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dictent leur loi Les spéculateurs L ONM TIRE SUR LE RAPPORT STORA Walid Kechida quitte la prison MARCHÉ DES PRODUITS AGRICOLES SUPPLÉMENT ÉCONOMIE

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Texte intégral

(1)

sfqsf

LE QUOTIDIEN INDÉPENDANT - Lundi 1

er

février 2021

N°9244 - Trentième année - Prix : Algérie : 30 DA. France : 1 €.

USA : 2,15 $. ISSN : 1111-0333 - http://www.elwatan.com

SUPPLÉMENT ÉCONOMIE

nouveaux cas

guérisons décès

192 217 3

MARCHÉ DES PRODUITS AGRICOLES

Les spéculateurs dictent leur loi

«La priorité, c’est de lancer des investissements

structurants»

n Walid Kechida a quitté la prison hier, après sa condamnation, en appel, à une peine d’une année, dont six mois ferme, assortie d’une amende de 30 000 DA.

LIRE L’ARTICLE DE FODIL S. EN PAGE 5

LIRE L’ARTICLE DE ABDELGHANI A. EN PAGE 4

Marche nocturne contre la prolongation du confinement Walid Kechida quitte la prison

JIJEL - COVID-19

HIRAK

L’ONM TIRE SUR LE RAPPORT STORA

MÉMOIRES ET HISTOIRE

n Hier,

l’Organisation nationale des moudjahidine (ONM), par le biais de son secrétaire général par intérim, Mohand Ouamar

Benelhadj, a

critiqué le contenu du rapport Stora, jugeant qu’il a

«montré ses limites».

LIRE L’ARTICLE DE ABDELGHANI AÏCHOUN EN PAGE 3

ABDELHAMID HAMDANE. Ministre de l’Agriculture et du Développement rural

LIRE L’ENTRETIEN RÉALISÉ PAR SAÏD RABIA EN PAGE 2

PHOTO : H. LYÈS/ARVHIVES

LIRE NOTRE SUPPLÉMENT EN PAGES 11, 12, 14, 15, 16 ET 17

ENTRETIEN

MOHAMED GOUALI, Directeur général de MIA Consultancy à Dubaï

«L’Algérie a les moyens de se réinventer»

PHOTO : D. R.

MOHAND OUAMAR BENELHADJ, SECRÉTAIRE GÉNÉRAL PAR INTÉRIM DE L’ONM

(2)

L ’ E N T R E T I E N

El Watan - Lundi 1er février 2021 - 2

MOHAMED GOUALI. Directeur général de MIA Consultancy à Dubaï

«L’Algérie a les moyens de se réinventer»

Entretien réalisé par Saïd Rabia Un peu plus d’une année après l’instal- lation du gouvernement, l’Algérie trouve du mal à reprendre son souffle, à relancer son économie et à imprimer une gouvernance capable, au moins, de redonner espoir aux Algériens. Certains expliquent la crise par la pandémie de Covid-19. Etes-vous de cet avis ?

Pour redonner du souffle et de l’optimisme à l’Algérie, il aurait fallu qu’au lendemain de l’élection présidentielle, on entende d’abord un discours de rupture qui soit axé sur le recouvre- ment de la confiance par les gouvernants vis-à- vis des citoyens à travers des initiatives réelles.

La dissolution des institutions électives, telles que les deux Assemblées, les APW, les APC par exemple, aurait été un signal très fort sur le respect de la volonté populaire.

La corruption, qui était devenue de facto une fonction politique, a non seulement favorisé la prédation des ressources financières du pays mais a surtout dépravé la société, terni l’image et la crédibilité de toutes les institutions, et empêché l’essor de l’économie productive.

Elle aurait mérité une «véritable guerre» contre ses protagonistes car, plus dangereusement que les ennemis extérieurs, elle est la plus plausible menace contre la sécurité du pays.

Sans confiance, il n’est nulle possibilité de doter le pays d’un capital social fort, seul à même de transcender les difficultés systé- miques qui ôtent au pays ses leviers d’action.

De même, il était d’une extrême urgence de définir un cap ambitieux qui transforme profondément et graduellement les piliers de l’Etat, galvanise une diplomatie timide, crédi- bilise une justice critiquée, revitalise l’ensei- gnement, et une stratégie de développement fondée sur l’innovation, qui tienne compte de l’imbrication des synergies de tous les secteurs.

Une telle approche aurait naturellement atti- ré une élite algérienne experte et expérimentée.

En fait, rien de tout cela n’a eu lieu.

L’Algérie, orpheline depuis des décennies d’un véritable leadership politique et écono- mique, prolonge l’inertie de l’ère Bouteflika à travers un système incapable de se transformer et de s’adapter aux forces du changement du XXIe siècle, dont le peuple s’est fait l’écho pertinent lors de ses marches.

Je pense qu’à vouloir à tout prix maintenir le système politique tel qu’il est depuis ces 20 dernières années, en dépit du manque de confiance du peuple envers ses institutions et ses dirigeants, en dépit des incertitudes géo- politiques jusqu’à nos frontières, le risque est grand que ce système anachronique dans ses mécanismes de régulation actuels, fasse implo- ser l’Etat lui-même.

Quant à la Covid-19, elle a bien sûr engendré une crise économique qui a paralysé presque tous les secteurs productifs, partout dans le monde. Mais pour notre pays, elle n’a pas été la cause mais le révélateur des incapacités de nos gouvernements successifs depuis deux décennies à penser proactivement la sécurité sanitaire de la population face à des épidémies, somme toute récurrentes. Dans ce contexte, des infrastructures internet performantes (l’Algé- rie est classée en bas du tableau, 107e/134, du Network Readiness Index dédié à l’économie numérique) auraient permis de promouvoir à grande échelle le télétravail et amortir les effets du confinement.

Seul point positif à relever, le travail du comité scientifique à l’origine de la fermeture de nos frontières et du couvre-feu qui ont évité à notre pays une hécatombe sanitaire et écono- mique.

Il y a une sorte de climat général caracté- risé par une insoutenable inertie qui empêche la remise du pays sur les rails. Les instru- ments mis en place par les autorités poli- tiques ne donnent pas de résultat. Comment expliquez-vous cette situation d’un pays qui

n’arrête pas de tourner en rond ?

Diriger le développement d’un pays dont les attributs sont sophistiqués, comme ceux de l’Algérie, savoir exploiter son potentiel humain, ses atouts naturels, son capital social, sa sociabilité spontanée et en faire un acteur d’influence politique, économique et culturel ne s’improvise pas.

Il n’y a ni recette ni instruments «prêts à l’emploi» pour cela. Autrement, cela se saurait.

Ne nous trompons pas d’époque. Nous sommes dans un monde où la dépendance mutuelle de l’économie et du politique ne se limite plus à la «démocratisation» des Etats et de leurs corps intermédiaires, à la libéralisation des économies, aux privatisations sauvages.

Notre époque est celle des ruptures brutales des équilibres géopolitiques, des alliances vola- tiles, des guerres commerciales ouvertes, des manipulations cognitives.

Notre époque est celle d’un monde digital et darwinien où les innovations technologiques récurrentes bouleversent continûment les para- digmes sociétaux. Nous vivons désormais dans un monde qui nous impose de savoir gérer et intégrer les incertitudes, les ambiguïtés et les risques dans nos grandes décisions pour survivre.

Un monde sophistiqué et impitoyablement compétitif, qui a changé les normes de la puis- sance et de la prospérité, mais que les nouvelles générations d’Algériens, éduqués, avides de connaissances et à l’esprit «samouraï» sont capables d’en être les architectes, pour peu que leur environnement politique et social soit en résonance avec les exigences de leur époque.

