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Les cooperatives de romarin : situation actuelle et perspectives de développement

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Academic year: 2022

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Rosemary cooperatives: current situation and development prospects

Les cooperatives de romarin : situation actuelle et perspectives de développement

Driss Alami

Enseignant chercheur, Université Mohammed V de Rabat elalami_driss@yahoo.fr

Soukaina Bouslihim

Doctorante, Université Mohammed V de Rabat Soukaina.b94@gmail.com

Abstract

This paper aims to diagnose and analyze the current situation of the rosemary sector and identify its development prospects. In order to achieve this main objective, the analysis in terms of sector and the SWOT matrix is very useful in more ways than one. Indeed, it allowed us to:

to identify the different stages taken by the Rosemary forest resource, from upstream of the sector to its downstream, passing through the center that interests us the most in this study;

to determine all the various actors intervening directly or indirectly throughout the sector, in particular those concerning cooperatives;

to identify the strengths, weaknesses, opportunities and threats of Rosemary cooperatives, which are essential elements to be able to see to what extent it is possible to identify the constraints and problems that hinder the sustainable development of cooperatives while ensuring a better valuation of the products derived from rosemary.

As regards the upstream side of the sector, the situation is worrying given the degradation of the rosemary layers following a number of socio-economic factors.

Key words: Rosemary cooperatives; Faculty; SWOT analysis; derivative products;

Concurrency

Résumé

Le présent papier vise à diagnostiquer et analyser la situation actuelle de la filière romarin et dégager ses perspectives de développement. Pour escompter cet objectif principal, l’analyse en termes de filière et de la mtrice SWOT est d’une grande utilité à plus d’un titre. En effet, elle nous a permis ainsi :

d’identifier les différentes étapes empruntées par la ressource forestiere Romarin de l’amont de la filière à son aval en passant par le centre qui nous intéresse le plus dans cette étude ;

de déterminer tous les différents acteurs intervenants de manière directe ou indirecte tout au long de la filière notamment ceux qui concernent les cooperatives;

de dégager les forces, faiblesses, opprtunités et menaces des cooperatives de Romarin, lesquels éléments indispensables pour pouvoir voir dans quelles mesures, il est possible de dégager les contraintes et les problèmes qui entravent le developpement durable des coopératives tout en assurant une meilleure valorisation des produits dérivés du romarin.

En ce qui concerne l’amont de la filière, la situation est préoccupante vue la dégradation des nappes de romarin suite à un certain nombre de facteurs socio-économiques.

Mots clés: Coopératives de romarin; filière; analyse SWOT; produits dérivés; Concurrence

Introduction

Le Maroc, de par son climat méditerranéen et ses caractéristiques géomorphologiques,

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constitue un véritable réservoir phylogénétique avec environ 4.200 espèces et sous espèces de plantes vasculaires y sont répertoriées dont une centaine endémique (Benabid, 2000).

Selon (EACCE, 2014), le Maroc est actuellement classé 12ème exportateur mondial des plantes aromatiques et médicinales (PAM), bien loin derrière les leaders comme l’Inde, la Chine ou encore la France. Ses exportations sont passées de 4.530 tonnes en 2002 à 12.368 tonnes en 2014 avec une valeur sur la même période de 67 millions de DH à 233 millions de DH. Les exportations concernent une dizaine de (PAM) sous forme sèche, fraîche, poudre ou en transformée en huile essentielle (HE) et est destinée aux marchés européen, et asiatique.

Ainsi, ces PAM procurent des revenus alternatifs aux communautés locales avec une valeur de 500.000 journées de travail/an (USAID, 2013). Faisant partie des PAM, le Romarin (Rosmarinus officinalis) couvre une superficie potentielle qui s’élève à 800 000 ha (ZRIRA, 2015). Rosmarinus officinalis est une plante qui présente un grand intérêt sur le plan écologique et économique. Il est très répandu dans la partie orientale et méditerranéenne du Maroc. On le rencontre sur les rives de la Moulouya, l'Atlas rifain, le Moyen Atlas, le grand Atlas et l’Oriental (Benabid, 1982).

