Exercice 1.
1. Pour x ∈ I , bx ∈
−
ab,
ab⊂ ]−1, 1[ . La partie en arccos est donc dérivable dans I . En revanche, la partie en arcsin n'est dérivable que dans l'ouvert. D'après les expressions des dérivées :
∀x ∈
− 1 a , 1
a
, f
0(x) = a
p 1 − (ax)
2− b p 1 − (bx)
2Le signe de f
0(x) est le même que celui de
a p
1 − (bx)
2− b p
1 − (ax)
2a p
1 − (bx)
2+ b p
1 − (ax)
2=
a
2− (abx)
2− b
2+ (abx)
2= a
2− b
2> 0 On en déduit que f est strictement croissante d'après le théorème du tablau de varia- tions.
2. La fonction f est injective car elle est strictement croissante. D'après le tableau de variations de f , elle dénit une bijection de I vers f (I) =
f (−
1a), f(
1a) . Or
f (− 1
a ) = arcsin(−1) + arccos(− b
a ) = − π 2 +
π − arccos( b a )
= π
2 − arccos( b a ) De même
f ( 1
a ) = arcsin(1) + arccos( b a ) = π
2 + arccos( b a ) On a donc bien f (I) = J .
3. Dans le calcul de cos(f (x)) , on utilise :
cos(arccos(bx)) = bx, sin(arcsin(ax)) = ax, cos(arcsin(ax)) = p
1 − (ax)
2, sin(arccos(bx)) = p
1 − (bx)
2car sin ◦ arccos et cos ◦ arcsin sont à valeurs positives à cause des intervalles choisis pour dénir les fonctions réciproques. En utilisant l'expression de cos(u + v) , il vient
cos(f (x)) = x(b p
1 − (ax)
2− a p
1 − (bx)
2)
Le facteur de x est négatif, son signe a déjà été trouvé lors de l'étude de la dérivée.
4. De même, avec sin(u + v) : sin(f (x)) = abx
2+ p
1 − (bx)
2p
1 − (ax)
2⇒
cos
2(f (x)) = x
2a
2(1 − (xb)
2) + x
2b
2(1 − (ax)
2) − 2abx
2p
1 − (bx)
2p
1 − (ax)
2= x
2a
2+x
2b
2−2a
2b
2x
4− 2abx
2sin(f (x)) − abx
2= x
2a
2+x
2b
2−2abx
2sin(f (x)) 5. Pour tout y ∈ J , notons x = f
−1(y) ; alors y = f (x) . D'après la relation de la question
précédente et comme cos(f (x) est du signe opposé à celui de x (question 3) : f
−1(y) = − cos y
p a
2+ b
2− 2ab sin y
6. On applique l'expression de la bijection réciproque obtenue dans la question précédente.
b = 3
5 < a = 4 5 , b
a = 3 4
Pour justier que 1 ∈ J , on utilise une évaluation numérique à la machine : π
2 − arccos 3
4 ' 0.84 < 1 ⇒ 1 ∈ J L'équation admet donc une seule solution
− cos 1
a
2+ b
2− 2ab sin 1
L'évaluation numérique de J montre aussi que 0 ∈ / J donc la deuxième équation n'admet aucune solution.
Exercice 2.
1. La relation de dénition permet de compléter le tableau 1 des premiers coecients de Rothe.
2. Notons F
nla formule à démontrer pour un naturel n . On raisonne par récurrence.
Pour n = 1 . Le produit à gauche se réduit à (1 + x) . La somme à droite se réduit à
c(1, 0)q
0x
0+ c(1, 1)q
0x
1= 1 + x
n\p 0 1 2 3 4
0 1
1 1 1
2 1 1 + q 1
3 1 1 + q + q
21 + q + q
21
4 1 1 + q + q
2+ q
31 + q + 2q
2+ q
3+ q
41 + q + q
2+ q
31 Tab. 1: Premiers coecients de Rothe
Montrons que F
n⇒ F
n+1. Le calcul est analogue à la preuve de la formule du binôme.
(1 + x)(1 + qx) · · · (1 + q
n−1x)(1 + q
nx) =
n
X
p=0
c(n, p)q
p(p−1)2x
p!
