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Semis direct et désherbage chimique en zone cotonnière du Cameroun

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Academic year: 2021

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(1)

chimique en zone cotonnière

du Cameroun

Au Cameroun, certains agriculteurs développent

la technique du semis direct en culture cotonnière.

A partir d'observations et d'expérimentations réalisées

en milieu paysan, on cherche à comprendre

les motivations des agriculteurs.

Ce changement permettra it-il de proposer

et de vulgariser des systèmes de culture

plus conservateurs de la fertilité des sols ?

P. DUGUE Projet Garoua II, BP 1 1 4 6 , Garoua, Cameroun K. GUYOTTE Projet Garoua II, BP 1 1 4 6, Garoua, Cameroun

N o u v e lle adresse : IER-CRRA, BP 16 , Sikasso, M a l i

L

e semis direct sans préparation du sol fait l'objet de nombreux travaux de recherche dans les systèmes de c u lt u r e m écanisés ou m a n u e ls des rég io ns tem p éré es et t r o p i c a l e s . Les o b j e c t i f s s o n t au m o in s de tro is o rd re s : ré d u ire les risques de dégradation physique des sols liés à des p ra tiq u e s c u ltu ra le s

in a d a p té e s ( la b o u r t r o p p r o f o n d , tassement du sol...), lim iter les coûts de production et améliorer les carac­ té ris tiq u e s c h im iq u e s des sols par une g e stio n b io lo g iq u e fo n d é e en grande partie sur les plantes de co u ­ v e rtu re et le m u lc h (SEGUY et al., 1989).

Dans les zones de savanes africaines, les t e c h n iq u e s m a n u e lle s re s te n t dom inantes malgré une progression constante de la c u ltu re attelée. Les systèmes de c u ltu re m anuelle c o m ­ p re n n e n t nécessairem ent un semis d ir e c t e ffectué à l'a id e de la daba. Avec la culture attelée, le semis peut être réalisé après un tra v a il du sol com m e c'est fréquem m ent le cas au N o rd -C a m e ro u n p ou r le maïs et le c o to n n ie r. M ais, en raison de l'a c ­ croissem ent des surfaces en c o to n ­ nier, de la lente progression du taux d'é quipem ent en culture attelée et de la v u lg a ris a tio n des h erb ic id e s , on observe depuis quelques années le d é v e lo p p e m e n t du semis d ir e c t du cotonnier sans préparation du sol.

Pratiques

paysannes et

évolutions récentes

Techniques d'implantation

du cotonnier

Jusque dans les années 80, la SODE­ C O T O N a recommandé de semer le c o t o n n i e r u n i q u e m e n t a p rè s un labour en culture attelée ou manuel

(2)

semis direct

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(houage à plat). Le semis direct était p r o h ib é . La S O D E C O T O N c o n s i ­ d é r a i t q u e se ul un t r a v a i l du sol lim it a it l'e n h e rb e m e n t et fa v o ris a it l'enracinement.

A u j o u r d 'h u i , les paysans de cette ré g io n d is p o s e n t d 'u n e p lu s large gam m e d 'in tra n ts et de m até rie ls : h e r b i c i d e s , t r a c t i o n b o v i n e ou

Années

Figure 1. Evolution des surfaces de cotonnier semé sans préparation du sol (semis direct) (source SODECOTON, 1991 -1995).

a s in ie n n e , m o t o r is a t io n i n t e r m é ­ d i a i r e , e tc . En 1 9 9 5 , s e lo n la S O D E C O T O N , 77 % de la surface t o ta le en c o t o n n ie r o n t été semés après labour, 7 % après un travail du sol manuel et 16 % sans préparation du s o l. Ces m o y e n n e s m a s q u e n t d 'im p o r ta n te s va riatio ns régionales (tableau 1). Les régions de T o u b o ro (Sud-Est Bénoué) et de M a ro u a se d is t in g u e n t p a r l 'i m p o r t a n c e des s u rfa c e s en s e m is d i r e c t . G é o ­ g ra p h iq u e m e n t, elles e n to u re n t un vaste e ns e m b le , où le semis après la b o u r est la règle. C e p e n d a n t, le semis direct progresse régulièrement d e p u is 1 9 9 3 d an s les r é g io n s de G a r o u a - E s t et de G a r o u a - O u e s t (figure 1 ).

Dans la m oitié sud du bassin co ton ­ nier, le semis direct est généralement associé à des a p p lic a tio n s d 'h e r b i­ cides totaux de contact (paraquat et parfois glyphosate). Dans l'Extrême- N o r d à p lu s f a i b l e p l u v i o m é t r i e , la p r e s s io n des a d v e n t ic e s est m oind re et le désherbage c h im iq u e est marginal (tableau 2).

Tableau 1. Equipement des exploitations cotonnières et surfaces de cotonnier en semis direct et traitées aux herbicides (source SODECOTON, campagne agricole 1995-1996).

Région Touboro Sud-Est Bénoué Garoua-Ouest Ouest Bénoué Garoua-Est Nord-Est Bénoué Guider Mayo Louti Sud-Maroua* Maroua-Nord

Taux d'équipement en charrues des exploitations cotonnières (%)

11 19 26 27 21 14

Surface semis direct (%) 46 13 12 2 9 26

Surface herbicidée (%) 91 43 41 19 3 2

* regroupe les régions de Kaélé, Tchatiballi et Maroua-Sud.

Tableau 2. Semis direct, pluviométrie et caractéristiques des villages recherche-développement. Village Pluviométrie de la

(région SODECOTON) 1re pluie au 20 mai

Taux d'équipement en culture attelée * Surface par actif (ha) * Surface de coton en semis direct (%)

Surface de coton semée après le 20 juin (%) Héri (Guider) 34 mm 34 % 0,7 à 0,85 0 27

77 mm 0 22

Mayo Dadi (Garoua-Ouest) 41 mm 47 % > 1,2 5 33

68 mm 8

Ourolabo III (Garoua-Ouest) 12 mm 24 % 1 à 1,2 25 40

87 mm 17 15 Boumedje (Garoua-Ouest) 75 mm 30 % 1 à 1,2 13 46 103 mm 8 Naari (Garoua-Ouest) 20 mm 15 % 1 à 1,2 39 39 1 55 mm 36 I 3 34 mm : année 1994, : année 1995.

* : on considère que ces deux variables n'évoluent pas entre 1994 et 1995.

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Figure 2. Pluviométrie moyenne au Nord-Cameroun et localisation des villages « recherche-développement » (d'après M'BIANDOUN, 1994).

