L E
F/2 c
DISTRICT,
DES CORDELIERS
E S T F O U.
'A
PARIS,
MAI, 1790,
î*M*
C'
/LE
/'VDISTRICT
I
DES CORDELIERS EST EOU.
1
O N
ditque
le Diftridl des Cordelierseftcompofe d’hommes
éclairés&
judicieux.Or,
il vient d’é-maner
decette aggrégationun
difcours,un
arrêté&
une adreffe à l’AfTemblée Nationale, qui tous les trois fontune pénurie de
bonne
logique& de
bon
François;donc
, leDiftriél des Cordeliers eftdevenu
Fou,D’abord, dans l’éloquent difcours
, qui
com-
mence
la Feuille, l’honorable citoyen orateurmet en
jeu desmoyens
ufés, des phrafes entortillées avec peine.Dès
les premières lignes, il parledu
LivreRouge
,&
des prétendues déprédationsqu
il recele.Or
,comme
il nerépond
pas en ’même-tems
aux éclaircidèmens donnés fur ce Livre parM. Necker
^&
qu’il n’y a plus que les «gensou de mauvaife foi
, ou fournisaux opinions de quelques fanatiques
, qui n’aient le
mot du
LivreRouge
, que le Diftriél: des Cordeliers ôc.
A
Z-( 4 )
fon orateur- citoyen , refufent de 1entendre ; le Diftridl des Cordeliers efl
donc
Fou,L
orateurWeut
enfuite que les minidrei foient fournis à la jurifdidliondu
Diûricl de>Cordeliers (i). Or,
comme
lesminiiliesnedoiventcompte
de leur geflion qu’à leur conüituant ,&
&
que le Drftriél: des Cordeliers laifTe évàporerpar l’impreffion de pareilles prétentions, le Dif»
îrid des Cordeliers efl:
donc
Fou.Comme
ledoux
orateur-citoyen a pour huîauffi d’engager le Diflriél des Cordeliers à fou-*
droyer le Châtelet, auffi bien que les minières ^ il
enjambe
fur-le-champ, fautepar-deflus le hi de fon hifïoire, qu’il avort pris au principe dela ré- volution,&le
voilà parvenuàl’ëpoque às l'appa-reilfuhiî des pourfuitesjudiciaires
,
DES
exces ^ (voyez comme
toute cette plirafe efl dun
Fran- çois bien coulant, bien intelligible )QU ON
pré-tend avoir eu lieu à Verfailles le 6 Octobre, Il veut auili que leChâteletinforma contre lajournée
du
cinq , fi îciitefois on peut informercontre des journées ; mais tel eflle langagedu
petitCicéron,(i)
Vous
devezencore, Meflieurs , porter vos regardsfur la conduite des IviiniPires , i.eiir defo- bc,|;ance,&c. Dif
cours du Citoyen,.,( 5 )
'
Cependant
il eft de toute notoriété.puUiqoe que
le Châtelet n’informe que contrele.^fceleratsjqui, dans la journée
du
6^ fe font jettes, fans refpect pourun bon
roi, pour fon e'poufe , enhit pourfa famille, dans les appartemensdu
ciiateau, en dévorant ( s’ileü
permis de s’exprimer ainfi)les entraillesdesmalheureux gardes-du-corps
qu
iisaîTalTinoient.