Le Romarin, pas sa phytomasse, son contenu en huiles essentielles et la nature chimique de ses constituants presente un grand intérêt particulier chez les utilisateurs des huiles essentielles à l’échelle nationale et internationale. En effet, les domaines d’utilisation du Romarin sont très diversifiés, il est employé en médecine traditionnelle, dans l’industrie pharmaceutique et thérapeutique, dans l’industrie alimentaire, en parfumerie, en savonnerie, dans la formulation d’insecticides, et les désinfectants des locaux. Le Romarin peut même être utilisé comme antioxydant dans l’industrie dans la fabrication des produits à base de viande.

Plusieurs études sur le Romarin revèlent que le Maroc produit en moyenne 40 tonnes d’huile essentielle par an, devançant ainsi les deux autres pays méditerranéens, l’Espagne et la Tunisie, soit l'équivalent d'au moins 15000 tonnes de matériel végétal. Toutefois cette production est très variable selon les régions et la pluviométrie annuelle.

L’existence d’un marché national prospere et d’une demande trés élastique au niveau international ont entrainé un développement remarquable des cooperatives marocaines largement concurrencées par les societées privées aussi bien nationales qu’internationales sans oublier le secteur informel..

1. Materiels et méthodes

Pour mieux cerner la problématique des cooperativs valorisant le Romarin et afin de mieux répondre aux objectifs escomptés par la présente étude, l’analyse en termes de filière et de matrice Swoot semble intéressante dans la mesure où elle permet une évaluation objective et une vision plus large de la situation actuelle des coopertaives de Romarin. En effet, l’analyse par filiere et l’analyse SWOT permettent de fournir des éléments indispensables pour élaborer les propositions d’options de gestion de ces cooperatives et formuler des mesures susceptibles d’assurer leur promotion et leur développement durable.

Concernant le centre de la filière (transformation et valorisation du Romarin) le plus concerné par cette étude, il s’agit d’identifier les circuits de transformation et de valorisation des produits de Romarin. A ce niveau, nous analyserons les forces et les faiblesses des coopératives qui les caractérisent, les menaces auxquelles elles doivent faire face et les opportunités qu’elles doivent saisir, afin de dégager des propositions qui pourraient servir comme élements de strategie de recherche et de developpement en vue de se positionner sur le marché et de faire face à la concurrence emanant des societeés privées et du secteur informel.

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1.1. Approches de la coopérative

L’Alliance Coopérative Internationale (ACI), qui est l’organisme chapeautant l’ensemble des coopératives au niveau mondial, définit la coopérative comme étant : « Une organisation autonome de personnes volontairement réunies pour satisfaire leurs aspirations et besoins économiques, sociaux et culturels communs au moyen d’une entreprise dont la propriété est collective et où le pouvoir est exercé démocratiquement ».

Dans la nouvelle loi 112.12 fixant le statut général des coopératives, la coopérative est comme étant « un groupement de personnes physiques ou morales ou les deux, qui conviennent de se réunir pour créer une entreprise chargée de subvenir à leurs besoins économiques et sociaux, et qui est gérée selon les valeurs et principes de la coopération reconnus au niveau international ».

A partir de cette définition, on peut conclure que :

 La coopérative est formée par un groupe de personnes unies et poursuivant des intérêts et des buts communs ;

 Les coopératives ont un fondement d’interet social, collectif et économique, ce qui la différencie de l’association à but non lucratif.

La technique d’échantillonnage relative aux cooperatives de Romarin a été assurée, en veillant à ce que l’échantillon soit le plus représentatif possible en tenant compte de la diversité des situations. Le plan d’échantillonnage adopté pour le choix des provinces est l’échantillonnage aléatoire simple. Les critères qui ont présidé notre choix de l’échantillon sont les suivants :

 La représentativité spatiale des cooperatives;

 L’ancienneté et la performance des coopératives ;

 L’adhésion ou non à une organisation professionnelle ;

 Le type des coopératives.

1.2. L’approche filière

Elle peut être considérée comme outil d’analyse de la traçabilité d’un produit. Approchée de la manière la plus simple, la filière est définie comme étant une chaîne d’activités qui se complètent, liées entre elles par des opérations d’achat et de vente. La notion de filière se rapporte à une analyse économique qui détermine la succession d’actions pour produire, transformer, vendre et consommer un produit, ainsi que les acteurs et les liens qui les unissent.

