de l’Islam pur et rigoriste ; Khartoum, la ville administrative et rationnelle et Khartoum Nord, la ville fonctionnelle et industrielle.
2.2.3 L’absence de politique urbaine durant la conquête de l’espace mauritanien Si Khartoum reprend point par point le modèle de la ville coloniale, en opposant un vieux centre musulman et une agglomération moderne de type occidental, le cas mauritanien se met en porte à faux. Contrairement au Soudan, il n’y a pas eu de politique urbaine attenante à la colonisation en Mauritanie. Pas de grands programmes urbains comme dans le cas soudanais, pas de figure à la Kitchener animée par un projet clair de ville, pas de volonté de maîtriser l’espace depuis la ville. A aucun moment les Français n’envisagent d’ériger une ville comme l’ont fait les Britanniques avec Khartoum. Comment expliquer cette stratégie si ce n’est par le manque d’intérêt que suscite la Mauritanie, qui devait se contenter d’être un espace de jonction entre l’Afrique du Nord française et l’Afrique Occidentale de l’Ouest ? Dans l’esprit des colonisateurs, la Mauritanie ne se différencie pas du Sénégal, ou du moins pas suffisamment pour que cela justifie la création d’une ville pour les Maures dont près de 90% sont nomades à l’époque. Par ailleurs, il n’est besoin de ville dans la mesure où Saint- Louis rayonne et occupe pleinement l’espace de l’AOF, remplacée par Dakar au début du XX e siècle. D’après les archives analysées par Geneviève Désiré-Vuillemin (1997 : 361), Saint-Louis est une ville dès 1850 « avec ses rues qui se coupent à angle droit, son église, sa mosquée, le palais du gouverneur et ses maisons en dur construites par sa bourgeoisie active (…). En Afrique, Saint-Louis fait figure de capitale ». A partir de 1854, Faidherbe entend faire de l’île-capitale le symbole de la conquête coloniale et lui confère un rôle de premier plan dans la diffusion des idées françaises. A travers elle, la colonisation française doit prendre toute son ampleur en Afriquenoire et ainsi exposer la civilisation par opposition à la « barbarie ». Pour mener à bien ce projet, Saint-Louis accueille tous les grands services publics, des finances à la santé, des travaux publics aux postes et télécommunications, en passant bien évidemment par les établissements d’enseignement et les bases militaires (Sinou, 1993).
Enfin, dans un troisième et dernier temps, Koffi jette son dévolu sur un type d’organisation dont il est assuré qu’il constitue la dynamique essentielle du développement de l’Afrique Noire. Il s’agit, affirme-t-il, de l’organisation des paysans africains en ONG selon les structures traditionnelles. Cette structure est, affirme-t-il, la "seule voie de salut pour le développement et la démocratie en AfriqueNoire". L’auteur parvient à une telle assurance au terme d’une démarche tripartite. Il constate d’abord que le principe de la division du travail est incontournable dans la compréhension de l’organisation des paysans. Au plan de ceux-ci, affirme-t-il, il existe une « division naturelle des activités paysannes » à situer au cœur de la division internationale du travail et à considérer comme la base de la création des organisations gouvernementales. L’auteur soutient ensuite que l’on ne saurait exclure les organisations non gouvernementales européennes – « eurafricaines » de l’organisation générale des paysans, artisans et éleveurs africains et que, par conséquent, il est possible d’admettre l’existence des "ONG de métiers" dont il donne des exemples au Sénégal quand il cite l’AFDI et l’AJAC. Enfin, l’auteur constate que l’Etat africain ne peut tout faire en lieu et place des paysans. Il soutient par conséquent qu’il ne saurait y avoir démocratie communautaire et développement participatif sans l’intégration des ONG paysannes. Cette intégration sera effective à partir du moment où les villages de l’Afrique seront perçus comme des ONG traditionnelles de développement qu’il faut s’appliquer à revivifier. Cette intégration se réalisera davantage encore dans la mesure où sera opéré le passage d’un type d’administration contraire au développement à un type d’administration qui lui est favorable, parce qu’elle est rurale, villageoise et de nature à promouvoir le développement. Toutefois, l’auteur remarque qu’il y a encore de nombreuses étapes à franchir, notamment au plan de l’économie de marché. L’étape la plus déterminante pour l’Afrique sera celle où les paysans devront s’organiser en ONG en vue d’un marché africain. Hormis cet effort, dit en fin de compte KOFFI (1993: 23), l’Africain ne saura résister à la puissance du marché unique européen.
