A NNALES DE L ’ UNIVERSITÉ DE G RENOBLE
G EORGES DE R HAM
Sur la théorie des formes différentielles harmoniques
Annales de l’université de Grenoble, tome 22 (1946), p. 135-152
<http://www.numdam.org/item?id=AUG_1946__22__135_0>
© Annales de l’université de Grenoble, 1946, tous droits réservés.
L’accès aux archives de la revue « Annales de l’université de Grenoble » implique l’accord avec les conditions générales d’utilisation (http://www.
numdam.org/conditions). Toute utilisation commerciale ou impression sys- tématique est constitutive d’une infraction pénale. Toute copie ou impression de ce fichier doit contenir la présente mention de copyright.
Article numérisé dans le cadre du programme Numérisation de documents anciens mathématiques
http://www.numdam.org/
Sur la théorie
des formes différentielles harmoniques
par Georges de RHAM
(Lausanne
etGenève)(1).
Dans un travail récent
[8] (z),
la théorie des formes différentiellesharmoniques
de M.Hodge
a été fondée sur un théorème d’existence relatif à uneéquation
différentielle où l’inconnue est une forme différentielle extérieure et où intervient unopérateur qui généralise
convenablement le
laplacien.
Ce théorème y est établi par la méthode de laparamétrix,
deHilbert, déjà
utilisée dans cette mêmethéorie,
d’une manière un peudifférente,
par MM.Hodge [2]
et
Weyl [5].
Le
premier objet
de cet article est de donner de ce théorème d’existence une autre démonstrationqui,
tout en utilisant les mêmesprincipes,
meparaît plus simple.
Elle estexposée
au nO 2 ;les définitions et les lemmes nécessaires sont
rappelés
au nO i.Pour déduire de ce théorème l’existence d’une forme
ha1’monique
ayant
despériodes assignées,
il fallaitutiliser,
comme dans les tra-vaux de MM.
Hodge
etWeyl
et comme cela estrappelé
au nO 3, lethéorème assurant l’existence d’une forme
fermée ayant
despériodes assignées,
quej’ai
établi dans ma thèse[-j]
par une méthode appar-tenant à un ordre d’idées différent. Il était naturel de chercher à éviter ce
détour,
comme la théorie desintégrales
abéliennespermet
de le faire dans le cas
particulier
des formes dedegré
1 sur une sur-face. C’est là le second et
principal objet
de cet article.La construction directe d’une forme
harmonique ayant
des (1) Le contenu de cet article a été exposé au Colloque de Topologie de l’Université deStrasbourg, le 2 mai 1946.
(2) Les chiffres entre crochets [ ] renvoient à l’Index bibliographique placé à la fin de
cet article.
périodes assignées,
dont il résulte une nouvelle démonstration du théorème mentionné de mathèse,
estexposée
au n° 6. Elle est baséesur la
forme
de Green au sensélargi,
introduite au n°ft
suivant la méthode de Hilbert[2,
p.23~~,
et sur uneexpression analytique,
àl’aide de cette
forme,
du nombrealgébriqu,e
depoints
d’intersection de deuxchamps à pet n
-p dimensions dans un espace de Riemann à n dimensions(nO 5).
Comme
application
de cette forme deGreen, j’étudie
encore aunO 7 l’équation analogue
à celle des membranesvibrantes,
dont les solutions fournissent dessystèmes orthogonaux complets
de formesdifférentielles
extérieures. On retrouveainsi,
enparticulier,
les suitesde fonctions fondamentales de M. Elie
Cartan r ~,
et l’onpeut
encoreen déduire un
complément
à un théorème de M.Whitney [6].
1. Rappel de quelques définitions et de quelques
lemmes(,).
Étant
donné un espace de Riemann à dimensionsV,
clos et orien-table,
et une forme différentielle extérieure x dedegré p (o -p -, n)
définie sur
V,
ondésigne
par x~ sa formeadjointe,
dedegré
n - p, par ’d’Y sa différentielle extérieure, dedegré
p + i, par a.-% la formeôx-(- I)’‘~+n+’(dx~)~,
dedegré
p- i, et par Ax la forme 1x = ~dx+ dôx,
de
degré
p. On dit que o estharmonique
si 1x-o. Si p-n, dy---o,et
siD===o,
x = o. Dans ce dernier cas, Y- est unefonction,
5x se réduit à ðda==-div.grad.
x etl’équation
~1x - o se réduit cellede
Laplace-Beltrami. L’opérateur 0394
est lagénéralisation
naturelle dulaplacien.