L’Algérie d’aujourd’hui est loin d’être en phase avec cela. Elle tourne effectivement en rond, car en 2021, à part de vains changements cosmétiques, les Algériens savent qu’aussi bien dans la forme que dans le fond, ce sont les mêmes improvisations, les mêmes incohé- rences qui minent le développement du pays.

Le pays a pourtant les moyens de se réinven- ter. Les prérequis à la réussite ne sont pas des

«instruments» disparates, décorrélés les uns des autres. Comme par le passé, ils s’inscrivent dans le même algorithme que celui du fameux

«nouveau modèle économique» censé faire de l’Algérie une économie diversifiée et compéti- tive, ou de l’emprunt obligataire national lancé en grande pompe pour financer des projets, mais qui n’aurait servi qu’à financer le déficit du Trésor.

Je pense qu’une transformation sérieuse et soutenable requiert comme prérequis de rétablir la confiance, d’assainir nos institutions de ses maux les plus dangereux, comme la corruption et la bureaucratie paralysante, et de mobiliser le capital social.

Le choix d’une autorité de compétence au patriotisme désintéressé, à l’éthique irrépro- chable servira de prémisse à l’instauration de cette confiance.

Elle seule pourra définir une vision claire et cohérente pour le pays en tenant compte de la singularité culturelle de la société algérienne, et saura surtout comment diriger la complexité des projets politiques, économiques, sociaux et culturels à travers un tableau de bord dont les paramètres permettront de prendre, en temps voulu, les bonnes décisions. C’est en cela que se reconnaîtra le peuple et qu’émergeront les leaders qui écriront et façonneront l’histoire et le destin de leur pays, et deviendront une source d’inspiration et d’adhésion du peuple à son gouvernement et à ses institutions.

C’est à cette condition que le pays finira de tourner autour du temps, sacrifiant les rêves de plusieurs générations, pour aller de l’avant et construire son destin.

Les équilibres macroéconomiques sont sérieusement atteints. Les réserves de change seront totalement siphonnées dans deux ans. Si les revenus provenant du pétrole ne s’améliorent pas rapidement, on risque d’être complètement aspirés par la spirale de la crise économique. Pensez-vous que le pays possède encore une marge de manœuvre pour en sortir ?

La plupart des indicateurs macroécono- miques, hormis notre endettement extérieur et nos réserves de change, ont presque toujours été au rouge, y compris le déficit budgétaire, lorsque le pétrole était à 140 dollars le baril. La liste des points noirs est longue. Les réserves de change, l’oxygène qui permet au pays de respirer, sont passées de 65 milliards de dol- lars à fin 2019 à 45 milliards à fin 2020. Nous régressons aussi dans tous les classements et en particulier celui du Doing Business de la Banque mondiale.

Autrement dit, du point de vue opérationnel (et en employant un ton familier), nous ne savons pas gérer notre argent.

Or, la politique macroéconomique, tant budgétaire que monétaire, les institutions dans leurs rôles de catalyseurs et notre perception par les grands organismes internationaux sont les principaux déterminants à long terme de la croissance.

Bien entendu, nous restons toujours tribu- taires du prix du pétrole. Sonatrach et Sonelgaz auraient pu créer au sein de la chaîne de valeur de la pétrochimie et des énergies renouvelables de nouveaux relais de croissance associant

ingénierie, recherche et développement.

Les énergies fossiles ne captent plus l’essen- tiel des investissements. Près de 30% en 2020 ont été alloués aux énergies renouvelables sous toutes leurs formes, et à l’horizon 2050, la plu- part des moyens de transport seront électriques.

Faut-il se contenter d’ausculter chaque jour l’évolution du prix du baril, de spéculer sur les promesses d’interdiction du pétrole et du gaz de schiste du candidat Joe Biden.

Il n’est pas trop tard pour réagir.

Le numérique a envahi nombre de secteurs.

Les big data, la blockchain, l’IoT et le cloud transforment presque tous les secteurs, y com- pris ceux de l’énergie. De grandes entreprises comme Sonelgaz et Sonatrach, pour ne citer que celles-là, servant de «business angels» et d’accélérateurs à de jeunes entreprises inno- vantes, nouvellement créées ou rachetées, loca- lement ou à l’étranger, constituent le tissu dont a besoin le pays pour édifier une économie diversifiée et compétitive, stopper la fuite des cerveaux et s’approprier une nouvelle culture d’entreprise.

Cet écosystème d’entreprises publiques- privées régulé par un Etat stratège tient de la communauté et de l’individualisme. Il intègre dans une même logique la culture de solidarité des Algériens et leur esprit d’entreprise.

Je dis cela pour affirmer mon optimisme quant à la recherche de solutions créatives pour sortir de l’impasse dans laquelle commencent à se trouver l’économie algérienne et la souve- raineté du pays.

Recourir à la vente des bijoux du pays, c’est- à-dire en privatisant nos grandes entreprises par l’ouverture de leur capital alors que nous avons prouvé notre incompétence à préserver ou à faire évoluer notre patrimoine industriel des années 1970, est une fuite en avant qui relève de l’irresponsabilité.

Une ouverture de capital des entreprises publiques est possible lorsqu’un pays maîtrise tous les ressorts des stratégies d’investissement (y compris dans leurs aspects juridiques) et l’argent frais qui en résulte est utilisé à des fins stratégiques et non à acheter la paix sociale ou à payer les salaires.

En l’espace de deux années, les réserves de change sont passées de 65 milliards à 45 mil- liards de dollars. A ce rythme, en 2022, nous serons obligés d’emprunter.

Etait-il plus perspicace d’emprunter il y a quelques années à des taux négatifs, en étant en position de force grâce à des réserves impor- tantes, ou attendre que ces réserves s’ame- nuisent et que notre économie ne produise plus rien ? La réponse va de soi.

La mauvaise gouvernance avait conduit le pays dans une véritable impasse. Elle avait constitué et posé un véritable problème pour la sécurité nationale avec la crise du 5e man- dat de Bouteflika. Comment le pays pourra-t- il survivre à un tel héritage ?

Pour ma part, je pense sincèrement qu’il faut être lucide et ne plus s’attarder sur cet aspect.

Des fautes graves ont été commises certes.

Laissons la justice les juger en toute sérénité.

Ne faisons pas de cet accident de l’histoire contemporaine de l’Algérie une série à épi- sodes qui nous empêche de se concentrer sur l’avenir.

Autrement, dans deux générations, on pré- textera encore que c’est la faute à Bouteflika si l’Algérie se trouve, à Dieu ne plaise, hors de l’histoire.

Les problèmes à résoudre sont tellement plus importants, voire plus exaltants.

Ils nécessitent de mobiliser notre intelli- gence, notre courage à oser changer pour le meilleur, notre savoir-faire dans un système de gouvernance repensé, transparent, basé sur l’éthique, la méritocratie, et la volonté de faire de ce pays un astre illuminant la Méditerranée et l’Afrique.

S. R.

PHOTO : D. T.

Mohamed Gouali dirige actuellement un cabinet de stratégie d’investissement, de M&A et de restructuration à Dubaï.

Il a occupé des fonctions de directeur général, de partner et de managing director et head of investment banking dans de grands groupes à Paris, Londres, New York, Riyad et Dubaï. Il est l’auteur de best-sellers dans les fusions acquisitions, et de publications scientifiques, technologiques, ainsi que de brevets d’invention.

Il est le fondateur de la première Chambre de commerce d’Algérie en France.

Mohamed Gouali est docteur en physique de l’université Paris Sud-Orsay, et diplômé de Harvard Business School et de HEC Paris.

