J OURNAL DE LA SOCIÉTÉ STATISTIQUE DE P ARIS
JSFS
Bibliographies
Journal de la société statistique de Paris, tome 73 (1932), p. 391-394
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III
COMMUNIQUÉ
Le soixante-sixième Congrès des Sociétés savantes de Paris et des départements s'ouvrira à Toulouse, le mardi 18 avril 1933, à 2 heures. Les journées des mardi 18, mercredi 19, jeudi 20 et vendredi 21 "avril seront consacrées aux travaux du Congrès.
M. le ministre de l'Instruction publique et des Beaux-Arts présidera la séance géné- rale de clôture, le samedi 22 avril, à 2 heures.
Parmi les questions à l'ordre du jour, je signale les suivantes qui peuvent intéres- ser nos collègues :
Étudier, dans une localité industrielle, les changements survenus depuis cent ans dans la condition générale des ouvriers ou dans celle d'une famille ouvrière.
Étudier, dans une ville ou dans une commune rurale, le taux des salaires de cer- taines industries depuis le milieu du xixe siècle jusqu'à l'époque actuelle.
Le morcellement du sol dans une commune; son ancienneté, ses causes, son évo- lution récente.
L'électrification dans les campagnes : conséquences économiques et sociales.
L'émigration saisonnière dans une commune ou une région rurale; ses causes, son histoire, ses caractères, son évolution récente.
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Les conséquences économiques du déboisement dans la région pyrénéenne.
Raisons économiques et sociales qui expliquent la diminution de la population rurale dans le Sud-Ouest de la France.
COMMUNICATIONS FAITES AU CONGRÈS. — Les manuscrits, entièrement terminés, lisiblement écrits sur le recto, accompagnés des dessins, photographies, cartes, cro-
quis, etc., nécessaires devront être adressés, avant le 20 février 1933, au 2e Bureau de la Direction de VEnseignement supérieur. Il ne pourra être tenu compte des envois parvenus postérieurement à cette date.
En vue de la publication au Journal officiel des procès-verbaux des séances du Congrès, un résumé succinct de chaque communication devra être joint au manuscrit.
Les congressistes désireux de profiter de facilités de circulation devront en aviser le 2e Bureau de la Direction de l'Enseignement supérieur avant le 15 mars 1933, dernier délai, en indiquant exactement leur itinéraire.
VI
BIBLIOGRAPHIE
Les Grands Réseaux de Chemins de fer français, par Raymond GODFERNAUX, direc- teur de la Revue Générale des Chemins de fer; une plaquette 12/18 de 40 pages, chez Dunod.
Pour la quatrième fois, M. Godfernaux publie sous une forme très condensée la situation des chemins de fer; après avoir rappelé très clairement les fondements du régime actuel résultant de la Convention du 28 juin 1921, l'auteur examine la phy- siononnXgénérale de l'exercice 1931.
Le déficit de 1930 était de 1.800 millions; la crise a amputé les recettes de 1.400 millions et les charges augmentant de 200 millions, le déficit aurait donc dû atteindre 3.400 millions si 300 millions d'économies n'avaient pu être réalisées; il en résulte un déficit pour 1931 de 3.100 millions environ.
Les prévisions pour 1932 ne semblent guère donner une espérance de diminution malgré les compressions de dépenses des réseaux.
Recherchant les causes du déficit, M. Godfernaux indique comme cause initiale les quatre relèvements des salaires représentant 1.900 millions; l'insuffisance des tarifs inférieurs d'un tiers en valeur or (sans tenir compte de l'impôt) à ceux de 1913; les réductions de tarifs imposées en faveur de diverses catégories de per- sonnes, la concurrence de la batellerie et surtout la concurrence formidable des trans- ports sur route sont également des causes importantes.
En ce qui concerne les remèdes, l'auteur distingue les remèdes immédiats : le relèvement des tarifs voyageurs qu'on ne peut faire qu'avec une diminution cor- rélative de l'impôt, et la diminution des salaires qui n'est possible que si l'État donne l'exemple.
Les remèdes à longue échéance, qui comportent une profonde reforme de l'ex- ploitation de l'ensemble des transports, chacun d'eux devanf équitablement sup- porter les charges qu'il impose à la nation, ne peuvent être envisagés que dans une période de calme qui n'est malheureusement pas encore proche.
L'ouvrage se* termine par de nombreux tableaux bien présentés rappelant les principaux résultats statistiques de 1931, les faits essentiels d'ordre administratif,
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—etc.. Ce travail doit être sur le bureau de tout statisticien, parlementaire, écono- miste, qui s'intéresse à une question vitale de l'économie du pays et il convient de remercier chaleureusement M. Godfernaux de l'avoir présenté sous une forme aussi parfaite.
A. BARRIOL.
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La Lutte pour la suprématie : Les grands Marchés financiers (Paris, Londres, New- York), par M. Pierre COSTE. Préface de Pierre QUESNAY, directeur de la Banque des Règlements internationaux. Un vol. in-8 de la « Bibliothèque Politique et Économique », 20 francs. Payot, 106, bouleyard Saint-Germain, Paris.