Le
produit
scalaire(7, ~)
de deux formes de mêmedegré p est,
par
définition, l’intégrale
étendue à V duproduit
extérieura(, (a, ~3) _-__ f,7*.
On a
(x, G) _ (~, x)
et(x, o~) >,
o.L’égalité (a, a)
-- o nepeut
avoir lieu que si x == o
(les
coefficients de x étantsupposés continus).
(3) Pour plus de détails, voir [8]. En renvoyant à ce
travail, je
signale une petite diffé-rence dans les notations : les formes de degré p désignées ici par 8x, a, w(x, y), 0-a cor- respondent t aux formes . désignées dans [8] par (- i)nP+n+18x, - da,
1 wp(xe
v) etk
- .-
-£2ot
respectivement.k
Une
intégration
parparties
conduit à la formule(d:J., Y)
-’(p., au) (1. 1) )
où ~. et sont deux formes de
degrés
p et p + irespectivement,
declasse Ct
(c’est-à-dire
à coefficientsdifférentiables).
Cette formule est encore valable
si
et v deviennent infinies d’un ordre inférieur à n - i, en despoints
isolés et distincts. Elle entraîne les formulessuivantes,
où xet ~
sont des formes de mêmedegré :
d’où résulte par addition
En
particulier, (Jx, x)
- -(dx, dx)
-I-(~x, ay-),
cequi
montre quel’équation
d7 = o entraîne d7.==o et~7- -- o,
c’est-à-dire que la défi- nition donnée ici des formes différentiellesharmoniques
estéquiva-
lente à celle de M.
Hodge,
du moins tant que l’on se borne à consi- dérer des formespartout régulières
sur un espace clos.On
appelle fonction
distance surV,
de classeCm,
toute fonctionz°(x, y)
de deuxpoints
x et y de Vjouissant
despropriétés
suivantes:1
r(a?, - n(
y,x)
> osi ~ -~,--y, r(~, x)
- o .20
r~(x, y)
est une fonction de classe C"‘ sur V de chacun despoints
x et y, c’est-à-dire a des dérivées continuesjusqu’à
l’ordre mpar
rapport
aux coordonnées despoints
x et y.3°
Lorsque
y est infiniment voisin de x,i(x, y)
se réduit à l’élé-ment linéaire ds de
l’espace
riemannien V.Si
p (x, y)
est la distancegéodésique
de x et y,f(t)
une fonction nondécroissante de t, indéfiniment
dérivable, égale
à t pouro 1 --
2
et constante pour t > s, s étant un nombre
positif
assezpetit
nedépendant
que deY, f’CP(x, y)]
est une fonction distance sur V.En
désignant
parx’,
..., xn les coordonnées de x et pary1,
...,y
ncelles de y et
posant Ai, ~ - I az(r2), la condition 30 ci-dessus
2
àxiàyj
signifie
queAi,
seréduit,
pour x ~ y, au coefficient gt~ de la formequadratique ds’--gijdx’dxj.
En
désignant
encore parAi, ... ip, j, ... j,
le mineur extrait du déter- minantIl Ai, jll en prenant
seslignes
de rangil, ..., ip
et ses colonnesde
rang j,,
...,jp
et par sn la surfaceà n - i dimensions de lasphère
de rayon i dans
l’espace
euclidien à ndimensions,
laparamétrix
dedegré
p,w(x, y),
introduite par MM. Kneser etHodge,
est définie enposant
La
paramétrix
étantsymétrique, w(x, y)
==o. (y, x), l’opérateur
S2défini en
posant
l’est
également,
c’est-à-dire que(2x, ~3)
_(x, S2~).
En outre, la
paramétrix jouit
despropriétés
suivantes :a) l,,w(x, y)
est infinie d’ordre n - 2 pour x = y.b) Q
etQ’
étant lesopérateurs
définis en posanton a
(Qoc, ~)
-~x, Q’~)
et les deux formulesDans
(1. 5),
:~ estsupposée
de classeC’,
~?~ étant alors declasse G~.