BIO-EXPRESS

Mohamed Gouali

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L ’ A C T U A L I T É

El Watan - Lundi 1er février 2021 - 3

MÉMOIRES ET HISTOIRE

L’ONM tire sur le rapport Stora

L

’Organisation nationale des moudjahidine (ONM) n’a pas apprécié le contenu du rap- port élaboré par l’historien Benja- min Stora concernant la question mémorielle et remis le 20 janvier dernier au président français, Em- manuel Macron.

Dans une vidéo postée sur les réseaux sociaux, le secrétaire gé- néral par intérim de l’ONM, Mo- hand Ouamar Benelhadj, a indiqué que ce document a «occulté» les crimes coloniaux, se contentant de

«célébration symbolique».

Allusion faite bien entendu à l’ab- sence de(DEMANDE DE) «par- don» dans les «préconisations»

énumérées par Stora dans son rapport qui, selon Mohand Oua- mar, a «montré ses limites». Le SG par intérim de l’Organisation des moudjahidine va même jusqu’à supposer que le rapport en ques- tion a été «imposé» à Stora, pour des raisons politiques. Et ce, parce que l’historien, dans de précédents écrits, a évoqué à maintes reprises

«le côté obscure de l’histoire colo- niale», alors qu’«il a omis d’abor- der dans son rapport les différents crimes coloniaux perpétrés par l’Etat français, de l’aveu des Fran- çais eux-mêmes». «Benjamin Stora a évité d’évoquer la genèse du problème mémoriel entre les deux pays qui remonte à 1830, lorsque Charles X a envoyé son armée en Algérie pour la coloniser, piller ses richesses et exterminer son peuple», a-t-il encore ajouté, avant de rappeler les «enfumades, mas- sacres et épidémies ayant décimé des millions d’Algériens». Des meurtres réduits, poursuit Mohand

Ouamar Benelhadj, «dans l’assas- sinat de Ali Boumendjel en appe- lant à une célébration commune de cet événement pour clore le dossier mémoire». Pour celui-ci,

«le fait d’écarter toute possibilité d’excuses de la part de la France officielle pour ses crimes colo- niaux est de nature à torpiller les tentatives de réconciliation avec la mémoire». «Les Algériens n’at- tendent pas de l’Etat français une indemnisation financière pour les millions de vies, mais l’appellent à reconnaître ses crimes contre l’humanité», a-t-il lancé. Il est à rappeler que dans son rapport, entrant dans le cadre du règlement

de la question mémorielle, Benja- min Stora a énuméré un nombre de recommandations, principalement la constitution d’une commission

«Mémoire et Vérité» qui aura comme tâche d’«impulser des ini-

tiatives communes entre la France et l’Algérie sur les questions de mémoires». Elle se penchera, entre autres, sur «des travaux sur les essais nucléaires français dans le Sahara et leurs conséquences, ainsi que celles de la pose de mines antipersonnel durant la guerre».

Il est question aussi de la «publi- cation d’un guide des disparus algériens et européens pendant le conflit», comme elle tentera d’«avancer sur la question des archives, avec comme objectifs le transfert de certaines archives de la France vers l’Algérie, et d’autre part permettre l’accès aux cher- cheurs des deux pays aux archives

françaises et algériennes ; proces- sus plus rapide de déclassification des documents secrets». Stora a aussi évoqué les «déplacements des harkis et de leurs enfants entre la France et l’Algérie».

Mais, l’éventualité que la France puisse formuler «des excuses» n’a nullement été mentionnée. «On sait que depuis plusieurs années les autorités algériennes récla- ment des excuses à propos de la période de la colonisation. Dans la lignée des discours présidentiels français précédents, ce geste sym- bolique peut être accompli par un nouveau discours. Mais est-ce que cela sera suffisant ? N’est-il pas nécessaire d’emprunter d’autres chemins, de mettre en œuvre une autre méthode pour parvenir à la réconciliation des mémoires ?» a d’ailleurs écrit Stora dans son rap- port. Et c’est justement ce qui a été le plus critiqué du côté algérien, même si, pour l’heure, les autorités n’ont pas encore réagi.

Nommé en même temps que Stora, en juillet dernier, Abdelmadjid Chikhi, qui est le vis-à-vis de l’his- torien français dans ce travail, n’a pas encore remis de rapport à la présidence de la République.

Même si Abdelmadjid Tebboune avait estimé, au mois de juillet der- nier, que la question doit être trai- tée «loin de toute crispation poli- tique et exploitation politicienne», il n’en demeure pas moins que les Algériens s’attendent principale- ment, de la part des autorités fran- çaises, à «des excuses officielles»

pour les crimes commis, sous leurs différentes formes.

Abdelghani Aïchoun

l Le rapport Stora relatif à la question mémorielle entre l’Algérie et la France continue de susciter des réactions l Hier, l’Organisation nationale des moudjahidine (ONM), par le biais de son secrétaire général par intérim, Mohand Ouamar Benelhadj, a critiqué son contenu, jugeant que

celui-ci a «montré ses limites».

ABDERRAHMANE HADJ NACER : «LE DOCUMENT REMIS À MACRON N’EST D’AUCUN INTÉRÊT POUR LES ALGÉRIENS»

PHOTO :D. R.

L

e rapport de Benjamin Stora sur la colonisa- tion et la Guerre de libération répond, selon l’ancien gouverneur de la Banque d’Algérie, Abderrahmane Hadj Nacer, à une commande politique liée à la prochaine échéance prési- dentielle en France. Pour cet économiste, le rapport Stora n’est donc d’aucun intérêt pour les Algériens.

Dans un entretien au site TSA, l’auteur de La Martingale algérienne livre ses arguments : il estime que le contexte actuel en France diffère de celui de 2016-2017, qui coïncidait alors avec la préparation des élections. A cette époque-là, il s’agissait, selon Hadj Nacer, de convaincre l’électorat musulman que le candidat Macron était prêt à aller loin, d’où l’évocation de

«crimes contre l’humanité». Aujourd’hui, la donne a changé, puisqu’il est question de la course à l’extrême droite, étant donné la droi- tisation des opinions publiques européennes et occidentales en général.

De l’avis de l’ex-gouverneur de la Banque d’Algérie, nous sommes dans «un cas de figure où il faut se débarrasser des complexes liés à la colonisation. Cela évidemment conforte l’atti- tude de déni historique, de la responsabilité de ce qui s’est passé en Algérie». Il est important,

dit-il, de préciser que dans cette séquence comme dans cette affaire, «nous ne sommes pas concernés et c’est pour cela que surréagir au rapport Stora pose problème». Pour Hadj Nacer, si l’Algérie devait véritablement faire ce travail de mémoire, elle devrait le faire en tant qu’entité

autonome. Or, dit-il, «nous avons un problème, nous avons gagné la guerre en 1958 déjà, mais nous avons perdu la paix au Congrès de Tripoli, dès le moment où l’ordre néocolonial a prévalu». «Donc, tant que l’Algérie est dans cet ordre, il est très difficile d’interroger l’histoire d’un point de vue différent de celui du dominé», indique-t-il. «Cela est d’autant plus difficile, déplore-t-il, que la France, dite pays de droits, a interdit l’accès aux archives, malgré la loi.»

Selon l’économiste, les Français pourraient être surpris d’apprendre la vérité sur la Main rouge, l’OAS, les exactions du 5 Juillet à Oran, l’Opération valise ou cercueil ou encore le sort funeste programmé des harkis.

