RECHERCHES SUR L’EFFICACITÉ ALIMENTAIRE
DES MARCS
DE POMME FERMIERS ( 1 )
IV. - EFFET DE L’INGESTION DE DOSES CROISSANTES D’ENSILAGE DE MARCS SUR LE NIVEAU
DES
SÉCRÉTIONS LACTÉE
ETLIPIDIQUE
DE LA VACHEA. M. LEROY S. Z. ZELTER Laboratoire de Recherches de Zootechnie,
Institut National
Agronomique,
ParisNotre mémoire antérieur
(i)
amontré que
le marc de pomme fermier renferme unequantité
substantielle deprincipes ca1 0 rigènes capables
de constituer une intéressante source
d’énergie
pour l’animal. THOMANN( 2
)
a d’ailleurs utilisé avec succès cet aliment chez le ruminant.D’autres
chercheurs ont observé chez la vache que,
comparativement
à des rationséquivalentes d’ensilage
de maïs, une dose de m-z6kg d’ensilage
de marcde pomme accroît de 3 p. 100 la sécrétion lactée et
de
5 p. 100 celle degraisses
de lait( 3 ) ;
pour les sécrétionsmammaires,
la matière sèched’ensilage
de maïs et de marc de pomme aurait une valeurisodyname ( 3 , 4 ).
La
production
de betteravesfourragères
étantparticulièrement onéreuse,
onpouvait
se demander si leremplacement systématique
decet aliment par de
l’ensilage
de marc de pomme pourl’affourragement
de la vache
laitière,
offrirait de l’intérêt dans lesrégions
cidricoles.Ceci nous a conduit à
observer,
au cours de deuxessais,
les incidences d’une consommation croissante de marc ensilé sur les sécrétions mam-maires de vaches normandes.
Le
premier
de ces essais(i)
a duré8 3 jours
et s’est déroulé entre le1 8/ 1
et le17/4 / 1051 ;
le second(II)
s’estpoursuivi pendant
90jours,
entre le
2/1
et le3 i/ 3/ y j2.
( 1
) Recherches poursuivies à la demande du Groupement National ]nt(.’rprofessionne) des fruits
à cidre et avec son concours financier (Crédit du Fonds National du Prohrès Agricole).
( 2
) Avec la collaboration technique de J. :I1ARTf1B et cle C. DovA1’.
1. -
MODALITÉS EXPERIMENTALES
A. -
RÉGIMES
ALIMENTAIRES 10 Le
régime
de référence normalisé était à base debetteraves ;
il
comportait :
a)
une fraction fixe,identique
pour tous lessujets
etcomposée
debetteraves
demi-sucrières,
balles de céréales etfourrage
sec ;b)
une fraction complémentaire quantitativement variable, de manière à aboutir à unéquilibre énergétique
etprotidique
des rations indivi-duelles,
calculées selon les normes alimentaires admises. Elle était cons-tituée de deux
mélanges
concentrésisodynames,
mais de richesseprotei-
que différente : un aliment
A,
dosant i3,5-z4p. 100deprotéine digestible, préparé
avec du son deblé,
de l’avoine, del’orge,
du tourteau de linet du
composé
minéral( 1 ) ;
un aliment B, dosant q.o,3(essai I)
ou !5 p. 100(Essai II)
deprotéine digestible, fabriqué
avec du tourteau d’arachideet du
mélange
minéral(’).
2
0 Le
régime d’expérience
sedistinguait
de celui de référence par la seuleprésence
dequantités
variablesd’ensilage
de marc de pomme( 2 ) qui remplaçait,
soitpartiellement,
soit totalement les betteraves, lesautres constituants de la ration restant
inchangés
par ailleurs.Au cours de l’essai I, les rations
expérimentales
contenaient succes-sivement 32,2 p. ioo
(expérience 1),
3104 p. 100(expérience 2)
et 22,2p. 100
(expérience 3 )
de matière sèche sous forme de marc ensilé. Durant l’essai II, cespourcentages
étaient de 21,7 p. 100(expérience 4 )
et de14,5 p. 100
(expérience 5) ;
cequi correspond
à uneingestion quantita-
tive
d’ensilage
de marc,variant,
selon lespériodes,
entre 33 et 17kg.
Tous les aliments consommés ont été
analysés périodiquement
envue de la détermination de leur valeur alimentaire. Dans les
ensilages
de marc ont
été,
en outre, dosés les acidesorganiques
de fermentation(acides acétique, butyrique
etlactique)
et l’alcool, selon destechniques spécifiques
décrites ailleurs( 1 , 5 ).