Dans
(1. 6), ~
estsupposée
de classe C2. Pour les démonstra-tions, voir [8, chap. II],
où(1,6)
estappelée
formule 1 et(1. 5)
formule II.
2. Théorème.
Sur un espace de Riemann clos et
orientable,
iltiy
aqu’un
nombrefini de formes harmoniques
linéairementindépendantes.
Étant donnéeune forme (~
àcoefficients différentiables,
la condition nécessaire etsuffisante
pour quel’équation ~~~
=;~ soit possible
est quePi
soitorthogonale
à toutes lesformes harmoniques
du mêmedegré.
Ce théorème a été établi dans
[8, chap. III
en suivant la méthode de Hilbert. La démonstration quevoici, plus simple,
se rattacheplutôt
à la méthode de E. E. Levi[4].
Toute forme
harmonique
p, satisfaisant àl’équation lc
-- o,satisfait aussi à
l’équation 2Jc - o, qu’on peut écrire, d’après
D’après
la théorie de Fredholm(cf. [8], Appendice),
cetteéqua-
tion
intégrale homogène
n’aqu’un
nombre fini de solutions linéai- rementindépendantes,
d’où résulte immédiatement lapremière partie
du théorème.Si
Acq
=== o, en vertu de(i. l~), (Ap!., c~) - (~.r, Ay)
== 0 ; il est doncnécessaire,
pour quel’équation àti.
soitpossible, que (~
soitorthogonale
à toutes les formesharmoniques.
Pour montrer que cette condition est aussi
suffisante,
considé-rons d’abord le cas où
l’équation (2. i)
n’a pas d’autres solutions que les formesharmoniques. D’après
la théorie deFredholm,
la condition nécessaire et suffisante pour quel’équation
~ + Q~ = ~ ,
ou, en vertu de(t. 5), ÂOç
_;~ (2 . 2
soit
possible,
estque
soitorthogonale
à toutes les solutions del’équation homogène
associée à(2. 2), équation qui
n’est autre que(2. 1)
et dont lessolutions,
dans le casactuel,
sont les formes har-moniques.
Cette condition étant
remplie, (2. 2)
a unesolution ~
et It --Sz~
satisfait à
l’équation proposée A.==- .
Considérons enfin le cas où
l’équation (2. 1)
admet d’autres solutions que les formesharmoniques,
etdésignons par
cellesqui
sont
orthogonales
à toutes les formesharmoniques.
Elles constituentune
multiplicité
linéaireE~
à un nombre fini d de dimensions.~1 étant
l’une de cesformes, (~12~1, ~) (~)
est une fonction linéaire de~I’ dans
E~,.
Comme(~2~’i, 1>1) == (il1>t’ il1>J,
en vertu de(i. 4),
cettefonction linéaire ne
peut
s’annuleridentiquement
que si0~1= o,
c’est-à-dire si
~’i
:== opuisque ID,
estorthogonale
à toutes les formesharmoniques.
Parsuite, lorsque
décritE~, (~2~i, ~’)
décrit unemultiplicité
linéaire à d dimensions de fonctions linéaires dansE~,
qui
est nécessairement lamultiplicité
de toutes les fonctions linéaires dansE~.
Onpeut
donc choisir~1
de manière que(~2~1, ~’)=(i, ~) quelle
que soit ~. Laforme ~
-,~00FF~~
est alorsorthogonale
à toutesles
formes 4’ ;
elle est aussiorthogonale
à toutes les formes harmo-niques, ~
l’étant parhypothèse
etA’(P,
en vertu de(1. L~) ;
elle estpar suite
orthogonale
à toutes les solutions de(2. i),
cequi
assure(’rl Pour être assuré de l’existence de A2(bl, il suffit de savoir que Ï~ est de classe h~.
C’est
ce qui résulte du fait que Ï~ satisfait à (2.1), en vertu d’un mode de raisonnementclassique en théorie du potentiel, pourvu que Dyw(x, y) soit de classe Cw, ce qui aura cer-
tainement lieu si la paramétrix est de classe C6.
140
l’existence d’une
solution $
del’équation intégrale
qui peut s’écrire, d’après (1. 5), â(QE --i- A-1),) -- ,
de sorte que laforme ~~ =
~2~ +,~~1
satisfait àl’équation proposée ~~.