A propos des archives, il précise que ces der- nières «nous concernent nous, non seulement parce qu’elles traitent de 1830 à aujourd’hui, mais les Français ont aussi pris les archives de la période ottomane, de la Régence d’Alger et celles des différentes zaouïas, dont certaines remontent au Xe siècle». «Donc, que doit-on réclamer à la France ? La restitution du Tré- sor ? On serait loin de l’évaluation de Pierre Péan, cinq à six milliards d’euros, mais d’infi- niment plus ! Si l’on devrait chiffrer le nombre d’Algériens qui manquent, il s’agirait de 35

millions. Et si on applique le chiffre le plus bas relatif aux indemnisations concernant la Shoah, soit 5000 dollars par individu disparu, je vous laisse calculer. Je ne parle même pas de ce qui apparaîtrait comme une broutille, la dette du blé pour nourrir les troupes napoléoniennes.

Comment évaluer ce trauma ?» s’est interrogé Hadj Nacer.

A la question de savoir pourquoi ce rapport est d’aucun intérêt pour les Algériens, M. Hadj Nacer réplique : «Il ne faut pas en vouloir à Benjamin Stora, qui fut un historien honnête et qui a fait ce qu’on lui a demandé de faire, car il ne faut pas l’oublier, aujourd’hui, il est plus fonctionnaire qu’historien, et là, il n’est pas dans la recherche, mais dans la réponse à une question politique et électoraliste.» «Je dirais que ce sont des propositions sans intérêt historique, mais qui visent, au niveau du droit, à éteindre une revendication. Quand vous voulez étouffer une affaire, vous la jugez. C’est le prin- cipe du fait jugé. Ce qui se passe aujourd’hui avec le rapport Stora, c’est ce qui s’est passé antérieurement avec des tentatives à l’époque de Jacques Chirac ou de François Hollande, c’est-à-dire en parler pour ne pas en parler»,

explique-t-il. N. A.

Abderrahmane Hadj Nacer 

Le secrétaire général par intérim de l’ONM a indiqué que le rapport remis par B. Stora au président français E. Macron a «occulté» les crimes coloniaux, se contentant de «célébration symbolique»

PHOTO : D. R.

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L ’ A C T U A L I T É

El Watan - Lundi 1er février 2021 - 4

TRAVAIL ET MIGRATIONS INTERNATIONALES EN AFRIQUE DU NORD

Faible flux migratoire en Algérie !

L

’économie algérienne ne bénéficie pas de l’apport des compétences étran- gères. Ou pas trop. Et pour cause : le pays ne capte pas suffisamment de travailleurs immigrés, en particulier les cadres qualifiés. C’est ce qu’ont noté des chercheurs du Cread qui viennent de lancer un projet de recherche sur le «Travail et migrations internationales en Afrique du Nord - Focus sur l’Algérie (2021-2023)». En attendant les résultats de cette étude ambitieuse, les donnés dispo- nibles pour la période 2001- 2016, soulignent les cher- cheurs, démontrent déjà une réalité. Même dans la région d’Afrique du Nord, l’Algérie est le pays qui accueille le moins de travailleurs immi- grés : 239 500 immigrés et 100 000 réfugiés, soit un taux de 0,7% de la masse glo- bale de la population occupée dans le pays. Selon les mêmes chiffres présentés par le socio- logue Hocine El Abdellaoui, l’Algérie compte, jusqu’en 2016, 87 417 travailleurs sala- riés, 12 039 travailleurs non salariés et 39 244 classés dans la catégorie «autres». Par sec- teur d’activités, les données disponibles démontrent que

les travailleurs immigrés sont intéressés en premier lieu par le BTPH, avec 78 641 tra- vailleurs, (soit 85,30%), l’in- dustrie avec 9671 travailleurs (10,49%), les services avec 3857 employés (4,18%) et enfin l’agriculture avec 29 travailleurs (0,03%). Concer- nant les qualifications, sur la totalité des travailleurs immi- grés, 15 229 sont des cadres (6,52%), 31 299 ont la maî- trise (33,95%) et 45 670 sont des exécutants (49,53%). «A la lecture de ces chiffres, on constate une faible captation des compétences immigrées par l’Algérie, malgré l’attrac- tivité du marché économique», souligne le sociologue. Selon lui, cette situation est engen- drée par les textes algériens qui donnent la préférence aux travailleurs locaux et le cli- mat des affaires qui n’est pas propice à la captation des compétences étrangères qui trouvent d’énormes difficultés à se faire recruter en Algérie.

AVOIR UN NOUVEAU TABLEAU DE BORD

En tout cas, le nouveau projet lancé par l’équipe du Cread devra déboucher sur un dia- gnostic général de la situation en Algérie par rapport aux

pays de la région : Egypte, Libye, Tunisie et Maroc.

Le Cread, rappelons-le, a réalisé plusieurs travaux de recherche sur les migrations internationales ces 20 der- nières années, avec une vision comparative entre Algériens à l´étranger et étrangers en Algérie, et parfois avec exten- sion aux pays du Maghreb et en Afrique.

Ce nouveau projet, explique Mohamed Saïb Musette, sociologue et membre du groupe qui mène cette étude, est conçu par une équipe plu- ridisciplinaire (sociologues, économistes, statisticiens, politologues…). Il devra aborder ce phénomène dans une perspective comparative entre cinq pays de l’Afrique du Nord (Algérie, Egypte, Libye, Maroc et Tunisie), avec un focus dans l’immédiat sur l’Algérie. «Ce nouveau projet sera une première tentative de lever le voile sur cette réalité, qui semble marginale selon les données onusiennes, à peine 1% des actifs en Afrique du Nord et 0,7% en Algérie.

Cette sous-région serait la moins attractive en Afrique ! Ces données sont limitées strictement aux migrations régulières, relevées à partir

des permis de travail déli- vrés», souligne-t-il. Selon lui, la réalité est beaucoup plus importante et complexe, si on inclut les travailleurs étrangers qui n’ont pas besoin de per- mis de travail, les travailleurs saisonniers frontaliers et les travailleurs du secteur infor- mel, le travail des réfugiés et autres demandeurs d´asile.

«L’objectif de ce projet est de mesurer les flux des travail- leurs migrants en Algérie en comparaison avec quatre pays de l’Afrique du Nord (Egypte, Maroc, Tunisie et Lybie) selon les nouvelles directives de la 20e Conférence internationale des statisticiens du travail (CIST).» Ce projet, ajoute- t-il, proposera aux autorités des pays d’Afrique du Nord une connaissance approfondie pour toute prise de décision concernant les migrations de travail. «Il entre parfai- tement dans les Objectifs 8 et 10 de l´Agenda 2030 des Nations unies sur le dévelop- pement durable (2015) et ap- porte les premiers éléments à l´implémentation de l´objectif n°1 du Pacte international des Nations unies sur les migra- tions sûres, ordonnées et régu- lières (2018)», note-t-il.

Madjid Makedhi

l L’Algérie est le pays qui accueille le moins de travailleurs immigrés : 239 500 immigrés et 100 000 réfugiés, soit un taux de 0,7% de la masse globale de la population occupée dans le pays.

IL AFFIRME QU’UNE LOI NE SAURAIT GARANTIR UN SCRUTIN LIBRE

Le FFS dénonce le maintien de l’agenda électoral

L

e Front des forces socialistes (FFS) critique le maintien de l’agenda élec- toral dans un contexte politique délétère.

Commentant l’avant-projet de loi électo- rale qui lui a été destiné pour apporter ses remarques et suggestions, le plus vieux parti de l’opposition considère que chan- ger les textes de loi ne suffit pas pour ins- taurer la démocratie dans le pays. Ce parti politique, qui œuvre pour une convention nationale de sortie de crise, affirme, dans une déclaration rendue publique hier, qu’«une loi électorale, quand bien même elle prémunirait le pays contre certaines dérives du passé, ne saurait garantir un scrutin libre et crédible». Le FFS poursuit en précisant que la démocratie «ne se résume pas à l’isoloir», mais suppose «un climat politique de libertés qui permette un choix libre et conscient». Ce qui n’est pas le cas aux yeux de ce parti, qui cite les nombreux militants en prison, l’inter- diction des marches et les atteintes aux libertés fondamentales.

