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Mon parcours : de menuisier à la formation de ME.

Il est important pour moi de me pencher sur mon passé pour mieux cibler les raisons de ma présence dans la formation de Moniteur Educateur.

Au collège, en fin de troisième, un conseillé d'orientation m'avait demandé de choisir « la branche » qui semblait la plus en adéquation avec mes envies selon lui, avec mes résultats médiocres à mon sens. Vivant une période purement idéaliste, me confrontant aux problématiques sociales et économiques du monde que je découvre , je m'aperçois très vite que mon choix sera simple et fortement dirigé. Par défaut et sans grande conviction je rejoint donc un lycée du bâtiment afin de me former au métier de menuisier . J'obtiens mes diplômes de CAP et BEP et m'engage directement dans la vie active et professionnelle, via l'obtention d'un emplois de menuisier escalier.

A cette époque je me renseigne, suite à de nombreux conseils de mes proches, sur la formation de ME. L'optique de m'engager 2 années et de retourner dans une dynamique d'étude me freine. J'en convient donc, qu'il est préférable pour moi de prendre du recul et de l'expérience. S'en suit 4 années d'intérim, de divers emplois à l'étranger et d'une lassitude physique et moral de mon parcours.

En 2005 je suis une formation BPJEPS Tic, et obtiens un emplois dans le secteur à la fin de mes études. Le métier me passionne, je m'investis et me sent enfin dans un secteur propre à mes aspirations, à mon sentiment : le social.

Suite à des problèmes financiers, je suis contraint de quitter mon emplois d'animateur et m'oriente vers un emplois moins précaire qu'est le métier d'Assistant d'Education. Après des rencontres, des recherches personnelles, je me lance dans le concours de sélection de ME à l'IFME, et cette fois, ma motivation et mon envie surpasse me craintes et mes peurs.

Pourquoi choisir ce métier

Avant d'effectuer mon pré-stage (avant les concours de sélection), j'avais une vision assez floue du métier de ME. Aujourd'hui je cerne mieux pourquoi je suis tant attirer par cette profession.

Je ne pense pas que l'on devienne éducateur seulement à force de cours et de pratique. je reste convaincu (sentiment qui évoluera sans doute au fil des années) que notre éducation, nos expérience, nos rencontres, nous emmènes à vouloir oui ou non à aider son prochain. Ce sentiment de base qui me pousse tant à vouloir m'engager dans cette voie, peut paraître futile voire utopique, mais il est à l'origine et il est le moteur de mes motivations et probablement celui d'autres personnes.

Je reste lucide face aux difficultés qui se présenteront à moi, face à la dureté de ce métier qui n'offre pas toujours , je pense, la gratification que l'on espère. Cette profession est basée sur le relationnelle, contrairement à mes anciennes expériences professionnelles, où les notions de productivité et profit étaient omniprésentes.

Je suis de nature à donner plus qu'à prendre. Cela peut parfois être un défaut comme une qualité. Certaines expériences m'auront d'ailleurs apporté la preuve qu'il faut savoir se protéger, s'investir prudemment plutôt que de se jeter à l'aveugle, sans prendre du recul.

C'est n'est donc logiquement pas un choix hasardeux que j'ai fais, mais le fruit de convictions ( optimiste et non fataliste !), de valeurs qui me sont chers, d'expériences et de l'envie de découverte.

Mes attentes de formation

Ayant déjà l'expérience d'une formation (BPJEPS en 2005), je me sent assez à l'aise depuis le début de notre formation, malgré une forte difficulté en me mettre dans le rythme intense qu'elle impose. J'attends en premier lieu de la part d'une formation, qu'elle m'emmène à me poser des questions, donc à me remettre en question. Je pense que rester braqué idéologiquement dès le départ peut avoir des conséquences néfastes : ne pas accepter que de nouveaux savoirs viennent chambouler vos acquis. J'aime plutôt ce principe, il offre à celui qui l'accepte la possibilité de s'enrichir humainement (par les nouvelles relations) et culturellement (découvertes d'auteurs...).