Or
, le Diilncl des Cordeliersfigne des propcfitions démenties auîüpubliquement
;donc le Biflrid des Cordeliers eftFou,
'L’orateur pacifiqueprétend que tous les citoyens qui ont
ÉTÉ
( je copie le ftyle de l’honorableMembre
) au Palais-Royal , injpirer leuryatri^
ti/nieau peuple , ceua: qui ont
ETE
àP Abbaye
délivrer Les Gardes-Françcifes
,
ET QUI ONT AT- TACHÉ LE Régiment a la chose publique,
(expreilions exquifes
&
délicatement clioifies ) ceua: qui ont pris la Bajlille -, enfin que tous ceiiasquiont couru à
V
erfiailles , ont égorgé les gardes- du-corps ;quand
on fçait qu’une poignée de ban-dits eilcoupablefeule de cetatroce forfait.Le Dif- trict des Cordeliers publie de lemblables puéri- lités
,
donc
il eil Fou.L’orateur
modéré
veut, par l’exemple desEtats-Généraux
du Roi Jean,,Qifrayer nosRepréiemans
ôc faiiu courir le peuple iur le Châtelet , afin deI \
C 6 )
prévenir, par fadeflruéîion
&
fon embràfenient,les procès
qu
il pourroic inlliuire contre ceTtainsmemores
de LAJfemblee Nationale -, maisilnous ftippofe une ignorance auffi completre que celia qui couvroient nos pères du régnédu
Roi Jean&
un pareil fanatifme. Le Diftricî des Cordeliers,s’entache
du même
défaut de pénétration, puif- qu’il l'avoue publiquement;
donc
il eftdevenu
Fou,Certes
, MeJJleurs , continue îe citoyen c|ui pé-- rore le Diflridî: des Cordeliers
,
jl
par
impojjlble;quelques ambitieuse ont vouluJeF^rvir de lajoup“
me
du 6 Octobre, cejl a un tribunal vraiment conJlitutionneF
&c S
en fervir, pour quelle fin IOn
ne le voit pasrl orateur b*efl:entendutout feuî : le Diffriélnapu comprendre
cette plirafe ; orilla faitimprimer, donc
ilefl Fou.Le difeoureur veutqu’il n’y ait pas un feuî ju-
gement du
Châtelet qui foit jude&
conformeaux loix de la plus auflère équité. Il regrette alors
que îe peuple n ait pas afToiiime
, au-iieu de le^
füumettre au tribunal indique par nos Meprelen—
tans, les
BeienvaF
lesAugeard,
la demoijelleFjy
5 qth a reclame,
&
qui s eff montrée encore chargée de îers; lesLamhefc &
autres, qui n’one
( 7 )
pu
êtrecondamnes
par la loi fage qui veut, pour
âlTurer le repos des
hommes,
quelamoindre
peinâ ne foitprononcée que fur des preuves plus clairesque
le jour.Cet
étrangedoéleur ès loix veut que nos Repréfentans,moins
éclairés quelui, n’aient pas reconnu la prétendue prévaricationdu Châ-
reiet, ou qu’ils
y
aient tousdonné
les mains, puif- qu’aucun d’eux,
même
les plus zélés , n’ont ré- clamé&
aceufé le Châtelet de la plus coupablepartialité.
Or,
fe croire plus Ctge, plus illuminé que notre AfTemblée
, c’eR le
comble
de la dérai- fon. L’orateur s’eR cru tel; le Didriél desCorde-
liers fe proclame telparla plus grande publicité
,
donc
ileû
Fou,Et
la caufe deM.
le PréfidentDanton
, Préfi- dent du Didriél: desCordeliers,qui vouloit, pourun
écrivailler, foufher le feu de la guerre civile
dans Paris
,
&
de là dans tout leRoyaume.