«Quel crédit pouvons-nous accorder à un texte proposé à la discussion aux partis politiques dans un contexte marqué par des arrestations et des condamnations arbitraires pour délit d’opinion et par un verrouillage sans précédent des espaces politiques et médiatiques ?» se demande le FFS, qui dit avoir espéré «un changement radical de cap et une volonté politique réelle des tenants du pouvoir d’amorcer une nouvelle ère». Mais, dit-il, il a constaté avec beaucoup d’inquiétude que «le calen-

drier électoral a été maintenu alors que le contexte actuel, national et régional exige une approche politique à la hauteur des aspirations légitimes du peuple algérien».

Pour le parti du défunt Hocine Aït Ahmed,

«maintenir, contre vents et marées un agenda électoral alors que l’état du pays se détériore à tous les niveaux, c’est non seulement prendre le risque d’un nouvel échec, mais aussi aggraver la défiance populaire et creuser encore un peu plus le fossé entre le peuple et ses dirigeants».

La preuve en est, selon cette formation politique, dans «le rejet massif du référen- dum portant révision constitutionnelle».

Un rejet qui aurait pu, estime le FFS,

«interpeller le régime et lui faire prendre conscience de la détermination d’une jeu- nesse à tourner la page des humiliations et des injustices».

Le plus vieux parti de l’opposition appelle à la raison qui «exige de tirer les leçons de cette dynamique politique historique. Plu- tôt que d’épuiser le pays en mobilisant les appareils sécuritaires dans une ‘‘guerre politique’’ contre la société, en usant de répression, de manipulation et de diver- sion, il est temps de reconnaître aux Algé- riennes et Algériens le droit fondamental à la participation politique en abrogeant l’ensemble du dispositif ‘‘liberticide’’», ajoute le FFS, qui refuse de s’accrocher à un agenda politique dont l’échec est prévisible.

Pour lui, le statu quo actuel ne peut plus durer. «L’environnement régional et inter-

national et l’état de défiance des popu- lations imposent d’engager urgemment le pays sur la voie de la réconciliation historique», soutient le FFS, pour lequel, il faudra d’abord et avant l’organisation d’élections ouvrir un dialogue national inclusif qui posera les fondements d’une vie politique démocratique, garantira l’al- ternance politique et institutionnalisera les contre-pouvoirs. Il réitère dans ce sillage son appel pour une convention nationale.

Pour la réussite d’un tel dialogue, le FFS exige, entre autres, la libération de tous les détenus politiques et d’opinion ainsi que leur réhabilitation politique et sociale. Il demande l’ouverture des champs politique et médiatique et la levée des entraves à l’exercice politique, syndical et média- tique.

Le FFS ajoute à cela «l’arrêt immédiat des poursuites judiciaires à l’encontre des militants, des journalistes et des syn- dicalistes engagés dans le combat démo- cratique», «le gel de tous les engagements économiques qui bradent ou hypothèquent les ressources nationales» et «la libération de l’appareil judiciaire de toute emprise ou injonction».

Le plus vieux parti de l’opposition reste convaincu que «plus vite le pays engagera de profondes transformations politiques, économiques, sociales et culturelles et mieux il sera armé pour affronter toutes les crises et sauvegarder notre indépen- dance et notre sécurité nationales».

M. A. O.

JUSTICE

L’EXAMEN DU DOSSIER GHEDIRI RENVOYÉ

AU 7 FÉVRIER

L

e général-major à la retraite et candidat à l’élection présiden- tielle annulée d’avril 2019 Ali Ghediri restera encore au moins une semaine en prison. Prévu hier, l’examen de son dossier par la chambre d’accusation près de la cour d’Alger a été ajourné d’une semaine. Selon l’un de ses avocats, «ce renvoi au 7 février a été expliqué par le fait que les magistrats avaient besoin de plus de temps pour s’enquérir du contenu de l’affaire». Argument étonnant, sachant que le dossier du prévenu est revenu de la Cour suprême depuis déjà trois semaines. Et il n’est pas évident que la décision puisse tomber le jour-même de l’examen, dans la mesure où la chambre d’accusation peut mettre celle-ci en délibéré sous huitaine ou quinzaine. Le dossier est revenu au niveau de cette juridiction après son examen par la Cour suprême et l’annulation des qualifi- cations retenues contre Ali Ghediri qui, faut-il le préciser, est à son vingtième mois de détention. La Cour suprême a estimé que dans l’arrêt de la chambre d’accusation, «les magistrats se sont érigés en juges du siège, en considérant les faits établis». De ce fait, elle a cassé l’arrêt et renvoyé le dossier devant la même juridiction, autre- ment composée, pour un nouvel examen. La défense y a vu une libé- ration du prévenu, dans la mesure où les chefs d’inculpation ont été annulés par la plus haute juridiction. Mais cet espoir a été très court.

La programmation de ce dossier a été renvoyée sous quinzaine après une longue polémique entre les avocats et la cour d’Alger. Il faut dire que l’ex-candidat à l’élection présidentielle n’a cessé de clamer son

«innocence» depuis sa mise sous mandat de dépôt, le 13 juin 2019.

Il a commencé par refuser de comparaître pour «un acte criminel»

et entamé, par la suite, une grève de la faim dans le but de dénoncer son incarcération, avant qu’il ne soit atteint de la Covid-19 dans sa cellule et d’arrêter son mouvement de protestation, sur conseil des médecins. Toutes les demandes de mise en liberté provisoire introduites par ses avocats auprès de la chambre d’accusation ont essuyé un refus. Pour son collectif de défense, Ali Ghediri fait l’objet d’«une détention injuste» et «devenue arbitraire» depuis le renvoi de son dossier par la Cour suprême vers la chambre d’accusation.

Hier encore, une demande de mise en liberté provisoire a été déposée par ses avocats, mais elle a aussi essuyé un refus. Ali Ghediri devra donc rester en prison et attendre que les magistrats statuent sur son sort, dimanche prochain. Rappelant aussi qu’après l’abandon par la chambre d’accusation de «remise de documents et d’informations à des étrangers», Ali Ghediri s’est pourvu en cassation devant la Cour suprême contre l’unique inculpation qui pesait sur lui, à savoir «par- ticipation à une entreprise de démoralisation de l’armée», arguant du fait qu’il n’a «jamais porté atteinte» à cette institution dont il est l’enfant et a donc clamé son innocence. Salima Tlemçani

HIRAK

WALID KECHIDA QUITTE LA PRISON

W

alid Kechida a quitté la prison hier, après sa condamnation en appel à une peine d’une année, dont six mois ferme, assortie d’une amende de 30 000 DA. Même si l’information a été accueillie par plus d’un avec satisfaction, le fait que ce jeune ait été condamné pour des «mèmes» a été dénoncé. D’autant plus que celui-ci a passé neuf mois en prison. Placé sous mandat de dépôt le 27 avril 2020 pour les chefs d’accusation d’«outrage à corps constitué», «atteinte à la personne du président de le République, à la force publique dans l’exercice de ses fonctions et aux préceptes de la religion», Walid Kechida, fondateur de la page «Hirak Mèmes», a été finalement jugé le 21 décembre 2020, c’est-à-dire près de 8 mois après. Le procureur avait requis cinq ans de prison ferme et une amende de 500 000 DA.