L'analyse en termes de filière repère les relations de linéarité, de complémentarité et de cheminement entre différents stades de la transformation d’un produit. Cela aide les unités économiques à développer leur capacité concurrentielle et à maîtriser les articulations entre les agents.

D’apres (Morvan, 1991), la notion de filière est utilisée dans quatre sens très différents.

 La filière comme modalité de découpage du système productif ;

 la filière comme outil de description technico-economique ;

 La filière comme méthode d’analyse de la stratégie des firmes ;

 La filière comme instrument de politique industrielle ;

Les éléments retenus dans la notion de filière (notion et diverses utilisations de ce concept) sont d’une grande utilité pour approcher de manière objective la filière forestière en général et la filière de romarin en particulier. La notion de filière appliquée à la forêt, peut être definie comme étant l’ensemble des phases empruntées par un produit forestier ligneux ou non ligneux depuis l’amont (forêt) jusqu’à l’aval (commercialisation et consommation) en passant par le centre (transformation et valorisation de la matière première). La figure ci–après illustre clairement la notion de filière forestière.

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Figure N1. Présentation de la filière forestière

Source : BOUSLIHIHIM, 2006

Sur la base des éléments relatifs à la notion de filière, en utilisant celle-ci comme modalité de découpage du système productif et comme outil de description technico-économique, lafilière Romarin peut être définie comme étant l’ensemble des activités des opérateurs économiques aussi bien publics que privés, produisant, transformant et commercialisant les produits dérivés du Romarin. Cette filière peut être décomposée en trois activités à savoir :

 La régénération et la dégradation du Romarin ainsi que la production et la récolte de ses produits (amont de la filière) ;

 La transformation des produits dérivés du Romarin (centre de la filière) ;

 La commercialisation des produits dérivés du Romarin (aval de la filière).

Figure N2. Présentation de la filiere Romarin

Source : Anonyme

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L’identification d’opérateurs intervenant dans la filière Romarin, permet de noterl’existence d’une multiplicité d’acteurs agissant à l’échelon local et national, intervenant dansla gestion des ressources forestières et influençant, directement ou indirectement sur la gestion des nappes de Romarin.

Les différents acteurs de la filière Romarin ont des pratiques, des objectifs, des intérêts et des logiques qui peuvent être convergents ou compatibles mais aussi parfois divergents, voire incompatibles. Certains parmi eux expriment leur volonté, leur intérêt et leur préoccupation pour la sauvegarde du Romarin etle développement de cette ressource considérée comme un patrimoine international.D’autres par contre ne cherchent que de tirer profit de la filière sans se soucier de sa pérrinnisation.

1.3. Approche SWOT

La matrice SWOT revêt une grande importance dans le raisonnement et l’analyse économique et permet de prendre des décisions rationnelles à travers plusieurs combinaisons possibles. En effet, cette matrice permet d'identifier les axes stratégiques à développer et se désintéresser par contre d’autres. Les éléments dégagés à traves la synthèse et l’analyse SWOT imposent une certaine logique dans le raisonnement et donc dans la formulation des solutions comme perspectives de développement des coopératives forestières. Ce raisonnement différencie nettement entre forces et faiblesses d’un côté et entre menaces et opportunités de l’autre côté.

Tableau 1. Présentation de la matrice SWOT

Composantes Forces Faiblesses

Menaces +- - -

Opportunités ++ - +

Les différentes combinaisons de ces différentes composantes permettent de mettre en évidence quatre combinaisons que le gestionnaire doit prendre en considération pour pouvoir prendre des décisions rationnelles. Selon la présentation du tableau 1, il ya lieu de citer les combinaisons suivantes:

 Forces – Menaces marquées par les signes + - ( combinaison 1);

 Forces - Opportunités marquées par les signes ++ ( combinaison2);

 Faiblesses - Menaces marquées par les signes - - (Combinaison 3);

 Faiblesses - Opportunités marquées par les signes -+( combinaison 4).