Ainsi, la véritable question qui se pose est de savoir si près de trois décennies de renouveau démocratique en Afriquenoire francophone, l’Etat de droit a-t-il atteint ce double objectif qu’est la soumission de l’Etat à la règle de droit et la garantie des droits de l’homme ? Peut-on encore parler de l’Etat de droit en Afriquenoire francophone dans un contexte de crise de la normativité de la constitution 21 ? Ce thème récurrent du discours politique et de la dogmatique juridique 22 ne serait-il pas devenu simplement le droit de l’Etat ? Encore faut-il se demander de quel Etat s’agit-il et quel est ce droit ? Le but principal de cette étude est de vérifier le degré de la mise en application des principes de l’Etat de droit dans le renouveau démocratique africain afin de démontrer que ce concept est le socle même de la démocratie. Malgré cela, cette recette occidentale 23 est « profondément liée à une certaine culture et idéologie qui ne font pas partie du vécu africain » 24 . D’où pour appréhender cette question dans toute sa complexité 25 , il importe de confronter le rêve à la réalité, l’idéal d’un Etat de droit en Afriquenoire francophone « à la résistance, la résurgence des pratiques autoritaires qui vident les nouvelles Constitutions de leur substance » 26 . Cela passe avant tout par
propres aux ro.ans des deux Afriques dans les année.s cinquante et soixante, on dégage de la production romanesque dans son ensemble, une spécificité de la litté[r]
Dans notre precedent chapitre nous avons essaye de demontrer le retard pris par 1'Eglise catholique surla traduction de la Bible en langues africaines.. Par ailleur[r]
(JD) ; Libéralisme politique (LP) ; 2) chez Jürgen HABERMAS, Droit et Démocratie (DD) ; ED (Ethique de la discussion) ; Théorie de l’agir communicationnel, tome 1 et 2 (TACI, TACII), l’[r]
Universelle donc la démocratie, mais la démocratie comme droits humains (droit de l'Homme et droi t des peuples, à la vie et au bien-être), transcendant les fronti[r]
Les Statistiques de l'Église catholique à travers le Monde indique une moyenne de 4 723 catholiques par prêtre en Afrique. Source: Agence FIDES, octobre 2006. LUNEAU, Laisse aller mo[r]
Mais, pour reorganiser les blbliotheques publiques existantes et en fonder de nouvelles, il faut la presence de bibliothecaires experimentes en nombre suffisant qui puissent assumer la[r]
tions Okapi, les Presses africaines qui publient des livres d»int6r6t gfeneral et des romans, les 6ditions Congolia, les Sditions de la Grue. Couronnie, les Editions Ngongi, le Centr[r]
- l'East African School of Librarianship de 1'Universite de Makerere qui decerne apres six mois un diplome d'aide-bibliothecaire "Library Assistants'Certificate". Ce dernier ne[r]
Les langues etrangeres qui servent actuellement dans les biblio- theques sont des langues transitoires. Elles doivent disparaltre peu a peu. Ces langues comme d'ailleurs n'importe quell[r]
II - Le neocolonialisme : voies nouvelles pour atteindre' de vieux objectifs - Les independances fictives de 1960 n'ont pas aboli le caractere colonial de 1'economie[r]
les de publication de chacune de ces ceuvres seront celles prevues au present contrat, les conditions financieres etant analogues a celles stipulees aux clauses particulie[r]
contribuer aux échanges des productions agricoles mais également par la création de marchés céréaliers.
Apr è s a voi r br i è ve me nt r a ppe l e r l ’ hi s t orique de la notion de sécurité alimentaire et sa traduction en politique alimentaire en Afrique subsaharienne, on se rend compte encore une fois, que dans l a pe r s pe c t i ve de l ’ a na l ys e gé ogr a phi que , e l l e e s t l oi n d’ ê t r e uni que me nt une a ppr oc he institutionne l l e ou pol i t i que de l ’ a l i me nt a t i on. En t a nt qu’ obj e c t i f à a t t e i ndr e da ns un pays , da ns une région ou dans un village, elle convoque trois notions à fortes connotations spatiales, à savoir : l a di s poni bi l i t é de s a l i me nt s , l a s t a bi l i t é s pa t i a l e e t l ’ a c c è s àces aliments 114 . Une telle a ppr oc he e nvi s age l ’ a l i me nt a t i on d’ une f a ç on t r a ns na t i ona l e e t s ous -entend une différenciation entre les échelles spatiale de production, les échelles de stockage et les échelles de c ons omma t i on. L’ a l i ment a t i on e s t a l or s pe r ç ue c omme un produit intégré au commerce i nt e r na t i ona l , qui s ubi e a u mê me t i t r e que d’ a ut r e s pr odui t s ( e n l ’ oc c ur e nc e l e t e xt i l e e t l e pétrole) les fluctuations du marché international. Le mécanisme des aides alimentaires mis en œuvr e pour é vi t e r l e s c ons é que nc e s fâcheuses inhérentes au fonctionnement du marché apparaît da va nt age c omme un moyen d’ e nt r e t e ni r l a s a t i s f a c t i on de l a de ma nde a l i me nt a i r e ( c ar l e s a i de s font partie du système alimentaire et commercial mondial) que pour stimuler le développement agricole dans les pays déficitaires.