Cette caufe vient là fort-à-propos , pour intéreCer le public&
iouanger l’innocent, le patriote perfé- cuté par des Ariflocrâtes.Ah
!M. Danton
, vous deviez au
moins
faire rayer cet article dumanuf-
crit, vous'ne l’avez pas fait
, nivotre Di/lriél:
,
donc
vous Sc le Didricl: des Cordeliers êtes des Fous,( s )
Pour
.finir Ton difcours profond&
fleuri, notremoderne
orateur,
un peu
neuf à la vérité, dit :
On
voit&
j'annonce que jeveux' venir àdemander quon
(oh
! le délicieux langageî) cte au Châte^
ht
la connoijfance des crimes de lé^e-naiion.Du
moins
fi on nele voyoit pas, il Tannonce
, ainfi
que la propofition dinflituer une haute cournaiio--
pour
jugerces crimes. Il s’enibarrafia fortpeu
que l’Assemblée foitencore éloignéedecetobjet,que
les prévenus de crime languissentdanslesfersparce longretard ; que l’innocent fouffre mille
maux
plus cruelsque lamort
, danslefilencebor- ribie, rhumidité meurtrière de fon cacbot, agité par mille craintes fur le fort qui l’attend, pourvu qu’un grandiffime Juré
&
leComité
d'inquisitioa inflruife&
trouble lerepos des familles. l’orateurhumain &
politique prétendmeme
qu’à l’exem-ple des Angiüis, on peut laisser fiix mois des
hommes
, dans les prifons, fans les juger ; en vé- rité 1ignorant orateur ; car enfin la patience
échappé
, connoît bienpeu
les loixdes Anglois ^ce grand principe
, que la prifion eil
un
véri- table fupplice 1 L’orateur finitpar une abfurdité , le Diitrict desCordeliers la ligne,
donc
ils fonttous les deux Fous,
Le
Pédagogue
penfe que le Diilrict doit jetter l’alarmel’allarme dans le peuple
, fi facile à furprendre;
Le Dilîrict le croit de
même
;donc
le District des Cordeliers est Fou.Il penfe auffi qu’il faut foulever les cinquante-
neuf
autres Districts,qui nefontpas
Fous
, con-
tre le Châtelet
, pour
demander
la deftruction de ce Tribunal à 1Aire|||blêenationale,
&
arrêter à cemoyen
la procedurecommencée
contre les a/Taffins qui ontporté leur fureur jufque dans lesappartemens du roi
&
de la reine, dans la jour- née du 6 octobre. Le Diftrict des Cordeliers pu-
blie
&
répand avec profufion parmi le peuplecetarreté infenfé ,
, c’est
donc
pour l’exciter à une incurfion fanglante fur le Châtelet; car voilàcomme
lepeuplefevenge aujourd’hui. C’estdonc
la guerrecivile que foufîle cet arrêté incendiaire
,
le District des Cordeliers est
donc
aumoins Fou
&
archi-Fou.D’ailleurs^il veut montrer à nos Représentans
la route qu’ils doivent tenir
, leur indiquer les loix qu’ils veulent établir
; à nos repréfentans qui n ont befoin d’aucuns avis etrangers. Le Dif-,
trid des Cordeliers eft
donc
Fou.Dans
l’arrêtéde ce Diftriél, pris
cenformémen:
B
-,( 10' )
àloraifonci-defliis, ileft dit,arc. 5 : que
A fem^
Blée Nationale fera de nouveaufuppliee de prejfer romanifation du
poApir
judiciaire, en admettantles Jures au criminel
&
au civil.Mais DiUnd
vous êtes
Fou
; vous décidez cequ
après' tantde débatsdouze
cents légiflateurs n’ont pas cru de- voir encore fiatner.Oh
! le Diflriél desCor-
deliers eft vraiment Fou.
^
Signù-
Danton
, Préfident.Paré
,Vice-Préfident;
Fabre
-d'Eglantine
,Poëts
comfque.FiePvRE
J.DuplAIN.
SeGretaiie^Laforgue.
LaW-^le-l’Eguyer.