2. Résultats et discussions

2.1. Amont de la filiere romarin

Sur le plan répartition géographique, par ses exigences édapho-climatiques, le Romarin se localise sur les rives de la Moulouya, l'Atlas Rifain, le Moyen Atlas, le Grand Atlas et la région de l’Oriental. On peut noter que l’Oriental accappare la part du lion (539853.428 ha), soit 50,22% et renferme les plus importantes nappes de romarin à l’échelle du pays. Il constitue le grenier du Maroc en matière de production de Romarin suivi par la région Fès- Meknès et ensuite la région de Drâa-Tafilalet. Sur la peiode 2007 – 2016, la production est irrégulière avec une tendance à la baisse. Il en est de même pour le prix, mais avec une tendance à la baisse à l’hectar et une tendance à la hausse à la tonne comme le montrent le tableau N 2 et les figures N3 et N4 ci –après:

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Tableau N°2. Superficie des faciès de Romarin par région

Source (DREF, 2017)

Figure N 3. Superficie et production du romarin

Source: Bouslihim et Aouane 2017

Figure N 4. Prix unitaire à l’hectare et à la tonne

Source: Bouslihim et Aouane 2017.

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D’après (Bouslihim et Aouan, 2017), le prix moyen de vente d’un litre d’huile essentielle du romarin est de l’ordre de 500Dhs/L, alors que le prix de revient d’un litre d’huile essentielle du Romarin est de 145.8 Dhs/L. D’où la marge dégagée par la production d’un litre d’huile essentielle du romarin est d’une valeur de 254,20 dh/litre abstraction faite de l’amortissement du matériel utilisé et le coût de transport vers le lieu de commercialisation.

L’importance sociale, économique et financière de la ressource Romarin et ses produits dérivés et la diversité des acteurs opérants au niveau des différentes phases de la filière (population locale, cooperatives, intermédiaires, societées privées et secteur informel) constituent une sorte de convoitise et par conséquent ont un impact sur l’exploitation de ladite ressource. La convoitise et la surexploitation desnappes de Romarin à l’échelle nationale qui en découle, peut s’expliquer par plusieurs raisons:

Les exploitations illicites, conjuguées à la pression du parcours et à l’absence de la régénération naturelle, constituent une réelle menace quant à la pérennité de ces nappesde romarin;

le non-respect du principe de la rotation par certaines coopérateurs à défaut d’un balisage des limites des lots attribués à chacune des coopératives et d’un engagement des usagers à observer les règles des bonnes pratiques de collecte;

Les collecteurs usent parfois d’une grande liberté pour exploiter la nappe d’une façon abusive sans prendre en considération l’obligation de la régénérer et la reconstituer;

La forte méconnaissance de la ressource en tant que matière végétale;

la méconnaissance des potentialités réelles de production ;

Le conflit entre les ayants droit quant à l’exploitation de cette ressource ;

L’exploitation irrationnelle et non conservatoire de la ressource ;

Le système de cession et d’adjudication qui ne tient pas compte des risques de dégradation ;

L’archaïsme de l’organisation des exploitations ;

La diversité des acteurs avec des interêts conflictuels ;

L’exploitation et l’utilisation du romarin relèvent dans la plupart des cas de l’informel ;

les circuits commerciaux mettent en péril la durabilité de l’espèce.

Malgré les rôles indeniables que jouent les nappes de Romarin sur les plans economique, social et ecologique, elles souffrent d’un certain nombre de contraintes et de problèmes à caractere diversifié et interdependant qui entravent le développement durable de la filière Romarin dans son ensemble. Ce sont surtout les sociétés privées et intermédiaires, qui tirent le plus de profit audétriment des coopératives et petits producteurs et transformateurs locaux.

Cette situation explique bien l’absence d’une stratégie claire et affichée de la valorisation socio-économique et commerciale de la filiere Romarin.

2.2. Centre de la filière romarin : Transformation et valorisation des produits de romarin

Les faciès du romarin constituent de remarquables fournisseurs de services lesquels répondent à plusieurs besoins. l’éventail des services des nappes de Romarin peuvent se résumer dans les éléments suivants:

 Les services économiques ;

 Les services sociaux ;

 Les services environnementaux ;

 Les services territoriaux et culturels.