Nous nous sommes donc rendue au Festival International de Théâtre pour le Développement (FlTD) en février 2008. Ce séjour nous a aussi permis de rencontrer de nombreu[r]
Dans son Théâtre d’ombres, Boltanski déploie et déplie dans l’espace architectural (sol, murs, plafond) les ombres d’une scène de manège de pantins désarticulés, à laquelle, engagés dans une expérience immersive et suivant une conduite à l’aveugle, se mêlent les visiteurs. Ce sont des ombres portées, ou déportées à échelle architecturale, soumises à des déformations excessives et à des étirements au contact des différents lieux de l’espace architectural, au point d’en réunir les angles vifs et les angles morts. Des images, plurielles et instables, se déploient sur toutes les faces du cube de scène. Ce sont des « images dialectiques », plus indicielles qu’iconiques, aux prises avec les deux polarités d’un registre de figures figurales et d’un régime de taches. Les ombres fantomatiques, anamorphosées et disproportionnées, ne cessent en même temps de renvoyer à ce qui leur donne source, au foyer de lumière et au rond des figurines d’échelle réduite au centre de la pièce et au corps physique des visiteurs éparpillés en tous lieux de l’espace. L’instabilité règne et règle ici tout le champ, de la petite flamme vacillante, des figurines fragiles suspendues à des fils et animées de mouvements anarchiques (soumises au souffle de ventilateurs), jusqu’aux passants qui sont pris eux-mêmes dans le doute ou dans le trouble. Le dispositif, considéré comme un « praticable » mais aussi en termes de « rapports de force » (suivant les propositions de Michel Foucault), impose de prendre position ; ce qui revient à enfreindre l’arrangement, à chercher un coin pour se poser et à apaiser le feu du spectacle ou à jouer la scène. Le jeu de scène fait que les spectateurs, immergés dans la pénombre, deviennent progressivement des acteurs du spectacle. Les ombres portées se mêlent aux ombres envahissantes et presque dérisoires des figurines de métal au centre de la pièce, au point de s’y confondre et de devenir également marionnettes. Le visiteur est pris dans cette boîte noire où l’espace de scène et les coulisses fusionnent, dans un milieu d’ombres et de lumières qui
Chapitre 6. Distribution de la matière aux grandes échelles 157 6.1.3 Calcul numérique de la fonction de corrélation
Afin de calculer numériquement la fonction de corrélation pour un ensemble d’objets, comme par exemple les particules de matière noire peuplant une simulation numérique ou les halos détectés par Friends-of-Friends, la définition illustrée figure 6.1 est utilisée. L’idée est donc de compter le nombre d’objets éloignés d’une distance donnée et de la comparer à une distribution aléatoire. Cela revient donc à construire un histogramme de la séparation relative d’un nombre important de paires d’objets représentant une entité gravitationnelle (particules, halos, galaxies etc.). Nous appellerons cette quantité DD, ce qui signifie corrélation du catalogue de données (ou corrélation « Données-Données »). La fonction de corrélation étant définie comme un excès de probabilité par rapport à une distribution aléatoire poissonnienne, il faut également construire un histogramme correspondant à la distance relative d’un nombre important de paires d’objets tirés aléa- toirement. Cette quantité sera appelée RR pour catalogue aléatoire ou Random-Random. Finalement une troisième quantité correspondant à l’histogramme des séparations entre données et points aléatoires permet d’obtenir des estimateurs approchés plus efficaces que l’estimateur standard introduit par Peebles [ 43 ]. Une discussion des divers estimateurs et de leur signification est détaillée dans l’Annexe A .