A NNALES DE LA FACULTÉ DES SCIENCES DE T OULOUSE
A. J UPEAU
Contribution à l’étude des caustiques obtenues avec les systèmes optiques centrés
Annales de la faculté des sciences de Toulouse 3
esérie, tome 4 (1912), p. 251-363
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CONTRIBUTION A L’ÉTUDE DES CAUSTIQUES
OBTENUES AVEC LES
SYSTÈMES OPTIQUES CENTRÉS
PAR M. A. JUPEAU,
Professeur
agrégé
auLycée
de Poitiers.’
INTRODUCTION.
Je me propose d’étudier dans ce travail la surface
caustique
donnée par un sys- tèmecentré,
dans le casgénéral
où les rayons lumineux sont issus d’unpoint
situéhors de l’axe du
système
et dans sonvoisinage.
Ceproblème
a été traitéthéorique-
ment par M. Finsterwalder en
1 892 (~) ;
la solution queje
donne estdifférente ;
elle estétablie,
d’unepart,
sans passer par l’intermédiaire des formules assezcompliquées
de
Seidel,
et, d’autrepart,
sans recourir à la résolution d’uneéquation
différentielleapprochée. J’y joins
en outre une série de vérificationsexpérimentales qui
fixent leslimites dans
lesquelles
cette solution est valable. Les résultats trouvés ne sont pascomplètement
d’accord avec ceux de NI. FinstervTalder. Je montrerai lesdivergences
et les raisons que
j’ai
de penser que, dans cetteétude,
lesapproximations
concernantles résultats sont mieux
définies,
parcequ’elles
sontindépendantes
de la résolutionde
l’équation
différentielleapprochée signalée plus
haut.L’intérêt de ces recherches est
multiple.
Enpremier lieu,
la surfacecaustique
estune surface
parfaitement
définie dontl’importance physique
estconsidérable, quel (1)
S. FINSTERWALDER, Die vonoptischen
grösserer0152ffnung
und grosserenGesichtsfeldes
erzeugten Bilder(Muench.
Abhand. der k,bayer.
Akademie der Wiss.,II,
Cl, XVII, Bd. III, Abth
5i9-58y).
252
que soit le
point
de vueauquel
on seplace,
celui del’optique géométrique
ou celuide
l’optique
ondulatoire. Les résultatsauxquels
onparvient
sontrigoureusement
exacts, à la condition de
n’envisager
lacaustique
que comme un lieu de concentrationparticulière d’énergie.
Lepoint
de vuegéométrique
ne conduit à des résultats illu- soiresqu’au
moment où l’on se propose l’étude de l’intensité lumineuse dans unplan
de section. C’est alorsqu’il
fautadopter
lepoint
de vue ondulatoire et entrer dans la voie suivie notamment parAiry (1).
En somme, seules lesproprié.tés
de lasurface
caustique
varient avec lepoint
de vue. Dans lepremier
cas, elle seprésente
comme surface
séparant
un espace éclairé d’un espace sombre; elle constitue une’
limite infranchissable pour
l’énergie rayonnante.
Dans le deuxième cas, elleperd
cecaractère de
frontière,
mais elle seprésente
encore comme lieu de concentration par- ticulièred’énergie,
lieuséparant
deux espaces où l’intensité moyenne est différente.Cette surface nous est fournie directement et facilement par
l’expérience,
cequi permet
de vérifier les résultats du calcul ou de déterminer les écartsprovenant
desapproximations
faites dans ces calculs. A cetégard,
il est fort intéressant depouvoir
matérialiser en
quelque
sorte desprédictions
exclusivementgéométriques.
En outrecette réalisation donne lieu à de forts beaux
phénomènes
trèssimples
à observer.En dernier lieu, un travail semblable est utile au
point
de vuepratique,
celui del’optotechnique.
En effet, unprincipe parfois
suivi dans la construction des différentssystèmes optiques,
consiste à diviser les corrections à effectuer en deux groupes. Lapremière partie
d’unsystème
faitcorrespondre
à unpoint
lumineuxobjet Pi
unecertaine surface
caustique Ci;
une deuxièmepartie
faitcorrespondre
à unpoint image P2
une surfacecaustique C~. P2
serarigoureusement l’image
dePi
à traverstout le
système,
si les deuxparties
de cesystème
sont construites de telle sorte queCi
etC2
coïncident. C’est leprincipe adopté
parexemple
dans lesprojecteurs
ducolonel
Mangin.
