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Est-ce possible ? Un drosera à feuilles rondes digérant un syrphe Même merlin n'aurait pas imaginé ça !

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Academic year: 2022

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(1)

Dessin"La Hulotte"

Un drosera à feuilles rondes digérant un syrphe

(dessin Yolande Heslop "Pour la Science" d'avril 1978)

Même merlin n'aurait pas imaginé ça !

(Dessin : Castan)

Est-ce possible ?

(Dessin : Castan)

(2)

Jean-Pierre GESLIN, professeur. 2 Dessin : Gotlib

Que mangent les plantes carnivores ?

Une plante carnivore n'est jamais bien grande, ses pièges ont une taille qui se situe entre 2 millimètres et 30 centimètres de long… Elle ne risque pas de te manger. Ses proies sont toujours de très petits animaux, de minuscules bestioles…

Si tes copains prétendent qu'elle avale des éléphants ou des rhinocéros, c'est que ce sont de très gros menteurs… bien plus gros que les plantes que nous allons étudier!

Tu veux savoir ce que mange l'une des 550 espèces de plantes carnivores que l'on peut trouver sur notre planète ?

EXPERIMENTE POUR TROUVER LA REPONSE :

Achète chez ton fleuriste une "dionée", il en coûtera à maman environ 45 francs (regarde dans ta tirelire avant de lui

demander l'argent!)… et donne-lui à manger. Comment ? … En déposant sur ses feuilles différents aliments… toujours en très petite quantité.

Les feuilles vont se refermer pendant plusieurs jours… peut être plus d'un mois…

soyons patients !

Si, lorsque la feuille se rouvrira, il ne reste plus rien ou presque, c'est que la plante a digéré ce que tu lui as donné.

COMPLETE LE TABLEAU SUIVANT :

A été digéré

N'a pas été digéré

Tout petit morceau de sucre Minuscule morceau de beurre

Fragment de pâte

"Miette" de jambon

Fibre de viande crue hachée

En partie

Copeau de carotte râpée Petit cube de blanc d'œuf cuit

Information de dernière minute : le "drosera", autre plante carnivore,

nous a écrit qu'il préférait le jambon et la saucisse au sucre et à la pomme de terre.

Feuille de Dionée très grossie :

(3)

QUE MANGENT LES PLANTES CARNIVORES DANS LA NATURE ?

NOM DE LA PLANTE : SES ALIMENTS : Dionée " gobe-mouches"

= Vénus fly-trap

Insectes comme des libellules, parfois de petites araignées…

Utriculaires

De minuscules animaux aquatiques (en particulier des larves de "ver de

vase" = "chironome" et des petits crustacés

aquatiques : les "daphnies", que tu donnes - mortes - à manger à tes poissons).

Droseras

Insectes (mouches, papillons, pucerons, fourmis).

Grassettes

Insectes de petite taille (moucherons, moustiques, parfois papillons). Les fourmis, souvent prises,

s'échappent assez fréquemment.

Sarracénies

Insectes, parfois des mille-pattes, très rarement de minuscules grenouilles.

Népenthès

Insectes (fourmis surtout, petits coléoptères) mais aussi araignées, scorpions, mille-pattes, escargots et

même petites grenouilles, oiseaux et rats venus chercher la fraîcheur ou se désaltérer.

Dionée gobe-mouches

Photographie Serge Lavayssière

Népenthès

Tiges d'utriculaire d'eaux douces portant de petites outres qui sont des pièges.

Photographie Pierre Gélinaud

Sarracénie

Photographie : Pierre Gélinaud

Grassette (= Pinguicula)

Photographie Serge Lavayssière Dessin : "La Hulotte"

(4)

Jean-Pierre GESLIN, professeur. 4

Comment les bestioles sont-elles attirées par les plantes carnivores ?

A) La dionée gobe- mouches :

1 seule espèce de dionée. L'insecte est attiré par la rosée qui recouvre

les feuilles à 2 lobes. Peut-être s'approche t-il alors pour se

désaltérer ?

B) Les utriculaires :

Ces 280 espèces de plantes (aquatiques, terrestres ou fixées sur

d'autres plantes : on les dit alors

"épiphytes"), dont 4 en France, sont dépourvues de racines.

Elles portent, au niveau de leurs feuilles immergées ou à l'air libre, des outres de 2 à 5 millimètres qui

sont en fait des pièges.

C'est par hasard que les petits animaux aquatiques ou terrestres (selon le cas) viennent heurter ces minuscules vésicules (que l'on avait

d'abord considérées, chez les plantes aquatiques, comme des

flotteurs).

c) Les droseras :

100 espèces de "droseras" (du grec

"drosos" = rosée) ou "rossolis"

dont 3 en France. Chaque feuille de drosera porte environ 200 minus-cules tentacules tous terminés par une petite boule de colle rouge qui brille au soleil et attire les insectes. Pourquoi, à ton avis, les droséras sont-ils encore appelés "rosée du

soleil" ?