B. - CONSTITUTION DES GROUPES ET DISPOSITIF
EXPÉRIMENTAL
Les
sujets d’expérience
ont été choisisaprès
trois semaines d’obser-vation, qui
ontpermis
une étudepréalable
de leurcomportement
dans des conditions d’alimentation et d’environnementidentiques,
ainsiqu’un ajustement
convenable des niveaux de nutrition individuels.(’) Poudre d’os : 40p. ioo; CINA : ,;o p, 100; CaC03 : 20p, 100; S04 M! : 10p. 100.
( 2
) Les ensilages de marcs de pomme fermier ont été hréparés environ trois mois avant le début des expériences ; ils ont été conservés sans aucune addition de produit conservateur, par simple com- pression dans un silo rustique.
1
° Essai I
La méthode de groupes
comparables
a étéadoptée
pour l’essai I,qui comportait 4 périodes
successives. A l’issue d’unepériode
depré- expérience,
12 vaches ont étéréparties
en deux groupesparfaitement comparables (A
etB),
de 6sujets
chacun.Pendant la
préexpérience,
les deux groupes consommaient lerégime
de référence
exempt d’ensilage
de marc. Durant lespériodes d’expérience,
chacun d’eux recevait alternativement ce
régime
ou celuid’expérience
renfermant des marcs au lieu de betteraves. Il y a eu, de la sorte, un groupe de contrôle au cours de
chaque période expérimentale.
Pourfaciliter
l’adaptation
auxchangements
derégime,
des intervalles de troisjours séparaient
deuxpériodes
successives.L’Essai I s’est déroulé
schématiquement
comme suit :2
° Essai II
I,e nombre d’animaux relativement restreint dont nous
disposions,
nous a conduit à
expérimenter
avec latechnique
de «périodes
succes-sives (,. Au cours des
périodes
depré
etpost-expérience,
un groupe deio vaches recevait le
régime
de référence à base de betteraves. Pendant les deuxpériodes expérimentales intercalées,
del’ensilage
de marc aété introduit dans les rations en
remplacement
d’unepartie
de betteraves.La substitution
s’effectuait,
comme dans l’essai I, à concurrence d’unequantité approximativement équivalente
de matière sèche.La succession des
régimes
de l’essai II est résuméeci-après :
Trois
jours
de transition derégime
ont étéprévus
entre deuxpériodes
successives.
C. - MESURES
EXPÉRIMENTALES
1°Ingesta
Le rationnement
individuel,
calculé selon les normes, était continuel- lementrajusté
en tenantcompte
de l’évolution de laproduction
laitièreet du
poids corporel
dechaque
individu. Les rations étaientpesées journellement,
chacun dessujets
recevant lepoids
d’alimentsqui
luirevenait
d’après
les calculsd’ajustement.
2
° Sécrétions lactée et lipidique
Les sécrétions lactées individuelles étaient déterminées
journelle-
ment à
chaque
traite. Laproduction journalière
de matières grasses totales dechaque sujet
était calculée enmultipliant
laquantité
indivi-duelle de lait sécrétée dans la
journée
par sa richesselipidique
doséequotidiennement
selon Gerber sur un échantillon de lait constitué propor- tionnellement auxquantités
de laits récoltées àchaque
traite chez le même animal.30
Variation du poids corporel
Les animaux étaient
généralement pesés pendant
troisjours
succes-sifs à l’entrée et à l’issue de
chaque période.
Ces données ontpermis
de
calculer,
pourchaque sujet,
la variation moyennejournalière périodique
de
poids
au moyen despentes
de droites derégression.
TI. -
RÉSULTATS
A. - CONSOMMATIONS DE NOURRITURE
I,es consommations moyennes d’aliments, calculées à
partir
de lamesure
quotidienne
desingesta
et de leuranalyse chimique,
sont con-signées
dans le tableau I.L’appétence
des rations renfermant del’ensilage
de marc, a été bonne.Cependant, lorsque
les dosesjournalières
de l’aliment distribué appro- chaient de 33kg,
unléger
refus a étéenregistré,
cequi indiquerait
que, pourle marc
ensilé,
la dose-limited’absorption
sesitue,
chez lavache,
aux envi-rons d’une trentaine de
kilogrammes.