Le travail suivant, comme tout ce
qui
concernel’optique géométrique, s’éloigne quelque
peu des voies ordinairement suivies par lesphysiciens français.
Les recher- ches dans une semblable direction n’attirent pas engénéral;
elles sontlongues, pénibles
et on s’enéloigne
volontiers tant le bénéficequ’on
enpeut
t retirerparaît
lointain. Si l’on consulte le
catalogue
de notre littérature sur cesquestions,
on letrouve bien pauvre en
comparaison
de cequi
s’est fait àl’étranger,
notamment enAllemagne.
A lavérité,
nous n’avons pas encore un traitéd’optique géométrique
moderne, et ceux
qui
veulent se mettre au courant de l’état actuel de cette science(1)
AIRY, On theintensity of light
in iheneighbourhood o fa
caustic(Trans.
Cambr. Soc.,1838, pp.
379-402, 5g5-6oo.
J. MACÉ DE LÉPINAY,
Sur lesfranges
descaustiques
elles arcs surnuméraires cle l’arc- en-ciel(Annales
de la Faculté des Sciences de Marseille,18g8 ;
Journal dePhysique,
t.3e série, p.
2og).
doivent faire l’effort de lire des ouvrages comme ceux de M. von Rohr. Il y a
quelques années,
M. Pelletanexprimait
d’assez vifs à ce propos dans le Journal clePhysique (’).
C’est en effet, au moins en
partie,
cette insumsance d’écrits etd’enseignement qui
nous rend tributaire de nos
voisins
aupoint
de vue del’optotechnique.
Lephysicien qui
consentirait àpublier
un traité dans le genre de celui citéplus haut,
faisant ainsipasser dans notre
langue
l’essentiel des écritsétrangers,
,rendrait un service notable à ceux que ne rebute pasl’optique géométrique.
Le Mémoire que
je présente peut
être considéré comme l’une des deux formessous
lesquelles
onpeut
aborder lesproblèmes posés
parl’optique géométrique.
Onpeut
en effetprocéder rigoureusement,
n’admettre aucuneapproximation,
c’est lafaçon
de faire de M. A Gullstrand. Cette méthode estsûre,
mais elle est lente ettrop
souvent elle se heurte à des difficultés insurmontables. Il
faut,
outre lapatience,
une science rare en
géométrie
infinitésimale pour obtenir le moindre résultatayant
une valeur
pratique,
et cequ’a obtenu,
enparticulier,
le savantprofesseur d’Upsala, représente
le fruit devingt-cinq
années delabeur (2).
On
peut,
en deuxièmelieu,
faire commeje
l’aifait, après
nombre dephysiciens,
traiter par échelons les
problèmes qui
seposent ;
c’est lafaçon
de Abbe. Cettefaçon
est
peut-être critiquable
aupoint
de vue de lagéométrie
pure, mais c’est la vraie méthodeimportante
pour lephysiéien,
c’est cellequi
donne leplus
vite et enplus grande quantité
des résultatspratiques.
Une solutionapproximative
vaut infinimentmieux que pas de solution. La seule
précaution
àprendre, précaution qu’on
ne doitpas
perdre
de vue, c’est de ne pas déduire des résultats obtenus desconséquences
trop lointaines., incompatibles
avec lesapproximations
faites. C’est la non-ubser-vation de cette
règle qui
a souvent conduit à uneprécision
illusoire. Il estinutile,
parexemple,
dans ceMémoire,
de pousserplus
loin que la deuxièmeapproximation
la résolution de
l’équation
du deuxième ordrequi
se trouve auchapitre
II.Je dois à la
bienveillance
de M. leDoyen
GARBE d’avoir pu facilement réaliser lesplanches qui
illustrent ce travail et déterminer les différentes constantes utilisées auchapitre
VIII.Qu’il
mepermette
de lui enexprimer
ici toute magratitude.
(i)
Je dois noter ici que M. J. BLEIN vient derépondre
enpartie
au désir quej’exprime
enfaisant
paraître
son excellentprécis
d’ «Optique géométrique ».
(2)
ALLVAR GULLSTRAND,Allgerneine
theorie der monochromatischen aberrationen tind ihre nächstenergebnisse fiir
dieOphthalmologie.