Le verdict est rendu le 4 janvier 2021. Il est condamné à trois ans de prison ferme. Le procès en appel de ce jeune de 25 ans a eu lieu le 24 janvier dernier. Le parquet avait réclamé la confirmation du verdict prononcé en première instance, à savoir trois ans de prison ferme.

Finalement, le juge a décidé hier de le condamner à une année de prison dont six mois ferme. Par ailleurs, dans l’affaire du journaliste Khaled Drareni, le Comité national pour la libération des détenus (CNLD) a indiqué, hier, que la Cour suprême statuera sur le dossier le 25 février. En détention depuis le 29 mars 2020, Drareni a été condamné en première instance, au tribunal de Sidi M’hamed, du- rant le mois d’août, à trois ans de prison ferme. Arrêtés avec lui dans le même dossier, Samir Benlarbi et Slimane Hamitouche, en liberté provisoire depuis le 2 juillet de la même année, ont été condamnés à deux ans de prison, dont quatre mois ferme, c’est-à-dire la période qu’ils avaient passée en détention. Durant le procès en appel, qui a eu lieu en septembre, le parquet avait requis quatre ans de prison contre Khaled Drareni. Finalement, il a été condamné à deux ans de prison ferme. Il faut rappeler que le journaliste a été arrêté alors qu’il couvrait une manifestation des étudiants. En dernier lieu, la Cour suprême a rejeté, hier, selon l’avocat Abdallah Heboul, le pourvoi en cassation de Rachid Nekkaz au sujet du transfert de son dossier vers le tribunal criminel. L’avocate Zoubida Assoul a exprimé, hier, son souhait de voir cette affaire programmée lors de la session du tribunal criminel qui débutera le 22 février. Abdelghani Aïchoun

(5)

L ’ A C T U A L I T É

El Watan - Lundi 1er février 2021 - 5

LUTTE CONTRE LA PANDÉMIE DE CORONAVIRUS

Djerad : «La quantité de vaccin sera suffisante»

L

e Premier ministre, Abde- laziz Djerad, a rassuré hier à Alger que la quantité des doses du vaccin contre la Co- vid-19 que l’Algérie compte im- porter sera «suffisante», affirmant que l’opération de vaccination, entamée samedi en Algérie, s’éta- lera sur toute l’année 2021.

«La quantité de vaccin sera suffi- sante tout au long de cette année.

Cette opération ne va pas se dé- rouler en un ou deux jours, mais va s’étaler sur toute l’année» en cours, a-t-il indiqué. M. Djerad a ajouté que «nous avons nos traditions dans ces campagnes de vaccination, il faut que ce soit une opération ordinaire».

Abdelaziz Djerad s’est fait vac- ciner hier, dans la foulée du lan- cement, samedi, de la campagne de vaccination contre le nouveau coronavirus (Covid-19), entamée symboliquement à partir de la wi- laya Blida, premier foyer national de la pandémie. M. Djerad s’est fait vacciner à la polyclinique Les Sources, relevant de l’établisse- ment public de santé de proximité (EPSP) Bouchenafa.

L’Algérie a reçu vendredi der- nier ses premières doses du vac-

cin russe Sputnik V. Le pays doit, par ailleurs, recevoir au- jourd’hui 50 000 doses du vaccin AstraZeneca.

FORMATION DES STAFFS En prévision du lancement de cette campagne de vaccination, qui sera supervisée par l’Institut Pasteur, le ministère de la Santé a indiqué qu’il a mis en place tous les moyens matériels et organi- sationnels, à travers notamment la formation des staffs qui seront chargés de cette campagne à

travers le territoire national. Près de 8000 centres de vaccination au niveau des hôpitaux, des poly- cliniques et des établissements de santé de proximité, ayant une expérience en la matière, ont été mobilisés pour la campagne de vaccination contre la Covid-19.

Le porte-parole du comité scien- tifique de suivi de l’évolution de la pandémie de coronavirus, le Dr Djamel Fourar, a annoncé, samedi depuis Blida, la mise en place d’une plateforme numé- rique pour un suivi des personnes

vaccinées. «Nous avons mis en place une plateforme numérique pour le suivi quotidien de l’état de santé des personnes vaccinées à travers toutes les wilayas», a précisé le Dr Fourar en marge du coup d’envoi de la campagne de vaccination contre la Covid-19.

Réitérant que le vaccin Sputnik V acquis par l’Algérie «est efficace dans le renforcement des défenses immunitaires, sans présenter de complications», il a précisé que plusieurs pays européens ont opté pour ce vaccin pour la vaccination de leurs populations.

Le conseil scientifique «a choisi Sputnik V parmi quatre ou cinq autres vaccins sur les dix homolo- gués par l’Organisation mondiale de la santé (OMS)», a-t-il assuré, soulignant que les rapports et études scientifiques ont prouvé que son efficacité avoisine les 92%, voire 100%.

Le Dr Fourar a fait savoir que le gouvernement a consacré 20 mil- liards de dinars pour mener à bien cette opération de vaccination au niveau national et que le coût du premier quota (50 000 doses) était de 1,5 milliard de dinars. A. Z.

D

epuis l’annonce par l’Etat algérien de l’ac- quisition des trois vaccins anti-Covid-19 (russe, britannico-suédois, chinois), le sujet est devenu la principale préoccupation des citoyens. Les débats ne cessent de s’animer à tous les niveaux, dans tous les espaces publics et au sein de toutes les couches sociales, entre ceux qui cultivent l’espoir de pouvoir vaincre la peur de la maladie qui a fait des centaines de milliers de morts dans le monde, et ceux qui continuent d’entretenir la méfiance envers un vaccin produit dans des conditions exception- nelles et en un laps de temps très court.

Les effets psychologiques de la pandémie sont toujours présents. Comment les Algé- riens vont-ils se comporter face au vaccin ? C’est la question que nous avons posée à des psychologues pour comprendre les raisons de certaines appréhensions. «La pandémie de la Covid-19 a certainement laissé des séquelles psychologiques profondes chez une large catégorie de personnes depuis le début de son expansion, cependant le citoyen a dépassé le stade des mesures préventives, telles que le port du masque et la distanciation sociale ; ces comportements deviennent systématiques et quotidiens», avance Malik Drid, psychologue clinicien principal au CHU Saâdna Abdennour de Sétif. Pour notre interlocuteur, «les Algé- riens sont en droit de se poser de nombreuses questions, le vaccin est-il fiable ? Quels sont ses effets secondaires ? Quel est le vaccin le plus crédible ? Ce sont des questions que tout le monde se pose, particulièrement avec l’énorme contradiction scientifique dès le dé- but de la situation pandémique dans le monde, un facteur qui les a fait vivre avec un sentiment d’ambivalence : d’une part la nécessité de la vaccination, d’autre part la peur des effets se- condaires». On comprend certaines réactions,

surtout que les campagnes de vaccination lan- cées dans certains pays en Europe, notamment en France, continuent de faire des remous au sujet de l’efficacité de ces vaccins.

DES RÉFLEXES GRAVÉS DANS LA MÉMOIRE COLLECTIVE

«Les Algériens, qui ont suivi durant dix mois l’actualité sur la pandémie et l’évolution du coronavirus, ne rataient pas les informations sur les essais des vaccins, mais il y avait en parallèle aussi beaucoup de fausses infor- mations, de rumeurs, de préjugés, mais aussi des choses incroyables qui circulaient sur les réseaux sociaux au sujet des effets secondaires qui pourraient survenir à long terme, par exemple le risque d’attraper des maladies incurables ou d’avoir des descendants qui souffriraient de malformations», révèle Salah B., enseignant universitaire.

