150 m, s’accompagne alors de l’aménagement d’une porte laté- rale et d’un chemin empierré qui longe l’extérieur de la muraille sur plusieurs dizaines de mètres avant de la franchir. Ce complément avait sans doute pour objectif de canaliser les arrivants entre deux obstacles constitués par le rempart au nord et par la bordure de l’escarpe- ment peut-être renforcée par une palissade au sud ? Des dispositions analogues d’entrée latérales sont connues sur des remparts du Bronze final au second âge du Fer :
Les traces d’habitat
Le deuxième locus du Premier âge du Fer se situe à 80 m à l’ouest de la nécropole, de l’autre côté du tha- lweg. Il est manifesté par quatre fosses se rapportant à un secteur d’habitat qui se développait certainement hors emprise. Sur ces quatre fosses, dont les dimen- sions s’inscrivent entre 1 et 2 m, deux sont très arasées et ne fournissent que peu de données. Les deux autres, en revanche, livrent les restes d’un dépotoir (FS1087 et FS1191).
Synthèse et perspectives d’interprétation
Les découvertes réalisées au lieu-dit « Le Grand Saint Bonnet » à Villedieu-sur-Indre sont de nature à docu- menter des occupations du Second Âge du Fer très particulières en région Centre Val-de-Loire. L’originalité de ces deux sites réside dans le contexte très humide de ce fond de vallée, la conservation de vestiges orga- niques et de niveaux de sol, ainsi que dans la vocation de chacune des occupations, dont la nature et leurs relations avec les installations plus pérennes des envi- rons restent à préciser.
(Acer sp.) et le chêne sempervirent (Quercus sempervi-
rent) - chêne vert ou kermès - complètent le spectre an- thracologique de cette période (fig. 5a). Les sols d’oc- cupation ayant été démantelés, les prélèvements ont été réalisés dans les structures en creux qui présentaient des vidanges de foyers et des foyers, mais également deux planches découvertes dans la ST1071 ; planches dont le degré de dégradation ne permettait pas un prélèvement complet pour une éventuelle étude des traces de façon- nage (fig. 5b). Ces deux planches sont en chêne caducifo- lié ce qui implique une utilisation de cette essence comme bois d’œuvre. Le reste du mobilier anthracologique docu- mente quant à lui la gestion du bois de feu domestique et le paysage végétal. En effet, les résultats issus des prélè- vements du premier âge du Fer et des occupations anté- rieures (Battentier 2012 et 2012a), composent un spectre anthracologique très stable au fil des occupations pré et protohistoriques, montrant que la récolte du bois de feu s’est principalement faite dans un seul type de paysage végétal : la chênaie caducifoliée. Les zones de récolte du bois semblent donc forestières, bien que l’hypothèse de chênes dispersés dans un paysage ouvert ne puisse être écartée, comme cela a été proposé pour le Néolithique (Delhon et al. 2009). Si la zone d’approvisionnement était forestière, cela signifie qu’elle aurait peu subi d’impacts anthropiques pendant toute la durée de l’occupation (Re- micourt et al. 2014). Cela peut s’expliquer par le contexte édaphique et topographique du Clos de Roque, une plaine
Pour réaliser cet inventaire, il a fallu dans un premier temps consulter la documentation écrite mise à la disposition (RFO, BSR, revue archéologique, etc.) afin de détecter les sites d’habitats du haut Moyen Âge où des traces de vestiges sidérurgiques sont mentionnées, mais également, dans un second temps, se baser sur les études paléométallurgiques réalisées récemment dans la région. L’ensemble de ce travail (au moment de la rédaction de ce poster) a permis de mettre en lumière 18 sites où des restes de métallurgie du fer ont été
Nombreux dès l’âge du Bronze et établis jusqu’à la fin du second âge du Fer, les enclos fossoyés sont souvent réunis en ensembles parfois très vastes. Mille huit cent cinquante sites sont connus, dont seulement à peine 5 % ont fait l’objet de recherches, ces dernières d’ailleurs souvent limitées à quelques sondages (Baranger 2009). Les enclos présentent une typologie variée : circulaires, quadrangulaires - ces derniers apparus, comme en Bretagne, au Ha D2-3 -, allongés dérivés du modèle Langgräbe (le plus récent connu, à Ribérolles à Rivières en Charente, date du V e s.), etc. Ils ne livrent que très rarement des restes humains incinérés (Ribérolles, Civaux, Saint-Georges-des-Coteaux, Mazerolles) ou inhumés (Coulon, Pétosse). Certains ont livré des stèles, entières ou brisées (Coulon, le Petit Berguille à Roullet-Saint- Estèphe, Bel-Air à l’Isle-d’Espagnac). Le site de Ribérolles possède, à côté des enclos, des puits à poteaux de bois orientés dans des directions solaires.