PLAN
’
Dans un
premier chapitre, je rappelle
les résultatsgénéraux
de la théorie descaustiques
etje
montre comment lasymétrie
dusystème optique
considérépeut
ren-seigner
sur la formegénérale
de lacaustique.
Au deuxième
chapitre, je
considère le cassimple
de la réfraction à travers undioptre sphérique unique
etje
recherchequelle
forme on doit donner aux dia-phragmes
pour isoler les normaliesdéveloppables
formées par les rayons lumineuxaprès
leur réfraction.L’équation
àlaquelle je parviens
n’est pas celle desconiques
homofocales obtenue par M. Finsterwalder. Je déduis de cette
équation
la solutioncherchée
compatible
avec lesapproximations
faites pour établirl’équation
elle-même.
Dans le troisième
chapitre, je
déterminel’équation
de lacaustique
par deux thodes etje
montre l’accord entre les résultats obtenus et ceux que l’onpeut prévoir
a
priori.
Dans le
quatrième chapitre, je
traite, avec unepremière approximation,
pour deuxdioptres,
leproblème
résolu auchapitre
II pour undioptre unique.
Les formulestrouvées sont
identiques,
ainsi que lesconséquences
que l’on enpeut
déduire.Au
cinquième chapitre, j’envisage
le casgénéral
d’unsystème
centréquelconque
avec la même
approximation
queprécédemment
etj’aboutis
encore à la même formed’équation,
par suite à desconséquences analogues.
Dans le sixième
chapitre, je
poussel’approximation
à un ordresupérieur
en cequi
concerne une lentille.Au
septième chapitre, figurent
les résultats de l’étudeexpérimentale
d’une caus-tique
dans le casparticulier
d’une lentilleplan-convexe,
ainsiqu’un procédé
pour~ déterminer l’indice d’un solide
transparent.
’
Dans un dernier
chapitre, j’utilise
les résultatsprécédents
pour fixer les domaines danslesquels
les deux solutions obtenues sont valables.CHAPITRE PREMIER
Résultats généraux de la théorie des caustiques.
D’après
un théorème dû à Malus(1)
etgénéralisé
successivement parCauchy, Dupin, Gergonne
etQuételet,
onpeut
énoncer laproposition
suivante : :Si -des rayons lumineux traversant une série de milieux
isotropes
sont normaux àune
surface,
ils ne cessent pas de conserver cettepropriété après
un nombrequelconque
de
réflexions
et deréfractions.
En
particulier,
si ces rayons lumineux sont issus d’unpoint,
ilssont
dans unpremier
milieu normaux à dessphères:
ils sont par suite,d’après
le théorèmepré-
,cédent,
normaux à une famille de surfacesparallèles, après qu’ils
ont subi un nom-bre
quelconque
de réflexions ou réfractions. Autrement dit, des rayons lumineuxprimitivement isogènes constituent, après
la traversée d’unsystème optique quel-
conque formé de milieux
isotropes,
une congruence de normales.Les
surfaces nor-males aux droites de la congruence sont dites
surfaces orthotomiques
ousurfaces
d’onde.
On
démontre,
d’autrepart,
engéométrie,
que toute droite D d’une congruenceappartient
à deuxsurfaces développables
dont lesgénératrices
sontégalement
desdroites de la congruence. A ces
développables correspondent
deuxarêtes
de rebrous- sement, y~ et ~~Q,tangentes
à D en deuxpoints F~
etF2 appelés points focaux
oufoyers
de la droite D. Le lieu despoints F1
et~’~
constitue les deux nappes~’1
etE,
d’une surface dite
surface focale
oucaustique.
Cette surfacepeut
encore être consi- dérée comme le lieu des arêtes derebroussement ~
i et "’(2. Les deuxplans Pt
etPt, qui passent
par D et sonttangents
enFi
etFz
aux deux nappes de la surfacefocale,
sont dits
plans focaux.
Cesplans
sonttels,
queP~ tangent
à~~
enF~
est osculateurà v~ en
Ft
et queP2 tangent
à~’,
enF~
est osculateurà ~
enF~.
(1) )
Journal del’École Pol ytechnique,
cah. XIV, ire série, p. n.La
propriété caractéristique
des congruences de normales(seul
casqui
nousoccupe)
est que lesplans
focauxPi
etP~
sontrectangulaires.