A l’échelle nationale, la majorité des coopératives de romarin sont concentrées dans trois régions : la région de l’Oriental, la région de Fès-Meknès et la région de Drâa-Tafilalet avec

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une variation du nombre de coopératives existantes et le nombre des adhérents comme le montre le tableau N3 suivant:

Tableau N 3. Répartition des coopératives de romarin par région du Maroc

Source : (Bouslihim et Aouane, 2017)

D’après l’analyse du tableau N°3, nous remarquons que le nombre des coopératives de Romarin est presque le même dans les trois régions du Maroc. Quant au nombre d’adhérents aux coopératives de Romarin, il est différent. On note la présence de 1494 adhérents aux coopératives de la région l’Oriental avec plus de 60 %. Quant à la région de Fès-Meknès et Drâa-Tafilalet représentent seulement 37 %. Ceci s’explique par la grande étendue des nappes de romarin dans l’Oriental, soit 539853 Ha.

La mise en application et l'analyse SWOT, présente un intérêt capital dans la mesure où elle permet de mieux approcher les entreprises à travers la synthèse et la combinaison sous forme de matrice, les forces et faiblesses au regard des opportunités et menaces générées par leur environnement.Qu’en est –il pour les cooperatives de Romarin? D’apres (Aouan et bouslihim 2017), elles peuvent se résumer dans les points suivants:

Les forces :

Zones à haut potentiel de production sur le plan édaphique et climatique (surtout dans l’Oriental). Une étendue faciès de romarin de plus de 1 000.000 ha ;

Abondance de main d’œuvre au niveau des zones rurales;

Une demande très élastique du romarin et ses produits dérivés aussi bien sur le marché national que sur le marché international ;

Aménagement de plus de 50% des faciès de romarin ;

Un intérêt grandissant de la part de la population usagère;

La participation du potentiel romarin dans la création de la richesse et l’emploi ;

Présence de coopératives responsables et conscientes ;

Existence d’organismes d’appui en matière de Recherche-Développement et d’encadrement;

Grand support des organismes de développement et des bailleurs de fonds au soutien de la filière romarin (PNUD, INDH, FAO,…).

Les faiblesses :

Un faible niveau d’investissement engagé notamment de la part des coopératives du romarin ;

L’espèce, existant à l’état spontané, à très peu fait l’objet de culture avec un suivi technique bien raisonné ;

Des pratiques illicites de la part des adhérents ou ouvriers (occasionnels oupermanents) ;

Faible développement des régions disposants d’importants faciès de romarin ;

Faible intérêt accordé par les communes rurales à la filière romarin (moins de recettes forestières) ;

Effort de préservation de la ressource naturelle romarin insuffisant eu égard à la pression anthropique (arrachage pour combustible) ;

Faible qualification des populations rurales et la non maîtrise des techniques de coupe, de transformation et de conditionnement ;

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Le procédés de transformation et de valorisation du romarin se limitent à la distillation simple et le séchage, ce qui se répercute sur la qualité et la gamme des produits finaux ;

La perte de la valeur ajoutée dégagée au niveau de la production: une prédominance de la commercialisation en vrac, les produits se limitent aux feuilles sèches et à l’huile essentielle, destinés essentiellement au marché international ;

Difficulté de la commercialisation et la non maîtrise des circuits notamment au niveau des coopératives.

Absence d’un cadre juridique et réglementaire rigoureuxet prometteur ;

L’offre nationale est marquée par de grandes fluctuations en termes de tonnage et des prix ;

Retard dans la certification des unités de transformation et dans le système de gestion de la qualité ;

Le manque de traçabilité des différents produits de romarin ;

Absence de mécanismes d’incitation aux promoteurs pour installer des unités de valorisation de la matière première de romarin.

Les opportunités :

Un marché mondial prospère et en pleine évolution ;

Forte demande interne et externe des produits finis et semi-finis du romarin ;

La diversification des produits à haute valeur ajoutée et la culture du romarin doivent être encouragées; possibilité de mise en culture dans les zones montagneuses du Maroc ;

Un coût faible de production et donc une forte valeur ajoutée dégagée ;

Fort potentiel pour le développement de la production sous label biologique ;

Volonté politique de soutenir le développement de la filière romarin et existence de dispositifs de soutien dans le cadre du PMV. De même, la SNDD préconise de faire de la filière romarin, un levier de développement économique qui garantisse la pérennité de la ressource et les intérêts de la population locale;

Potentiel du marché national en vue du développement progressif d’une offre exportable à plus haute valeur ajoutée;

L’existence d’un potentiel scientifique et technique national et international de haut niveau pour accompagner la filière romarin;

Expérience en matière de gestion participative;

Le développement du concept de coopération ;

L’existence des institutions de l’Economie Sociale et Solidaire (ESS) ;

La forte implication du secteur privé ;

Développement du tourisme durable en relation avec les produits de niches ;

Accords de libre-échange avec les principaux importateurs et consommateurs (Union Européenne, Asie et Etats-Unis) ;

Opportunité d’aides et de soutiens pour la labellisation des huiles marocaines ;

Volonté gouvernementale pour promouvoir la filière romarin.