Ces deux années, comme les formateurs l'ont précisé, seront nécessaires voire trop courtent tant il faut emmagasiner de nombreuses informations. Voilà une de mes principale crainte : Vais-je arriver à gérer ce flux de nouvelles connaissances ? Vais-je acquérir, m'approprier facilement ou non ces connaissances ? La psychologie, le vocabulaire oral ou écrit d'un éducateur, les lois, sont des notions qui demeurent un peu floues pour moi. C'est sur ces points qu'il faudra que je sois concentré. Concernant l'écrit, j'y travaille sérieusement depuis 4 ans pour pallier à mes difficultés à l'orthographe (lecture, carnets de voyage), cette formation me permettra, je l'espère, de m'approprier une écriture plus professionnelle.

D'un point de vue relationnel, j'espère faire des rencontres au sein du centre de formation et en dehors, et donc être à nouveau dans une dynamique de démarche vers l'autre (j'ai des phases...).

J'attends beaucoup de cette formation, autant sur le plan humain que celui des études et de l'apprentissage, sans toute fois omettre le fait que beaucoup de ces attentes dépendent de ma motivation.

Ma représentation du métier de ME

Durant mon pré-stage (Maison d'Accompagnement de Jour, Alma Nova)), j'ai observé les éducateurs notamment leur démarche pédagogique, et j'ai échangé, confronté mes idées sur le métier. J'en suis donc venu à m'interroger sur la différence entre le métier d'animateur de quartier, que j'ai pratiqué trois années durant, et le métier d'éducateur.

Dans l'animation, l'importance réside dans la qualité d'une activité, dans le rythme et dans la mise en place d'objectifs pédagogiques et techniques. L'aspect théorique lié aux pathologies, aux handicaps, et aux troubles du comportement, n'avait du reste pas été abordé au cours de ma formation. J'ai pu constater, grâce aux éducateurs d'Alma Nova, l'importance et la relation étroite entre connaissances théoriques et pratiques dans leur métier. La notion d'accompagnement est fortement présente ; le simple fait de préparer le repas avec un jeune devient un support pour échanger, expliquer et apprendre.

Dans l'animation, je m'occupais d'un groupe dans sa globalité, dynamisé par un projet commun, sans pour autant, bien sûr, faire abstraction des difficultés d'un individu. Le Moniteur Éducateur travaille, quant à lui, avec un outil sur mesure : le projet d'accompagnement individualisé. Celui-ci prend en compte le rythme, les difficultés de la personne, afin de favoriser son évolution et de l'amener à l'autonomie.

En observant les éducateurs, j'ai pu constater l'importance de leur relation, de leur compassion, de leur écoute, et leur facilité à se remettre en question, à confronter leurs idées, dans le but de trouver un accord. Je pense qu'un éducateur se doit d'être flexible dans ses idées, d'essayer, en termes simples, de se mettre à la place de l'autre dans une situation de conflit, afin de mieux évaluer les causes de ce dernier.

J'ai travaillé ces deux dernières années dans un collège, en qualité de surveillant, et j'étais régulièrement confronté aux moqueries de certains enfants à l'égard des élèves d'une Unité Pédagogique d'Intégration (UPI). Je pense donc qu'un éducateur a pour rôle d'expliquer, voire de modifier le regard, les jugements des gens, face aux différences causées par un handicap ou une pathologie.

Mon implication dans la formation.

Ayant arrêté ma scolarité il y a 10 ans maintenant, je sais qu'il est important pour moi de faire d'énormes efforts pour être attentif en classe, chose qui était impossible dans ma jeunesse.

Depuis le début et avec les premiers intervenants de la formation, je tente de travailler tous les jours 1h minimum (entre 12h30 et 14h00), afin d'anticiper, par exemple, les travaux écrits demandés par les formateurs.

J'essaie, malgré la fatigue d'entretenir des moments de lecture, dans le but de compléter les connaissances acquises en formation. Je craignais avant la formation cette impossibilité de lire, et il faut avouer qu'elle se confirme, je compte bien me rattraper pendant les vacances.

Concernant mon implication dans le groupe, je mets à disposition de mes collègues mes compétences en informatique, notamment pour la rédaction des écrits sur logiciels de bureautique.

J'essaie aussi de changer de place à chaque cours, afin de me mélanger et de tenter de faire connaissance avec toute la promo.