Salle de travail en groupe (BU La Garde - Université de Toulon)
Si d’après Aristote dans l’introduction de sa Métaphysique « Tous les hommes désirent naturellement savoir », pour les économistes modernes l’information est un besoin dont la demande est infinie tant que, vision prométhéenne, nous ne sommes pas Dieu. Les bibliothèquesuniversitaires comme lieux de médiation plurielle des savoirs démontrent une capacité à se transformer pour répondre à cette demande en évolution mais où la dimension humaine reste permanente. Cette adaptation d’une profession concernée très tôt par l’arrivée du numérique si elle se confirmait serait de bonne augure pour tous les métiers qui craignent actuellement de disparaître. Dans la transmission des savoirs, d’après l’historien Patrick Boucheron, on peut « avoir plusieurs cordes à son arc » 73 . Les BU pourront continuer à jouer un rôle dans les diverses couches de la médiation en adaptant leurs services, sous réserve des moyens que leur offriront leurs tutelles car n’oublions pas que leur gratuité est un avantage décisif dans un paysage informationnel concurrentiel, et en s’appuyant sur des lieux dont l’architecture et les aménagements doivent rester ambitieux.
comprendre le terrain de l’enquête et de révéler des données qui ont permis de discuter la thèse de départ et de répondre aux hypothèses avancées pour la construction de la partie théorique.
3.3 Temporalité du questionnaire
Le questionnaire répond aux problématiques liées aux pratiques et aux usages interrogés dans notre travail. L’enquête a duré du 15 février au 30 mai 2014. Le questionnaire a été envoyé à chaque bibliothèque rattachée aux 83 universités françaises sélectionnées. Il a été adressé pour la plupart (ce n’est pas toujours clairement indiqué sur les sites des BU) aux responsables pédagogiques de formation. Nous ne disposions pas d’une adresse électronique unique des bibliothèquesuniversitaires. Les adresses ont été extraites une à une d’une liste trouvée sur le site du ministère de l’Enseignement supérieur.
- Consortium 24/7 d’OCLC : Qui est un regroupement de bibliothèques américaines offrant un service de RFED, Ask us a Question, 24 heures par jour, sept jours par semaine.
Les bibliothèquesuniversitaires algériennes et le service de référence :
D’après notre observation personnelle, nous avons relevé l’existence d’un service de référence qui fait office d’un bureau d’accueil de la bibliothèque ou dans les salles de lecture, où il y a des banques de prêt dotées de différents ouvrages de référence (comme les dictionnaires, encyclopédies, bibliographies et autres traités et ontologies) où les bibliothécaires essayent de comprendre les besoins documentaires des usagers et les orientent vers les sources appropriés ou aux outils de recherche disponibles comme c’est le cas à la BU d’Alger I .
Quel est le constat de ce portrait des bibliothèquesuniversitaires (BU) au Canada et au Québec en 2004-2005 ?
En conclusion du rapport, selon David Holmes, ancien directeur de la recherche et de la planification institutionnelles à l'Université Carleton, qui a rédigé la note introductive de cette livraison «l' année 2004-2005 a été une bonne année pour les bibliothèques de l'ABRC » grâce à plusieurs facteurs conjugués dont une «amélioration des finances publiques dans l'ensemble du pays et une augmentation du niveau de transferts aux universités». Par contre, David Holmes souligne que «le déclin continu dans les indicateurs d'utilisation des bibliothèques, qui ne peut être attribué totalement à la révolution électronique, est une source de préoccupation qu'il faudrait examiner».
demeure pas moins qu’elles partagent plusieurs aspects 11 . Cet article est
d’ailleurs l’un des plus pertinents pour notre recherche. Daniel Savage y décrit d’abord les deux rôles des petites bibliothèquesuniversitaires. Leur premier rôle, identique à celui de leurs consœurs de plus grande taille, serait de répondre aux besoins académiques des étudiants et des facultés de leurs universités. Alors que le deuxième rôle des grandes bibliothèquesuniversitaires serait de rendre disponibles leurs ressources à leurs province et à leur pays, le second rôle des petites organisations bibliothéconomiques divergerait. Il s’agirait de rendre disponibles leurs ressources à leurs communautés environnantes. Ce rôle des petites BU serait lié à l’incapacité des bibliothèques publiques situées en région de répondre très adéquatement aux besoins d’information de la population. Ces bibliothèques publiques répondraient d’abord aux besoins de lectures de loisirs de la population, et ne posséderaient pas de collections spécialisées et de matériel de référence dispendieux. Savage mentionne, d’autre part, que les petites universités sont généralement situées dans des petites communautés homogènes, qui ont elles-mêmes fait le souhait de voir une université venir s’établir en leur sein. Cela tisse des liens historiques et culturels particulièrement serrés entre les institutions à leurs communautés. À partir d’un sondage auquel ont répondu 22 petites bibliothèquesuniversitaires canadiennes, Savage identifie les deux façons dont les organisations peuvent servir leurs communautés régionales : passive (en répondant aux demandes de la communauté lorsqu’elles se présentent) et active (aller voir quels sont les besoins à combler dans la communauté, faire la promotion des services pour attirer la clientèle non universitaire). L’auteur traite des bénéfices que tirent mutuellement les petites bibliothèquesuniversitaires et leurs communautés de l’établissement de relations étroites. D’une part la communauté a accès à des ressources et des services utiles, alors que d’autre part l’Université voit son image s’améliorer au sein de la communauté.