Tout le premier chapitre du livre est consacré à l'étude de la situation du marché de Paris en 1913, alors que le regretté Neymarck qualifiait la France de a Banquier du monde »; en effet, à cette époque déjà lointaine, l'esprit d'épargne français était tel que notre pays était le pourvoyeur tout indiqué pour les pays en mal d'espèces et cependant la place de Paris n'occupait pas le premier rang pour le marché des' capitaux qui était incontestablement détenu par Londres.
La guerre déclenchée par l'Allemagne modifia complètement la situation et le marché échappa à l'Europe pour passer à New-York; l'auteur étudie les périodes successives de la valeur du franc — apparence de stabilité et en fait instabilité cer- taine, puis inflation et son arrêt — période de préstabilisation et enfin stabilisation;
cette étude faite bien souvent est présentée sous une forme assez nouvelle qui mon- tre l'influence de la politique générale.
Revenant à Londres, M. Coste indique les raisons très solides de la prépondérance de son marché monétaire et décrit très exactement le rôle de la Banque.
Après la guerre, la livre chancelante comme le franc, est maintenue, étayée, conso- lidée, grâce à des mesures prises à temps et à une politique parfaitement équilibrée à laquelle succède malheureusement celle des démagogues qui aboutit à la catas- trophe de novembre 1931.
New-York, en 1913, occupait, certes, une position importante, mais elle n'était pas mondiale; à coup sûr, il y avait eu des tentatives pour étendre le marché, mais, en fait, on peut dire qu'avant la guerre, New-York n'occupait qu'une place secondaire sur le marché des capitaux et les États-Unis étaient plutôt débiteurs; pendant la période de neutralité, le marché de New-York prit un développement progressif, si bien qu'à la fin de la guerre tous les États étaient débiteurs des États-Unis; mais, malgré cette situation privilégiée, il ne semble pas que New-York ait remplacé Londres, il lui manque la souplesse que donne une longue expérience.
Dès lors, profitant de la mise hors de combat momentanée de Londres, Paris pourrait essayer de prendre la place de sa rivale, car il ne semble guère que New-York puisse l'occuper; à vrai dire et malgré toute la combativité, l'audace des États-Unis aussi bien en matière industrielle qu'en matière financière, il lui manquera pendant longtemps encore le privilège des vieilles nations; ces luttes de conquêtes de mar- chés, sont-elles nécessaires, — des ententes entre les trois grands marchés ne seraient- elles pas préférables Cela me paraît certain et comme on ne peut les réaliser, on doit se demander si le rôle de la « finance internationale » est si important qu'on veut le faire croire.
Le livre de M. Coste est vivant; il expose tous les faits, que nous venons de réviser trop brièvement, dans un langage très clair et cet ouvrage contribuera certainement à donner des idées parfaitement nettes sur le rôle des marchés financiers. L'édition Payot est naturellement très soignée.
A. BARRIOL.
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Les problèmes économiques et financiers de Vargent métal, par Fabrice ALLIZÉ, docteur es sciences politiques et économiques. Un vol. in-8 de 64 pages. Marcel Rivière.
Prix : 10 francs.
M. Eugène Regard a écrit pour ce travail une préface très élogieuse et nous nous associerons volontiers aux compliments qu'il décerne à l'auteur qui a parfaitement étudié la question de l'argent.
Après avoir rappelé les querelles du siècle dernier dont beaucoup de nous ont encore le souvenir présent à la mémoire, M. Allizé recherche les causes de la dépré- ciation du métal argent : de nombreux tableaux statistiques précisent la question;
puis il étudie les conséquences de la dépréciation du métal argent et dans un chapitre très intéressant il étudie la répercussion économique de cette dépréciation sur le mou- vement commercial de divers pays.
Abordant ensuite le problème monétaire il passe en revue les divers projets de
« néo-bimétallisme », qui aboutissent à des résultats déconcertants.
Il n'en reste pas moins vrai que l'on pourrait atténuer un peu la crise en employant plus l'argent métal comme monnaie d'appoint et sans aller jusqu'à la quasi-reva- 'lorisation proposée par Sir Darling (de la Midland) qui entrevoit un rapport 1/20 de
l'argent à l'or, on pourrait certainement améliorer le rapport actuel (1/70) et l'amener peut-être à 1/60. Ce ne serait pas la solution à la crise de l'argent métal, mais une atténuation permettant d'attendre le temps o i , comme le dit si bien l'auteur, une réorganisation des méthodes, une rationalisation des esprits permettra d'ar- river à un meilleur équilibre.
Maintenant que j'ai dit beaucoup de bien, je me permets une critique qui d'ailleurs ne s'adresse pas seulement à M. Allizé, mais à beaucoup d'auteurs français : pourquoi obliger le lecteur à une gymnastique de l'esprit pour la transformation en unités françaises de poids ou de monnaies exprimées en unités étrangères? C'est un excellent exercice, me répondra M. Allizé. — Non, c'est une perte de temps pour chaque lecteur, alors que la transformation demandée aurait exigé seulement un effort supplé- mentaire à une seule personne.
Ce livre est parfaitement édité par Rivière et les tableaux sont très clairement présentés; il convient de remercier sincèrement l'auteur de nous l'avoir donné; les statisticiens doivent le lire.
A. BARRIOL.
Le Gérant : R. WALTHER.
IMPRIMERIE BERQER-JiEVRAULT, NANCY-PARIS-STRASBOURG. 1 9 3 2