Voilàles fix principaux
membres
qui ont figneleur folie ,
&
œiledu
Diftria des Cordeliers.D’après ces ftgnatures, on ne peut
donc mer que
le Diftrict des Cordeliers nefoit Fou,,très -
ton
archi-Fow,-
Mais
nousne femmes
pasau
bout de feso-
lies;leéleur fenfé,
jettezles
yeux
fur fon Adresse à nos Repréfentans, les figuesles plus evidensde déraifon,
y
fontimprimés
à chaque page..( lî )
D’abord leDjftrid envoie cette adre/Te à notre aflèmblée avec une confiance égalé à fon
refpeÆ Or, comme
ila dit que rien n’eroit plus fincère&
pliK parfait que fonrefped
pour elle;donc
faconfiance eft la
plu^grande
, la plus sûre
&
laplus complette
qu'htMme
puillbavoiren fes pen-ites
&
en fesœuvre^
L€ Diftrici prétend qu’un crîminel de lèze-
Na-
tion
eû
celui quicmeconnoitles droits imprefcrip- nbles de la nation,
quand
il arrive, dans la plus
grande partiedes délits
, quelecoupable offenfe mats qu’il ne peut fe
diÆmulerles
droitsévident,qu
il attaque, parcequ’il efpère en tirer un avan-
rage ,
&
que fon crime reliera caché.Le
DiUriélprétend
au*
que l’onpeur
devenir coupable deleze-Nanon
,par la penfée&
la volonté,&
pum comme
tel; tandis qu’il n’appartienc qu’au grand fcrutateur des
penfées d'interpréter les volontés
; tandis
que
le plus dur defpotifmene
peut faire davantage que de punir les idées qu’illaupçonne
à unhomme
; caril ne peutiamai's en être certain. D’après cela ileft évident que le Diftnél des Cordeliers eft Fait.
Aprèsavoir définiaulfi exaélementle crim= de Ïeze-Nation
, leDillriél
demande
quels peuventB
ail ( 13 )
être les criminels de lèze-Nation 1 11 fembloit que cette queflion devenoitfuperflue, parla pre- mière définition; mais
non
, le Diftnél ne veut trouver des coupables de ce crime que dans ceux qui veulent maintenir l’ancien defpotifme&
l'ariftocratie (
comme
ficeldeux
fortes deGou-
vernemens
pouvoieiit exifielnfemble. 11 faut op-ter.
Où
iln’y a qu’unhomme
quialîèrvitfousfon joug ie peuple ,où
ce font plufieurs individus qui le prelfurent, mais les deux cas ne fe trou- ventjamaisenfemble.) Le Diftriofi dSs Cordeliers efc donc Fou.Les
criminels de lèze-Nation, félon lui, font tous des Ariftocrates. Ilme
femble entendre lamarchande
demarée
&. le fort de la halle ,.giaU- fier de cette épithète à lamode,
les palfans, fiecelui qui cafiela pipe au porte-faix; certes,il
ny
a qu’un Ariftocrate qui puifie fe rendre coupab.e d’un pareildélit. Si cenefont pas des Ariftocrates, le Diftriél affirme que ç-’font ceux qui forment chacun en foi un chaînon de la
longm &
rortueufichaîne
du
defpotifme.Un
defpote a des agens,mais il n’en a pas affiez,
& U
n’eft pas de fon in-térêt d’en avoir affiez
pour
former une longue&
tortueufe chaîne, parce qifalors fon pouvoir feroit T^rop âivifé. Le Diftria des Cordeliers neft pas
politique, mais il'GÜ
Fou
^Les criminels delèze-nation,font encore,félon lui, des gens endettés, efclaves nés de quiconque veùi les payer-, ou ce font ceux qui fe laissent fe'- - duire par les
hommes
de l’une&
I autre efpecequ’il vient de nommer-, passez cet efpèce de
p«!t
arrondissement, iLn’ya plus de criminels de lèze- Nation, pasmêAceux
qui, par des écrits incen- diaires, cherclicntà tromperlepeuple,&
tendentà armer les citoyens contreles citoyens, 6c cela parce qu’ilss’imaginentque lebien public 1exige parce que ce font des fanatiques qu’un zèle outré égare,
&
qui peut femer les plus grands defor- dres,&
faire répandrebeaucoup
de fang.Ce
zèleeft une
démence
bien funefle à unenaaon
, leDiftricf des Cordeliersl’a oublié,
comme
^autresçfpècesde crime de lèze-Nation;
donc
le uiflricl:des Cordeliers eft Fou.
Le Diftricft des Cordeliers dit que ce genre de crimeeflnouveau,
&
qu’ilfaut desâmes
neuves,en qui lefaint
amour
de la liberténefiitpas équi- voque pou;- détejler en pleine confcierice ce crime.Qu’entend
donc le Diftricft parame
neuve lOù
en exifte-t-il?