O u t r e la p l u v i o m é t r i e , le d e g ré

La zone d'étude

Caractéristiques du milieu

La p lu v io m é trie m oyenne du bassin c o to n n ie r du C am eroun varie de 700 millimètres au nord à 1 200 millimètres au sud (figure 2). Le début de la saison des pluies s'étale de la 3e décade du mois d'avril au sud de Garoua à la fin mai dans l'Extrême-Nord. La pluviométrie des mois d 'a v ril, mai et ju in est le plus souvent irrégulière.

Dans la partie nord du bassin cotonnier, les aléas pluviométriques et la dégradation des sols cu ltivé s (liée à la forte densité de population) constituent les contraintes majeures, alors qu'au sud, l'enherbement et le faible taux d 'équipem ent en traction animale sont les principaux facteurs limitant la p ro d u c tio n . Mais, dans toutes les situ atio ns, le risque de baisse des rendements lié à la dégradation des sols en culture continue est important. En effet, les sols ferrugineux trop icau x sur grès, caractéristiques de la région de Garoua, sont particulièrement sensibles à l'érosion et à la lixiviatio n (BRABANT et GAVAUD, 1985). Après une quinzaine d'années de culture continue avec peu d'engrais et sans apport de fumure organique — comme c'est le cas dans la grande m a jo rité des e x p lo ita tio n s a gricoles — , les sols deviennent peu productifs et sont réservés aux cultures peu exigeantes telles que le sorgho et l'arachide.

Les principales cultures et le calendrier agricole

Quatre cultures dom inent l'assolement régional : le cotonnier (environ 25 % de la surface cultivée), le sorgho, l'arachide et le maïs. Le semis direct sans travail du sol est très fréquent pour les cultures vivrières traditionnelles (le sorgho et l'arachide) semées aux premières pluies (fin avril et mai). Le cotonnier est semé après, à partir du 20 mai, généralement à la suite d'un labour en culture attelée. Le maïs, surtout présent au sud de Garoua, est implanté généralement après un labour, après le semis du cotonnier. Le calendrier agricole en mai et en ju in est donc très chargé p u is q u 'il y a cheva uch em en t entre la période du premier sarclage de l'arachide et du sorgho et celle consacrée aux semis du cotonnier et du maïs. Nous nous limiterons par la suite à l'analyse des techniques d'im­ plantation du cotonnier.

d'équipem ent des exploitations agri­ coles oriente le mode d'im plantation des cotonniers. Là où le taux d 'é q u i­ pement en charrues est élevé (régions de Garoua, G uider, Kaélé), les pay­ sans optent plutôt pour le semis après labour. D eux grandes régions sont sous-équipées et l'o n y p ra tiqu e le semis direct du cotonnier :

- d a n s le S u d -E s t B é n o u é , la trypanosomiase mais aussi les taxes des a u to r ité s c o u tu m iè r e s sur le bétail lim itent le développem ent de la traction animale ;

- d an s la z o n e s e p t e n t r io n a le du bassin c o to n n ie r, la p a u p é ris a tio n des paysans freine l'a c q u is itio n des bovins de trait.

Stratégies paysannes

à l'échelle régionale

Sud-Est Bénoué

Avec l'arrêt de l'opération « m o to ri­ sation in te rm é d ia ire » gérée par la SO D E C O T O N en 1991 et la réduc­

tion du cheptel de trait, les paysans du Sud-Est Bénoué o n t misé sur le semis direct du cotonnier associé au désherbage c h im iq u e , pour près de la m o itié de la surface c o to n n iè re . Dans cette région, les pluies débutent en m oyenne 30 à 45 jou rs avant le dém arrage des semis du c o to n n ie r, s itu é s c h a q u e a n n é e a u t o u r du 20 m a i. A v a n c e r la d ate de semis n'est pas envisageable, car la m atu­ rité débuterait avant la fin de la sai­ son des pluies engendrant une baisse de p ro d u c tio n et de q u a lité . Au 20 mai, le cumul de pluie peut atteindre 1 20 à 180 m illim è tr e s et le semis d ir e c t nécessite o b lig a to ir e m e n t la destruction des adventices avant ou au m om ent du semis.

Extrême-Nord :

secteur de M a ro u a -N o rd

Dans l'E x trê m e -N o rd , l'im p o rta n c e des semis directs de c o to n n ie r (jus­ qu'à 26 % de la surface pour le sec­ teur M aroua-Nord) est liée à la rareté des attelages et à l'arrivée tardive des

(4)

Semis direct de cotonnier, ouverture des poquets.

Cliché P. Dugué

Application de l'herbicide en post-semis.

Cliché P. Dugué

pluies en juin. Les paysans non é qui­ pés, q u i v e u le n t semer ra p id e m e n t leurs c o to n n ie rs , p e u v e n t p ré fére r semer d ire c te m e n t après un sim ple n e tt o y a g e de la p a r c e l l e , sur sol généralement propre, sans utilisation d'herbicides en même temps que les premières pluies à la fin du mois de mai.

La s tra té g ie « a n t i- a lé a t o ir e » des p a y s a n s — s u r t o u t au N o r d de M aroua — par rapport aux risques de sécheresse en début de campagne est clairem ent identifiée pour la mise en place du co ton nie r co m m e pour les céréales.

Nord-Est et O uest Bénoué

O n p e u t d is t in g u e r une tr o is iè m e z o n e — le N o r d - E s t et l 'O u e s t B é n o u é — , où le sem is d ir e c t du c o to n n ie r progresse m algré un taux d'équipem ent de l'ordre d 'u ne char­ rue pour 4 exploitations. Le parc de m atériel en c u ltu re attelée ne suffit plus p o u r la b o u re r l'e n s e m b le des parcelles de co ton nie r, suite à l'a c ­ c r o is s e m e n t r a p id e des s u rfa c e s depuis 1994 dans cette région (+ 78 % de 1993 à 1995). Certains paysans non é qu ip é s o n t recours de p ré fé ­ rence au semis direct pour aller vite, sans attendre plusieurs semaines un prestataire de service pour le labour. D'autres paysans possédant un atte­ lage, mais sous-équipés (1 attelage pour plus de 6 hectares), c o m binent semis direct et semis après labour. Au sud de Garoua, le labour, comm e l'utilisation de la combinaison semis direct + herbicides, donne aux p ro ­ ducteurs les moyens de lim ite r l'en- herbement au semis et durant les pre­ m ières sem aines de v é g é ta tio n du cotonnier.

Diagnostic et essais

d'amélioration

L'étude des pratiques paysannes dans quelques villages situés aux environs de Garoua, co m b in é e à des e x p é ri­ m e n t a t io n s en m i l i e u p a y s a n va permettre d 'a ffine r ces observations régionales.