Une autre remarques’impose égale-
ment. I,e marc de pomme utilisé au cours de l’essai I était
particulièrement
riche en alcool. Il en contenait en moyenne 18,2 p. 1000
pendant l’expé-
rience i,22,o p. iooo durant
l’expérience 2 et 54 p.
iooo au cours del’expé-
rience 3. Les
ingestions journalières
totales d’alcoolatteignaient
doncrespectivement 6 04 , 68o
etio6 3
grammes. I,es animaux ne manifestaient visiblement aucun trouble,malgré
ces dosesparticulièrement
élevées.( 1
) 1.’alcool ingéré avec le marc n’est pas compris dans ces valeurs.
Au cours de l’essai II, le marc était moins
alcoolique
de sorte que lesabsorptions
d’alcool n’étaient que de 175 grammes durantl’expérience
4 et de 122 grammes au cours de
l’expérience
!.Il faut noter, par
ailleurs,
que la teneur enlipides digestibles
desrations de référence à base de betteraves n’est
jamais
descendue endessous du seuil
physiologique
minimum admis( 30 o g).
I,es rations ren-fermant de
l’ensilage
de marc étaient par contre, nettementplus
richesen ce
principe, grâce
surtout auxpépins qui
en contiennent un taux relativement élevé. Il est peuprobable
que cette différence aitpu jouer
en faveur des
régimes comportant
du marc, car lecomportement
de lalipogénèse
mammaire dans le cas d’unrégime
enrichi degraisses,
nes’est pas montré différent de celui que l’on
peut
observer avec unrégime
renfermant un minimum
indispensable
delipides digestibles (6).
B. -
SÉCRÉTIONS
MAMMAIRESLe tableau II et les
figures
1, 2, 3, 4, 5 et 6indiquent
les moyennesjournalières périodiques
de sécrétions mammaires observées sous l’effet desrégimes
alimentaires successifs.C. Évolution du poids vif
I,’évolution du
poids
vifcorporel
des animauxfigure
dans le tableau III et lafigure 7 et
8.III. -
INTERPRÉTATION
ET DISCUSSMN DESRÉSULTATS
A. - INCIDENCES DE DOSES
VARIÉES
D’ENSILAGE DE MARC SUR LESACTIVITÉS
MAMMAIRESComparativement
aurégime
deréférence,
lasuppression
de bette-raves et leur
remplacement
par des marcs de pomme ensilés n’exerceaucune action défavorable sur le niveau des sécrétions mammaires.
Au cours de
l’expérience
i de l’essai 1, 32,2 p. 100de la matière sèche durégime expérimental
sont fournis sous formed’ensilage
de marc. Parrapport
à lapériode
depréexpérience,
les chutes de sécrétions lactée etlipidique atteignent respectivement,
dans le groupeexpérimental (B)
soumis à ce
régime
- 13, 6 p. 100 et - 10 p. 100, tandisqu’elles
s’élè-vent dans le groupe témoin
(B)
consommant des betteraves à -z i,6 p.
iooet -
9 ,6
p. 100. Lacomparaison
des coefficientspériodiques
depersistance
des activités mammaires
(tableau IV)
quepermet
latechnique
de« groupes
comparables » adoptée
pour cet essai prouve que les différences d’activités mammaires résultant deschangements
derégime
sont exces-sivement faibles et sans
signification.
Pour la sécrétionlactée,
cette différence est de -!-1 ,6
p. 100 en faveur durégime
à base de betteraves.L’activité
lipogénétique
est absolument similaire dans les deux groupes.L’inversion des
régimes
alimentaires des groupes au cours de l’ex-périence
2 confirme les observations concernant laproduction
laitière.La diminution de la sécrétion lactée du groupe
expérimental (A)
dontla ration renferme 31,4 p. 100 de matière sèche en provenance
d’ensilage
de marc atteint -
6,5
p. ioo contre - 3,2 p. 100 dans le groupe témoin(B)
consommant des betteraves. On observe en revanche unelégère
aug- mentation de la sécrétionlipidique (+
1,2 p.100 )
dupremier
groupe,cependant
que celle du second baisse de - 5,5 p. 100.L’étude statistique
des ceofficients de
persistance
faitressortir,
pour la sécrétionlactée,
une différence non
significative (!- 2 ,58
p.100 )
en faveur durégime
témoin et pour la sécrétion de
graisses
totales delait,
une différencehautement
significative (!- 7 ,8
p.100 )
en faveur durégime expérimental
à base
d’ensilage
de marcs de pomme. Parrapport
à lapériode
b(exp. i)
on observe en effet, da ns le groupe
A,
au cours de lapériode
c(exp. 2 ) qui
luisuccède,
une élévation de la richesselipidique
du lait de 3,3points,
tandis que celle-ci reste
inchangée
dans le groupe témoin(B). Mais, malgré
lapersistance
de cet accroissement dans le groupe A durant lapériode
suivante(exp. 3 ),
les coefficients depersistance
de la sécrétionlipidique
de ce groupe sontpratiquement égaux
à ceux du témoin(B).