A
quelépoque
de l’âgek
trouve- t-on dansun liomme
? Si cemot,
que le Diftiitftn’a sûrement pas approfondi, veut dire une
ame
quin’aencorereçueaucuneimpreflîon , ni épiouve
Ch)
e fenfaiions, iln’y a qu’un tribunal d’enfans à-îa
mammelle,
qui puisse punir cecrime,
&
nousautr«citoyens, dontles
âmes
ontde'jà tant nourri didees, adopté de penfées, le faintamour
d« la liberté elléquivoque en nous,&
nous nefommes
pasfaitspourdétejler
&
punir,er^hineconfcience,le crime delèze-Nation.Le
Diljjkdes
Cordelierslui-même, compofé
de grands*çons,
s’eft jugé indigne decefaim amour,
toutela générationac- tuelle n’en eft pas fufceptible
, il n’y a
que
lesâmes
neuves- en vérité le Diflriéb des Cordeliers efl Fou.Mais-bientôc ce ne font plus des
âmes
neuves;il fuffit de détefler ce crime de toute fon
ame^
pour
être assez ardent à le juger; bientôt après, ce nellplus cela , il fuffit de n’être pas d’une ag-gregatwn d homme
qui a été créée, anim.ée,fou-
tenue, infimité
&
aggrégée,Jous tous lesrapports,par
l’ancien régime.(Uneaggrégation
aggrégée!)Enfmte
qu’iln’y a pasun
feulcorps'aéluellement en étatde juger le crime de lèze-Nation
,
& que
l’AssembléeNationale n’apas réfléchià de fipro- fonds motifs,pour'compcfer fur-le-cbamp
d’âmes
neuves, d’ennetnisde ce crime, qu'ils détefiem de touteleurame, &
dhommes non
encore aggrégésdans
aucune aggrégaiioa,un
tribunalnouveau
('
15)
pourjuger les crimes delèxe-Nation; nos reprë-^
fentans font des ëîourdis,
ou
le Diftriël: des Cor- deliersêd un
Fou.Voilàle premier objet termine^
&
vous allezvoirle fécond^ de la
même
taille.Dans
ce fécondobjet, le Diflricf!:desCordeliers veutabfolument quel’on attaque la vertu,
ou
queîa révolution foit une révolte,fi le Châtelet,
dV
près les dénonciations
du
procureur-fyndic de lacommune, &
les preuves adminiflrées par leco- mité des recherches de laville, continue à infor-mer
contre les criminels delèze-Majedé
royale,&
lesafiaflinsdes gardesdu
Roi.Car
ce n’efl: quecontrecesbandits-,
que
letribunalprocède,comme
lecomité des recherches i’a déclaré par affiches
,
afin
que
les bons citoyens ne s’yméprennent
, &.que
les vrais patriotes folent tranquilles, malgréîes infinuations dangereufes duDiftricÜ: des
Cor-
deliers. Punir le crime, félon ce DiRricfl:, c’efl attaquer la vertu.
Oh!
pour le coup, le Diflriél des Cordeliers e/tFou
, puifqu’on ne l’accufe pas d’impéritie.
Avant
la fameufe féance royale, la demarca^
tien entre lejujle
O
Vinjujîe, néîoitpas
encore( i6 )
connue, en forte que tous les
commettans du Royaume,
ont rédigé leurs cahiersdanscetteigno- rance, qu’ils ne connoifToient pas les vices deleur
gouvernement,
vices qui cependant ont nécefïïtérAflémhlée
de laNation.En
vérité, Difiriél des Cordeliers, vous êtes Fou,
Vous
dires que l’on pouifultEN DETAIL
, au- jourd’hui, les inflruniens de !a révolution.(En
détail, en effet; on ne doit pas pourfuivre ni ju- ger des
hommes
en gros, mais bien en détail).A
entendre le Diflriél des Cordeliers, leChâ-
telet fait le procès de
200
millehommes. Ah
IDiftriélvous êtes Fou.