Cesplans
focaux coïn- cident, par suite, avec lesplans
des sectionsprincipales
d’une surface d’ondequel-
conque
(S)
aupoint
trace sur cette surface de la droite D considérée. Il en résulte que les deux surfacesdéveloppables passant
par Dcoupent
la surface d’onde suivantles deux
lignes
de courbureAi
etA~ passant
par M. A ladéveloppable qui s’ap- puie
surAi correspond
l’arête de rebroussement dont leplan
osculateur estP,.
A la
développable qui s’appuie
surA~ correspond
l’arête de rebroussement dont leplan
osculateur estP~.
Les arêtes de rebroussement Yiet Y2 peuvent
être consi- dérées comme lesenveloppes
des rayons Dquand
Mparcourt A,
etA2.
Dès lors, lespoints F,
etF2
sont les centres de courbureprincipaux
de la surface d’onde en M et l’ensemble des deux nappes decaustique X,
et~g
constitue ladéveloppée
de toutesurface
d’onde,
telle que S, située dans un même milieu.De ce que le
plan
osculateurP, de ,/,
enF,
est normal auplan Pj tangent
à2,
en
F,,
il résulte que Yiappartient
à l’une des familles delignes géodésiques
de:Et.
De
même,
,~~appartient
à l’une des familles delignes géodésiques
de~~.
Il y a ainsicorrespondance, point
parpoint,
entre une surface d’onde et sadéveloppée ;
auxlignes
de courbure de la
première correspond
une famille degéodésiques
de la dernière.L’importance optique
dugroupement
des rayons lumineux en surfacesdévelop- pables
vient du fait que, pour de semblablesgroupements,
la rencontre des rayons estplus
intime que pour tout autre. En associant une droite àchaque point
d’unecourbe
gauche,
onpeut
obtenir une surfaceréglée.
Dans le cas où la droite associéeest la
tangente
à la courbe, la surfaceengendrée
estdéveloppable
et l’arête de re-broussement de cette dernière est la courbe
qui
sert desupport.
Si l’onprend
comme. infiniment
petit
dupremier
ordre un élément d’arc de lacourbe,
on démontre que la distance entre deuxgénératrices
infiniment voisines est du troisième ordre ou dupremier,
suivant que la surface estdéveloppable
ousimplement réglée.
C’est doncsur les arêtes de rebroussement des
développables,
c’est-à-dire sur leslignes
tellesque Yi et 12’ et par suite sur les nappes de
caustique,
que les rayons lumineux se rencontrent le mieuxpossible.
La considération des faisceauxdéveloppables
sera par suite trèssupérieure
à celle des faisceauxplans
que considère la théorie élémentaire.La
caustique apparaît
ainsi comme « lieu de concentrationd’énergie )).
. Pour des formes
particulières
de surfaced’onde,
la surface focalepeut
se sim-plifier.
’
La
caustique
se réduit à unpoint
pour des surfaces d’ondesphériques;
c’est le casd’un faisceau
isogène
réfléchi sur un miroirplan.
La
caustique
se réduit à deux courbes dans le cas où les surfaces d’onde sont descyclides
deDupin (1) (surface,
engénéral,
duquatrième ordre, qu’on peut
considérercomme
l’enveloppe
d’unesphère
variable res-tant
tangente
à troissphères
fixes, ou encorecomme la transforrnée d’un tore par rayons vecteurs
réciproques).
Dans le casparticulier
où la
cyclide dégénère
en un tore, les deuxlignes caustiques
sont une droite et une cir-conférence. On réalise une surface d’onde de
ce genre en utilisant un miroir de révolution dont la méridienne est une
ellipse
et l’axe deFIG. 2.
révolution une droite normale au
grand
axe de cetteellipse
etpassant
par un deses
foyers.
Enplaçant
unpoint
lumineux à cefoyer,
on obtient des surfaces d’onde réfléchies en forme de tore et unecaustique
formée de l’axe de révolution et de la circonférence lieu des centres du cercle méridienqui engendre
le tore(~).
e) )
CLERK MAXWELL, O.t thecyclide (The quarterly
Journal of pure andapplied mathematics,
p. III,
I868).
(2)
EVERETT, uneligne fccale (Collected Papers,
vol. II, p. I44;Philosophical
maga- zine, Igo2, t. LIII, p. fi83).Fac. de T., 3e S., IV. 34
La
caustique
se réduit à une courbe et unesurface
dans le cas où les surfacesd’onde sont des surfaces
enveloppes
d’une famille desphères dépendant
d’un para- mètre. Le centre de lasphère
variable décrit la courbecaustique.