Pour sa part, Saïd Achour, psychologue à la re- traite, soutient que l’acte vaccinal n’est jamais anodin puisqu’il est chargé de représentations scientifiques, psychosociales et culturelles.

«La réticence face à la vaccination peut s’expliquer par la peur de l’inconnu qui engendre la défiance à l’égard des vaccins contre la Covid-19 préparés dans l’urgence et qui font craindre des effets secondaires à court et long termes», explique-t-il. Mais le principal facteur est, selon notre interlocuteur, le manque de confiance dans le système de santé en Algérie.

«Ces dernières années, la résistance à la vaccination s’est trouvée renforcée par l’épi- sode douloureux des enfants décédés en 2016, dans la région d’Alger, suite à leur vaccination contre la rougeole. Il ne faut pas oublier aussi que de nombreux citoyens ont déjà exprimé leur scepticisme à l’égard des

capacités logistiques liées à la conservation du vaccin, alors que le sentiment de son inef- ficacité et la croyance en l’efficacité d’autres moyens de prévention sont toujours présents.

Ceci sans oublier l’absence de transparence, le manque d’information vis-à-vis du vaccin et la désinformation dans les réseaux sociaux», rappelle-t-il. Alors que les vaccins étaient encore au stade de l’expérimentation, des voix avaient exprimé des craintes. Quand le gouver- nement avait annoncé avoir commandé un lot de vaccins chinois, après les longues tergiver- sations autour du vaccin russe, de nombreux citoyens ont exprimé leur refus de se faire vacciner. Pourtant, la vaccination ne sera pas obligatoire, mais gratuite. En plus, les quotas commandés ne seront destinés qu’à certaines catégories. Quant au vaccin du groupe britan- nico-suédois AstraZenaca produit en Inde, il a déjà provoqué un large débat ces dernières semaines au sujet de son efficacité.

QUATRE CATÉGORIES DE CITOYENS

Dans son analyse de cette situation, Malik Drid explique qu’il y a lieu de s’attendre à quatre catégories de citoyens. «D’abord, il y a les gens enthousiastes et motivés pour la vaccination ; une catégorie qui est tellement convaincue que le vaccin est un moyen pré- ventif indispensable ; ce sont les personnes qui ont été touchées par la pandémie en par- ticulier et qui ont peur d’être infectées une seconde fois, ainsi que les gens qui sont sur le front de la pandémie, tel que le personnel soignant ; deuxièmement les hésitants, ce sont des gens qui ne sont pas contre la vaccination, mais ils hésitent pour des raisons liées à la rapidité de développement des vaccins en un temps record, et même aux croyances, rumeurs et préjugés», affirme-t-il. Malik Drid cite une

troisième catégorie, celle des refusants. «Pour des raisons rationnelles ou irrationnelles, cer- tains souffrent d’une phobie de toutes les nou- velles expériences, c’est ce qu’on appelle la néophobie», dira-t-il. «La quatrième catégorie est celle des personnes phobiques (phobie du vaccin, phobie des aiguilles et des piqûres) ; c’est ce qu’on appelle en psychologie la bélo- néphobie ou trypanophobie et cette dernière catégorie représente une minorité non négli- geable», poursuit-il.

Il estime que les citoyens hésitants et refu- sants représentent le véritable défi pour les médecins et les psychologues, et pour les convaincre de la nécessité de la vaccination, il faut penser dès maintenant à créer des disposi- tifs et des mécanismes, tels que les campagnes de sensibilisation, les caravanes médicales pluridisciplinaires, en collaboration avec les différentes associations, ainsi que les acteurs de la société civile, sans oublier le rôle primor- dial des médias et de la presse. C’est un travail sur le renforcement de la confiance en premier lieu. «Il ne faut jamais oublier que depuis l’apparition des épidémies à travers l’histoire, la vaccination était une solution radicale pour mettre fin aux souffrances de l’humanité, par- ticulièrement avec un virus mortel qui emporte encore des vies et qui n’a pas de traitement jusqu’à maintenant ; en même temps, les citoyens doivent apprendre à vivre avec cette nouvelle menace qui peut arriver n’importe quand et qui devrait être une culture enracinée chez les Algériens, telle que le port du masque, comme nous le voyons dans les pays asiatiques à titre d’exemple, pendant la saison hivernale et printanière, des saisons qui favorisent l’apparition des maladies infectieuses et trans- missibles ; des mesures abordables et faciles à appliquer», conclut Malik Drid. S. Arslan

l Abdelaziz Djerad s’est fait vacciner hier, dans la foulée du lancement, samedi, de la campagne de vaccination contre le nouveau coronavirus (Covid-19), entamée symboliquement à partir

de la wilaya Blida, premier foyer national de la pandémie.

Le Premier ministre Abdelaziz Djerad s’est fait vacciner hier PH

OTO : D. R.

EFFETS PSYCHOLOGIQUES DE LA VACCINATION ANTI-COVID

La peur de l’inconnu suscite des méfiances

JIJEL

Marche nocturne

contre la prolongation du confinement

C’est au cri du slogan phare «Hadi el wilaya machi silouna» (Cette wilaya n’est pas une cellule), quelques centaines de jeunes ont bravé, dans la nuit de samedi, le confinement nocturne imposé à Jijel de 20h à 5h depuis des mois, pour justement dénoncer ce couvre-feu partiel.

D’autres slogans ont été lancés à l’adresse de ceux qui ne faisaient que filmer :

«Laissez vos portables et rejoignez- nous !», ainsi que le chant des galeries footballistiques et du hirak comme «La casa d’El Mouradia» et «Klitou leblad ya serrakine». Les protestataires, qui ont entamé leur protestation sur les hauteurs de la ville, ont vu leur nombre grossir au fil de la progression de la marche qui a longé le siège de la wilaya pour rallier l’ancienne ville qu’ils traverseront sur l’avenue Abdelhamid Benbadis et la route de la Soummam jusqu’au rond-point de Ben Achour à l’ouest de la ville, avant de reprendre la montée vers Ouled Aïssa. Des jeunes, avec qui nous avons discuté, s’étonnent du maintien de leur wilaya parmi celles auxquelles le couvre-feu est toujours imposé, alors que des wilayas limitrophes enregistrant beaucoup plus de cas de contamination ont bénéficié de la levée du confinement nocturne. D’autres manifestants sont même revenus sur le déconfinement décidé lors de la précédente saison estivale, et qui avait été chèrement payé par la wilaya, alors qu’avec la baisse très sensible des contaminations, on continue d’imposer le confinement.

Cette sortie bruyante et pacifique montre que la situation sociale est difficile pour beaucoup de citoyens dans la wilaya de Jijel.

Fodil S.

(6)

M

algré le protocole sani- taire strict mis en place par l’Entreprise du métro d’Alger (EMA), les pouvoirs pu- blics semblent ne pas se décider à

«remettre sur les rails» ce moyen de transport urbain. En effet, les rumeurs vont bon train depuis plu- sieurs semaines sur une éventuelle reprise, mais la date n’est toujours pas connue, selon la société de gestion EMA. «On n’a pas de date précise pour la reprise de l’activité du métro d’Alger car c’est aux hautes autorités publiques que revient cette décision», a affirmé la même source sans donner trop de détails. Ainsi, la société de gestion reste, malgré elle, tributaire d’une décision des hautes autorités. Pour- tant, l’entreprise de gestion (EMA) a mis en place sans attendre, depuis le début de la pandémie, un certain nombre de mesures, tant pour ses personnels que pour les voyageurs devant les prémunir de la crise sani- taire de la Covid-19. Selon le PDG de l’entreprise Ali Arezki, ce plan de reprise comporte deux volets.