Même si la situation est différente en Tunisie, les BU sont entrain de changer leurs habitudes de travail et de diversifier leurs fonds, en utilisant de plus en plus des ressources électroniques. Dans ce sens, le projet du catalogue collectif des bibliothèquesuniversitaires tunisiennes changera, certainement, les habitudes de travail des professionnels et jouera un rôle important dans le passage de ces bibliothèques vers le numérique 1 . Les professionnels de ces bibliothèques doivent être conscient de leurs nouveaux rôles et suivre cette évolution pour pouvoir profiter de ce développement et pour passer progressivement vers le numérique. Pour cela, les bibliothécaires doivent s'adapter à ces nouvelles formes de diffusion et de conservation du savoir. Ils doivent apprendre à gérer des collections immatérielles soumises non seulement à des nouvelles règles économiques et juridiques, mais aussi à des nouvelles techniques différentes. Ce qui ouvre de nouvelles perspectives devant la profession.
Graves et German (2018) ont quant à elles évalué les points de contact entre les communautés universitaires et le personnel de la bibliothèque. À partir des sites Web de bibliothèquesuniversitaires appartenant à l’ARL, elles ont étudié les pages d’information générale pour les usagères et les usagers ayant des besoins spéciaux, les pages sur les formations offertes par les bibliothèques, les formulaires de demande de formation et le calendrier des événements organisés par les bibliothèques. Pour chacun de ces éléments, elles ont vérifié la présence ou l’absence des composantes suivantes : liens vers les pages pour personnes à besoins spéciaux de la bibliothèque, liens vers les pages pour personnes à besoins spéciaux de l’institution, information sur l’accessibilité des lieux et la possibilité de demander des accommodements. Les résultats démontrent encore une fois des lacunes dans les sites Web des bibliothèques. Les autrices relèvent qu’il est problématique que l’information sur l’accessibilité des formations ne se retrouve souvent qu’à un seul endroit, ce qui rend la tâche de les retrouver plus complexe. Elles spécifient aussi que la valeur de cette étude n’est pas pérenne, mais qu’elle donne un état des lieux à un moment précis pour prendre conscience de l’ampleur de la problématique de l’accessibilité des sites Web des bibliothèquesuniversitaires.
Nous disposons de peu d’éléments pour évaluer l’importance de cette activité sur le marché français. A part la sous-direction des bibliothèques et de la documentation (SDBD) du Ministère de l’Education Nationale (application statistique interactive des bibliothèquesuniversitaires, ASIBU) et l’INIST-CNRS, aucun autre organisme ne publie (plus) de chiffres précis sur le volume de son activité. Néanmoins, il semble jusqu’à présent que hormis la British Library, les autres organismes importants (notamment SUBITO et Infotrieve) n’ont pas vraiment réussi à pénétrer le marché de la fourniture de documents en France et que la vente en ligne des grands éditeurs ne décolle pas non plus.
L’intérêt de la mise en réseaux des bibliothèques en général, et des bibliothèquesuniversitaires en particulier est mis en exergue. Elle comprend aussi une présentation des éléments favorisant l’interconnexion et l’interaction des systèmes informatiques et les retombées positives de cette liaison aussi bien sur le fonctionnement de ces unités documentaires que sur les services dont les usagers peuvent en tirer profit. L’expérience algérienne est évoquée avec le Réseau régional des bibliothèquesuniversitaires, et le Cataloque collectif d’Algérie CCDZ. Nous traiterons également du réseau tunisien ( Bibliothèque des Ressources UNIversitaires) et du projet marocain (Réseau des Bibliothèquesuniversitaires Marocaines). Un état des lieux de la mise en œuvre de ces trois projets sera dressé et les dysfonctionnements qui freinent leur développement. Enfin, l’initiative européenne au profit des systèmes documentaires maghrébins est décortiquée à savoir (Optimisation de l’Accès à l’Information Scientifique et Technique dans les Universités du Maghreb). Au-delà de la mise en place de catalogues collectifs et le probable service de prêt entre les bibliothèques membres des trois réseaux qui nécessite une volonté agissante et une organisation optimale, nous aborderons la problématique d’harmonisation des politiques et les pratiques documentaires entre elles.