Le diagnostic

Des recherches sur les systèmes de p ro d u c tio n agricole ont été menées dans 5 v illa g e s de la p r o v in c e du Nord (figure 1, tableau 2), caractéri­ sés par une p lu v io m é tr ie m oye nn e co m p ris e entre 900 et 1 0 00 m i l l i ­ m è tre s a v e c u n e r é p a r t i t i o n très aléatoire en début de saison.

P o ur ces 5 v illa g e s , on r e t ie n d r a 3 modes d'implantation du cotonnier.

A bsence d e semis direct

Les pié m o nts de G u id e r (village de Héri) se distinguent par l'absence de semis direct. Les paysans cultivent de petites surfaces à cause de la forte densité de p o p u la tio n (90 habitants au kilo m ètre carré). Le maïs est peu c u lt iv é et les paysans o n t suffisam ­ ment de temps pour labourer les par­ celles de cotonnier après avoir semé en m ai le so rg ho et l'a r a c h id e . La vulgarisation du semis d ire c t et son amélioration éventuelle n'intéressent pas les paysans.

D éveloppem ent ra p ide

du semis direct

A l'o pposé géographique, le village de Naari, p rinc ip alem e nt peuplé de m ig ra n ts , c o n n a ît un e n g o u e m e n t im portant pour le semis d irect asso­ cié ou non à l'e m p lo i d 'h erbicide s. Les m igrants installés d ep uis 1992 sont rarement équipés (une charrue p o u r 7 e x p lo it a t io n s ) et p ré fè re n t semer tôt les cotonniers au lieu d'at­ tendre une des rares possibilités de location d'attelage.

Techniques mixtes : semis direct

et semis après labour

Dans les trois autres villages, les pay­ sans sont m ieux équipés en matériel de culture attelée et le semis direct y est moins pratiqué q u'à Naari, alors que les c o n d itio n s p édoclim atiques sont équivalentes.

A M a y o D a d i, le fo r t ta u x d 'é q u i ­ p e m e n t en c h a r r u e s p e r m e t a ux p a y s a n s de la b o u r e r r a p id e m e n t le u rs p a r c e lle s de c o to n d 'o ù la quasi-absence de semis direct.

A griculture et développem ent ■ n° 11 - Septembre 1996

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(5)

A Boum edje et O u ro la b o III, la part de la surface de c o to n n ie r en semis direct dépend de la p luviom étrie en d é b u t de saison. La fa ib le p l u v i o ­ métrie enregistrée au 20 mai 1994 a incité les paysans à semer sans travail du sol car ils n'avaient pratiquement pas pu la b o u r e r a v a n t c e tte date. Inversement, en 1995, la bonne p lu ­ v io m é trie en d é b u t de cam pagne a permis de semer les cultures vivrières et de c o m m e n c e r les la b o u rs des parcelles de coton avant le 20 mai.

Les techniques comparées et le dispositif

Itinéraire technique paysan (ITP)

Le paysan met en place le cotonnier avec les techniques qu'il utilise habituellement et qui dépendent de son niveau d'équipement : labour en traction bovine ou asinienne, houage manuel, semis direct sans herbicide.

Semis direct avec désherbage chimique (SD)

Entre le 10 et le 20 mai, c'est-à-dire 15 jours avant la date de semis souhaitée, un épandage de paraquat (200 grammes par hectare) peut être réalisé pour détruire les jeunes adventices. Si le couvert de mauvaises herbes est faible, cette application est annulée. Après le semis manuel à la daba, on applique un mélange d'herbicides (diuron + paraquat) sur sol humide. La dose de paraquat (200 ou 400 grammes par hectare) est fonction de l'importance du couvert d'adventices.

Travail du sol à la dent sur la ligne de semis (TDLS)

C'est une technique intermédiaire. Le jour du semis, un travail minimum du sol est réalisé à l'aide d'une dent de canadien fixée sur un étançon de corps sarcleur monté sur l'age de la charrue. Cet équipement est présent dans tous les villages (figure 3). La dent pénètre sur une quinzaine de centimètres dans le sol humide et crée un lit de semence de 5 à 10 centimètres de large. Les paysans n'ayant pas d'attelage ont sim p lem en t effectué un houage manuel lim ité à la ligne de semis de 10 à 15 centimètres de large et sur une profondeur inférieure à 7 centimètres. Les herbicides sont appliqués comme pour le semis direct (SD).

Figure 3. Outil pour le travail à la dent sur la ligne de semis.

Le dispositif

Les parcelles d'expérimentation des paysans comprennent 2 traitements en 1994 et 3 traitements en 1995. Ces parcelles ont été regroupées selon la date de semis des traitements, le type d'équipement de l'e x p é rim e n ta te u r et la q u a lité du tra v a il. A insi, on distinguera 7 situations (A, B, C, D, E, F, G) c o m p re na nt 6 à 20 parcelles chacune. Pour chaque situation, on a assimilé les parcelles paysannes à des répétitions d'u n d is p o s itif expérimental en bloc de Fischer, détaillé dans les tableaux de résultats (tableaux 5 et 6).

Ceci e x pliqu e la régression des sur­ faces en semis direct de 1994 à 1995 (tableau 2).

Eléments généraux du diagnostic

Les s e m is du c o t o n n i e r p e u v e n t d é b u te r a u to u r du 20 m ai, mais ils s 'é ta le ro n t sur une p é rio d e v a ria n t avec la fréquence des pluies, le type d'é quipem ent et la concurrence pour le travail avec le semis de maïs et les entretiens du sorgho et de l'arachide (D O U N IA S , 1994). Les semis tardifs du c o to n n ie r (après le 20 ju in ) peu productifs sont donc fréquents en cas de pluviom étrie déficitaire (en mai et en juin) et pour les exploitations peu é q u ip é e s ( t a b le a u 2). Face à ce constat, on a proposé aux p ro d u c ­ teurs des 4 villages situés au sud de G a ro u a de te ste r la te c h n iq u e du semis d irect du cotonnier. L 'o bjectif principal de l'expérimentation est de m o n tr e r a u x paysans, é q u ip é s en culture attelée ou non, qu'ils peuvent im p la n te r rap id em e nt le c o to n n ie r, réduisant ainsi les surfaces semées t a r d iv e m e n t (après le 20 ju i n ) en accroissant le rendement moyen.

Les innovations testées

et le dispositif expérimental

En 1 9 9 4 , l ' e x p é r i m e n t a t i o n m e t deux techniques en comparaison sur une p a rc e lle d 'u n q u a rt d 'h e c ta re (sans répétition) :

- le s e m is d i r e c t a s s o c ié a u x herbicides (SD) ;

- la technique pratiquée par le pay­ san (labour, houage m anuel, semis d ir e c t sans h e rb ic id e ), d é n o m m é e itinéraire technique paysan (ITP). Ce dernier traite m en t ne deva it pas r e c e v o i r d ' h e r b i c i d e . En 1 9 9 4 , 30 paysans se sont portés volontaires pour réaliser cette expérim entation. Ils se répartissent selon trois niveaux d 'é q u ip e m e n t : pas d 'é q u ip e m e n t, 74 % ; tr a c t io n a s in ie n n e , 10 % ; traction bovine, 16 %.