Les menaces:

Conflits d’usages relatifs à la ressource Romarin (parcours et apicultureessentiellement);

Risque de surexploitation du romarin surtout avec les conflits entre les ayants droits ;

Impact des changements climatiques et irrégularité de la production ;

La recherche du «gain facile et de bénéfice rapide» par les coopératives sans accorder l’intérêt à la valorisation du romarin ;

Manque de protection du romarin marocain contre sa surexploitation par les sociétés multinationales ;

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Le romarin est de plus en plus concurrencé par les pays méditerranéens, en particulier la Tunisie, la Turquie et l’Espagne ;

Fluctuation des prix unitaires à l’échelle mondiale ;

La tendance du marché mondial est vers des produits certifiés BIO. Au Maroc seule une infime partie obéit à la certification selon la réglementation européenne 2092/92 ;

L’exigence de labellisation et de certification des produits pour accéder aux marchés internationaux ;

Absence de veille commerciale et stratégique menaçant les productions compte tenu des fluctuations du marché mondial ;

Un marché international exigeant en matière de qualité et de produits certifiés;

La certification s’impose comme une condition sine qua non pour les nouveaux marchés en particulier l’aromathérapie, la cosmétique, la phytothérapie et l'agroalimentaire;

Qualité des produits ne répondant pas toujours aux standards en vigueur.

Les éléments dégagés à traves la synthèse et l’analyse SWOT imposent une certaine logique dans le raisonnement et donc dans la formulation des solutions comme perspectives de développement de la filière Romarin. Ce raisonnement différencie nettement entre faiblesses et menaces d’un côté et entre atouts et opportunités de l’autre côté. Un tel raisonnement permet d'identifier les axes stratégiques à développer qui peuvent se résumer dans les points suivants :

Moderniser la production et améliorer la qualité de l’offre;

Développer la création de valeurajoutée ;

Appuyer la commercialisation des produits issus du romarin au niveau national et international;

Assurer et pérenniser une production durable de romarin.

2.3. Aval de la filière: commercialisation et consommation du romarin et ses produits dérivés

Au niveau de l’aval de la filière Romarin (commercialisation et consommation), le premier circuit de commercialisation reste la vente directe aux utilisateurs et consommateurs, en faible proportion, de produits prêts à l’emploi. La commercialisation des différentes formes de romarin (FS, HE), se fait selon deux circuits à savoir le circuit de distribution organisée et le circuit informel.

Au niveau exterieur, le Romarin représente une part très importante avec 63% du volume des exportations marocaines de PAM. Les produits dérivés de Romarin (FS et HE) ont une place importante sur le marché extérieur. Toutefois, la grande part de la commercialisation de Romarin passe par le négoce en vrac. Généralement, le Romarin est exporté sous cinq formes:

le romarin séché, le romarin bio, le romarin en poudre, le romarin frais et en huile essentielle.

Les formes les plus exportées sont le romarin séché et l’huile essentielle du romarin. Pour mieux approcher l’importance des exportations des produits derivés du Romarin, nous nous sommes basés sur le sode et les ratios suivants :

 Le solde commercial entre les exportations ( X) et les importations : (X-M)

 Le taux de couverture des importations par les exportations : [(X/M)] . 100

 Les termes de l’échange :[ (Px /Pm) ] . 100 2.3.1. Le Solde commercial

Presque la totalité de la production en feuilles de romain fait l’objet d’exportation sur les marchés extérieurs. Les quantités exportées en feuilles de romarin sont d’une valeur moyenne de 7106 tonnes avec une valeur moyenne de 81857 Milliers de Dhs, soit un prix de 11519

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Dhs/Tonnes. Ainsi, les quantités produites varient d’une année à l’autre selon la demande des marchés extérieurs. L’analyse de la figure ci-dessous démontre bien l’importance des exportations des HE de romarin, ceci est dû à l’importance des volumes des HE de romarin exportés annuellement. L’importance des exportations varie selon la nature du produt derivé du romarin.