Dans le casparti-
culier où cette courbe est une droite, la surface d’onde est évidemment de révolution autour de cette droite. Dans ces
conditions,
la deuxième nappe decaustique
est ausside révolution et s’obtient en faisant tourner la
développée
de la méridienne de la surface d’onde autour de laligne caustique.
Ladéveloppée possède
forcément unpoint
de rebroussement sur l’axe de révolution. On réalise ce cassimple
en considé,rant un
système optique
centréquelconque
et unpoint
lumineuxobjet
situé surl’axe du
système;
les ondesémergentes possèdent
lasymétrie indiquée plus
haut etil leur
correspond
les deux nappes decaustiques
décrites ci-dessus.Dans le cas
général
où lacaustique
se compose de deuxsurfaces,
ilpeut
arriver que les surfaces d’ondeprésentent
un certaindegré
desymétrie;
cequi permet
de déduire immédiatement certainsrenseignements
concernant leurcaustique.
Le cas de surfaces d’onde
possédant
unplan
desymétrie
se trouve réalisé avecun
système optique
centré et unpoint
lumineuxobjet pris
hors de l’axe. Leplan
Pqui
passe par l’axe dusystème
et lepoint
lumineux estplan
desymétrie,
Une sur-face d’onde
émergente
est nécessairementsymétrique
parrapport
à P. L’intersec- tion 1 de P avec cette surfaceappartient
nécessairement à l’une des familles de seslignes
de courbure. L’autre famille coupe 1orthogonalement
et à l’intersection la courbure de ceslignes
est maximum ou minimum. Il en résulte : .1°
Que
l’une des familles de normaliesdéveloppables (surfaces développables engendrées
par les normales à unesurface) comprend
leplan
desymétrie auquel correspond
une arête de rebroussementplane,
courbe suivantlaquelle
unepremière
nappe de
caustique
coupeorthogonalement
leplan
P.2°
Que
la deuxième famille de normaliesdéveloppables
admet des arêtes de re-broussement
présentant
unpoint
de rebroussement dans leplan
P. C’est dire que la deuxième nappe decaustique
se divise en deuxparties
se raccordanttangentielle-
ment suivant le
plan
P.FlG.4.
Le cas de surfaces d’onde
possédant
deuxplans
desymétrie
est réalisé avec lesondes
qui émergent
d’une lentillecylindrique,
à la condition que ces ondesprovien-
nent d’un
point
situé sur une droitepassant
par les centres de courbure d’une sectiondroite. Une telle droite est dite l’axe de la lentille; elle est normale aux
génératrices
des deux surfaces
cylindriques qui
limitent la lentille. Les deuxplans
desymétrie
sont deux
plans
forcémentrectangulaires qui
secoupent
suivant l’axe de la lentille : l’unPi
estperpendiculaire
auxgénératrices
de la lentille et l’autreP2
leur estparal-
lèle. Ce
qui
a été dit auparagraphe précédent s’applique èncore ici,
et il en résulteque chacune des deux nappes de
caustique
se divise en deux morceaux se raccordanttangentiellement
dans chacun desplans IB
etP~.
Les deux arêtes de raccordement sont ainsiplanes;
celle située dansPi
coupeorthogonalement P2
et vice versa.On
peut
réaliser le cas de surfaces d’ondepossédant
une infinité deplans
de sy- métrie en utilisant une lentillecylindrique
et un faisceau de lumièreparallèle,
ladirection d’incidence étant normale aux
génératrices
de la lentille. Toutplan
per-pendiculaire
auxgénératrices
estplan
desymétrie:
Les surfaces d’ondeémergentes
sont
cylindriques, puisqu’elles
doivent avoir la mêmesymétrie.
Leursgénératrices
sont
parallèles
à celles de la lentille. Les deuxsystèmes
de normaliesdéveloppables
sont deux familles de
plans perpendiculaires
etparallèles
auxgénératrices
de la len-tille. L’un des
systèmes
d’arêtes de rebroussements’éloigne
à l’infini ; l’autre demeure à distance finie etengendre
une nappe decaustique qui,
elleaussi,
estcylindrique
avec
génératrices
encoreparallèles
à celles de la lentille.CHAPITRE II.