Résumé
L’importance culturelle et sociale des jeux vidéo n’est plus à démontrer : ces documents font désormais partie du quotidien d’un bon nombre de Nord-Américains et l’industrie du jeu vidéo était l’industrie du loisir la plus rentable en 2014. La popularité de ce médium a suscité l’intérêt de la communauté universitaire et plusieurs disciplines étudient maintenant les jeux vidéo, notamment la psychologie, la sociologie et les sciences de l’information. De plus, certaines universités ont créé des départements d’études vidéoludiques, qui sont uniquement consacrés à l’étude de ce type de document. Cet intérêt scientifique peut mener à la création de collections de jeux vidéo dans les bibliothèquesuniversitaires. Toutefois, la littérature scientifique ne s’est pas intéressée à l’insertion des jeux vidéo dans les bibliothèquesuniversitaires, la littérature disponible étant uniquement professionnelle. Cette recherche vise à contribuer de manière scientifique à une question qui a été traitée uniquement de manière professionnelle, afin d’apporter un regard objectif sur cette réalité que les bibliothèquesuniversitaires pourront être appelées à vivre. Pour ce faire, nous avons procédé à une étude de cas multiples, en menant des entrevues semi dirigées avec des bibliothécaires, des employés de la bibliothèque, des enseignants et des étudiants de deux milieux, un canadien et un américain. Cette approche qualitative a été choisie pour répondre à quatre questions de recherche : [1] Quels sont les facteurs influençant le développement des collections de jeux vidéo?, [2] Comment les différentes étapes du développement de collections sont-elles appliquées lors du développement d’une collection de jeux vidéo?, [3] De quelles manières la collection est-elle utilisée par les usagers de la bibliothèque? et [4] Les jeux vidéo doivent-ils être traités différemment des autres types de documents? Si oui, de quelle manière?
1 Ce vadémécum reprend quelques-unes des propositions formulées dans le communiqué diffusé par plusieurs associations professionnelles de bibliothécaires ( Recommandations pour un déconfinement progressif des bibliothèques, http://www.abf.asso.fr/1/22/879/ABF/communique-interassociatif-recommandations-pour-un-
deconfinement-progressif-des-bibliotheques, consulté le 22 mai 2020), dans le document de l’Association française des directeurs et personnels de direction des bibliothèquesuniversitaires et de la documentation intitulé Plan de levée de confinement des bibliothèquesuniversitaires (4 mai 2020) et dans le document Aide pour la reprise d’activité et la réouverture au public des bibliothèques territoriales / DGMIC-Ministère de la culture du 11 mai 2020.
bibliothécaires, autres).
Par ailleurs, l‟étude comparée des lectorats de Revues.org et du portail d‟accès payant Cairn.info, deux ressources susceptibles d‟intéresser un même type de lecteurs, montre que Revues.org est utilisé principalement par des enseignants-chercheurs et des chercheurs. La fréquentation du portail par les étudiants de premier et second cycle est par contre très faible, contrairement à Cairn.info. Captifs des ressources dispensés dans les bibliothèquesuniversitaires et par les services communs de documentation, les étudiants de premier et second cycle forment 17% du lectorat de Cairn.info : les bibliothèques semblent bien jouer ici leur rôle de médiateur, de mise en relation d‟un public cible avec une ressource spécifique, nécessitant abonnement. A contrario, le déficit de cette population dans le lectorat de Revues.org (3%) laisse entendre une méconnaissance de cette ressource : Revues.org peut manquer ici de la recommandation des enseignants et/ou de l‟intermédiation bibliothécaire.