En 1 99 5, 40 paysans o n t p a rtic ip é à cette opération d o n t une m ajorité en tra c tio n b o v in e : c u ltu re m a n u ­ elle, 31 % ; traction asinienne, 16 % ; t r a c t i o n b o v i n e , 5 3 % . C e c i

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semis direct

s 'e x p liq u e par le fa it que le p ro to ­ co le d 'e x p é rim e n ta tio n c o m p re n a it un t r a i t e m e n t s u p p lé m e n t a ir e en 1995 : le semis après travail du sol à la dent sur la ligne de semis (TDLS) q u i p o u v a it être fa c ile m e n t réalisé en t r a c t i o n b o v i n e et a s in i e n n e (GUYOTTE, 1995).

A l'échelle de la parcelle test, seul le facteur « technique d 'im p lan tatio n » peut être source de variation.

Résultats

agronomiques

Les résultats obtenus sont c o n d itio n ­ nés par la plu viom étrie de début de saison des pluies (DUGUE, 1995). En 1994, le début de la saison des pluies a été ta rd if avec une quasi-absence de p r é c ip it a t io n s a v a n t le 20 mai (sauf Naari avec 75 millimètres), date à laquelle les semences de cotonnier s o n t d is t r ib u é e s a u x p ay s a n s . En revanche, en 1995, les pluies ont été plus fréquentes entre le 20 avril et le 20 mai surtout à Naari et Boumedje (cum ul respectif de 155 m illim ètres et 103 millimètres).

Modalités d'application et

efficacité des herbicides

L 'im p o rta n c e — v o lu m e et ré p a rti­ tion — des pluies précoces d'avril et de mai détermine le déclenchem ent d'un épandage préventif de paraquat, l'o b je c tif étant de semer le cotonnier fin mai sur un sol pas trop enherbé. Un couve rt d'adventices de plus de 15 centimètres de hauteur est d iffic i­ le m e n t m a ît ris a b le par un s im p le apport de paraquat à cette période. D e u x désherbages c h im iq u e s s u c­ c e s s ifs au p a r a q u a t s o n t d o n c

indispensables les années à p ré c ip i­ tations précoces — 100 % des par- ce lle s d'e ssai en 1 9 9 5 , s e u le m e n t 37 % en 1994 (tableau 3). Ainsi, de 1994 à 199 5, la dose m o y e n n e de paraquat a p p liq u é e sur les tests est passée de 434 grammes par hectare à 5 7 8 g ra m m e s p a r h e c ta r e . A u m o m e n t du semis, le p a ra q u a t est associé au diuron afin de détruire les adventices présentes et de lim iter les le v é e s u lt é r ie u r e s de m a u v a is e s h e rb e s ( M A R T IN et G A U D A R D , 1996).

Après observation du recouvrement d 'a d v e n t ic e s , on a pu m e ttre en évidence les rares situations où cette c o m b in a is o n d 'h e r b ic id e s est peu efficace :

- parcelles dont le précédent est une brousse ou une v ie ille jachère, où des touffes de graminées pérennes subsistent et d oiv en t être arrachées manuellement (Andropogon gayanus et A. tectorum) ;

- certaines parcelles déjà anciennes (plus de 7 ans de culture continue), où se manifeste après l'épandage du d iu r o n un d é v e l o p p e m e n t n o n n é g li g e a b l e d 'a d v e n t i c e s , en particulier C om m elina benghalensis,

S p e r m a c o c e r u e ll i a e , A n e ile m a lanceolatum ;

- cas où le paraquat a été appliq ué q u e lq u e s heures a v a n t une grosse pluie lim ita n t fortem ent son absorp­ tion par les adventices.

La production

de coton graine

Le c o m p ta g e des poquets 15 jou rs après le semis ne met pas en évidence un e ffe t des te c h n iq u e s d 'i m p l a n ­ tation sur la qualité des levées, ceci q u e ll e q u e s o it la f r é q u e n c e des pluies après le semis (tableau 4).

Tableau 3. Effet de la pluviométrie de début de saison sur les doses de paraquat épandues.

Année Pluviométrie du 20 avril au 20 mai (mm) Modalités de traitement (% des parcelles-tests)* moyenne de 4 villages maximum - minimum 15 jours avant semis

0 200 g/ha 400 g/ha

en post-semis pré-levée 200 g/ha 400 g/ha

1994 37 7 5 -1 2 63 7 30 50 50

1995 103 1 5 5 -6 8 2 49 49 58 42

* Pour l'ensemble des parcelles tests, en 1994 par exemple, 63 % n'avaient pas reçu de paraquat 15 jours avant semis, 7 % avaient reçu la dose de 200 grammes par hectare et 30 % avaient reçu la dose élevée de 400 grammes par hectare.

(7)

Tableau 4. Qualité de la levée du cotonnier selon les techniques d'implantation. Année Nombre

de parcelles

Traitements Poquets levés par m2

1994 27 Semis direct 2,0

Labour ou houage manuel 2,1 1995 40 Semis direct 2,0 a

Labour ou houage manuel 2,0 a Travail du sol sur la ligne de semis 2,2 b La densité de semis recommandée pour la région Garoua-Ouest et les semis précoces (avant le 20 juin) est de 3,1 poquets/m2.

Le semis sans contrôle de l'enherbe- ment (pas d'herbicide, pas de travail du sol, situation B, tableau 5) donne généralement des résultats médiocres car le paysan n'arrive pas à réaliser le p r e m i e r s a rc la g e a v a n t q u e les adventices ne re c o u v re n t les p la n- tules de cotonniers. La chute de ren­ dem ent peut être due à un mauvais développem ent du cotonnier en tout début de cycle ou à une faible densi­ té liée à la mortalité de pieds étouffés par les mauvaises herbes.

Tableau 5. Densité de peuplement à la récolte et rendement en coton graine des parcelles d'essai en culture manuelle. Année Conditions d'implantation Situation

nombre de parcelles

Pieds récoltés par m2

Rendement coton graine (kg/ha) 1994 Semis direct + herbicides A/6 4,0 1 980 a

ITP houage + semis décalé début juillet 4,0 1 460 b Semis direct + herbicides B/7 3,6 a 2 365 a

ITP pas de houage 2,7 b 1 990 b

Semis direct + herbicides C/9 3,6 1 944

ITP houage manuel 3,4 1 859

1995 Semis direct + herbicides D/12 3,5 1 423

ITP houage manuel 3,5 1 395

Houage sur la ligne de semis + herbicides 3,5 1 531 Les moyennes portant des lettres différentes sont significativement différentes (test de Student, P = 5 %).