Réfraction à
travers undioptre sphérique.
Soit le
dioptre sphéri-
que
Si
de centreCi séparant
deux milieux
d’indices o
et
(On
suppose une lu- niièremonochromatique.)
Ri désigne
le rayon dudioptre sphérique ;
il estcompté positivement
dansle sens de Oz. de la
figure. )
. xo , , zo sont les coor- données de la source lumi-
neuse
Ao .
FIG. 6.
, Y*’ ~i sont les coordonnées du
point
où un rayon subit la réfraction.(0~
a
pris
ici comme axe Oz un des diamètres duNous considérerons x0, y0,
2014,
x1, y1 commegrandeurs
du Ier ordre et nousnégli-
gérons, dans ce
chapitre,
lesgrandeurs
d’ordresupérieur
à 4.L’équation
de la surfaceSi
est :ou, au 6e ordre
près,
Les cosinus directeurs de la normale en
A~
sont :Les deux
premiers
sont calculésrigoureusement,
le dernier au 6e ordreprès.
Les cosinus directeurs du rayon incident
no)
sont :en
négligeant
lesgrandeurs d’ordre ) 5.
Équations optiques
en .Prenons comme
plan
d’incidence leplan
de la feuille ; lapremière
loi ide Descartes
indique
que le rayon réfracté seraégalement
dans ceplan ;
la deuxième loi
s’exprime
par :7.
Prenons sur le rayon réfracté AI’ = N.1 et sur le rayon incident Menons IJ
perpendiculaire-
ment à JA et I’J’
perpendiculairement
à J’A.D’après
les deux loisprécédentes,
IJ est
égal
etparallèle
à l’J’. Il en est de même de leursprojections
sur un axequel-
conque. Par suite
Sur l’axe
Ox,
onobtient,
endésignant
les cosinus directeurs du rayon réfractépar Lt’
mt, nt :De même sur l’axe
Oy :
:et sur l’axe Oz : :
Finalement,
ou, en
posant :
Ces
équations
sont la formeanalytique
souslaquelle
nous considérerons les lois de Descartes ; elles forment ce que nousappellerons
leséquations optiques
enA~ .
On en déduit :
D’autre
part,
d’où :
Or :
ou, ne conservant que les termes d’ordre 4 :
ou, en
posant :
Il vient alors :
Si dans les
équations qui donnent 1t
et onnéglige
lesgrandeurs
il suffit de déterminer
J11
au 4e ordreprès.
Onprendra :
La seule valeur
acceptable
pour est cellequi
tend vers ~, car pourt==o,
r==o et
~=~2014~.
D’où :
La
première équation optique
devient :En
posant :
l’équation précédente
devient :De
même,
on obtiendrait :Remarquons
que a et P sontfinis,
alorsque b
est du IP’’ ordre. Si l’on se limiteau 3c
ordre,
leséquations optiques
s’écrivent :Condition à
satisfaire
pourqu’une
normalie de rayonsréfractés
soitdéveloppable.
Courbes directrices du
faisceau
incident.Les
équations
d’unrayon
réfracté sont :Les coordonnées y~ d’une courbe située sur
SI
et telle que lepinceau
issu deA~
et
s’appuyant
sur cette courbeforme, après réfraction,
une surfacedéveloppable,
doivent satisfaire à la condition :
Fac. de T., 3e
S,,
IV. 35Les éléments de la deuxième
ligne
sontexprimés plus haut
au 4e ordreprès.
Ceuxde la dernière
ligne
sont, avec la mêmeaproximation :
Remarquons,
que pour obtenir ces éléments au 4e ordreprès,
il est nécessaire de pousser ledéveloppement
deséquations optiques jusqu’au
4e ordre.Développons
le déterminant ci-dessus et ne retenons que les termes du 3e ordre.On trouve : 1
En
posant :
ona:
A est fini alors que B et C sont du ordre.
Considérons x1
comme variableindépendante
et faisons Yo== 0, cequi
revient àprendre
commeplan
ZOX leplan passant
parAo.
On a alors :C’est là
l’équation
àlaquelle
doivent satisfaire les coordonnées(xi, yj
de lacourbe
cherchée,
c’est-à-dire les coordonnées de laprojection
de cette courbe sur leplan
XOY. Cetteéquation
diffère de celle desconiques
homofocales obtenue par M. Finsterwalder. Il faudrait notamment que l’on eûtB==C,
cequi impliquerait :
et l’on voit que cette
égalité
n’est vérifiéequ’au
2’ ordreprès.