Il est possible de confirmer l’existence d’un service de fourniture de documents aux organismes privés à deux vitesses, la majorité des bibliothèquesuniversitaires répondant à moins de 150 demandes par an. Cette différence de niveau d’activité apparaît sans doute moins nettement que pour la question précédente, sans doute en raison de la taille plus réduite de l’échantillon ici. Néanmoins, le niveau d’activité élevé des bibliothèques CADIST apparait tout aussi clairement. Il faut par ailleurs analyser avec prudence les chiffres donnés par la bibliothèque L, qui se rapportent à un SCD dans son ensemble, et qui apparaissent, de fait, comme très élevés. Enfin, pour les trois bibliothèques qui fournissent le plus de documents aux organismes privés sur la période considérée, une baisse importante du volume de demandes traitées est identifiable. La cause de cette baisse a été identifiée pour la bibliothèque J. En effet, elle s’expliquerait par la fermeture du centre de documentation d’un organisme privé faisant partie des plus gros demandeurs de documents. Une autre hypothèse plus générale peut être avancée pour expliquer cette baisse : la progression du libre accès.
ouvrages peu utilisés » 155 . Il n’est pas question de partager des documents de référence
fréquemment utilisés et nécessaires pour les étudiants de premier cycle. Ces ressources doivent être achetées par chaque bibliothèque. Downs considère qu’une université doit posséder minimalement 75 volumes par étudiant en équivalence temps plein (EETP) ; seul McGill répond à cette norme au Québec. Cela étant dit, les prêts entre bibliothèques sont relativement populaires au Canada. Résultat de cette pratique américaine initiée par U. L. Rowell en 1894, plus de 60 000 ouvrages sont empruntés entre les 41 bibliothèquesuniversitaires participantes 156 . Fait à noter : deux grands joueurs s’imposent dans ce service. Près du quart de ces documents sont prêtés par McGill (13 653). L’UdeT est toutefois la principale source de prêts (14 824), mais également la plus grande emprunteuse (5 240). Ceci en dit long sur la réputation de ces établissements ; en l’absence d’un catalogue collectif national complet, un chercheur aura généralement tendance à remplir une demande de PEB aux bibliothèques qu’il sait bien garnies. Ceci peut être problématique dans la mesure où les grandes bibliothèques assument une part démesurément grande du coût de ce service alors que le document demandé pourrait se trouver dans une bibliothèque plus petite, mais plus proche du demandeur. Par ailleurs, il semblerait que certaines bibliothèques aient à l’époque tendance à emprunter systématiquement leurs revues par PEB plutôt que de s’y abonner, ce qui devait certainement retarder les recherches des universités qu’elles desservent.
Dans la même définition du métier du bibliothécaire selon l’ONISEP, s’ajoute la fonction d’accompagnement, qui consiste à « accueillir les lecteurs, les aider dans leurs recherches et les orienter dans leur choix de lecture. Pour élargir le public, le bibliothécaire peut organiser des animations : expositions, rencontres avec des auteurs ou débats, cours d'initiation à la recherche sur Internet... ». L’accompagnement est expliqué par les usagers par cinq aides différentes : (1) l’aide au repérage des ouvrages, des documents, et des différentes autres ressources documentaires, (2) les conseils et les formations à la recherche documentaire, (3) la formation à l’exploitation des ressources documentaires et la manière de citer les références, (4) la formation et l’aide à la rédaction et au respect des normes bibliographiques, (5) l’organisation des ateliers de sensibilisation aux différents problèmes rencontrés par les étudiants (exemple : le problème du plagiat face aux données ouvertes). Toutes ces actions d’accompagnement contribuent selon les usagers à « la réussite des étudiants » et à « l’animation scientifique ». Les différents témoignages font l’unanimité sur l’importance de déploiement des réseaux sociaux numériques par les bibliothèquesuniversitaires et soulignent leur rôle pour assurer cette fonction informative ainsi que le maintien du lien en ligne. Néanmoins, pour s’assurer d’un bon accompagnement et des bons conseils des bibliothécaires, l’espace physique des bibliothèques reste le choix à privilégier par les usagers comme le montre le témoignage suivant : « La bibliothèque a également des ressources en ligne. De plus, les gens sont de plus en plus sur internet, il faut donc y être présent. Mais elles ont également une importance matérielle, car on aime se réfugier dans une bibliothèque, y lire, prendre un café, emprunter des documents, avoir l'aide d'un professionnel sur place, profiter des animations… ».