L’aggrégaîion des Cordetiers continue en af- firmant, que les
âmes
vilesO
pleines du fentiment de liberté pour unpropos,desminuties
,de [impies démarches , de Jlmples inductious , des paroles; pour un
mal
léger, arrivé dans la confufion des chofes , lors de la révolution
, qui peutfe rappor-^
terà des phrafes ou à des démarchés injignifîantes en elles-mêmes
,
&
très-antérieures à cemal
, pour vouloir profiterdes décrets de l Afiemblée Natio-
nale'^ pour des dificufilon sfaites dans les ajjem- hléesprimaires
,
on
efl: pourfuivi, que l’on va
être arrêtéen vertud’un décret de prife-de-corps
,
&
. ( 17 )
&
punidü
dernierfupplice.En
vérité le Diftridîen dittrop,
&
quidittropne ditrien; car, d’aprèstes assertions
,
non
- feulementun
million d’amesà Paris, puifqu’il ne parlent que d’ames neuves
&
viriles, (epithetes contradiéloires) maisencorevingt-quatre autres millions dans toute la France feront décrétées dans peu,
&
toutes jettées dans, les cachotsdu
Châtelet; on fait qu’il ne faut pas grandeplace pour contenir des millions d’ames.En
vérité
, DifiricT:des Cordeliers, vous êtes Fou.
Eh
bien ! ce pauvre Diflriél àil'quil pleure couragefurles malheurs qu’il vient de dénoncer ;qu’il
J
a bien des réflexions à faire fur cette guerre d’unnouveau
genre. L’inflrucflion d’un tri-bunalcontre des assassins, efl une guerre, félonle Diilriéb des Cordeliers.
En
vérité il efl Feu.Car
s’il n’étoit pas
Fou
,
ilvoudroit
donc
fouftraire au fupplice lesfcélérats qui vouloientfe baigner dansle fan
g de la Reine ,
&
qui ont égorgéles gardesdu
Roi.Cependant
le Didriér des Cordeliers, tout-à- la-fûis, ôbferve, frémit,demande
:L’éreélion d’un
nouveau
tribunal pour la con- noiffance des crimes de lèze-naiion,l’accélérationC
(
au
nouvel ordre judiciaire, des defenfes decon-
tinuer la procédure contre des meurtriers; l'évo- cation à l’Aflemblée Nationale des procès
com- mencis
au Châtelet,&
la prife à partie des Offi- ciers du minifiere public, qui recherchèrent les ciroyens, pour leurs opinions aux alTemblées lé-
gales.
Et
il finit par être avec refpedî,&c
Mais
il ne voit pasqu’ilmanque
dece refpeê^qu
il afFede; tout ce qu’il
demande,
nos reprê-- fentans en ontexamine
la nêceflitê, ont remis à s’en occuper, par laraifon que des operations plus iiiftanres lexigeoient,
&
que le Châtelet, par provifion, procédé avec intégrité contre les indi- vidus qui lui font dénoncés,
&
querAfîémblée
Katronale na jamais reconnu de vices, ni d’er- reurs dans fes
jugemens;
ilmanque
de refpecl en difant a 1Assemblée
de fe hâterquand
elle travaille opiniâtrement&
fans repos a notre le"-gidation ; mais s’il
manqué
de refpeél, ce nefl
pas volontairement
, puifqu il attelle ce refpecfl à l’Assemblée; mais c’eft qu’il efl Fou,
Quant
a fon dernier chef dedemande,
â qui prétend-il fairedonnerle droit de prendre à partie1
C 19 )
hs
miniftres ; eft-ce à lui ! car fous lemot
eu,il n’y a perfonne de défîgné fpéciaiement
; s’il
eûtdemande' quele nouveau tribunal puilTepren- dre à partie les miniflres, on ne feroit plus de queftions
, on n’eleveroit plus de doute; mais
comnaent
exigerdu
raifonnement de600
têtes plus ou moins deforganifees !Nous
l’avons dit&
nous le re'pe'tons
, le Diftriél des Cordeliers eft
feu
; carfon envie n’a jamais e'te' de fouffler la difcorde par fon arrête', d’armer