Pour résoudre la
précédente .équation, je
remarquequ’en
faisant elledevient :
et
qu’elle
admet alors les solutions :La
première correspond
à une famille de circonférencesconcentriques
dont lecentre est
l’origine.
La deuxièmereprésente
une famille de droites concourantes issues del’origine.
Ce résultat était d’ailleurs évident apriori.
Lorsque
x est=~
de o, maispetit,
il est naturel d’admettre que les solutions cherchéescorrespondent
à deux familles decourbes,
l’une fermée tendant vers la formecirculaire,
l’autre ouverte tendant vers la formerectiligne, lorsque
tendvers o.
Recherche de la
première faniille.
Admettre,ce qui précède,
c’est supposerqu’il
existe une solution de la forme :... étant des fonctions de x à déterminer
qui dépendent,
en outre, du para- mètre rI..De
l’égalité précédente,
on tire :Substituons dans
(i)
et identifions. Nous devonségaler
à o les coefficients des différentespuissances
de xo. Ce que nous faisons ici revient en somme à résoudrel’équation posée
parapproximations
successives :Multiplions
les deux membres par y etremplaçons
y par sondéveloppement :
On vérifie que le terme
indépendant de x0
est - o :Cela doit
être, puisque y~ ==
oL est solution del’équation (i)
débarrassée des termes en xo.Une
première approximation
sera obtenue en écrivant que le coemcientde x0
estidentiquement nul,
c’est-à-dire :ou,
après
réduction :d’où:
et
K est une constante
qui dépend
de x .La
première
solutionapproximative
est donc :Elle
correspond
à une famille de circonférences decentre §
= r = o.On déterminera K en écrivant que par un
point
il passe une et une seule courbeintégrale.
Parexemple,
cherchons la courbequi
passe par x1 = 03B1, y1 =o :d’où :
et par suite :
On établit ainsi une
correspondance
courbe à courbe entre la famille initiale de courbesintégrales
et la famille depremière approximation.
Cette dernière est formée de circonférences
concentriques
dont le centre communest ; = A °,
~=0 et le rayon(03B1-B Ax0). Géométriquement, la correspondance
entre les courbes des deux familles est
simple;
il sumt dedéplacer
le centre de lacirconférence de suivant l’axe des Ox et de mener une nouvelle circonférence
tangentiellement
à lapremière.
Une deuxième
approximation
sera obtenue en écrivant que le coemcientde x20
estidentiquement nul,
c’est-à-dire :En tenant
compte
de ce queaprès réduction,
il vient :d’où :
J est une constante
qui dépend
de x.La deuxième solution
approximative
est donc :’On déterminera J comme
plus haut,
en cherchant parexemple
la courbequi
ipasse par y,=o, xi = x . On a alors :
d’où :
et finalement
ou
En deuxième
approximation,
on obtient donc une familled’ellipses
dont l’un desaxes coïncide avec Ox et l’autre est
parallèle
àOy.
Les coordonnées du centre de l’unede ces
ellipses
sont : ,Le
grand
axe estparallèle
àOx,
et lerapport
entre les deux est :On a en effet:
partie principale
de B =partie principale
de C =20( 1 - 0) 1R21z0
.Il en résulte que BC est
positif.
Recherche de la deuxième
famille.
L’hypothèse
faiterevient
àadmettre
l’existence d’unesolution
de la forme:tft’ ’fI’
... étant des fonctionsde x1
etde 03B2
à déterminer.D’où il suit : -
En substituant dans
(1),
il vient :Égalons,
commeplus haut,
à zéro les coefficients des différentespuissances
de xo .
’On vérifie d’abord que le terme
indépendant de x0
est -o, cequi
doitêtre,
puisque
y1= est solution del’équation (i)
débarrassée des termes en xo :Une
première approximation
sera obtenue enégalant
à zéro le coefficient de x,, c’est-à-dire : 1ou
et finalement :
La solution
générale
de cetteéquation
est ::,
NI étant une fonction
de § .