D) Les grassettes :

Les grassettes (80 espèces dont 5 en France) sont encore appelées "Pinguiculas" du latin pinguis = gras. Leurs feuilles sont en effet visqueuses, c'est-à-dire grasses et humides,

quand on les touche. L'insecte, sans doute attiré par l'aspect brillant des feuilles, se

pose et reste englué.

(Dessin "Pour la Science" d'avril 1978 : Yolande Heslop)

Une grassette : "Pinguicula grandiflora"

Photographie J. Ph. Resello

(5)

E) Les népenthès :

Ces 75 espèces de plantes tropicales d'Asie du Sud-Est encore appelée "pots à eau" ou

"urnes des singes" ou "pipes du Hollandais"ont certaines de leurs feuilles transformées en entonnoirs ou "ascidies" (de

quelques centimètres à 30 ou 40 cm selon l'espèce) recouvertes par un opercule.

Le bord de chaque entonnoir est enduit d'un liquide sucré : le nectar.

L'insecte, attiré par le nectar (et peut-être par la couleur vive) se pose puis s'enfonce

dans l'entonnoir… il ne pourra plus remonter et se noiera au fond de l'urne.

F) Les sarracénies :

9 espèces de sarracénies dans le monde qui nous viennent toutes du Nord des Etats-Unis.

Les sarracénies, comme les népenthès, sécrètent également du nectar sur le bord

des urnes. De plus, le liquide sucré forme une piste qui s'enfonce à l'intérieur de

l'entonnoir.

L'insecte, en pompant sa nourriture, suit cette piste, s'enfonce progressivement puis se

noie dans le liquide qui remplit le fond.

Urne de la "Nepenthes ventricosa".

Le clapet, au dessus de l'entonnoir n'est pas mobile. Selon les espèces,

l'urne vit de 1 à 20 mois.

Photographie : Pierre Gélinaud

Urne de la sarracénie "flava".

Le clapet, au dessus de l'entonnoir n'est pas mobile.

Photographie Serge Lavayssière Dessin (remanié) : "Le Mulot"?

(6)

Jean-Pierre GESLIN, professeur. 6

Dessin "La Hulotte"

Détection et capture des proies chez les plantes

carnivores :

A) La détection de la proie :

La méthode utilisée est très différente de celle que pratique l'affreuse bestiole de gauche qui est entrée sans permission dans cette page.

Les plantes carnivores n'ont jamais de système nerveux et sont dépourvues d'organes des sens… Elles ne font jamais appel à la vue, à l'odorat ou à l'audition pour repérer leur proie.

C'est le contact avec la plante qui est seul susceptible d'entraîner une réaction.

B) La capture de la proie : 1. La dionée gobe-mouches :

2. Les utriculaires :

Dessin modifié "Pour la Science" d'avril 1978 : Yolande Heslop.

Dessin modifié "Pour la Science" d'avril 1978 : Yolande Heslop.

C'est le contact de l'insecte avec les poils sensibles installés

sur la face supérieure des feuilles qui est à l'origine du repliement des 2 lobes de cette

feuille à une vitesse très variable (selon la température

et l'ensoleillement).

… En 1/30ème de seconde (affirment certains) à 20 secondes pour les plus lentes.

2 stimulations sont nécessaires (sur 2 poils différents ou sur

un même poil).

--- Lorsque la daphnie frappe involontairement à la porte de

l'une des petites outres (ou utricules), au niveau de l'un des 4 poils déclencheurs, elle provoque l'ouverture du clapet

vers l'intérieur.

L'ouverture crée une aspiration d'eau qui entraîne

le petit crustacé à l'intérieur de l'outre en 1/30ème de

seconde.

(7)

Le clapet se referme immédiatement. Il faudra une 1/2 heure à 2 heures pour que le piège puisse à nouveau fonctionner.

3. Les droseras :

La feuille fonctionne comme du papier tue- mouches. Plus l'insecte s'agite plus il s'englue.

Ensuite, les tentacules gluants se replient lentement sur la proie (en 1 ou 2 heures).

4. Les népenthès et les sarracénies :

Elles ne participent pas activement à la capture des proies. Les petits animaux viennent d'eux-mêmes au fond des urnes et ne peuvent ressortir du fait de la présence :

* de poils orientés vers le bas (sarracénies)

* ou d'écailles situées près de la sortie et formant une "couche cireuse" qui se détache sous les pattes lorsque le prisonnier tente de remonter (Nepenthes).

S'il s'agit d'un insecte et qu'il parvient à s'envoler, il risque fort de heurter le

"couvercle" (lorsque celui-ci existe) et de retomber dans le piège.

Dessin modifié "Pour la Science" d'avril 1978 : Yolande Heslop-Harrison.