(1 + q
nx)
=
n
X
p=0
c(n, p)q
p(p−1)2x
p| {z }
=S1
+
n
X
p=0
c(n, p)q
p(p−1)2 +nx
p+1| {z }
=S2
Dans S
2, on décale le nom de l'indice de p à p + 1 :
S
2=
n+1
X
p=1
c(n, p − 1)q
(p−1)(p−2)2 +nx
pDans S
1+ S
2, on regroupe les termes pour p entre 1 et n en remarquant que (p − 1)(p − 2)
2 + n = p(p − 1)
2 − (p − 1) + n = p(p − 1)
2 + n − p + 1 On obtient :
S
1+ S
2= (n, 0)q
0x
0| {z }
=1=c(n+1,0)q0x0
+
n
X
p=1
c(n, p) + c(n, p − 1)q
n+1−p| {z }
=c(n+1,p)
q
p(p−1)2x
p+ c(n, n)q
n(n−1)2 +nx
n+1| {z }
=c(n+1,n+1)q(n+1)n2 xn+1
ce qui prouve F
n+1.
3. Il est important de noter que les coecients de Rothe sont dénis pour tous les z complexes non nuls.
a. Par dénition des coecients de Rothe,
∀n ∈ N
∗, n
n
q
= 1 et n
1
q
= 1 − q
n1 − q = 1 + q + · · · + q
n−1Dans les tableaux donnant les valeurs des c et des coecients de Rothe, la colonne p = 1 ainsi que la diagonale p = n coïncident. Il sut donc de montrer que les coecients de Rothe vérient la même relation que les c pour prouver que les deux tableaux sont égaux.
q
n−pn − 1
p − 1
q
+ n − 1
p
q
= n − 1
p − 1
q
q
n−p+ 1 − q
n−1−p+11 − q
p= n − 1
p − 1
q
q
n−p− q
n+ 1 − q
n−p1 − q
p=
n p
q
b. Le numérateur compte p facteurs (de 0 à p − 1 ) et le dénominateur aussi. Tous les facteurs (du numérateur comme du dénominateur) se factorisent
1 − q
machin= (1 − q)(1 + q + · · · + q
machin−1)
Tous facteurs 1 − q se simplient puisqu'il en a autant au numérateur qu'au dénominateur. Il ne reste que les sommes des termes en progression géométrique.
Lorsque q tend vers 1 , chacune converge vers son nombre de termes d'où n
p
q
→ n(n − 1) · · · (n − p + 1) p(p − 1) · · · 1 =
n p
c. Les exposants du numérateur de
p−z−1pq
sont les opposés de ceux de
zpq
, les facteurs du dénominateur sont les mêmes. On met donc en facteur les puissances de q .
(1 − q
z) · · · (1 − q
z−p+1)
= q
z+(z−1)+···+(z−p+1)(−1)
p(1 − q
p−z−1)(1 − q
p−z−2) · · · (1 − q
z)
| {z }
pexposants consécutifs décroissants à partir dez
De plus,
z + (z − 1) + · · · + (z − p + 1) = pz − p(p − 1) 2
⇒ z
p
q
= (−1)
pq
pz−p(p−1)2p − z − 1 p
q
Exercice 3.
1. a. Dans l'intervalle considéré, sin
α2et tan α sont strictement positives. Pour les comparer, il est bien plus commode de les diviser que de les soustraire.
∀α ∈ I, 2 sin(
α2)
tan(α) = 2 sin
α2cos α
sin α = cos α cos
α2< 1 car
α2< α et cos décroissante dans I .
b. Le calcul est habituel (avec sin
α2> 0 car 0 <
α2<
π4) : e
iα− 1 = e
iα2(e
iα2− e
−iα2) = 2ie
iα2sin α
2 ⇒
e
iα− 1
= 2 sin α 2 Le complexe z est de la forme λe
iαavec λ ∈ R et Re(z) = 1 . On obtient
λ cos α = 1 ⇒ z = 1 cos α e
iαD'après les calculs précédents, sur la gure 1, la longueur 2 sin(
α2) du segment de corde est inférieure à tan(α) qui est la longueur du segment de tangente.
2. La longueur d'un segment utilisé dans l'approximation est un module du type calculé en 1.b. D'une étape à l'autre, l'angle est divisé par 2 et le nombre de segment double : 1 = 2
0, 2 = 2
1, 4 = 2
2, · · · . On en tire
e
0= 2 sin π
2
3, e
1= 2 × (2 sin π
2
4) = 2
2sin π
2
4, e
2= 2
2× (2 sin π
2
5) = 2
3sin π 2
5,
· · · , c
n= 2
n× (2 sin π
2
n+3) = 2
n+1sin π
2
n+3⇒ e
n= 2
n+1sin π 2
n+3On peut remarquer que a
n=
π4a(
2n+3π) .