~et
le théorème est ainsi établi.3. Soit ~1, ~ J, ..., c~R un
système complet
de formesharmoniques
linéairement
indépendantes
dedegré
p, normalisées et deux à deuxorthogonales : (o,, yj) ~ ~~ ;
posons encoreLa forme Hx _-_
fh(x, y)oe*(y) est harmonique,
et x - Hx est
orthogonale
à toutes les formes harmoniques.
Il existe par suite,
en
vertu du théorème
établi,
une solution ,,j. del’équation /A,,,j.
-- x - Hxou x --
dafi.
-4-ad,-,.
+H:Y,
cequi
anontre que toute forme a.peut
êtredécomposée
en la somme de troisformes, respectivement
homo-logue
à zéro,adjointe
à une formehomologue
à zéro etharmonique.
Ces trois formes étant deux à deux
orthogonales,
comme cela résulte de(i. i),
une telledécomposition
n’estpossible
que d’une manière.C’est le théorème de
décomposition [8,
p.15].
Il montre que toute forme fermée esthomologue
à une formeharmonique
et à une seule :si d ==: o, CI. est en effet
homologue
à Hx. Le nombre R ==Rp
est doncégal
au nombre deformes fermées
dedegré
p entrelesquelles
n’existeaucune
homologie.
Comme
tlx~ _ (~x)’~ (Cf.
les formules(5. 4) ci-dessous),
uneforme est
harmonique
en mêmetemps
que sonadjointe,
d’oul’éga-
lité
Rn
=Rn-p qui correspond
au théorème de dualité de Poincaré,car on
sait,
comme cela sera d’ailleurs établi à nouveauci-dessous,
queRp
estégal
auplèmó
nombre de Betti del’espace
V.4. La forme de Green au sens élargi.
D’après (1. 6),
leproduit
scalaire(,A,,W(X, y), cx(x))==Q’a(y)
estune forme en y
égale
àQ CI.(y)
-~,(y).
Enparticulier, si (D
est har-monique,
on aet comme
considérée comme une forme en x, est
orthogonale
à toutes les formesharmoniques.
Parsuite, l’équation
.admet une solution
(a?, y)
fournie par la méthode du nO 3. Le fait que pour x = y le second membre est infini d’ordre n - 2 auplus
entraîne que la
solution ~
del’équation (2. 3) (où
l’onremplace ~
par le second membre de
(4. 1»
est aussi infinie d’ordre n - 2 auplus,
et p. --Qc’
+.i
est par suite infinie d’ordre n - -fi auplus.
Suivant Hilbert
[2,
p.233~, j’appellerai yb/’/M?
c~e Green au sensélargi
la double formeElle satisfait à
l’équation
et, considérée comme une forme en x, elle est
orthogonale
â toutesles formes
harmoniques.
Pour x ===y, elle est infinie du même ordren - 2 que
ea(x, y).
Cette forme est
symétrique: : g(x, y) = g(y, x).
Pour le prouver, il suffit d’établir l’identité des deuxopérateurs
G et G’ définis enposant t
La forme
[x,,(x)
-f,)(x, y)
-g(x, y)
n’étant infinie que d’ordre n -- ~t auplus
pour x =y, on a,d’après ( t .4), (d~fo, oc) _-_. (ua, lec)
d’où
(g, 3,~x) - (LBg, ~‘) = (c~, ) -- (~lw, «.).
Cette dernière relation(où
Y. est une forme en x et où,l’intégration ayant
lieu parrapport
à x,
chaque
membre est une forme eny) peut s’écrire,
en tenantcompte
de(4.2)
et de(1.6), G/ð+H’Y..==Q6.’Y..-Q’cx==cx,
d’oùrésulte
D’une manière
analogue,
en utilisant(1.5),
on obtientLe fait que
g(x, y),
considérée comme une forme en x, est oriho-142
gonale
aux formesharmoniques,
se traduit par G’Ha ---7 o, d’oùrésulte encore
HG«. -_-_ o,
en vertu de l’identitéEn
remplaçant
x par Goc dans(4.3),
il vient alors G’ 1lG:x==Gel.,
eten
appliquant
G’ aux deux membres de(4.4), G’rG«. _-_ G’«.,
d’où l’identité cherchée Gx == G’«..Notons les formules
(4.3)
et(4.4), qui
nous seront utiles etqui
se réduisent àNous allons établir maintenant que les
opérateurs
G et ôsont per-
mutables. ’
Pour
cela,
remarquons d’abord que lesopérateurs
A et sont per-mutables : $ -- ~a -= ada. Il en est de même pour H et
~, puisque
Hâx -- aH?: -- 0, et pour G et
H, puisque
GH«, -- HGa -- o. Lesopérateurs
à et * sont aussipermutables,
ainsi que H et * :comme on le vérifie immédiatement.