ITP : itinéraire technique paysan. Restitution des résultats des tests en milieu paysan.

Cliché P. Dugué

En culture manuelle

Les sous-parcelles en semis direct ont toujours été semées avant le 5 juin . En 1994, certains paysans ont m o b i­ lisé p lu s ieu rs jo u rs de tra v a il p ou r effectuer le houage manuel (itinéraire te c h n iq u e paysan), ce qui entraîne un décalage entre les dates de semis des deux traitements en comparaison (tableau 5). D 'a utres paysans n 'o n t pas voulu effectuer le houage manuel et ont simplem ent semé directem ent le cotonnier sur un sol enherbé sans

L 'é ta le m e n t du houage m anuel sur plusieurs jours et la rareté des pluies en ju in 1994 ont retardé le semis du traitement « itinéraire technique pay­ san » d'u n mois environ par rapport au s e m is d i r e c t p o u r 6 p a r c e lle s (situation A, tableau 5). Le rendement du tr a it e m e n t semé le p lu s t a r d i ­ vem ent (houage manuel) est le plus f a i b l e : la p e r te est de 5 2 0 k i l o ­ g ram m es par h ectare soit 17 k i l o ­ grammes par hectare et par jo u r de retard de semis. Cette estimation est du m êm e ordre que ce lle effectuée d a n s des essais en s ta tio n d an s l'Extrême-Nord (FRITZ, 1971). u tilis e r d 'h e r b ic id e a v a n t ou juste après le semis.

A même date de semis et lorsque le houage m anuel a été effectivem en t réalisé, les résultats obtenus en 1994 et 1995 ne m o n tr e n t pas de d if f é ­ rences significatives de la production de co ton graine et de la densité de pieds récoltés entre les traitem ents (situations C et D, tableau 5).

(8)

semis direct

En culture attelée

Pour une parcelle donnée, les semis des différents traitements ont toujours été réalisés le m ême jo u r, en déb ut juin. Pour les trois situations retenues (E, F, G, tableau 6), il n 'y a pas de d if­ férence significative pour la densité à la ré c o lte et le re n d e m e n t entre le semis d ire c t et le labour asinien ou bovin. Le travail du sol à la dent sur la ligne de semis (TDLS) donne une p ro d u c tio n supérieure à celle o b te ­ nue par les deux autres traitements. C e tte d if f é r e n c e — de 1 0 0 à 3 0 0 k ilo g r a m m e s par h e c ta re — n 'e s t s ig n ific a tiv e que dans le cas de la traction asinienne. O n a pu observer que le tra v a il à la d ent dépasse les anciens fonds de la b o u r et favorise l ' e n r a c i n e m e n t du c o t o n n i e r en début de cycle (GUYOTTE, 1995).

Les temps de travaux

L'itinéraire techn iqu e le m oins c o û ­ teux en temps de travail correspond à la c o m b in a is o n TD LS en tr a c t io n b o v i n e e t d é s h e r b a g e c h i m i q u e (tableau 7). Le travail du sol est réduit

à un passage tous les 80 centimètres. Par a ille u rs , le s illo n de semis est directem ent tracé par la dent ce qui évite aux paysans d'e m p lo yer un cor­ deau et surtout d 'o u v r ir les poquets de semis à la daba. Ce gain de temps est très apprécié des paysans.

Le semis d irect nécessite à peu près auta nt de temps que l'im p la n ta tio n avec le travail du sol à la dent sur la ligne de semis (respectivement 60 et 50 heures par hectare en moyenne). En revanche, les parcelles labourées en traction bovine ou asinienne ont nécessité une m obilisation en travail b ie n s u p é r ie u r e , r e s p e c t iv e m e n t + 44 et + 90 % par rapport aux par- c e lle s en semis d ir e c t. Le hou ag e m anuel est une opé ra tion coûteuse en tem ps et p é n ib le q u i, b ien que recommandée par la SODECOTON, n'est quasiment plus pratiquée. Etant d o n n é ces écarts im p orta nts, l'é v a lu a t io n é c o n o m iq u e de cette expérimentation prend en compte le c o û t en t r a v a i l n é c e s s a ire p o u r i m p l a n t e r le c o t o n n i e r s e lo n les diverses modalités retenues.

Tableau 6. Densité à la récolte et rendement en coton graine des parcelles d'essai en culture attelée.

Année Techniques d'implantation Situation Pieds récoltés Rendement coton nombre de parcelles par m2 graine (kg/ha)

1994 Semis direct E/9 3,7 2 032

ITP labour bovin 3,6 1 995

1995 Semis direct F/6 3,8 1 236 a

ITP labour asinien TDLS traction asinienne 3,4 4,0 1 166 a 1 451 b Semis direct C/20 3,6 1 520

ITP labour bovin 3,4 1 489

TDLS traction bovine 3,7 1 599

Les moyennes portant des lettres différentes sont significativement différentes (test de Student, P = 5 %). ITP, itinéraire technique paysan ; TDLS, travail du sol à la dent sur la ligne de semis.

Tableau 7. Les temps de travaux nécessaires à l'implantation du cotonnier selon différents itinéraires techniques, en heures par hectare. Techniques 1er herbicide Travail du sol Semis 2e herbicide Total

Semis direct 3 - 60 3 66

Itinéraire technique paysan (ITP)

Labour bovin - 39 56 - 95

Labour asinien - 66 60 - 126

Houage manuel - 120 52 - 172

Travail du sol à la dent sur la ligne de semis (TDLS)

Dent traction bovine 3 12 32 3 50

Dent traction asinienne 3 21 36 3 63

Houage manuel sur la ligne 3 64 44 3 114

(9)

Evaluation

économique

A l'échelle de la parcelle

d'expérimentation

Le semis direct et le semis après tra- v a il du so l sur la l ig n e de s e m is entraînent une dépense en herbicides v a r i a b l e s e lo n l ' i m p o r t a n c e des apports de paraquat et d o n c la fré ­ q uence des pluies avant semis. Elle v a r ie de 9 3 0 0 fr a n c s C F A p a r h ectare (100 francs CFA = 1 fran c français) dans le cas d 'u n d é b u t de saison peu pluvieux (1994) à 16 700 dans le cas contraire (1995). Ce coût comprend la charge fixe en diu ron de 5 600 francs CFA par hectare. Dans la p lu p a rt des p a rc e lle s d'essai, le rendement du cotonnier semé direc­ tement est équivalent à celui im plan­ té après labour. Pour un paysan non é q u ip é , la l o c a t io n d 'u n a tte la g e b o v i n sera d o n c p lu s o n é r e u s e (2 0 0 0 0 fr a n c s C F A p a r h e c ta re ) que l'achat des herbicides.