0
e
iα1 z
2 sin(
α2)
tan(α)
Fig. 1: Interprétation géométrique de l'inégalité.
3. Si 0 < θ <
π4alors 0 < 2θ <
π2donc sin θ et cos θ sont strictement positifs.
1
tan 2θ + 1
sin 2θ = cos 2θ + 1
sin 2θ = 2 cos
2θ − 1 + 1 2 sin θ cos θ = 1
tan θ (sin 2θ)(tan θ)
2 = 2 sin θ cos θ sin θ
2 cos θ = sin
2θ ⇒
r (sin 2θ)(tan θ)
2 = sin θ
4. a. Notons θ =
2n+1α, alors
2αn= 2θ . Multiplions par 2θ la première relation obtenue à la question 3. et introduisons a et b . On obtient
2a(θ) = b(2θ) + a(2θ) ⇔ a
n+1= a(θ) = 1
2 (a(2θ) + b(2θ)) = 1
2 (a
n+ b
n) De manière analogue, en divisant la deuxième relation par θ ,
1
b(θ) = 1
p b(2θ)a(θ) ⇔ b
n+1= p b
na
n+1b. Si on initialise la récurrence de Gregory avec α =
π4c'est à dire a
0= α
tan α = α et b
0= α sin α = √
2α
On obtient deux suites qui convergent vers 1 . Cela n'a pas l'air très utile pour
un calcul numérique de π puisqu'il apparait dans l'initialisation alors l'objectif
est justement de l'évaluer. L'intérêt vient du caractère homogène des relations. Si
pour une suite vériant la relation de Gregory, on multiplie les deux conditions
initiales par un même λ > 0 , alors la proportionnalité se propage. On en déduit
que les suites vériant les relations de Gregory avec les conditions initiales 1 et
√ 2 sont
4 π a( α
2
n) et 4 π b( α
2
n)
Elles sont assez commodes à calculer numériquement à cause de la simplicité des relations de récurence et elles convergent vers
π4.
5. a. Pour x non nul, 1
th(2x) = e
2x+ e
−2xe
2x− e
−2x= (e
x+ e
−x)
2− 1 (e
x− e
−x)(e
x+ e
−x)
= e
x+ e
−x(e
x− e
−x− −1
(e
x− e
−x)(e
x+ e
−x) = 1 th x − 1
sh x La première formule est donc exactement analogue :
1
th x = 1
th(2x) + 1 sh(2x) D'autre part :
1
2 sh(2x) th x = 1
4 (e
x+ e
−x)(e
x− e
−x) (e
x− e
−x)
(e
x+ e
−x) = (sh x)
2La deuxième formule est aussi exactement analogue pour les x > 0 :
sh x =
r (sh(2x))(sh x) 2 b. Par dénition de th et sh , comme e
ln 2= 2 ,
th(ln(2)) = 2 −
122 +
12= 3
5 , sh(ln(2)) = 2 −
122 = 3
4
c. Notons α = ln(2) , et notons encore a et b les versions hyperboliques des fonctions dénies au début de l'énoncé. Alors
a(α) = 5
3 ln 2 = 5 × ln 2 3 b(α) = 4
3 ln 2 = 4 × ln 2 3
On remarque que cette fois a(x) > b(x) pour x > 0 .
Par un raisonnement analogue à celui de la question 4.a., les suites des a(
2αn) et b(
2αn) vérient les relations de récurrence de Gregory avec les conditions initiales
5
3
ln 2 et
43ln 2 .
Si on multiplie ces deux conditions initiales par un même réel λ > 0 , les relations de récurrence vont propager cette proportionalité et toutes les valeurs des suites seront multipliées par λ . On en déduit que, pour les suite de l'énoncé,
∀n ∈ N , a
n= 3 ln 2 a( ln 2
2
n), b
n= 3 ln 2 b( ln 2
2
n) On en déduit que les deux suites convergent vers
ln 23.
Exercice 4.