En
remplaçant
a par G;x dans la formule(4.5), G,B,x Ho,,
il vient
GDG«, _ $Gx,
et enappliquant l’opérateur
Ga aux deuxmembres de l’autre formule
(4.5),
AG,% == (/. -Hx,
il vient d’autrepart
GLlGO’. -Gax, d’où,
comme ôd =Gax
-- BGx.C.Q.F.D.
De la même
manière,
on établit que lesopérateurs
G et ~ sontPermutables
, Gx* --(Gy.)*.
On a évidemment aussi dG -- Gd.Ces relations font intervenir des formes
h(x, y)
etg(x, y)
dedegrés
différents. Pour lesdistinguer, désignons
parh,,(x, y)
etgp(x, y)
cellesqui
sont dedegré
p(tant
en xqu’en y).
On a, oc étant une forme
régulière
dedegré
p : :et, en tenant
compte
de(i. i) :
Par suite
et l’identité Gx == Gx entraîne
En tenant
compte
de l’identité(?),*)* - (-- I)pn-f-pX@
où est uneforme de
degré
p. on voit de même que lapermutabilité
desopéra-
teurs G et * se traduit par la relation
où
p(a?, y)
estl’adjointe
en x àgix, y)
etq, -P(X, y) l’adjointe
en y àgn-p(x,)).
Il en résulte encore quegn-ix, y)
estégale
~al’adjointe
- *
0 en x et en y à
gn(x, y)
:g, -,(x, y)
=9’p( y).
5. Théorème.
Sur
l’espace
de Riemann clos et orientable cc n dimensionsV,
soient cP et e’t-P deuxchamps d’intégration
à p et n ---P dimensionsrespectivement (o C p C n),
tels que cP ne touchepas le bord ‘c"-p de c’t-p et n-p ne touche pas le bord ~£cP de c~.
L’expression
où les
intégrations
ont lieu parrapport
à x sur ’-£c’-P et sr~rcn-p et par
rapport
à y sur ’’cp et sur cP, estégale
aunombre
algébrique
depoints
d’intersections de cP avec en-n.Pour établir ce théorème, nous allons montrer que
I(cP, el,-P) jouit
dequelques propriétés qui
caractérisent le nombrealgébrique
de points
d’intersections.D’après
la formule deStokes,
on apourvu toutefois que le
point x
ne se trouve pas sur lechamp
cP,sinon
l’intégrale
au second membrepourrait
cesser d’avoir un sens.Le
premier
membre est une forme en x continue en toutpoint
non situé sur cp. Si p n,
chaque point
de cP estpoint
limite depoints
non situés sur cP etla forme
en xreprésentée
par. le second membre de(5. 1) peut
par suite êtreprolongée
par continuité en tous lespoints
de cP non situés sur, EcP.144
De
même,
on aet la forme en y
représentée
par le secondmembre, qui
a un senssi y ne se trouve pas sur cn-p,
peut,
si p > o, êtreprolongée
par continuité en tous lespoints
de cn-p non situés sur lfen-p.D’autre
part. y
étant une forme dedegré
p, on a, comme on le vérifieaisément,
en vertu de la définition même desopérateurs
s ~et ~.
Comme
dxgp(x, y) =c,gp+1(x, y), d’après (4.6)
où l’onpermute
xet y et où l’on
remplace
p par p + i, il vientCette dernière forme est
symétrique,
lesopérateurs dx et ~y
étantpermutables.