Dessin modifié "Pour la Science" d'avril 1978 : Yolande Heslop-Harrison.

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Jean-Pierre GESLIN, professeur. 8

Dessin"La Hulotte"

Contrairement à ce que tu pourrais croire, les plantes carnivores n'ont ni bouche, ni langue, ni dents véritables.

La digestion chez les plantes

carnivores :

Par contre, leurs feuilles fonctionnent un peu comme ton estomac ou ton intestin : elles libèrent des sucs digestifs qui vont digérer les insectes ne laissant que leur enveloppe ou cuticule (certains appellent cette "peau dure" la "carapace" mais il est mieux de la nommer "cuticule"). Les aliments digérés ou nutriments passent ensuite

dans toute la plante.

Quand les sucs digestifs sont-ils libérés ?

Avant la capture Après la capture Avant et après la capture Plantes

carnivores

Népenthès*

Sarracénies

Dionée Grassettes Utriculaires

Népenthès*

Droseras

* Tu es peut-être surpris que les népenthès figurent à la fois dans la 1ère et la 3ème colonne.

C'est parce que les chercheurs ne sont pas tous d'accord. Certains pensent que ces plantes fabriquent leurs sucs digestifs uniquement avant la capture des proies. D'autres affirment

que lorsqu'un insecte touche les poils présents au fond des urnes, cela fait redémarrer la sécrétion des sucs digestifs (sucs digestifs = enzymes). Il est très difficile de savoir qui a raison car les népenthès (comme d'ailleurs les sarracénies et les utriculaires) se font aider par

des végétaux microscopiques présents dans les urnes. Ces microbes appelés "bactéries"

sécrètent aussi des sucs digestifs.

Il ne reste que la cuticule de l'insecte après réouverture de la feuille de dionée.

Photographie : Pierre Gélinaud

(9)

Quelle est la durée de la digestion ?

Elle est évidemment fonction de la taille de l'animal capturé.

Cas des plantes carnivores modifiant leur aspect lorsque la digestion est terminée :

1) La dionée gobe-mouches :

* Si tu caresses avec un pinceau ou avec un cheveu les poils à l'intérieur d'une feuille de dionée, elle se ferme et ne se rouvrira qu'1 ou 2 jours plus tard.

* Si tu places dans la feuille un insecte ou un morceau de viande, elle ne se rouvrira que lorsque la digestion sera terminée, soit de 9 à 35 jours après la capture.

* Souvent, les enfants pensent que la nervure de la feuille est un intestin… ils se trompent…

2) Les grassettes :

La feuille s'enroule après la capture, elle se déroulera 2 à 3 jours plus tard, la digestion terminée. Quand la proie est trop grosse, la feuille sécrète tellement de sucs digestifs qu'elle pourrit… On peut dire qu'elle meurt d'indigestion.

3) Les droseras :

Lorsque la plante a fini de digérer, les tentacules se redressent (1 ou 2 jours après la capture.

Cas des népenthès, sarracénies et utriculaires :

La digestion dure ici encore quelques jours mais la plante ne modifie pas son aspect quand elle a terminé.

On peut aussi utiliser un crayon … ou tout autre objet

pour déclencher le piège…

Dessin : Castan.

Dessin : "La Hulotte"

Ce petit lézard : un gecko, s'est fait capturer par une dionée. Heureusement Léon Garrido, l'auteur de la photographie, l'a

libéré.

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Jean-Pierre GESLIN, professeur. 10

Quel est l'intérêt pour les plantes carnivores ?

Tu as sans doute déjà entendu parler d'azote… on en trouve en grande quantité dans l'air qui nous entoure, mélangé à l'oxygène.

Les plantes carnivores vivent en général dans des tourbières où le sol est pauvre en azote et elles sont incapables de prendre l'azote qui se trouve dans l'air… Il leur fallait trouver une solution… C'est la digestion des petits animaux qui leur fournit l'azote dont elles ont besoin.

Si on empêche une plante carnivore de capturer des insectes, elle est plus petite et produit moins de graines… mais elle ne meurt pas.

Les dessins sont de :

* Castan (les mages) et

* Pierre Déon : extraits de la revue " La Hulotte" (tous les autres sauf le droséra en page 1)

Les photographies proviennent de 3 sites Internet :

* Serge Lavayssière (instituteur) : Ma page Plantes Carnivores - Annexe de Dionée : http://dionee.free.fr , E-mail : slavayss@worldnet.fr

* Pierre Gélinaud (professeur) : http://www.multimania.com/piilou/

* Ass. Fr. d'Amateurs de Plantes Carnivores : Dionée http://www.multimania.com/dionaea/

ENCORE UN DRAME FAMILIAL :

De jeunes corbeaux ayant lu ce petit livre ont décidé de se mettre au régime insectivore comme les plantes que nous venons d'étudier.

Dessin"La Hulotte"

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