Le premier consiste en l’adaptation de l’offre de service afin d’assurer le transport des usagers dans de bonnes conditions sanitaires, a-t-il expliqué. Le second volet concerne le protocole sanitaire qui a été mis en place pour la lutte et la prévention contre la propagation de la pandé- mie. Il englobe le port obligatoire de la bavette, la prise de température à l’entrée des stations et à l’intérieur de la gare, un marquage au sol ont également été placés pour le respect de la distanciation physique. Mais

face à cela, les autorités publiques semblent maintenir le «verrou» pour des raisons inavouées.

PRÉTEXTE

D’ailleurs, des milliers d’usagers de ce moyen de transport ne cessent de s’interroger sur cette reprise qui tarde à voir le jour, d’autant que la crise sanitaire enregistre une baisse considérable du taux de contamina- tions. «Rien ne justifie actuellement cette fermeture qui s’inscrit dans la durée. Le prétexte du risque de contamination ne tient plus étant donné que tous les autres moyens de transport ont été autorisés à re- prendre», soutient un usager. Durant un entretien accordé récemment à l’APS, le responsable du métro, M.

Arezki avait exprimé en filigrane que la société de gestion ne peut

plus supporter le lourd déficit et qu’elle n’attend que le feu vert pour reprendre ses’activités. A ce titre, il avait mentionné que depuis sa fermeture le 22 mars 2020, l’EMA a enregistré une perte estimée à 13 milliards DA. Autre argument avancé par le responsable qui étaye ce déficit : «Le ticket de métro est subventionné par l’Etat et l’EMA recevait une dotation pour com- penser les charges d’exploitation», a-t-il soutenu. «L’entreprise arrive à couvrir les charges d’exploitation à un niveau de 30% par la vente des tickets, alors que les 60% restantes sont prises en charge par l’Etat», avait expliqué M. Arezki. Un défi- cit qui, semble-t-il, est totalement

«assumé» par les autorités pendant une conjoncture où «la politique d’austérité» est scandée sur tous les

toits et à travers tous les perchoirs.

En tout état de cause, la décision de ne pas permettre la réouverture du métro n’est aucunement liée à une mesure de prévention contre l’épi- démie, selon des sources proches de l’entreprise du métro d’Alger qui ont requis l’anonymat. Quoi qu’il en soit, cette fermeture n’est plus du goût des milliers d’usagers de ce moyen de transport. Aussi paradoxal que cela puisse paraître, si les auto- rités maintiennent mordicus l’argu- ment de la crise sanitaire, alors pourquoi annoncer la reprise pour les autres moyens de locomotion qui enregistrent pourtant une affluence très importante et où le protocole préventif est très peu respecté ?

Aziz Kharoum El Watan - Lundi 1er février 2021 - 6

Les usagers réclament la réouverture du métro

ALGER INFO

S U R L E V I F

Des vols d’un genre nouveau voient le jour dans la capitale. Des délinquants dérobent tous les couvercles des avaloirs pour les revendre au kilo.

Toutes les mesures préventives sont mises en place pour une bonne reprise

FERMÉ DEPUIS PRESQUE UNE ANNÉE

PHOTO :EL WATAN PHOTO :H. LYES

l

La fermeture du métro, tributaire d’une décision de reprise des hautes autorités, n’est plus motivée par l’argument de la crise sanitaire, selon des indiscrétions.

LARCIN 

LOCALITÉ D’EL HAMIZ

Réalisation de terrains de proximité

D

eux aires de jeux ont été réalisées à l’entrée est du Hamiz. Ces nouvelles structures per- mettront, d’après un élu de l’APC de Dar El Beïda dont dépend la localité, de soustraire les jeunes de la localité à la rue. En plus de ces deux aires de jeux, deux terrains de proximité ont également été réalisés au niveau des cités. «Ces nouvelles réali- sations entrent dans le cadre du programme de la municipalité devant prendre en charge la jeunesse dans le domaine du sport et des loisirs éducatifs», souligne-t-il. Rappelons que la commune de Dar El Beïda est une commune à forte densité démo- graphique. De quelques milliers d’habitants, la

commune est passée à plus de 100 000 âmes en l’espace de quelques années seulement. Plusieurs cités d’habitation ont vu le jour, notamment dans la localité de Hamiz. Rappelons que ces espaces ont été mis à la disposition des jeunes de la localité il y a de cela quelques mois. «C’est une bonne chose, car notre localité accusait un immense déficit en matière de structures dédiées aux activités spor- tives. La réalisation de ces terrains de proximité aura le mérite de diminuer la délinquance dans les cités à forte densité démographique», confie un habitant de Hamiz.

K. S.

A

Haouch Chabou, dans la commune de Roui- ba, des vendeurs infor- mels de viande installent leurs étals de fortune sur le bas coté de la route. Ils proposent à la vente de la viande de mouton abattu dans des conditions qui ne répondent à aucune norme d’hygiène. Au moment où les pouvoirs publics parlent de renforcer le contrôle et d’imposer un seuil d’hygiène

indépassable pour l’exercice de l’activité commerciale, des marchands informels échappent aux mailles du fi- let et passent outre toutes les normes d’usage. La viande est proposée sur des étals exposés à la chaleur et aux insectes. Cette viande issue d’abattages clandestins n’est contrôlée par aucun vétéri- naire. Si on peut reprocher à ces vendeurs ces pratiques commerciales qui n’en sont

pas, les clients aussi ne sont pas exempts de reproches puisqu’ils’achètent cette viande qui échappe à tout contrôle. «Où sont les agents de contrôle de la direction du commerce ? Après l’eau minérale et le pain exposés au soleil et à toutes les pos- sières, vendre un produit aussi fragile que la viande dans la rue est criminel», s’indigne-t-on.

K. S.

HAOUCH CHABOU (ROUIBA)

De la viande écoulée sur les trottoirs

LUTTE CONTRE LA CRIMINALITÉ

7 individus arrêtés et des quantités de psychotropes saisies  

L

es services de la sûreté de wilaya d’Alger ont procédé à l’arrestation de 7 individus et à la saisie de quantités de drogues et de comprimés psychotropes, a indiqué un communiqué de ces services. La première affaire a été traitée par la brigade de police judiciaire relevant de la circonscription administrative de Zéralda sur la base d’infor- mations faisant état d’un individu s’adonnant au trafic de drogues (cannabis) et de psycho- tropes. L’opération a abouti à l’arrestation du suspect à bord d’un véhicule touristique accompagné de deux autres personnes. Après perquisition du domicile du suspect, les élé- ments de la police judiciaire en charge de cette opération ont saisi 10 morceaux de cannabis et 110 comprimés psychotropes de type Rivo- tril et 47 comprimés de Pregabaline, une arme blanche et un montant de 6000 DA. Dans une affaire distincte, la même brigade a reçu des informations sur un trafiquant de drogue (cannabis). Appréhendé et fouillé, le suspect avait en sa possession 3 morceaux de cannabis de 9 grammes chacun et un montant de 37 500 DA. Après la perquisition de son domicile, les agents de la police ont saisi 62 g de cannabis.

Après parachèvement des procédures légales, les mis en cause ont été présentés devant le procureur des la République territorialement compétent. Par ailleurs, les éléments de la première sûreté urbaine de Tessala El Merdja (Birtouta) ont arrêté 2 suspects impliqués dans une affaire de possession de comprimés psychotropes. Après les avoir soumis à une fouille corporelle, les agents de police ont sai- si un montant de 18 665 DA, 9 ordonnances vierges, 6 lames de rasage, 7 flacons conte- nant une solution médicale et 2 bâtons, outre un véhicule touristique. Les mis en cause ont été présentés au procureur de la République territorialement compétent. A. I.

Références

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