Parsuite,
d’où,
enprenant l’adjointe
en x : :En vertu de
(4. ~)
et de lasymétrie
degP(x, y),
on a encored’où,
enprenant l’adjointe
en x,d’où, d’après (5.2),
ce
qui
entraînefinalement,
en tenantcompte
de(5.1),
la formuleIl résulte immédiatement de cette formule
que si
leschamps
cP,
et - n-P n’ont aucun
point
commun,I(cP, cn-p)
-- o. Lesintégra-
tions dans
chaque
terme au second membrepeuvent
alors en effetêtre
permutées.
Si les
champs
c~ et en-p secoupent,
sansqu’aucun
d’eux ne coupele bord de
l’autre,
et si o ~ p ~: n, la formule(5.5)
conserve unsens, pourvu
qu’on interprète
lesintégrales .
au second membrecomme il a été
expliqué,
en lesprolongeant
par continuité.Si cP est
homologue
à zéro, cP -~fcp+ 1,
lepremier
et le troisièmetermes de
l’expression de I(cP, cn-p)
sont alorsnuls,
et cette expres-sion se réduit à
.
De même, on a
les
intégrations
au second membrepouvant
être interverties.En
prenant l’adjointe
en x aux deux membres de la relationd.,,g,(x, y)
-ygp+ 1(x, y), équivalente
~a(4.6),-et
tenantcompte
dela
seconde
identité(5.3),
on a encore.
ce
qui
entraîne, en vertu de(5.6)
et(5.7),
formule
qui
est valable sous la seule condition que cp+’ et C"-pne se touchent pas.
Considérons encore le cas où p -- o, où cP = c° se réduit à un
point y pris
avec le coefficient + t, et où C"-p -- cn se réduit àl’espace
V orientépositivement (rappelons
que l’orientationpositive
de V intervient dans la définition de
l’adjointe).
V étantsupposé
connexe, les formes de
degré
o ou fonctionsharmoniques
sur V seréduisent aux
constantes, 9
== C(en
vertu dedc~ == o).
Pourqu’une
telle forme soit
normalisée,
soit que(c~, c~) _ ~C2 n = 1 il
faut que
C - ± V-2 (i~ désignant
l’élément de volume et V le volume total del’espace V),
et par suitea°(x, y)=V-1,
fonction constante en xet en y, et le troisième terme de
l’expression
deI(cP, cn-p) _-_ I(y°, V) )
est
égal
à i. Les deuxpremiers
termes de cetteexpression
étantnuls,
on aEn résumé:
: I(cP, G"‘P)
est un nombre bien déterminé pourvuqu’aucun
deschamps
cP et cn -P ne touche le bord del’autre ;
ildépend
linéairement de chacun de ces deuxchamps,
il est nul lors-qu’ils
ne se touchent pas et il satisfait aux deux relations(5.8)
et(5.9).
Ces
propriétés caractérisant,
comme onsait,
le nombrealgé- brique
despoints
d’intersection de cP avec c"-P, le théorème est établi.Remarque 1. - La formule
(4.7)
entraine immédiatement la relationI(cP, cn-p) 1 )pn+ PI( cn-p, GP)~
propriété
bien connue du nombrealgébrique
depoints
d’intersec- tions.Remarque 2. - Sans examiner ici comment doivent être modifiés et
complétés
lesdéveloppements précédents lorsque l’espace
V estouvert, considérons toutefois le cas de
l’espace
euclidien. Onpeut
y définir directement la formeq(x, y)
parl’expression
même de laparamétrix
donnée au nO i, enprenant
comme fonction distance la distance euclidienne. En utilisant unsystème
de coordonnées rec-tangulaires,
cetteexpression
se réduit àoù la sommation doit être étendue aux
(p)
combinaisons d’indices(il...ip).
Cette forme satisfait àl’équation (4.2),
où l’on posehix, y)
==o, et le théorèmeprécédent, qui
est encore valable commeon le vérifie
aisément,
admet uneinterprétation géométrique simple
par la notion
d’angle
solide. 2-nPar
exemple,
dans le cas où p ~ i et n ~ 2(le
facteur r -n-2
dans
l’expression g(x, y)
étant alorsremplacé
par- log r),
en tenantcompte
de(5.5),
il se réduit à ceci : L et L’ étant deuxlignes planes,
dont aucune ne touche les extrémités de
l’autre,
le nombrealgébrique
de
points
d’intersectionsI(L, L)
estégal
à ladifférence
entre l’inté-grale,
étendue àL’,
de ladifférentielle
del’angle
souslequel
est vuL,
et
l’intégrale,
étendue àL,
de ladifférentielle
del’angle
souslequel
est vu L’. Pour n --
3,
on retrouve enparticulier l’intégrale
deGauss
représentant
le coefficient d’enlacement de deux courbes fer- mées dansl’espace
à 3 dimensions.6. Le théorème établi au n" 5 a pour corollaire immédiat le sui- vant :
Le nombre
algébrique
depoints
d’intersectionI( cfJ, en -P)
de deuxcycles
cP et Cn-p estégal
àIl est aisé de déduire de là
l’expression
d’une formeharmonique
ayant
despériodes assignées.