Le
phénomène
enquestion peut
donc être attribué à l’avancementphy- siologique
de la lactationplutôt qu’à
une actionspécifique
del’ensilage
de marc sur la
lipogénèse
mammaire.L’abaissement au cours de
l’expérience
3de laproportion
de matièresèche
d’ensilage
de marc à un taux de 22,2 p. 100 de la matière sèche totaleconsommée,
n’a pas modifie l’allure desphénomènes.
La
production
laitière diminue dans le groupeexpérimental (A)
de —10 , 4
p. 100 et
dansée
groupe témoin(B) de - 9 , 5 p. 100.
La diminution de laproduction globale
degraisses
de laitatteint,
pour lepremier
groupe- II,2 p. 100 et, pour le second - io,g p. ioo. Ces très
légères
diffé-rences sont
dépourvues
de toutesignification statistique (tableau IV).
Les résultats de l’essai II réalisé selon la
technique
de opériodes
successives » confirment ceux de l’essai I. On sait que dans cette
technique,
mise au
point
par KELLNER et KüHrr( 7 ),
les résultats des sécrétionsmammaires observés au cours des
périodes
depré
et depost-expérience
sous l’effet d’un
régime
témoinpermettent
de calculer au moyen d’unerégression linéaire,
les chutesquotidiennes
des activités mammaires dues à l’évolutionphysiologique
naturelle de lalactation,
chutesqui
seraientles mêmes durant les
périodes expérimentales intercalaires,
si lerégime
alimentaire
n’avait,
entretemps,
subi aucune modification. Lesproduc-
tions
théoriques
pour lespériodes expérimentales
sont calculées parintrapolation,
et les écarts entre celles-ci et celles réellement constatées lors del’emploi
derégimes expérimentaux
sontsupposés
traduire l’effet exercé par ces derniers.Les
équations
derégression
linéaire des activités mammaires de l’essai II sont les suivantes :Sécrétion lactée : Y =
1 6,50
- 0,037 X.Sécrétion
lipidique :
Y =64 3 ,0
- 0,75 X.Dans ces
équations, qui
nous ont servi à calculer les coefficients depersistance
et lesproductions théoriques figurant
au tableau V, la variable Yreprésente
enkg
laproduction
laitière et en g celle de ma-tières grasses totales. la variable X
représente
letemps
enjours.
Les données des
tableau,
V et VIprouvent
que lesproductions
réelles obtenues avec un
régime
renfermant soit 21,7 p. 100, soit 14,9p. 100de matière sèche sous forme
d’ensilage
de marcs, sontpratiquement identiques
auxproductions théoriques qu’il
étaitpossible d’escompter
si
l’incorporation d’ensilage
de marc dans lerégime
de référence n’avait pas été effectuée.L’ensemble de nos observations recueillies au moyen de deux
techniques expérimentales
différentes montre parconséquent
que l’introduction dans la rationquotidienne
de la vache enlactation,
de dosesd’ensilage
de marcsde pomme fournissant entre r5et 32 p. 100de matière sèche totale
ingérée,
assure le maintien des sécrétions mammaires à un niveau normal et compara- ble à celui que
permet
unrégime
à base de betteravesdemi-sucrières, lorsque
tous les
équilibres
nutritifs de la ration se trouvent réalisés par ailleurs.Dans un certain sens,
cependant,
laportée générale
de cette conclu-sion est restrictive.
Car,
bien que les doses relativement élevées d’alcoolingéré
avec la ration de marc ensilé n’aient pasprovoqué
de réactionsphysiologiques
décelables telles que troubles del’équilibre,
excitationanormale,
etc... ilimporte
designaler
les observations de W!t,’rz et PÂCHTNER
(8)
etcelles, plus récentes,
de HANNI( 9 )
montrant quedes doses
journalières dépassant 31 6
grammes d’alcoolrisquent
d’accroî-tre
passagèrement
la teneur du lait en alcool. Il semble doncindiqué,
soit d’éviter
l’emploi
de marcstrop alcoolisés,
soit de limiter la consommation de l’aliment en fonction de sa richesse
alcoolique.