Marion, S., 2013. L’économie du IIIe siècle av. J.-C., 20 ans après, in: L’Âge du fer en Europe: mélanges offerts à Olivier Buchsenschutz. pp. 361–370.
Rehren, T., Freestone, I.C., 2015. Ancient glass: from kaleidoscope to crystal ball. J. Archaeol. Sci., Scoping the Future of Archaeological Science: Papers in Honour of Richard Klein 56, 233–241.
Ce type de structure était jusqu’à ce jour inconnu dans les environs de Bourges. Les quelques données publiées font exclusivement mention de charbonnières en fosse, souvent de forme rectangulaires. Ces découvertes jalonnent la France. Ainsi, en Charentes-Maritimes quatre charbonnières en fosse de La Tène C2 / D1 ont été identifiées sur le site de « Saint-Martin-d’Ary » (Gasc 2013). Dans la région du Mans (Sarthe), des fosses rectangulaires de 5 à 6 m², dont le fond et les parois sont marquées par des traces de rubéfaction ont été interprétées comme des charbonnières (Mangin 2004 : 52). Ces aménagements se situent à proximité de zones de réduction de fer (Cabboi et al. 2007 : 50-51). Certaines de ces installations sont parfois associées à un système de fossés destinés à assainir le terrain (Caboi et al. 2007 : 51). En Bretagne, la fouille du « Rocher d’Abraham », sur la commune de Saint-Pierre de Plesguen (Ille-et-Vilaine) a livré cinq charbonnières de la Tène moyenne (Vivet 2007 : 78). Dans l’Yonne, le site de « Clérimois, aux Fouetteries » a également livré de nombreux ferriers associés à des charbonnières ovales (Dunikouski, Cabboi 1995 : 135). Le site « d’Ensersin » à Joux dans le département du Rhône a également livré 2 charbonnières en fosses de la fin du 1er s. av. J.-C. (Lurol, Cabanis 2012). Enfin, en Lozère, en Hautes Cévennes, a été mis au jour sur la commune de Saint-Julien-du-Tournel une charbonnière datée du 2e âge du Fer (Servera Vives 2014 : 63-66). L'activité de cette dernière semble concorder avec des ateliers métallurgiques (« sites à scories »). De même, des mines argentifères sont également répertoriées dans les environs de la charbonnière du site de « Samouse 45 » et paraissent avoir fonctionné concomitamment.
Les vestiges concernent principalement le Second âge du Fer avec la présence de deux enclos et une série d’aménagements (250 trous de poteau, douze tran- chées de fondations, neuf silos, six puits, une structure de combustion). En outre, des vestiges du Moyen Âge ont été découvert dans la partie nord-est de l’emprise comportant des tranchées de fondation avec de la ma- çonnerie en pierres sèches et des restes de lambeaux de sol (cailloutis) très mal conservés.
Suite à ces observations, nous nous sommes questionnés sur les autres techniques de décoration. Cette réflexion nous a emmenés à envisager que ces décors auraient pu être gravés. L’utilisation d’une technique de décoration par enlèvement de matière n’est pas avérée pour l’âge du Bronze et le premier âge du Fer. On peut penser que seuls des outils en fer sont capables de creuser le bronze. Si l’on observe l’échelle de dureté de Mohs appliqué aux métaux (Fig.54), 28 on peut voir que le bronze possède une dureté de 4, de nombreux minéraux peuvent potentiellement le rayer. Le silex possède une dureté de 7. Des fragments de silex sont retrouvés sur les sites protohistoriques et notamment sur les sites qui révèlent des activités de métallurgie. Les archéologues ne fournissent pas d’explication sur leur présence. La plupart du temps, ils sont considérés comme des résurgences néolithiques. Le silex est utilisé pour la gravure sur l’os et le bois depuis la préhistoire. La possibilité d’obtenir un tranchant très fin et résistant n’est plus à démontrer. Cette propriété ainsi que sa dureté, nous permet d’envisager qu’il ait pu être utilisé pour la gravure. Il n’a pas été possible dans le cadre de ce master de tester de manière expérimentale ces hypothèses. Il serait donc nécessaire de multiplier les expérimentations sur ce thème.