Soit P lePième
nombre de Betti del’espace
V.D’après
le théorème de dualité dePoincaré,
il estégal
au
(n - pYème
nombre deBetti,
et l’onpeut
trouver deuxsystèmes
fondamentaux de
cycles
à p et n - pdimensions,
tels quePosons,
lesat(i =
i, ...,P)
étant des nombres donnés arbitrai- rement,La forme ~ est
harmonique,
et il résulte immédiatement du théorème ci-dessus et de(6. 1)
que sespériodes
fondamentalessont
égales
aux nombres ai. Le théorème deHodge
est ainsi établi.Une forme
harmonique
dont lespériodes
sont nulles étant iden-tiquement
nulle(Cf. (3~
ou[8]),
il en résultel’égalité Rp==P déjà indiquée
au n" 3.Remarque. Cette
démonstration,
ne faisant pasappel
au théorèmeassurant l’existence d’une forme fermée
ayant
despériodes assignées,
en fournit une démonstration nouvelle.
A l’aide des théorèmes de ma thèse
[7, chap. III]
et des résultats du n°3,
sans faire usage de la forme deGreen,
onpeut
établir nonseulement le théorème de
Hodge,
comme il a étédit,
mais aussi le corollaire au théorème du nO 5qui
a été utilisé ci-dessus. Eneffet,
d’après
cesthéorèmes,
onpeut
trouver unsystème
fondamental de formesharmoniques
dedegré p, y .i(x) (i=
z, ...,Rp),
iel queet un
système
fondamental de formesharmoniques
dedegré n
- p,que l’on
peut désigner
par1T(x) Ci
= i, ...,P,),
lesI’i(x)
étantharmoniques
dedegré
p, tel queLes relations
(6. 1), (6. 2)
et(6. 3)
entraînent, en tenantcompte
de l’un des théorèmes
mentionnés,
la relation(!i, 1F’k)=~i, qui exprime
que les Xi et lesTi
constituent unsystème biorthogonal.
Il en résulte que l’on a
et par suite
et le théorème que l’on voulait établir se déduit immédiatement de
cette dernière
relation, qui
en est d’ailleurs un casparticulier.
7. La forme de Green introduite au
n° 4
estsusceptible
d’autresapplications (Cf. (2~,
p.23~-235).
Ellepermet
tout d’abord de résoudre trèssimplement l’équation
étudiée au no 2. Eneffet, d’après (4. 5), on
aAGH
de sorte que
si ~
estorthogonale
aux formesharmoniques,
fi. --G~3
est solution de
l’équation A,,j. -- ~-,. Remarquons
que c’est la solutionorthogonale
aux formesharmoniques.
La forme de Green
permet
aussi d’étudierl’équation, analogue
àcelle des membranes
vibrantes, A~==)~,
, suivant la méthode de Hilbert.Les valeurs propres réelles de cette
équation
sont nécessairementpositives (la
valeur .- o étant laissée decôté),
car.
J?,~.
entraine
(r~~.~, ~~) -~(~., ij,),
et,d’après (1. 4), (0~~, ~ )
comme(,,j., ~.)
ne
peut
pas êtrenégatif. ON
étanttoujours orthogonale
aux formesharmoniques,
les solutions de cetteéquation
le sont aussi.D’après (4. 5), Grl.== GD.p.
--,,j. -Hlj.