Dans le cas des e x p lo ita tio n s é q u i­ pées, o n p e u t e s t im e r le p r i x de revient du labour à 5 000 francs CFA

Récolte du coton.

Cliché P. Dugué

par hectare c o m p re n a n t l'a m o r t is ­ sement et l'e ntre tien du m atériel et des a n im a u x de trait. M ais la ré a li­ sation du labour en tractio n bovine entraîne une charge en travail supé­ rieure de 24 heures par ra p p o rt au se m is d ir e c t , s o it l 'é q u i v a l e n t de 2 4 0 0 fr a n c s C F A

à

r a is o n de

100 francs CFA par heure. A rende­ m e n t é q u iv a l e n t , la m a rg e b ru te obtenue sur les parcelles labourées en traction bovine sera supérieure de

1 900

à

9 300 francs CFA par hectare ( s e lo n les d ose s de p a r a q u a t utilisées) par rapport aux parcelles en semis direct.

Le semis après travail du sol

à

la dent sur la ligne de semis est la technique la plus coûteuse car elle nécessite un ou deux désherbages chim iques et la m obilisation d'u n attelage, mais elle d e m a n d e m o in s de t r a v a i l : 45 heures par hectare de moins par rapport aux parcelles labourées avec les bœufs.

A l'échelle de

l'exploitation agricole

Les paysans disposent d 'u n nom bre l i m i t é de jo u r s de t r a v a i l p o u r im p la n te r leurs différentes cultures en mai et en ju in et c o m m en cer les sarclages. Ainsi, la surface labourée et semée par type de c u ltu re varie, d 'u n e p a r t, a v e c le v o l u m e et la fré q u e n c e des p lu ie s et, d 'a u tre part, selon les objectifs et les moyens de production : importance accordée a u x c u lt u r e s de v e n te , n o m b r e d 'a t t e la g e s , d i s p o n i b i l i t é s en m ain-d'œ uvre et en terre.

En cas de pluviométrie

déficitaire

En cas de pluviom étrie déficitaire en début de saison (20 avril-20 mai), les paysans, q uel que so it leu r niveau d 'é q u ip e m e n t, p re n n e n t du retard dans l'installation de leurs parcelles. Les resemis de sorgho et d 'arachide sont alors fréquents jus q u 'a u début j u i n ce q u i r e p o r te les s e m is du cotonnier et du maïs qui risquent de s'achever durant la première, voire la d e u x iè m e d é c a d e de j u i l l e t .

(10)

semis direct

Ces retards peuvent avoir des consé­ quences minimes pour le maïs (varié­ tés précoces) mais les rendements en coton seront très pénalisés.

Les paysans — é q u ip é s ou non — a uront d on c to ut intérêt à pratiquer au moins sur une partie de leur sole cotonnière le semis direct ou le semis après tra v a il du sol à la d e n t sur la lig n e de sem is. L 'in s t a l l a t i o n des cultures est plus rapide d'où un gain po te n tie l de ren de m e nt et, p o u r ce ty p e de p l u v i o m é t r i e le c o û t du désherbage ch im iqu e est limité.

En cas d e pluviométrie

ab o n d a n te

Si la p l u v i o m é t r i e est a b o n d a n te a v a n t le 2 0 m a i, les p a y s a n s en culture attelée pou rron t com m encer les lab ou rs des p a rcelles de c o to n quelques jours avant. Pour ce type de pluviom étrie, la mise en place de la c u lt u r e en s e m is d ir e c t est assez

1re pluie utile

Préparation de la campagne

1er semis du coton 2 0 mai

Fin semis j coton

Période d'implantation des cultures

Pluviométrie avant le 2 0 mai

Pluviométrie après le 2 0 mai

Avancement des travaux sur les autres cultures

Degré d'équipement animaux + matériel

Surface de coton prévue

Choix d'assolement

Développement des adventices *

Etat des attelages ou importance de l'offre en travail mécanisé (location)

Jours disponibles pour semer le coton

Techniques d'implantation mises en œuvre

11 - - • . Semis direct ou TDLS

... i... i... i... Labour

Surface de coton semée

Figure 4. Schéma d'aide à la décision pour l'implantation des cotonniers.

A gricultu re et développem ent ■ n° 11 - Septembre 1996

onéreuse car elle nécessite au moins d e u x tr a ite m e n ts au p a r a q u a t. Le p a y s a n é q u ip é o p te r a a lo rs p lu s volontiers pour le semis après labour. En revanche, celui qui est en culture m a n u e lle aura to u t in té rê t à o p te r p o u r le semis d ir e c t afin de semer p r é c o c e m e n t sur un sol d é s h e rb é chim iquem ent.

La lo c a tio n d 'u n attelage n'est pas sans p o s e r des p r o b lè m e s . Les labours à façon sont toujours réalisés tardivem ent en fonction de la dispo­ n ib ilit é du p ro p rié ta ire des bœufs. Dans ce cas, le semis du c o to n n ie r d 'u n e e x p lo ita tio n non équ ip ée est reporté à la 2e ou 3e décade de juin, d 'o ù u n e p e rte de p r o d u c t i o n . Il a p p a ra ît d o n c q u e le semis d ir e c t associé au désherbage c h im iq u e est p a r t i c u l i è r e m e n t a d a p té a u x e x p l o i t a t i o n s ne d is p o s a n t pas d 'é q u i p e m e n t de c u l t u r e a tte lé e même les années à pluviom étrie pré­ coce. Cette technique leur permet de réaliser des semis assez tô t dans de b on ne s c o n d it io n s . Le m a n q u e de trésorerie n'est pas un frein à cette in n o v a tio n car les h e rb ic id e s sont fournis à crédit par la SO DECOTON. En revanche, la location des attelages à crédit n'est pas systématique.

Les règles d e décision

L 'analyse des p ra tiq u e s paysannes combinées à l'expérim entation réali­ sée avec les paysans permet de pro­ poser un schéma d'aide à la décision des te c h n iq u e s d 'i m p l a n t a t io n du c o t o n n i e r ( f ig u r e 4 ). Ce s c h é m a prend en compte les éléments straté­ giques du fo n c tio n n e m e n t de l'e x ­ p lo ita tio n agricole (cho ix d 'é q u ip e ­ m e n t et d 'a s s o le m e n t) et les c h o ix tactiques (réalisation au jo u r le jou r durant la période d'im plantation des c u lt u r e s s e lo n la r é p a r t i t i o n des p lu i e s e t le d é v e lo p p e m e n t des adventices, la d isponibilité en herbi­ cides, l'état des animaux de trait...).