Figure N 5. Evolution des exportations

Source: Bouslihim et Aouane 2017

Figure N 6. Nature du produit romarin exporté

Source: Bouslihim et Aouane 2017

L’anlyse de la figure N6 ci-dessus montre clairement la dominance du romarin frais dans les exportations. Malgré la disponibilité de la matière première à savoir le romarin, le Maroc importe les produits à base de romarin, notamment, les huiles essentielles. En effet, plusieurs professionnels marocains (pharmaciens, parfumeurs, biologistes, etc.) sont obligés de commander leurs produits aromatiques standardisés certifiés à partir des firmes importatrices des mêmes produits du Maroc, ce qui pénalise en quelques sortes le développement de la filière romarin marocaine par la perte de valeur ajoutée.

Pour évaluer le commerce extérieur des Huiles Essentielles de romarin, l’analyse en termes du solde commercial semble intéressante pour dégager les tendances et l’importance de chaque produit aussi bien dans les importations que dans les exportations.

0 20000 40000 60000 80000 100000 120000 140000 160000

2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016

Exportations

Quantité en T Valeur en 1000 DH

11162

17428

16215

25101

Romarin (Feuilles séchées)

Romarin Bio Romarin en poudre Romarin frais

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Figure N7. Evolution du solde commercial

Source: Bouslihim et Aouane 2017

L’analyse du solde commercial des HE de romarin traduit bien un solde positif ascendant durant la période de 2007 à 2016.

2.3.2. Le taux de couverture

Bien que le solde de la balance commerciale soit une mesure du commerce extérieur, il ne permet pas de donner une signification en termes de couverture des importations par les exportations, d’où la notion du taux de couverture (TC). Le taux de couverture est un indicateur qui permet de faire des comparaisons dans le temps, des exportations et des importations. C’est une mesure dans laquelle les importations sont couvertes par les exportations.

TC = (X/M)*100 Avec : TC : Taux de couverture X : Exportations M : Importations L’analyse de la figure N6 montre bien la chute drastique du taux de couverture. En effet, il est passé de 4140 en 2012 à 1728 en 2014. Cette situation traduit bien que les exportations en huiles essentielles de romarin ont diminué d’importance, bien qu’elles restent relativement supérieures aux importations. Mais depuis 2014, on assiste à une amélioration du taux de couverture.

Figure N8. Evolution du taux de couverture

Source: Bouslihim et Aouane 2017

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2.3.3. Termes de l’échange

Pour pousser davantage l’analyse en profondeur et avoir une idée sur la compétitivité, l’analyse basée sur les termes de l’échange (TDE) semble très intéressante. Les termes de l’échange restent un instrument de mesure de compétitivité du commerce extérieur. Les termes de l'échange (TDE) est le rapport entre la valeur des exportations et celle des importations d'un pays au cours d'une période donnée. Cet indicateur permet donc de mesurer le pouvoir d'achat des exportations en importations, c'est à dire qu'on mesure la capacité d'un pays à payer ses importations grâce à ses exportations. Les termes de l'échange expriment un prix relatif externe.

TDE = [(Px / Pm)].100 Avec Px : prix à l’exportation et Pm prix à l’importation Figure N9. Evolution des termes de l’échange des HE de romarin :

Source: Bouslihim et Aouane 2017

L’analyse de la figure ci-dessus montre qu’il y a une augmentation de l’indice des termes de l’échange avec une moyenne de 147 %. En effet, l’augmentation de cet indice TDE (TDE

>100) correspond à une amélioration des termes de l'échange.