_-_ p., de sorte quel’équa-
tion
tlp.==Àp.
estéquivalente
àl’équation intégrale homogène
à noyausymétrique N =).G;~,
àlaquelle s’appliquent
les théorèmes de Fre- dholm et de Hilbert-Schmidt.Il en résulte l’existence d’une infinité de valeurs propres, toutes
réelles et non
négatives, n’ayant
pas depoint
d’accumulation à dis-tance finie. Deux solutions
correspondant
à deuxvaleurs
propres distinctes sontorthogonales.
Achaque
valeur proprecorrespond
unnombre fini de solutions linéairement
indépendantes,
que l’onpeut
choisir deux à deux
orthogonales
et normalisées. Onpeut
aussi leschoisir soit
homologues
à zéro, soitcohomologues
à zéro(on appelle
ainsi les formes
qui
sontl’adjointe
à une formehomologue
à zéro,ou, ce
qui
revient au même,qui
dérivent parl’opération ~
d’uneforme de
degré supérieur
d’une unité[8]).
Eneffet, soit ~
une solu-tion
correspondant
à la valeurpropre ),
> o.D’après
le théorème dedécomposition (n" 3),
elle est la somme ~. -- .1 + I.,L, d’une formehomologue
àzéro ~~1
et d’une formecohomologue
à zéro , le troi- sième terme de ladécomposition
étant nul parce que (J. estorthogo-
nale aux formes
harmoniques.
Il vient alorsd’où,
en vertu del’unicité
de ladécomposition,
d’où encore
Att, -- J’[J-l
etLB~i,
--), J z,
de sorte que ijlet
,j.,sont
aussides solutions
correspondant
à la valeur propre 1. Elles sont d’ailleursorthogonales.
Si la valeurpropre ~
estsimple,
l’une des deux estnulle. Dans le cas
général,
l’ensemble des solutions sedécompose
en la somme directe de deux espaces linéaires
orthogonaux,
consti-tués
respectivement
par les solutionshomologues
à zéro et par cellesqui
sontcohomologues
à zéro.Soit 7 une solution
normalisée, homologue
àzéro,
dedegré
p,correspondant
à la valeur propre ~., ~c = d = î.c. Comme~~~ - òd8cr -
a~6,
arc est une solution
cohomologue
à zéro, dedegré
p - r , correspon- dant à la même valeur propre. Commeon voit que
z=),-2 rS est
une solution normalisée.Ainsi,
à toute solution,7 normaliséehomologue
à zéro dedegré
p est associée unesolution T normalisée
cohomologue
à zéro dedegré
p - i, corres-pondant à
la même valeur propre X, z ~),-2
,s. tréciproquement,
toute solution normalisée
cohomologue
à zéro dedegré
p~- 1 estassociée à une solution normalisée
homologue
à zéro dedegré
p cor-respondant
à la même valeur propre, c ~~-2 dz.
De là résulte l’existence d’un
système
orthonormalcomplet
deformes solutions de
l’équation Llp. == )J. ou p. == ),G/J., ayant
la struc-ture suivante :
,7p, ~, ... , cp, m, ... formes
homologues
à zéro dedegré p(p
-- i, ...,n),
,rp, ..., z~F, m, ... formes
cohomologues
à zéro dedegré p(p = o,
...,n-
1),
(PP) "" q>p, H~ formes
harmoniques
dedegré p(p
--- o, ...., n~.
Ces formes
satisfont
aux relationsLes valeurs propres relatives aux formes
de degré
p sont les nombrespositifs Àp, m
et’~p -l- 1,
m(m
= i 2,...)
et o siRp
> o. Ona lim.
aP, m
= oc et l’onpeut
supposer que).F,
iii--- ) p,
in -i-- i -m=oo
A toute forme :x de
degré
p, de carrésommable,
c’est-à-dire telle quel’intégrale (~, ac)
de «7 existe au sens deLebesgue, correspond
une série de Fourier
La forme de Green
g(x, y)
n’est pas de carré sommablelorsque
n,> 4.
Eneffet, g(x, y)
étant infinie d’ordre n - 2 pour x = y,~ ~
g(x, y)g(x, y)
est infinie d’ordre ~n -4.
Considérons alors les noyaux itérésL’équation
,jGj,-t. = i-i.admet,
comme onsait,
les mêmes solutionsque
l’équation ÀG,,t
--,,j.. . Son noyau étant de carrésommable,
le L’itéré derang ~
est in~fini d’ordre n -2k,
donc de carré sorn-à cette condition est
. Le