1. a. Soit x ∈ R. Eectuons l'intégration par parties suivante : u
01(t) = ch(t)
v
1(t) = sin(t)
u
1(t) = sh(t) v
10(t) = cos(t) On a alors :
F(x) = Z
x0
u
01(t)v
1(t) dt = − Z
x0
u
1(t)v
10(t) dt + [u
1(t)v
1(t)]
x0= − Z
x0
sh(t) cos(t) dt + sh(x) sin(x) Calculons R
x0
sh(t) cos(t) dt à l'aide d'une intégration par parties. Posons : u
02(t) = sh(t)
v
2(t) = cos(t)
u
02(t) = ch(t) v
02(t) = − sin(t) On a alors :
Z
x 0sh(t) cos(t) dt = Z
x0
u
02(t)v
2(t) dt = − Z
x0
u
2(t)v
02(t) dt + [u
2(t)v
2(t)]
x0= Z
x0
ch(t) sin(t) dt + ch(x) cos(x) − 1 On en déduit que F(x) = −F (x) + sh(x) sin(x) − ch(x) cos(x) + 1 soit encore :
F(x) = sh(x) sin(x) − ch(x) cos(x) + 1
2 .
b. Pour tout t ∈ R, sin(t) = Im(e
it) donc pour tout x ∈ R : F (x) = Im
Z
x 0ch(t)e
itdt
.
Calculons l'intégrale complexe : Z
x0
ch(t)e
itdt = 1 2
Z
x 0e
(1+i)tdt + Z
x0
e
(−1+i)tdt
= 1 2
1
1 + i e
xe
ix− 1
+ 1
−1 + i e
−xe
ix− 1
= 1 4
(e
xcos x − 1 + ie
xsin x) (1 − i) − e
−xcos x − 1 + ie
−xsin x
(1 + i) En prenant la partie imaginaire, on obtient :
F(x) = 1 4
−(e
xcos x − 1) + e
xsin x − e
−xcos x − 1
− e
−xsin x
= 1 4
sin x e
x− e
−x− cos x e
x+ e
−x+ 2
= sin x sh x − cos x ch x + 1 2
2. a. Eectuons le changement de variables suivant : u =
b−ab−tdu = −
b−adtComme b − t = (b − a)u et t − a = (b − a)(1 − u) , on a, puisque b − a ≥ 0 : p (b − t)(t − a) = p
(b − a)
2u(1 − u) = (b − a) p
u(1 − u) . Donc :
I(α, β) = Z
b−βb−ab−α b−a
−(b − a)du (b − a) p
u(1 − u) = Z
b−αb−ab−β b−a
du
p u(1 − u) = J b − β
b − a , b − α b − a
.
b. Eectuons le changement de variables suivant :
u =
12+
12sin(θ) soit θ = arcsin(2u − 1) du =
12cos(θ)dθ
Ce changement de variables est possible puisque pour tout u ∈ [x, y] ,
−1 < 2x − 1 < 2u − 1 < 2y − 1 < 1
On a : u(1 − u) =
14(1 − sin(θ))(1 + sin(θ)) =
14cos
2(θ) . Comme cos(θ) ≥ 0 ,
p u(1 − u) = r 1
4 cos
2(θ) = 1 2 cos(θ) donc on a :
J(x, y) =
Z
arcsin(2y−1) arcsin(2x−1)cos(θ) 2
12cos(θ) =
Z
arcsin(2y−1) arcsin(2x−1)1 dθ
= arcsin(2y − 1) − arcsin(2x − 1).
c. On a pour tout a < α < β < b :
I(α, β) = arcsin
2(b − α) b − a − 1
− arcsin
2(b − β) b − a − 1
Lorsque α tend vers a et β tend vers b ,
b − β b − a → 0 b − α b − a → 1
⇒
2 b − β
b − a − 1 → −1 2 b − α
b − a − 1 → 1
⇒ I(α, β) → arcsin(1) − arcsin(−1) = π.
Remarquons que 1
p (b − t)(t − a) tend vers + ∞ quand t tend vers a ou b .
On s'attend à ce que l'intégrale I(α, β) soit de plus en plus grande lorsque α tend vers a et β tend vers b . Elle reste néanmoins majorée.
Géométriquement, l'aire de la partie du plan délimitée horizontalement par les droites d'équations x = a et x = b et verticalement par l'axe des abscisses et par le graphe de la fonction t 7→ √
1(b−t)(t−a)