Pour améliorer davantage les termes d’echange, il importe de modifier la structure des exportations ce qui revient à exporter des produits à plus forte valeur ajoutée. Pour mieux se positionner sur le marché, le Maroc peut valoriser le romarin davantage à travers (Aouane et Bouslihim, 2017) :

 Une amélioration de la qualité des feuilles sèches, chose qui ne peut être atteinte que par la mise en place d’une technologie moderne de séchage,

 Un emballage et conditionnement adéquats ;

 Une standardisation des produits en vue d’améliorer leur positionnement sur le marché international ;

 La promotion de la certification et de la labellisation du romarin et leur dérivé. Les productions certifiées et labellisées associées aux savoirs faire locaux constituent une alternative valable pour le retour aux ressources du label du naturel ;

 La diversification de la production du romarin: les produits cosmétiques (Savon, shampoing, crème au romarin) et les tisanes en sachets infusettes généralement recommandées en cas de refroidissement offrent des perspectives non négligeables.

91,87

124,98

139,31

150,41

133,33

115,14

115,68 176,46

212,67

209,13

2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016

Termes de l'échange

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Figure N10. Comparaison du prix unitaire à l’importation avec le prix unitaire à l’exportation

Source: Bouslihim et Aouane 2017

L’examen de la figure N10 montre que les prix à l’exportation des HE de romarin sont très élevés par rapport aux prix à l’importation durant la période allant de 2007 à 2016. La moyenne des prix à l’exportation est de l’ordre de 309,65 Dh/Kg contre 209,91 Dh/Kg pour les importations. Ce qui représente 68 % de la moyenne du prix unitaire à l’exportation, ce qui prouve la diversification, la valorisation et la transformation des produits de romarin. Ceci augmente davantage la valeur ajoutée et encourage le développement de la filière romarin.

Conclusion

Le présent papier s’est assigné comme objectif principal l’analyse de la situation actuelle des cooperatives de romarin et de dégager les perspectives de son développement. L’analyse des résultats obtenus de cette étude ont montré l’existence d’une multiplicité d’acteurs agissant à l’échelon local, régional et national et influençant, directement ou indirectement la gestion de la ressorce forestiere Romarin et donc les nappes de romarin. L'engouement et la convoitise d’un certain nombre d’acteurs autour des produits dérivés de romarin notamment l’huile essentielle aggrave la situation et met en péril cette espèce, ce qui suscite des questions par rapport aux moyens de préserver cette ressource noble tout en laissant la population locale jouir au maximum de leurs droits d’usage prévu dans la législation forestiere. Le manque de coordination et de la volonté de dépasser les logiques propres à chacun de ces acteurs, sont autant problèmes qui entravent le développement durable des cooperatives de romarin.

En plus de la concurrence farouche, voire meme déloyale de la part des societés privées et du secteur informel, les coopératives de romarin doivent faire face à des obstacles et contraintes et majeurs notamment ceux relatifs au :

 Problème de gouvernance et/ ou de gestion;

 Problème de manque de communication ;

 Problème de formation des adhérants aux principes de la coopérative;

 Problème de concurrence déloyale;

 Problème de marketing et de commercialisation ;

 Problème de financement et d'investissement ;

 Problème de certification des produits derivés.

A la lumière des résultats obtenus, le maintien, la régénération, la réhabilitation de l’écosystème Romarin et la valorisation de ses produits dérivés sont plus qu’un choix. C’est une nécessité par les rôles écologique, environnemental, social et économique que jouent les

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nappes de romarin et ses produits dérivés dans notre société. Or ceci, ne peut se concrétiser que dans le cadre d’une approche de développement durable dans lequel les différents intervenants constituent la pierre angulaire. Il importe donc plus que jamais de prendre des mesures draconiennes pour redynamiser l’écosystème Romarin et responsabiliser les différents opérateurs au niveau de la filière. Au plus haut niveau, il y a lieu de citer la volonté politique de l’Etat qui doit s’afficher concrètement en posant des règles du jeu bien établis et en assurant la coordination, la concertation entre les différents acteurs (population locale, coopératives, sociétés privées, secteur informel, collectivités locales...).

Pour renverser la tendance non desirée que connaissent les cooperatives de Romarin, sortir de la situation de non competitivité, mieux se positionner sur le marché, drainer une part importante de la valeur ajouée et faire face à la concurrence, les coopératives de Romarin sont dans l’obligation plus que jamais de faire plus d’efforts et prendre des mesures draconnienes notamment au niveau de leur gouvernance et ou de gestion, d’investissements et du marketing commercial.

Références bibligraphiques

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Références

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