Les formations proposées par la bibliothèque Daniel Cosío Villegas du Colegio de México
facultés. Le Centre d’Études Historiques (CEH), le Centre d’Études Linguistiques et Littéraires (CELL), le Centre d’Études Économiques (CEE), le Centre d’Études Démographiques et de Développement Urbain (CEDDU), le Centre d’Études Internationales (CEI), le Centre d’Études sur l’Asie et l’Afrique (CEAA) et le Centre d’Études Sociologiques (CES) présentent la particularité d’accueillir une seule promotion à la fois, ce qui signifie par exemple que la sélection pour le diplôme de Master en études urbaines est en cours, car un nouveau groupe va intégrer le Colegio de 2005 à 2007, quand celui qui est entré en 2003 obtiendra son diplôme. Ce mode de fonctionnement signifie que les sessions de formation de la bibliothèque ont affaire à environ la moitié des effectifs chaque année, puisque les cursus durent de deux à trois ans et que certains débutent les années paires et les autres les années impaires. Cette répartition dans le temps des nouveaux effectifs évite le problème auquel sont confrontées la plupart des bibliothèquesuniversitaires au public majoritairement inscrit en licence : on observe moins d’engorgement des formations en début de premier semestre, et les ajustements peuvent se prévoir à plus long terme. Nous verrons que ces délais entre deux promotions sont notamment utiles dans les situations de crise, car ils permettent à la bibliothèque comme aux centres d’études de remettre les choses à plat pour la promotion suivante.
financière des universités lors de leur dernière conférence 2 .
Dans ce contexte difficile, les arbitrages nécessaires placent les bibliothèquesuniversitaires dans une situation d’autant plus délicate que leur dotation n’est plus attribuée directement par le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche. En décembre 2013, le rapport de l’Agence d’évaluation de la recherche et de l’ensei- gnement supérieur (Aeres) sur l’université Paris Descartes annonçait qu’une « une attention particulière devait être portée par les univer-
de la recherche d’information en général. Saurait-on dire combien il faut de techniciens informatiques, d’ordina- teurs ou d’abonnements en texte inté- gral pour remplacer un professionnel de la référence qualifié? Serait-ce la fin, dans les bibliothèquesuniversitaires, des professionnels spécialistes de disci- pline(s) et dotés d’une bonne culture générale? Verra-t-on disparaître ces professionnels de la référence qui con- naissent leur discipline, les besoins spé- cifiques de leur clientèle ainsi que les sources spécialisées du domaine? Va- t-on diminuer le nombre de ces spécia- listes qui peuvent donner, sans que cela ne paraisse trop (pour protéger les ego de tout un chacun), un cours sur la méthodologie de recherche de l’infor- mation à un professeur ou à un chercheur chevronné? Les nouveaux spécialistes de l’informatique docu- mentaire qui vont œuvrer à la référence dans les bibliothèquesuniversitaires auront-ils cette culture humaniste des bibliothécaires d’expérience 11 ?
• I21. Budgets de la bibliothèque ne provenant pas de l'établissement ou du Ministère de tutelle (subventions collectivités locales, ressources propres...) / Dépenses totales de la bibliothèque (dont masse salariale)
6. Les limites de l’étude
Avant de tenter de positionner la situation des bibliothèquesuniversitaires françaises par rapport aux autres pays européens, il faut au préalable reconnaître certaines limites de l’étude, inhérentes au cadre opérationnel de celle-ci (délais et charge de travail sous contraintes, utilisation des données immédiatement disponibles), mais qui devraient être améliorées dans le cadre de mises à jour ultérieures de l’étude.
Pour pallier ces difficultés, les BU ont de plus en plus souvent recours à des offres que l’on pourrait qualifier d’offres à demeure, c’est-à-dire organisées intra muros. Deux possibilités s’offrent alors à elles. Elles peuvent, tout d’abord, tirer parti de l’offre de formation construite par l’université elle-même et tournée vers des thématiques transverses susceptibles de toucher les agents de différents services supports. On peut ainsi évoquer les propositions autour du management, mais aussi de la bureautique, ou encore des conditions de travail. De même, les ressources pédagogiques des universités (maison des langues, notamment) peuvent être mobilisées pour former les personnels. Il est révélateur de constater que l’université représente après les CRFCB le deuxième organisme formateur pour les collègues de deux services étudié, à la fois en nombre de formations suivies et en nombre d’heures de formation reçues. Bien des universités se sont en effet saisies des questions de formation continue et ont développé des plans ambitieux pour l’ensemble de leurs personnels, ce qui constitue pour les bibliothèques une ressource à ne pas sous-estimer, pour reprendre les propos d’un chef d’établissement. Une correspondante note cependant que cette offre interne est souvent, malgré sa qualité, trop méconnue des agents, dont le réflexe premier est de se tourner vers les acteurs métier de la formation continue 103 . Au-delà de