Il vient pour la
première
solutionapproxiniative :
On déterminera lI comme
plus haut,
enécrivant,
parexemple,
que pouravec limite
x1= ~,
cequi exige
M=o. D’où il suit :et la deuxième famille est constituée en
première approximation
par des droites con-courantes
passant
par lep oint ~
=Ç A
x , o r ~ = o . Onpeu t
remarqu erqu’on
obtientces droites en faisant subir à celles du début la translation
~
x .. A o
Une deuxième
approximation
sera obtenue enégalant
à zéro le coefficient dexô :
En tenant
compte
de la valeur trouvée pour~!-i, après
réduction il vient :ou
La solution
générale
de cetteéquation
est :La deuxième
approximation est :
ou
On déterminera N par la condition x1 = ~ , y = ~ avec limite
y1 x1= 03B2,
c’est- xià-dire que les directions
asymptotiques
deshyperboles
trouvées seront les droitesinitiales. ’
Ces directions
asymptotiques
sont données parou
ce
qui exige
N = o.D’où finalement pour les courbes de la deuxième famille en seconde
approxi-
.mation :
Elle est formée d’une série
d’hyperboles qui
admettent commeasymptotes
la.droite
fixe
x = o et une droite mobilepassant
par lepoint fixe ~
=Ç
x , = o etde coefficient
angulaire ~ .
Pour a
= ~, lesystème
se réduit aux deux droites x = o, x =Ç
x .Les courbes obtenues sont les
projections
sur XOY de courbés situées surS1.
Dans les limites de notre
approximation,
onpeut
confondre lesprojections précé-
dentes avec la
perspective
de ces courbes sur XOY parrapport
àAo.
Fac. de T., 3e S., I V. 36
En effet, considérons
Ai
surS~,
saprojection ai
sur XOY et saperspective a/
parrapport
àA~.
On a :Or est du 2’ ordre ;
tg CD
estégalement
du 2eordre; puisque
l’on asupposé I z0
dule’’ ordre.
D’où
alal’
est du 4e ordre et par suitenégligeable.
FIG. 8.
Avec
l’approximation faite,
onpeut
doncprendre
les courbes obtenues commediaphragmes, lorsque
l’on se propose d’isoler les normaliesdéveloppables
à la sortiedu
dioptre.
On a trouvé ainsi, en deuxième
approximation,
une familled’ellipses
et une fa-mille
d’hyperboles qui
necoupent point orthogonalement
lespremières.
Cette con-clusi.on semblerait donner raison à M.
Finsterwalder,
vu l’accordapparent
entre son résultat et le théorème de Malus(page
19 du Mémoire citéplus haut).
Mais il sumtde remarquer, que
l’orthogonalité exigée
par cethéorème,
vise seulement les norma-les
développables
à la sortie dusystème,
et non pas les surfaces de rayonsqui
leurcorrespondent
à l’incidence. La réfraction ne transforme pas, engénéral,
une surfacedéveloppable
en une autreégalement développable,
et, par suite, deux surfaces de rayonsqui
donnent àl’émergence
deux surfacesdéveloppables
ne secoupent
pas engénéral orthogonalement.
Il en est de même de leur section par unplan perpendicu-
laire à l’axe du
système.
On
pourrait,
en continuant la méthode de résolution,espérer
un résultatplus
précis.
Cela serait illusoire, vul’approximation
aveclaquelle
a été établiel’équation
qui
nous sert depoint
dedépart.
C’estpourquoi
nous nous bornerons à cette deuxièmeapproximation.
CHAPITRE III.
Nous établirons d’abord, dans ce
chapitre, l’équation
de lacaustique
en utilisantles courbes de
première approximation
obtenues auchapitre précédent.
,Recherche de la
première
nappe.La directrice sur
laquelle s’appuie
une surfacedéveloppable
àl’émergence
se pro-jette
sur leplan
XOY suivant une courbe dontl’équation
est :Adoptons
les coordonnéespolaires
avec OX comme axe et le centre commun descirconférences directrices comme
pôle ;
on a :L’équation précédente
se réduit alors à :Les
équations optiques
s’écrivent :Les
équations
d’un rayonémergent
sont :Si l’on fait dans ces
équations
p = ct!’, on obtient unedéveloppable
de la pre- mière famille. Leséquations
de cesdéveloppables
sont de la forme : .L’arête de rebroussement de chacune de ces
développables,
c’est-à-dire unegéo- désique
de lacaustique,
sera obtenue en cherchant une fonction 1,=03C8(03B8)
satis-faisant à :
ou
On a, d’autre
part :
La condition