B. - VALEUR ALIMENTAIRE DE L’ENSILAGE DE MARCS DE POMME
Les résultats
biologiques figurant
aux tableaux II et III rendentpossible
le calcul de la valeur nutritive effective de la matière sèche desdivers
ensilages
de marcsexpérimentés
et d’en comparer les résultats avecla valeur
théorique
déduite de lacomposition chimique
à l’aide de coeffi- cients dedigestibilité
des constituants de marcsensilés,
établisexpéri-
mentalement par nous et CHAIZLEP-1,ERY
(ro).
Les normes d’alimentationci-après
pour vaches laitières nous ont servi à calculer la valeur nutritive cherchée :Les résultats du calcul sont résumés dans le tableau VII.
Ainsi,
la valeur nutritive effective del’ensilage
de marc alcoolisén’est pas
significativement
différente de cellethéoriquement
calculée(pour
la matière sèche 0,7 ! P !
0 ,6
et pour leproduit
brut0 ,8
> P >0 , 7 ).
Pour la
production
de lait de vache, lekilogramme
de matière sèche de cet aliment a en moyenne,d’après
nosexpériences,
une valeur four-ragère
effective deo,6q.5
unitésfourragères,
valeur sensiblementéquiva-
lente à celle d’une
quantité égale
de matière sèche d’unensilage
demaïs
( 0 ,6 30 ).
Ceci concordeparfaitement
avec les observationsexpéri-
mentales
déjà
citées de HWS( 3 )
et d’ATKESON(q.).
La valeur nutritive moyenne effective d’unkilogramme d’ensilage
brut de marc alcoolisécontenant
r8, 5
p. 100 de substance sèche avec 2,z p. 100 d’alcool ressort à 0, 127
unités
fourragères
contre o,r2o u.f. calculéd’après
lacomposition chimique.
Nos observations sembleraient donc
indiquer qu’au
cours de nosessais,
tout s’estpassé
comme si l’alcool absorbé avec le marc de pomme avait été utilisé avec le même « rendement» biologique
que lamatière
sèche normale de la ration
totale,
et que cet alcool ait servi à la couver- turepartielle
desdépenses énergétiques
de nossujets d’expérience.
LE BRETON
( II ) signale pourtant
que, chez l’homéotherme(rat)
aurepos et à la neutralité
thermique,
l’éthanol est entièrement utilisableet se substitue
purement
etsimplement
aux autresprincipes
actuelle-ment
brûlés,
sansparticiper,
ni à lathermorégulation,
ni à laproduction d’énergie cinétique.
En l’absence de travaux du même genre sur le rumi- nant, nous posons laquestion
de savoir si les observations faites chez le rat demeurent valables dans le cas des animauxpolygastriques.
I!’. -
RÉSUMÉ
ET CONCLUSIONSLes
incidences sur les sécrétionsmammaires,
d’une substitutionpartielle
ou totale de betteraves demi-sucrières par del’ensilage
de marcsde pomme fermier dans le
régime
alimentaire de la vache enlactation,
ont été étudiées au cours de deux séries
d’expériences.
Les observations recueilliesindiquent
que :a)
laprésence
dans une rationquotidienne équilibrée
de 14 à 32 p. ioo de matière sèche sous formed’ensilage
de marcs de pommepermet
de maintenir les sécrétions de lait et degraisses
de lait à un niveau normal et au moinscomparable
à celuiqu’assure
une rationanalogue
renfermant des betteraves demi-sucrières au lieu de marcs
ensilés ; b)
chez la vachelaitière,
la valeurfourragère
effective d’unensilage
de marc de pomme alcoolisé est de
o,6 45
unitésfourragères
pour unkilogramme
de matièresèche,
ou de 0,127 unitésfourragères
pour unkilogramme
d’aliment brut dosant en moyenner8, 5 %
de substance sècheavec 2,z
%
d’alcool. Dupoint
de vueénergétique
un marc ensilé alcoolisé et unensilage
de maïs ont des valeurs sensiblementisodynames ;
c)
dans nosexpériences,
ladose journalière
maximum de marcensilé
accepté
par la vache se situe aux environs de 30kg ;
sonappoint
alimentaire
correspond
àenviron 4
unitésfourragères.
Etant donné la.valeur marchande extrêmement faible de
l’aliment,
cetappoint
conduitÙ une
compression
substantielle duprix
de revient desproduits
laitiers.dans les
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