L 'é v a lu a tio n d 'u n e in n o v a tio n qui m o d ifie le c a le n d rie r de tra v a il de l'e x p lo it a tio n a grico le nécessiterait d'étudier les reports de travail sur les

(11)

Semis direct sur mulch grillé.

Clichés P. Dugué

Semis direct sur sol nu.

Clichés P. Dugué

autres activités, permis par le semis direct. Les techniques testées doivent aboutir à des gains de production en coton (précocité des semis) et aussi en cultures vivrières (plus de disponi- b i l i t é d o n c m e ille u r e q u a lit é des entretiens). Une autre conséquence du d é v e lo p p e m e n t du semis d ir e c t ou du semis après travail du sol sur la ligne de semis peut être l'augmenta­ t i o n des s u rfa c e s e m b la v é e s en c o to n n ie r ou en c u ltures suivantes (maïs, niébé) si des réserves en terre sont disponibles (prin cipa lem en t au sud de Garoua). Cet accroissem ent des surfaces cultivées entraîne in é ­ l u c t a b l e m e n t u n e r é d u c t i o n des espaces défrichables et des jachères, don t les conséquences sont p ré ju d i­ c ia b le s à une b o n n e gestio n de la fertilité des sols.

Rotations, mulch,

couvertures mortes

et maintien de la

fertilité des sols

Pour les parcelles d'expérimentation, nous ne disposons pas d'observation précise des relations entre les te c h ­ n iq u e s d 'i m p l a n t a t i o n p ro p o s é e s p r é c é d e m m e n t et l 'é v o l u t i o n des propriétés du sol. O n peut cependant avancer certaines hypothèses. Le labour annuel d'un sol sans apport de fu m ure organique peut avoir des effets défavorables sur ses caractéris­ tiques et en p a rtic u lie r sur le statut o rg an iq ue (PIERI, 1989). Une alter­ nance du semis d ire c t et du labour pou rrait m o d ifie r ce dernier aspect, d'autant plus que les techniques pro­ posées p e u v e n t dans c e rta in s cas fa c i li t e r l'a p p o r t de m a tiè re o rg a ­ nique.

Sur certaines parcelles d'essai, on a pu o b s e rv e r un m u lc h assez épais d'adventices grillées par le paraquat p r o t é g e a n t le so l au m o m e n t du semis (en lim itant le ruissellement) et a p p o r t a n t une p e t ite q u a n t i t é de matière organique au sol — jusqu'à

500 k ilo g ra m m es de m atière sèche (DJALAI et DUGUE, 1995). En cas de faible pluviom étrie avant le semis, ce m u lc h est presque in e x is ta n t et les semis peuvent ainsi être réalisés sur sol totale m e nt nu. La mise en place d'une couverture morte d'adventices est délicate avec du paraquat : si on laisse les adventices se développer, leur destruction risque d'être partiel­ le, rendant plus difficile l'installation de la culture. Pour créer ce type de m ulch, ce qui n'est possible qu'après un d é b u t de s a is o n p l u v i e u x , il f a u d r a i t e m p lo y e r le g ly p h o s a te , herbicide systémique beaucoup plus efficace, mais plus cher que le para­ quat (13 500 francs CFA par hectare à la d o s e de 1 0 8 0 g ra m m e s p a r hectare). La baisse régulière du prix de c e t h e r b i c i d e d e p u is t r o is ans et son c la s s e m e n t p r o b a b l e en produit générique permettent d 'e n v i­ sager son utilisation en plein champ dans les années à venir.

Le semis d ir e c t associé aux h e r b i­ cides permet aussi de développer des systèmes de c u lt u r e fo n d é s sur le « non tra v a il du sol » et la c o n s ti­ tution de m ulch à partir de résidus de récolte et d'une plante de couverture com m e C alopogonium muconoïdes. Ce ty p e de systè m e de c u lt u r e se caractérise par une b o n n e c o u v e r ­ t u r e du sol en t o u t e s a is o n , u n e d i m i n u t i o n de l ' é r o s i o n et u n e augmentation des réserves en eau. Sa mise au p o in t, en cours à l'IR A D à Garoua (VALLEE e t al., 1995), est à a m é lio re r pour c o ntrôle r les adven­ tices après la levée des cultures.

La rotation d 'u n e cu lture im plantée après labour (le maïs) et d'une cu ltu ­ re semée sans préparation du sol (le cotonnier) peut aussi être envisagée. Le cotonnier peut être ainsi implanté dans un m u lc h c o n s titu é d 'a d v e n ­ tices ou de légum ineuses (M u c u n a

p r u r i e n s ou C. m u c o n o ïd e s ) . La

quantité de matière organique prove­ n a n t de ces pla ntes de c o u v e rtu re peut atte in dre 2 à 3 tonnes de m a ­ tière sèche par hectare q u 'il est pos­ sible d 'e n fo u ir au pre m ie r sarclage d u c o t o n n i e r , s 'i l est r é a lis é manuellement.

(12)

semis direct

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Enfin, dans les régions où les réserves en terre sont suffisantes, il est pos­ sible d 'a lte rn e r plusieurs années de culture avec une période de jachère de courte durée (deux ou trois ans) composée uniqu em en t d 'u ne plante de couverture. Les premiers tests en m i l i e u p a y s a n a v e c M . p r u r ie n s ,

C. m u c o n o ï d e s e t S ty lo s a n th e s hamata sont en cours.

Intérêt des techniques,

perspectives

Ces in n ova tion s intéressent en pre­ mier lieu les exploitations en culture manuelle mais aussi celles qui dispo­ sent de la traction animale en adop­ tant la technique du travail du sol à la dent sur la ligne de semis. L'efficacité

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de ces techniques et leur intérêt éco­ n o m iq u e o n t été m is en é v id e n c e p o u r d eu x saisons des plu ies d iffé ­ rentes (1994 et 1995) dans le cas des sols ferrugineux sur grès de Garoua. Il reste donc à com pléter ce référen­ tiel pour les sols plus argileux ou plus caillouteux et pour des spectres d 'a d ­ ventices différents (cas de Im perata

c ylin d rica par exemple).

La maîtrise par les paysans du semis direct du cotonnier et du désherbage c h im iq u e p o u rr a it être c o n s id é ré e c o m m e un a t o u t p o u r la v u l g a r i ­ s a t io n des s y s tè m e s de c u l t u r e c o m p o r ta n t des m u lc h de lé g u m i­ neuses. Mais, dans les régions où des réserves en terres sont disponibles (la m oitié sud du bassin cotonnier came­ rounais), la stratégie d'augmentation des surfaces c u ltiv é e s reste d o m i­ nante. Elle repose essentiellement sur la c u lt u r e a tte lé e , la m o b ilis a t io n de la m a in - d 'œ u v r e et l'u tilis a tio n d'h erbicides (DU G U E et D O U N IAS , 1995).

C e p e n d a n t , la r a r é f a c t i o n des réserves en terre et la dégradation des sols en culture c o n tin u e p o u rra ie n t être à l'origine d'u n renversement de te n d a n c e d a n s les p r o c h a in e s d é c e n n ie s . L 'a d o p t i o n par les paysa ns de systèm es de c u lt u r e intégrant le semis direct, les plantes de couverture et les herbicides serait alors envisageable.

Les décisions des paysans en matière d 'im p la n ta tio n des cultures dép en ­ dent essentiellement de choix in d iv i­ duels (figure 4). En revanche, la mise en p la c e de s y s tè m e s de c u lt u r e visant un maintien de la fe rtilité des sols nécessite une gestion collective des ressources naturelles afin de lim i­ ter les feux de brousse, de réglemen­ ter la vaine pâture — qui détruisent les m ulchs en saison sèche — et de gérer les a ttr ib u t io n s de terre. Par ailleurs, la prise en compte des straté­ gies paysannes, de la d ive rsité des types d'exploitation (degré d'équipe­ ment entre autres) et de l'aléa pluvio- m étrique d o it permettre de proposer une gam m e de systèmes de culture répondant aux attentes des p ro d u c ­ teurs tout en préservant le capital sol.

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et désherbage chimique en zone cotonnière du Cameroun.

Le semis direct du cotonnier se développe actuellement au Nord-Cam eroun dans les régions sous-équipées en tra c tio n anim ale , en p a rtic u lie r au sud de Garoua, c o n jo in te m e n t à l'u tilis a tio n des h erbicid e s . Une expérimentation menée en milieu paysan en 1994 et en 1995 a montré que le semis direct du cotonnier est tout à foit adapté aux exploitations en culture manuelle. Cette technique leur perm et de semer ra p ide m e nt la sole cotonnière et son coût reste inférieur à celui d'un labour e ffe c tu é p a r un p re s ta ta ire de se rvice. Pour les exploitations en culture attelée, le semis direct peut être réalisé sur une partie de la sole cotonnière afin de limiter les surfaces semées tardivement. Une autre technique expérimentée, le semis après un travail du sol localisé sur la ligne de semis, donne des résultats satisfaisants en temps de travail et pour le rendement en coton graine. Le choix de la technique d'implantation du cotonnier par le paysan dépend p rin c ip a le m e n t de 4 fa c te u rs : l'équipement disponible, la fréquence des pluies en début de saison agricole, la disponibilité en main-d'œuvre et la surface à em blaver (cotonnier et autres cultures). Le semis direct et l'u tilis a tio n des herbicides peuvent entraîner un accroissement des surfaces cultivées, dans les régions où des réserves en terre sont disponibles. Cet accroissement limite les possibilités de jachère, ce qui est préjudiciable à long terme à l'entretien de la fertilité des sols. Mais inversement, l'adoption du semis direct et du désherbage chimique par les paysans du Nord-Cameroun constitue un atout pour la diffusion de systèmes de culture à base de m ulch de p lan tes de c o u v e rtu re , plus conservateurs de la fertilité des sols.

Mots-clés : cotonnier, semis direct, temps de travail, travail du sol, herbicide, fertilité, Nord-Cameroun.

chemical weed control in cotton-growing regions of Cameroon.

Direct sowing of cotton associated with chemical weed control is currently being developed in North Cameroon in regions under-equipped in animal traction, in particular in southern Garoua. An on-farm experiment carried out in 1994 and 1995 has shown that direct sowing of cotton is e n tir e ly suited to m a n u a lly c u ltiv a te d fa rm s. This technique allows farmers to sow their cotton crop rapidly and the cost remains lower than that of hiring someone to plough. For farms using traction, direct sowing could be carried out on some of the cotton fields in order to limit the areas sown late. Another technique tested — sowing a fte r p lo u g h in g o n ly the sow ing rows — gave satisfactory results in terms of working time and cotton seed yield. The choice of cotton sowing technique by the farm er will depend mainly on 4 factors : the equipment a vaila ble , the ra in fa ll frequency at the start o f the agricultural season, the availability of labour and the surface to be sown (cotton and other crops). Direct sowing and the use of herbicides could lead to an increase in areas cultivated in regions where land reserves are available. Such an increase would limit the possibilities of fallow, which would be detrimental to the maintenance of soil fe rtility in the long term . On the other hand, the adoption of direct sowing and chemical weed control by the farmers of North Cameroon favours the diffusion of cultivation systems based on cover-crop mulching, which better conserve soil fertility.

Keywords : direct sowing, cotton, working time, herbicide, fertility, North Cameroon.

escardadura química en zona algodonera de Camerún.

La sie m b ra d ire cta del a lg o d o n e ro se d e s a rro lla actualmente en el norte de Camerún, en las regiones subequipadas en tracción animal, en particular en el sur de G aroua, c o n ju n ta m e n te con la u tiliz a c ió n de herbicidas. Un experimento llevado a cabo en medio rural en 1994 y 1995 desmostró que la siembra directa del algodonero se adapta muy bien a las exploitaciones en cu ltiv o m a n u a l. Esta técnica les p e rm ite se m brar rápidamente su parcela algodonera y su costo es inferior al de una labranza efectuada por un prestatario de servicios. Para las exploitaciones en cultivo enganchando, la siembra directa puede realizarse en una parte de la parcela algodonera para limitar las superficies sembradas tardiamente. Otra técnica experimentada es la siembra después de una labor del suelo ubicada en la linea de siembra, que da resultados satisfactorios en lo relativo a tiempo de trabajo y rendimiento de capullos. La elección de la técnica de implantación del algodón por el cultivador dependerá principalmente de cuatro factores : equipos disponibles, frecuencia de llu vias al p rin cipio de la temporada agrícola, disponibilidad de mano de obra y superficie a sem brar (algodón y otros cu ltivo s). La siembra directa y la utilización de herbicidas pueden provocar un aumento de las superficies cultivadas en las regiones que disponen de reservas de tie rr a . Este aumento limita las posibilidades de barbecho, lo que es perjudicial a largo plazo para mantener la fertilidad de los suelos, pero, en cambio, la adopción de la siembra directa y la escarcadura química por los agricultores del norte de Camerún constituye una ventaja para la difusión de sistem as de cu ltiv o a base de m ulch de plantas de cobertura con conservadores de la fertilidad de los suelos. Palabras clave : siembra directa, algodonero, tiempo de trabajo, herbicidad, fertilidad, norte de Camerún.

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